Un roman où se côtoient le passé et le tragique... avec une chaîne de relations impossibles, comme l'écrit
Aragon, poète et ami de
Malek Haddad. Heureusement, pourrait-on dire, car, «c'est dans la douleur que naît le chant». Et quel chant que ce roman !
Un roman dont l'exil est beaucoup plus l'auteur que le cadre.
Paris, Constantine. La France, pays colonisateur ; l'Algérie pays colonisé. La guerre qui ne dit pas encore son nom... en tout cas à Paris.
L'histoire de deux amis, l'arabe : Khaled ben Tobbal, écrivain et poète indépendantiste, toujours «supporté» par les autorités coloniales, en exil à Paris... laissant (abandonnant ?) derrière lui Ourida (l'encore jeune et toujours belle épouse) et les enfants. Simon Guedj, avocat, enfant de Constantine, époux assez mal compris de la belle Monique, elle-même fervente (un peu trop ?) admiratrice de Khaled. Monique qui ne supporte plus «les confidences de la vulgarité générées par une intimité, de plus ne plus insupportable et usant l'amour». Simon était devenu gros et «petit» et Monique l'insupportait.
Voilà donc le génial, le beau et l'enigmatique Khaled qui apparaît et c'est la découverte d'un autre homme, d'un autre monde, d'une autre vie.
Entre-temps, la belle Ourida ne répond plus aux lettres. Elle file le parfait amour avec... un officier parachutiste. Khaled ne l'apprendra que plus tard, très tard, par la presse (après l'exécution des deux «tourtereaux», l'officier para et la femme infidèle ).
Fin d'un amour trop idolâtré. La fin d'un homme qui, peut-être, bien que très, trop patriote n'a pas, à force de trop sacraliser ses sentiments, et de trop respecter ceux des autres... finira par ne choisir, une fois encore, que la fuite en avant... dans la mort