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EAN : 9791030902419
212 pages
Editions Orizons (15/09/2020)
4.75/5   2 notes
Résumé :
Orizons a été lancé dans le quatrième trimestre de 2007 mais n’a vraiment fonctionné qu’au commencement de 2008.
Depuis, plus de 350 volumes ont été publiés, dans tous les domaines, à l’exception des sciences. À la fin de 2018, et dans le premiers tiers de 2019, sauf imprévu, nous atteindrons le chiffre de 400 titres. Le gros des publications concerne, à ce jour, les textes de fiction, les écrits de critique littéraire, de philosophie, d’histoire, de témoigna... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le contexte :

Sous un angle dystopique, le Prochain Testament évoque un futur à nos portes via le parcours du narrateur, habitant du District et employé par la toute-puissante Firme, laquelle surveille en continu par écrans interposés les habitudes de vie de la population. Dès lors, la vie se décline en analyses et statistiques et chacun a plus que jamais conscience de n'être qu'un numéro.
Dorénavant, les couples ne cohabitent plus et une assistance virtuelle offre toutes les garanties d'un sexe ultra sûr. Quant aux enfants, ils ne sont plus conçus « au feu de bois » mais grâce à l'Inovorium dont la technologie avancée encadre avec méthode et fiabilité les naissances. Les rejetons qui rejoignent notre bonne vielle planète par ce biais sont à présent « livrés clés en main » à la demande de géniteurs, certes réduits à de basiques gamètes mâles et femelles, mais libérés des terribles contraintes et aléas d'une gestation in utero. Des néo-parents qui pourraient se retrouver dans un slogan du genre « Les enfants tarés, c'est du passé, l'Inovorium c'est le summum ! ». Un humain de compète, issu de ce procédé poussé à son paroxysme, pourrait même zapper les étapes, toujours délicates, de l'enfance et de l'adolescence pour voir le jour déjà adulte. Et puis soyons fous, allons plus loin encore, cet être accéderait enfin à l'immortalité, deviendrait l'égal de Dieu et bouclerait définitivement la boucle de l'absurdité de l'existence.
Quant au narrateur, bien qu'issu d'un père et d'une mère, on ne saura jamais comment il s'appelle pour bien marquer la rupture avec les origines. D'entrée de jeu l'auteur « tue » d'ailleurs le Père et inaugure son histoire avec une incinération d'anthologie, dans les pages suivantes, il brosse le portrait d'une mère indifférente qui cherche en permanence à se préserver des ravages du temps. Bref, il est seul au monde. Et ce n'est pas sa compagne Marie, tentée par une conception aseptisée, qui lui apportera du réconfort.

Mon ressenti :

À l'heure où moult têtes pensantes se penchent sur le danger potentiel d'une Intelligence Artificielle, qui deviendrait incontrôlable dans une société hyperconnectée, ce prochain Testament n'offre plus un roman d'anticipation mais un regard teinté d'ironie sur une réalité glaçante.
Dans cet ordre d'idées, je salue la manière dont a été campé l'atrabilaire Monsieur Ying, qui rappellera quelques joyeusetés à toutes les victimes d'un management par la terreur et, qui, ici, tyrannise ses subordonnés depuis un écran. On peut se demander si ce personnage tient encore de l'humain ou s'il n'est, tout compte fait, que le produit d'une funeste machination d'algorithmes.

le propre du récit d'anticipation est, sous couvert d'étudier les dérèglements du monde, d'alerter sur ce que l'avenir nous réserve. Sont ici dénoncés les écueils d'une société de contrôle qui n'est, en définitive, qu'une relecture de la nôtre. Il s'agit davantage d'observer un microcosme où le lien social décline malgré l'abondance des moyens de communication. Tout ceci trouve d'ailleurs une terrible résonance avec l'actualité, en ces temps de pandémie, qui ont contribué à éloigner encore plus les individus, qui n'avaient déjà pas besoin de ça.
Puis, en écho au titre de l'ouvrage, le lecteur s'interrogera avec raison sur la place laissée à une quelconque transcendance : quid de la spiritualité ? Une question à laquelle s'en ajoute une autre, d'une simplicité biblique, et qui existe depuis l'aube des temps, celle qui entoure l'acte le plus naturel qui soit : la transmission de la vie.
Ainsi, comme dans toute dystopie qui se respecte, à l'arrière-plan du tableau principal s'en dessine un autre, aux antipodes du premier. Ici, cet autre univers s'ancre dans l'immense Parc des Vacations ; l'endroit où vont échouer les Déréférencé.e.s, ces hommes et femmes marginalisé.e.s, à tout jamais effacé.e.s des bases de données du District. En somme les rebuts d'un système pour qui la pression s'est avérée trop forte. Alors une vie alternative serait-elle encore envisageable ? Un renouveau possible grâce à une communion avec une nature jusqu'ici malmenée ? N'est-il pas trop tard ?
Lien : http://scambiculturali.over-..
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Ce que j'ai ressenti à la lecture du roman le Prochain Testament… qui aurait pu s'appeler aussi… « le testament du futur »
Par Françoise Rouch
Ceux qui se fieraient au résumé de la quatrième de couverture et attendraient une intrigue classique sur le désir d'enfant au sein d'un couple dans la France de 2020 seraient terriblement désappointés. Ils le seraient parce que la question de l'enfant n'arrive qu'en seconde partie du livre après une description du contexte sociétal d'une époque plus ou moins proche ou lointaine, après une longue description d'un monde futur, non daté, mais semble-t-il de moyen terme, résultat de l'évolution de l'environnement connecté. Tout est rebaptisé dans ce cadre : le district, l'esplanade, la firme, le cadre… c'est-à-dire les écrans au sens large. Lequel cadre commence parfois par un « C » majuscule ou minuscule, ce qui trouble gravement le lecteur attentif jusqu'à ce qu'il s'aperçoive, comme pour les trains qu'on ne voit pas venir, qu'un cadre peut en cacher un autre encore plus intrusif, encore plus asservissant.
Thème central du livre, la procréation ne serait-elle pas, elle aussi, la répétition à l'infinie des générations ? Revisitée par des techniques nouvelles, rendue encore plus anxiogène par le vécu du narrateur effrayé à l'idée de devenir père, lui dont le père aura été absent et la mère sérieusement centrée sur elle-même. le roman pose toute la métaphysique de fond sur cet engagement décisif.
La trame narrative fait également la part belle à Marie, la compagne du narrateur, qui ne semble exister que du point de vue… de la procréation justement ; parce que dans ce monde nouveau, il faut encore recourir à des gamètes femelles pour enfanter (avant qu'une nouvelle étape technico-médicale ne permettent de s'en passer ?) Son désir d'enfant ouvre, dans un monde futur peut-être pas si éloigné de nous, de nouveaux horizons conceptuels au travers de recherches bien concrètes.
Au détour d'une phrase est évoquée une certaine Esther, dont on apprend beaucoup plus loin, (dans les mêmes conditions) qu'il s'agit d'un(e) logiciel(le). Si cette « interface « d'assistance émotionnelle » évite certes le risque d'enfanter, le recours à cet artifice de relations humaines se révèlera plus problématique que prévu...
Tout au long de la lecture, les interrogations du narrateur et les situations dans lesquelles ils se débat, dans une distanciation toute apparente, donnent lieu à des descriptions entrainant une douce hilarité digne d'un Woody Allen des grands jours, avant un flash-back à la tonalité plus grave et décisive pour le narrateur, interrompu par un retour à la réalité : un « produit » va être livré. le « héros » va-t-il se défiler provisoirement ou… définitivement ?
Voilà comment le Prochain Testament est un roman étonnant servi, par ailleurs, par une très belle tonalité stylistique.
Le Prochain Testament
d'Olivier Peraldi
Editions Orizons, 2020
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
(...) Il me fallut du temps pour apprendre à ne pas confondre attente et solitude (...)
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