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EAN : 9782365750936
141 pages
Marivole Editions (21/03/2014)
4.67/5   6 notes
Résumé :
Imprimé à compte d'auteur en 1938, "Le Pote, 1916" n'avait jamais été réédité et son intérêt était resté confidentiel. Le roman est centré sur la forte amitié entre Rallie (on n'a pas de mal à y reconnaître Rallon lui-même) et son « pote », Bouboule, « un gros soldat, un rouquin à la démarche pénible... ».

Nous sommes sur le front et nous voyageons de Nancy à Verdun. Écrit à hauteur d'homme et à ras de terre par un homme qui a fait cette guerre, c'es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"Le pote" est l'histoire d'une amitié entre deux soldats: le narrateur Rallie et Bouboule. le roman est largement autobiographique. le narrateur a aussi l'occasion de faire la connaissance de la mère de son camarade car leur régiment passe à Bar-le-Duc où celle-ci tient un café (pages 110-117).

Nous suivons en partie les actions sur le front de Champagne et la bataille de Verdun, mais aussi les loisirs que s'accordent les deux camarades. On mesure le décalage entre ce qu'avait vécu les hommes et ce qu'ils racontaient avec le mot envoyé par Rallie à la mère de Bouboule, mort dans d'affreuses souffrances :

« Notre petit Jean est mort d'une balle qui l'a frappé en plein coeur. Il n'a pas souffert du tout. Nous sommes deux pour le pleurer ». (page 142).

Charles Braibant, chef du service des archives et bibliothèques de la Marine de 1919 à 1944 puis directeur des Archives de France de 1948 1949, avait rencontré Germain Rallon par l'entremise de Jean Rogissart (instituteur ardennais auteur de plusieurs romans populistes) réfugié à Parthenay à l'automne 1940. de ce roman, il avait écrit :

« Ce "Pote" est un livre simple, émouvant, où la force de la camaraderie de guerre est indiqué en mots qui nous arrachent parfois des larmes. Il se termine par un récit de Verdun, qui dans sa franchise, nous prend aux entrailles ».

Dans "La Guerre à Paris", Charles Braibant parle longuement de Germain Rallon et de la famille de ce dernier pour la période de 1941 à 1943.

Sorti en 1938, avec une couverture de Maurice Bénézeh, directeur de l'école de dessin de Parthenay, "Le Pote" est commenté ainsi par Robert Grassigoux dans un article de "La Dépêche du centre" du 25 novembre 1938 :

« C'est un beau livre, d'un réalisme sans brutalité écrit d'une plume alerte, dans un langage clair et précis. On peut lire le pote sans éprouver la haine de la guerre, et sans penser à ce que serait la guerre moderne, dont l'ombre menaçante rode toujours autour de nous ».
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Deux jeunes gars qui se rapprochent et se lient d'amitié "à la vie, à la mort" dans l'effroyable boucherie de la Grande Guerre.
Une amitié authentique et spontanée, comme seules les situations désespérées peuvent en voir naître.
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Ancien combattant, Germain Rallon écrivit ce roman en 1938. Edité à compte d'auteur, ce roman n'eut qu'une diffusion dans un cercle très restreint de proches. L'auteur écrivit deux autres livres par la suite mais sa fin prématurée en 1945 ne lui permis pas de connaître le succès et il tomba dans l'oubli. C'est en 1987 que des passionnés habitant le village dont il était originaire permirent de le découvrir. Il fallut attendre le centenaire du début de la guerre 14-18 pour que « le pote » puisse enfin paraître, grâce au travail de deux professeurs.
Comme son titre le laisse deviner, il s'agit d'une histoire d'amitié entre deux soldats. L'un, nommé Rallie, est débrouillard et réaliste. L'autre, surnommé « Bouboule », de par son physique, est le souffre-douleur de nombre de ses camarades. Depuis leur rencontre au moment de leur incorporation dans un régiment d'infanterie jusqu'aux combats de Verdun va se créer une véritable amitié qui rendra les deux soldats inséparables.
Le livre décrit la vie des soldats au quotidien. On découvre la vie dans les tranchées avec les poux, les rats, la fatigue, la peur, l'horreur des batailles et la perte des copains. On voit aussi la vie des soldats lors de leurs périodes de repos avec les brefs moments d'étreinte amoureuses ou la naissance d'un véritable amour hélas sans issue.
Ayant vécu les évènements, l'auteur sait de quoi il parle. Au travers du personnage principal et à la ressemblance des noms, on peut aisément deviner que c'est lui-même qu'il met en lettres. Les descriptions son minutieuses. L'état d'esprit des combattants transparait bien ; camaraderie, fatalité et instinct de survie mais aussi devoir sont plus présents que gloire et honneur.
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Un court roman resté méconnu pendant des décennies avant de refaire surface à la faveur des efforts d'historiens locaux des Deux-Sèvres. Un témoignage, très riche d'enseignements sur la vie quotidienne du soldat de la première guerre mondiale, qui pourtant n'a pas grand-chose à envier aux grands classiques du genre des Remarque, Barbusse, Dorgelès and co. Et qui a le mérite de mettre l'accent sur le truc qui leur permettait de tenir au milieu de toute cette horreur, plus que tout autre : les copains.
Tout juste pourra-t-on reprocher à Rallon d'être par moments un peu grandiloquent dans le verbe, mais c'est aussi le style de l'époque qui veut ça.
C'est riche, c'est vraiment pas long, ça se lit très bien. Bref : c'est à mettre entre toutes les mains, y compris celles des ados.
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Merci aux éditions Marivole pour la découverte.

Je pense qu'un résumé ne servirait à rien, car le roman est court et surtout car la quatrième de couverture donnée donne déjà beaucoup d'informations. Je ne suis pas fane de roman historique et j'avoue que j'essaye depuis quelque temps de m'y mettre afin de découvrir l'histoire sous un autre angle et je dois dire que ce roman est une pépite pour ce genre de chose. Il m'a fait passé par beaucoup d'émotions et j'ai eu un peu de mal à les exprimer avec des mots donc je vais essayer de faire le mieux possible pour ma chronique.

J'ai eu un sentiment de nostalgie des conversations avec mon grand-père qui lui, n'a pas connu forcément la même guerre mais il a connu celle d'Algérie, et il aimait en parler, enfin aimer est un bien grand mot pour ce genre d'événement, je dirai plutôt qu'il avait ...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
— La guerre est injuste ; elle enrichit les uns et ruine les autres ; le gouvernement devrait-il tolérer ces estampeurs civils qui nous vendent très cher un pinard infect ? Ces cochons-là font fortune tandis que nous exposons notre peau pour cinq sous par jour. C'est une honte ! Pourquoi y a-t-il la guerre, d'ailleurs ? Est-ce nous qui la voulons ? Est-ce pour sauver nos propriétés que nous sommes ici ? Ma propriété à moi, c'est le trottoir de Paris. Ce ne sont pas les ouvriers français, ni leurs frères allemands qui désirent la guerre ; non les copains, ce sont les capitalistes qui saignent ainsi le peuple pour mieux l'asservir quand il a faim et qu'il commence à faire entendre sa voix ; notre ennemi, ce n'est pas le Boche, c'est l'or, c'est le capital, c'est le financier international. Combien y a-t-il de banquiers, de nobles, de riches bourgeois, même, parmi nous ? Aucun ! Ils sont tous embusqués ; ici, on ne trouve que des purotins, des bonnes poires, de la chair à canon.
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— La mer est mauvaise ! Ho ! Hisse ! Ça tangue mon pote ! C'est égal, quelle biture ! J'm'envole, c'est rigolo ; au revoir, Rallie, j'vais bombarder Berlin... Tiens, j'suis grimpé sur les chevaux de bois. Ça tourne, comme ça tourne ! Zut ! Ça tourne trop, la vinasse me caille sur le jabot.
Elle "caille" tellement, cette vinasse, que le petit rouquin n'a que le temps de se lever brusquement, de s'écarter de quelques pas pour verser à terre, sans aucun effort apparent d'ailleurs, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, le trop plein de son estomac ; puis il revient, hoquetant, gouailleur quand même :
— Ça, c'est pour Guillaume !
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Ah ! Un casque à pointe ! Un képi rouge, une croix, une inscription : "Fosse commune". Malgré soi, on pénètre dans cette tombe, on cherche à se rendre compte du désordre des corps et on se fait une drôle d'idée sur les causes de la guerre qui dresse les vivants les uns contre les autres pour unir ensuite leurs cadavres dans l'éternel repos.
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Il n'est pas nécessaire de vivre longtemps pour trouver à la vie une longévité qui pèse ; il suffit, pour cela, d'être toujours inquiet ou toujours malheureux. La vie heureuse coule, calme comme un ruisseau limpide entre des berges fleuries pour ceux qui ne connaissent ni l'anxiété, ni les soucis du lendemain, ni la souffrance physique ou morale. Elle est effroyablement stagnante, au contraire, pour ceux qui luttent sans cesse et qui espèrent (...) une aube de bonheur.
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Il est tant de pensées qu'on hésite à exprimer mais que le regard, l'attitude, le son de la voix disent si clairement !
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