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EAN : 9782283028698
128 pages
Buchet-Chastel (12/03/2015)
4/5   5 notes
Résumé :
Préface de Jacques Perrin Le loup et le lynx, l'élan, le tarpan et le bison, l'esturgeon et le saumon. Nombreuses sont les espèces qui, après avoir disparu de nos territoires, font aujourd'hui leur retour.Ces réapparitions sont parfois naturelles, comme celles du loup et du phoque, ou résultent de programmes volontaires et organisés comme pour le vautour, l'ours ou l'esturgeon.Spontanés ou suscités, ces retours provoquent presque toujours des levées de boucliers : n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Avouons qu'il n'y a pas de quoi se réjouir depuis quelques temps, notamment en matière de « news environnementales ». Il suffit de lire le site de Reporterre pour s'en convaincre. Pas un jour ne passe ou presque sans un nouveau projet délirant, une décision administrative absurde, un saccage organisé pour le plus grand plaisir des promoteurs, élus, chasseurs ou agriculteurs.

Ce (trop) court essai de Pierre Athanaze surprend et ravit pour deux raisons. D'abord car il ne se présente pas comme un gestionnaire de la nature. Ce partisan du laisser-faire a créé le concept des réserves de la vie sauvage avec l'association ASPAS, sur le principe de la non-intervention humaine. Une pensée révolutionnaire dans notre pays où le moindre espace naturel est sous contrôle via des organismes tels que les conservatoires des espaces naturels ou autres entités.

Ensuite parce qu'il espère et encourage le retour des zones – et accessoirement des animaux – sauvages partout où c'est possible. Là aussi cette pensée est novatrice en France pour plusieurs raisons : les populations animales sauvages sont gérées et contrôlées, majoritairement par le biais de la chasse et il ne saurait en être autrement tant on craint la « pullulation » de certaines espèces. Ensuite, la nature sauvage fait peur ou dérange. Faire comprendre à un élu, un décideur ou même un citoyen qu'il est préférable pour la biodiversité de laisser s'installer une friche ou que non, le bois mort en forêt n'est ni « sale » ni « désordonné », et bien ce n'est pas gagné d'avance !

Dans son ouvrage, Pierre Athanaze passe en revue les différents scenarii du retour de la nature en France, et rappelle que ce retour s'est déjà amorcé dans quelques cas. Il récapitule les différentes espèces – pour la France et l'Europe – qui sont revenues (naturellement ou grâce à des plans de réintroduction), celles qui sont encore en danger (l'ours brun, l'esturgeon d'Europe, la grande mulette, le lynx…) et celles qui pourraient revenir dans un avenir proche, comme l'élan ou le tarpan.

Il insiste particulièrement sur la nécessité de protéger les milieux naturels de ces espèces, les uns ne vont pas sans les autres. Cela peut paraitre évident et logique, mais c'est terriblement difficile de le mettre en pratique sur le terrain. Gestionnaires et écologistes ont parfois une vision étriquée de l'équilibre naturel : les nombreux partisans des milieux ouverts craignent le retour de la forêt, l'agropastoralisme est encouragé et maintenu dans certaines réserves naturelles, on privilégie une espèce animale ou végétale eu détriment d'une autre (je reviendrai sur le problèmes des espèces invasives dans un autre billet)… ah, cette fameuse biodiversité à visage humain qui occasionne tant de dégâts.

Car ce réensauvagement de la nature (par opposition à la nature domestiquée par nos pratiques, notamment agricoles) a, et aura, des effets bénéfiques à tous les niveaux : écologique certes, mais aussi économique et culturel.

Enfin le lecteur pourra découvrir, peut-être pour la première fois, que des initiatives fort intéressantes fleurissent à l'échelle européenne, comme le projet Rewilding Europe, les travaux de l'association Arthen, ou encore ceux du groupe Forêts Sauvages qui prône les valeurs de la naturalité.

En résumé, voici un ouvrage d'une centaine de pages qui a le mérite d'inciter à la réflexion, d'ouvrir d'autres perspectives, de montrer qu'une autre voie est possible pour la nature et les hommes (A bas la pensée unique !) et qu'il n'est pas trop tard pour changer notre société, notre comportement.
Lien : https://labibliothequedefolf..
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Excellent petit ouvrage, qui comme souvent dans la catégorie peut inciter à un gros coup de dépression face à la bêtise humaine, et ne parlons pas de celle des pouvoirs publics. Forcément, vu l'état du monde actuel, aucun ouvrage parlant entre autre de biodiversité n'incite à sabrer le champagne, entre les animaux carrément disparus, ceux en voie de disparition, les milieux saccagés, l'argent public gaspillé dans des projets mal montés, la mauvaise foi de certains...Éradication des rapaces, disparition des grands herbivores, le sort des grands prédateurs, et j'en passe, l'homme a bien des choses à se reprocher, et encore plus en fait que ce que cet ouvrage effleure!
Mais tout n'est pas tout noir, même si le portrait du monde dressé ici n'a rien de réjouissant, et l'auteur a la bonté de nous donner aussi quelques exemples positifs de réintroduction, ou de milieux sauvés qui se sont peu à peu repeuplés...Même si la plupart des exemples positifs viennent, trois fois hélas, d'autres pays.
Un excellent ouvrage qui de plus est doté d'une bonne bibliographie et de nombreuses pistes de réflexion.
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Une lueur d'espoir en ce qui concerne l'environnement, qui nous rappelle quelques victoires et avancées au niveau de la faune sauvage. A notre génération de prendre la relève et de continuer les avancées !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Comme l'a prouvé une équipe internationale et pluridisciplinaire de chercheurs, plus les forêts vieillissent, plus elles piègent de carbone (Sebastiaan Luyssaert, E.-Detlef Schulze, Annett Börner et al, 2008). Ils ont infirmé la doctrine, non vérifiée mais en vigueur depuis 40 ans, qui soutenait que seules les forêts "jeunes" en croissance, stockaient du carbone et que, dans celles de plus de 150 ans, le piégeage était neutralisé par la décomposition des arbres morts s'ils n'étaient pas exploités. Le dogme était si bien implanté que le protocole de Kyoto l'avait adopté et ne prenait pas en compte l'accroissement des forêts dans ses calculs! Totalement faux! Les forêts matures séquestrent chaque année entre 0,8 et 1,8 milliard de tonnes de carbone. En effet, bien évidemment, non seulement un gros arbre est plus efficace qu'un jeune, mais, de surcroît, le carbone issu de la décomposition des arbres morts passe dans le sol, du moins tant que les coupes forestières ne le libèrent dans l'atmosphère.
La pérennisation de la libre évolution de vastes massifs forestiers est donc un outil précieux contre le dérèglement climatique.
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En 1992, lors de l'arrivée du loup dans le Mercantour, aucun protocole de suivi des populations de cervidés ni de l'état de la végétation n'est élaboré (comme cela a été fait dans le parc de Yellowstone, par exemple), ce qui aurait permis de mesurer de façon scientifique les bénéfices induits. En 2004, soit 12 ans plus tard, l'ONCFS entreprend une étude pour tenter de réassurer les chasseurs concernant l'impact de ce prédateur sur les espèces gibiers (chamois, mouflons, cerfs et chevreuils). Ce "Programme proies prédateurs" a pour but de comparer les situations du parc national du Mercantour et de la réserve de chasse des Bauges. Mais seules des données sur les loups et sur les ongulés sauvages sont collectées. Encore une fois, pas un seul relevé de végétation, pas le moindre état de la régénération forestière, n'est effectué. Ce programme consiste essentiellement en captures, puis en suivis télémétriques des proies et des prédateurs. Or, aucun des loups équipés de balise ne survit assez longtemps pour apporter des informations nouvelles. Pour des raisons inexpliquées, le programme français s'interrompt prématurément en décembre 2012. Lancé trop tardivement, arrêté trop tôt, et omettant de nombreux paramètres dans son protocole, il n'aura répondu à aucune question, laissant toute la place aux extrapolations des antiloups.
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Le problème des lacs d'altitude est autre. Pour d'évidentes raisons écologiques d'isolat des lacs, ainsi que la fraîcheur de l'eau qui interdit leur reproduction, ces lacs sont naturellement dépourvus de poissons. Mais, depuis des décennies, ils sont empoisonnés artificiellement par les pêcheurs sportifs qui ne supportent pas un plan d'eau sans proies à capturer...Sont alors déversés, en proportions variables, cristivomers, truites fario ou arc-en-ciel, ombles chevalier ou de fontaine. Les conditions biologiques ne permettant pas de reproduction spontanée, ces introductions sont renouvelés régulièrement. Cette pratique se déroule même au sein des parcs nationaux! Très discutable d'un point de vue éthique, elle a en outre des conséquences désastreuses sur les populations d'insectes aquatiques et de batraciens. Elle est même à l'origine de plusieurs cas de disparitions de populations de tritons néoténiques: ayant conservé leurs caractéristiques larvaires, notamment leurs branchies, ceux-ci ne peuvent sortir de l'eau et trouver refuge sur la terre ferme, ils sont donc entièrement à la merci des prédateurs introduits.
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Le milieu du XIXe siècle est marqué par une série d'inondations catastrophiques en 1855, 1856 et 1859 dues au défrichement massif. On garde en mémoire les dévalements et glissements de terrain des pentes du mont Aigoual (sur la limite entre Gard et Lozère) dont la forêt est surexploitée de longue date. Au XIXe siècle, avec l'augmentation de la taille des troupeaux de moutons transhumants, l'Aigoual n'est plus qu'une montagne dénudée générant de très grosses crues qui détruisent dans les vallées cultures, industries et villages.
Dès cette époque, certains prennent conscience des ravages causés par l'ouverture massive des milieux. Non dans un souci de préservation des espèces, mouvement qui débute pourtant outre-Atlantique avec la création des premiers parcs nationaux, mais à cause des terribles conséquences d'une érosion massive en zone de montagne.
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Le même procédé est utilisé pour les perdrix grises et rouges. Si, éthiquement, le lâcher annuel de quelques 20 millions d'oiseaux " de tir" pose problème, il est également un problème biologique, car il induit la pollution génétique des populations autochtones. Le cas de la perdrix rouge " corrompue " par la perdrix choukar en est un exemple édifiant : à partir des années 2000, l'ONCFS admet ne plus parvenir à en retrouver des souches " pures" ni dans la nature ni dans les élevages.
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