Le réseau secret de la nature

Sur le même ton que ses deux précédents ouvrages, avec le même talent de conteur, le même humour, la même envie de nous faire pénétrer les secrets de cette nature que nous ne méconnaissons que trop, Peter Wohlleben signe une fois encore un essai fort intéressant et, peut-être, un brin plus engagé. Bien sûr découvrir (en ce qui me concerne) la richesse insoupçonnée du monde végétal et s'émerveiller (comme chaque fois) de celle non moins passionnante du règne animal permettait, sans qu'il soit besoin de le dire, de conclure le respect que nous devons à notre environnement et au vivant sous toutes ces formes.
Cette fois pourtant, les choses sont plus clairement dites encore : non seulement les exemples d'interdépendance des espèces du monde vivant permettent une fois de plus de saisir à quel point la beauté de ce monde est fragile et son équilibre délicat, non seulement nous pouvons commencer à comprendre que la moindre action peut avoir des conséquences, mais Peter Wohlleben nous invite à penser même nos pratiques les plus bienveillantes, celles qui se réclament de la sauvegarde du vivant. Et si l'on peut être tenté de croire que la solution est facile (ne plus intervenir et laisser faire), c'est en réalité un grand saut qu'il faut effectuer : celui qui consiste à nous projeter du notre piédestal pour revenir « sur terre », se déprendre de l'idée que nous avons la solution (quand nous sommes nous-mêmes le problème), nous mettre enfin en retrait, et abandonner la partie… disons au moins des parties du monde à leur sort, laisser aux habitants non humain la place et la liberté parfaite auxquelles ils ont droit.

J'avais beaucoup entendu parler de ce livre et je m'en étais fait une image erronée. le livre se lit aussi facilement qu'un roman, les informations sont à la portée de tous. Je l'ai trouvé passionnant et plein de bon sens. Chaque chapitre est consacré à une nouvelle "histoire", donnant ainsi un rythme à l'ensemble. A lire pour comprendre que la nature est un ensemble vivant qui fonctionne à merveille tant qu'on ne le perturbe pas.

Ce troisième volet de la série sur la nature de Peter Wohlleben nous emmène cette fois au coeur des grands rouages à l'oeuvre sur Terre. Il nous parle pour ce faire des plus petits animaux des bois, mais aussi des plus grands processus de régulation et d'adaptation de la nature : transformation des déchets, auto-climatisation des forêts primaires, évolution des hommes... En cela, ce dernier livre, qui peut bien sûr se lire indépendamment des deux autres, constitue une très belle conclusion pour la série. Il apporte un recul rassérénant et instructif tout en liant tout ce dont l'auteur avait parlé avant : les arbres, les animaux, les micro-organismes et même les hommes. Bien que non exhaustif (cela ne se peut pas bien sûr, étant donné la taille du livre et l'étendue de ce que nous ignorons encore sur la nature) et dressant un état d'alerte concernant notre impact sur l'environnement, l'ouvrage porte un message extrêmement positif. Rien n'est irréversible et notre meilleure option consiste... à ne plus agir (à cesser d'intervenir s'entend). Laissons les forêts rétablir le réseau infiniment complexe de la nature et rafraîchir à nouveau l'atmosphère (la forêt amazonienne l'a déjà fait il y a plusieurs siècles). Ce sont des processus très lents, dont nous faisons partie en tant qu'espèce et que collectif. Pour moi, c'est la preuve que la beauté fait intrinsèquement partie de la vie : les fleurs, les gros troncs noueux, les paysages sauvages... Tout cela est utile à la nature et issu d'une évolution vitale.

C'est un livre à lire avec lenteur, par petites touches il me semble. Il faut se mettre au rythme de la Terre, tout est fascinant, de la croissance d'un arbre vers la lumière à la vie dans les nappes phréatiques, en passant par la migration des forêts.

Troisième volet de cette belle aventure des forêts et de ses habitants. Persuadée d'avoir lu le second volet, je me suis jetée dans ce dernier... en en parlant, je ne saurais attribuer un genre à ce livre.
Forestier, probablement amoureux de la nature, l'auteur nous livre ses découvertes et son point de vue sur ce qui se jour dans nos forêts, mais qui reste invisible à nos yeux. En partant du loup, en passant par la fourmi, le sanglier, le ver de terre, le coléoptère, les pins, les feuillus et l'Homme (et bien d'autres encore), nous percevons ce fragile équilibre en permanente évolution et l'impact de chaque changement.
La lecture est légère et nous invite à la réflexion (et plus si affinité). Quant à moi, il me reste à lire le second...

Vous vous dites qu'avec le livre que je vous présente aujourd'hui, je sors de MES sentiers battus. En fait, pas temps que cela, car je lis aussi des revus scientifiques et quelques livres informatifs, pas que des romans…

Le réseau secret de la nature est le troisième livre de Peter Wohlleben dont j'avais lu le premier la vie secrète des arbres.

Ce forestier allemand fait preuve de passion écologique qui s'exprime ici un peu plus que dans son premier livre. Son écologie n'est pas jusqu'auboutisme et il n'hésite pas à inclure l'homme dans son équation semant le doute sur certains actes dit écologiques. Il a, entre autres, très peu d'égard envers certains arguments émis par les chasseurs, arguments qu'il juge fallacieux puisque ceux-ci agiraient en amont pour accroître la population animale afin de justifier la chasse.

Le principe du livre est celui de l'effet papillon. L'auteur démontre les interactions et interconnections entre les êtres vivants, végétaux, animaux et humains. Toutes altérations d'un paramètre interagissent sur les autres pouvant modifier un écosystème entier et mettre en jeu sa pérennité (ce qui n'exclue pas qu'un autre prenne sa place). Bref nous sommes TOUS liés. Pour se faire, il nous abreuve d'autant d'exemples que de chapitres. Il choisit des exemples assez simples d'expression, lui permettant de vulgariser son propos.

Néanmoins, il faut admettre que, parfois, son discours s'allonge de trop apportant quelques confusions, non pas sur la clarté de l'explication, mais sur le propos de fond. Nous restons sur la question est-il bon d'agir ou non ? de fait, la position de l'homme devient alors ambiguë, tout comme son implication. Un doute qui taraude l'auteur dans bien des cas.

Dans ce troisième livre, Peter Wahlleben évite l'anthropomorphisme que d'aucuns – moi compris – lui avaient reproché dans son livre sur les arbres qui était, pour moi, plus intéressant que celui-ci.

Le réseau secret de la nature reste intéressant, permettant de décortiquer quelques « symbioses » de l'écosystème Terre.
Lien : http://fredericgobillot.over..