Le port de la lune, tome 2 : Le miroir d'eau

Les pistes des différentes enquêtes suivies par l'équipe de Maya convergent toutes vers la même adresse... Mais c'est la mort d'un SDF, connu par Maya, qui permet à cette dernière de trouver la victime emprisonnée et dont seul le lecteur (et le SDF) avait "entendu" les plaintes dans le tome précédent...
Les indices menant à une conclusion restent brouillons jusqu'au moment où Maya puisse (enfin) interroger la personne sauvée par son intervention, à l'hôpital Pellegrin, et qu'elle découvre le lourd passé psychiatrique de la victime... L'histoire se termine alors rapidement sur le Pont de pierre...

L'intrigue, quoique confuse, sait néanmoins maintenir l'intérêt, mais le lecteur doit rester concentré. Par contre, on peut regretter deux, trois maladresses dans le scénario et quelques questions restées sans réponses (concernant l'enlèvement de la victime, p.e.)
Dans le premier tome, l'accent était mis sur la surdité de Maya...Corbeyran confirme dans ce volume du diptyque son attirance pour l'univers des personnes marginalisées, et aborde, en collaboration avec la psychologue et co-auteur Bénédicte Gourdon, la "folie" et la psychiatrie.

Cependant, c'est Maya, engagée, passionnée et altruiste, qui reste le personnage principal que les dessins toujours réalistes d'Horne met avantageusement en relief...dans ce "Port de la lune", cher à Bordeaux !

Autant le titre du premier tome était judicieusement choisi : "Le Port de la Lune : Rue Abbé de l'Epée" puisqu'il était fort question de l'Ecole pour les jeunes sourd-muets fondé à Bordeaux par cet homme et puisque la principale héroïne est une jeune inspectrice de police sourde.
Mais pourquoi avoir intitulé le second tome "Le miroir d'eau" ? Puisque l'action se situe en 2000, et à cette date, ce n'était que la construction du tram. Pour le Miroir d'eau, il faudra attendre six ans de plus. Cette BD étant si bien référencée sur Bordeaux, c'est décevant. Même si une importante découverte est faite Place de la Bourse, sur le chantier du tram, et que le miroir d'eau sera édifié à proximité, entre le tram et la Garonne.
Le récit est, de mon point de vue, bien construit, avec ses parts de mystères qui se résolvent peu à peu.
Les personnages sont tout à fait crédibles avec leurs faiblesses, leurs défauts et toutes leurs qualités qui transparaissent au travers d'une petite phrase, d'un geste de tendresse ou d'un moment d'agacement.
Comme par exemple Jimmy, le flic à l'humour lourdingue, macho mais compétent et efficace, toujours prêt à..."balancer une vanne" pour mieux rigoler. Complètement à l'opposé de Maya, sauf pour l'efficacité.
Bref, une bonne équipe de flics.
Pour le reste, assez déçue. Trop de couleurs tendres. C'est oublier que même si Bordeaux est devenue une ville "blonde" elle cache aussi ses turpitudes. Trop "ligne claire" le dessin. Trop... touristique. Trop simple.
Et puis la fin : Maya en robe aguichante, une rose à la main allant inviter à déjeuner celui qu'elle espère séduire...euh...on n'en voit pas tous les jours de pareilles scènes !
Et le main articulée positionnée en un des signes de la langue des sourd-muets.
Décidément je l'ai trouvé décevant ce second tome ; peut-être en espérais-je beaucoup trop ?

Maya Lipman, inspectrice de police sourde, enquête sur une femme retrouvée enterrée vivante devant la place de la Bourse. Les dessins de Horne mettent bien en valeur la belle ville de Bordeaux. L'intrigue d'Eric Corbeyran et Bénédicte Gourdon est intéressante mais parfois confuse.