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EAN : 9782330017651
240 pages
Actes Sud (03/04/2013)
3.76/5   34 notes
Résumé :
Nous sommes en 2025. Le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, sorte de mystère écologique apparu en 2006, s’est considérablement aggravé, au point que la plupart des pays – et les États-Unis en première ligne – doivent faire face à une grave crise agricole, les abeilles étant un composant essentiel de la chaîne alimentaire. Les ruches d’Orvo, un apiculteur amateur finlandais ébranlé par une tragédie familiale récente, ne sont pas épargnées. Un roman d'ant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Finlande, 2025. Dans ce futur très proche, Orvo, apiculteur à ses heures, remarque une de ses ruches totalement vide de ses occupants. S'il est préoccupé par ce phénomène, il l'est aussi par les activités de son fils Eero, qui tient un blog sur le thème de la cause animale, et qui ne s'y fait pas que des amis. le propre père d'Orvo dirige un abattoir industriel, voici donc trois générations aux intérêts fort contrastés !
Et là, je suis bien ennuyée car je ne voudrais pas en dire trop…
Sachez que l'auteure réussit à mêler fable écologique et documents sur la condition animale, avec une touche de fantastique, un drame personnel et une quête existentielle, le tout avec un grand brio !

Johanna Sinisalo met en avant le thème de la condition animale, du bien-être animal, thème important s'il en est, car c'est bien le moins que l'on puisse faire, si on ne souhaite pas devenir végétarien, que de s'assurer que les animaux que l'on consomme sont élevés dans des conditions décentes. le débat revient dans le livre, sous la plume d'Eero et de ses contradicteurs. Et les abeilles dans tout ça ? On pense qu'elles agissent librement, sans contrainte ? Pas du tout ! le fait de déplacer les ruches en hiver vers d'autres régions plus chaudes pour qu'elles continuent de travailler au lieu d'hiberner comme le voudrait leur cycle, en est un exemple simple mais révélateur. le futur proche décrit par Johanna Sinisalo fait frissonner tant il est réaliste, vraisemblable, et pratiquement inéluctable.

J'ai enfin découvert Johanna Sinisalo, et j'ai beaucoup apprécié ce roman, où l'on sent que l'auteure écrit les romans qu'elle aimerait lire.
J'ai plongé dans ce roman avec passion dès les premières pages, et mon enthousiasme n'a pas faibli par la suite. Ce livre a réussi à me faire réfléchir à l'avenir de notre planète, à me faire rêver, à me faire verser une ou deux petites larmes…
Je lirai les autres livres de cette auteure, c'est certain, quand à vous, je sais que la couverture n'est pas très engageante, mais si vous croisez ce roman, n'hésitez pas !


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Orvo est un apiculteur amateur qui possède une dizaine de colonies (d'abeilles). Un jour en allant contrôler ses précieuses bestioles, notre ami a l'immense surprise de soulever le toit d'une ruche vide, désertée.

Dans la vie de tous les jours, le bonhomme est croque-mort. Vous vous demandez quel rapport, il y a entre les deux. Aucun. Si ce n'est que l'apiculture est la célébration de la vie, l'abeille domestique pollinise 80 % des espèces végétales… par conséquent, il est possible de s'imaginer le désastre promis à la Terre si cet insecte venait à disparaître. J'ajouterai que théoriquement, une colonie d'abeille est immortelle, éternelle. La vie dans toutes sa splendeur. Une savoureuse opposition dans la l'existence de sieur Orvo…

Dès 2006 les USA connaissent les premiers signes du syndrome CCD (Colony Colapse Disorder) ou syndrome de disparition des colonies, qui consiste à l'évanouissement brutal d'une colonie. du jour au lendemain. Je sens bien que pour la plupart d'entre vous mon propos s'apparente au discours d'une chèvre bretonne devant un parterre de gastéropodes radioactifs.

Donc, Johana Sinisalo utilise ce désordre aujourd'hui connu et va au-delà. En 2006, les disparitions sont loin d'être massives sans être anecdotiques, elles interpellent plus par leur brutalité que par la quantité. Mais en 2025, elle élargit l'ampleur des évanouissements : ce n'est plus le CCD mais le CCC pour Colony Collapse Catastroph, la disparition catastrophique des colonies… qui devient massive et plus répandue. L'horizon s'assombrit soudainement.

Orvo, notre protagoniste principal découvre donc une ruche vide. Il est bouleversé. Il cherche des pourquoi, comment et où… Je ne vais pas aller plus loin sur cette trame. Sachez simplement que c'est émouvant, qu'elle contribue à soutenir le propos de l'auteur et qu'il y a beaucoup de poésie dans l'idée. Nous flirtons largement avec le fantastique.

Cette intrigue apicole n'est pas le seul levier de l'auteur. L'histoire contée est plus intime car, s'axant autour des relations pères-fils. Orvo est à la fois l'un et l'autre; dans les deux sens, les interactions n'ont pas été usuelles. Son propre paternel a souvent été absent, appelé par monts et vaux pour son activité professionnelle. L'amour est bien présent, la chaleur un peu moins. Nous découvrons cette histoire au fil des pages, alors que notre apiculteur se souvient et compare avec ce que fut ses propres interactions avec son fils.

Pas de mystère, dès le premier chapitre, nous apprenons que ce dernier est mort. le pourquoi et comment, sans être une enquête policière est le coeur de ce roman. Et ces recherches sont purement celles d'un père qui découvre pour la première fois la personnalité et les convictions de son fils, si réservé. Loin d'être sur le registre légal, le filtre paternel s'applique, avec tout son cortège affectif et émotionnel. Orvo passe de l'incrédulité au doute, de la fierté à abattement et surtout une sorte d'effarement en comprenant combien il était loin de son rejeton. Nous vivons ces découvertes et ses émotions dans une remise en cause constante, car tout se fait par l'entremise de ce protagoniste.

Critique plus compléte sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2018/1..
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Orvo a une passion, les abeilles dont il leur a installé quelques ruches. Un jour de contrôle, il remarque une ruche désertée, la reine morte sur le pont d'envol et quelques couvains et grabataires. Pas de nuisibles à l'horizon, pas de colonie dans l'environnement proche. Mais où sont elles parties ?
Il a aussi un fils d'âge adulte, Eero, bloguant sur la cause animale, dont quelques billets et commentaires nous sont donnés.
L'histoire nous est contée par Orvo, un récit parfois décousu, passant d'un sujet à un autre, comme dans notre vie. Au fil des pages, nous constatons quelques hiatus dans la vie de ce veuf, des blancs qui ne disent pas leur nom...

Mythologie, Deuil, Réalisme, Abeille, Cause animale, Environnement, Pompes funèbres et Relation père-fils se fondent pour un texte hors des sentiers battus. Sa forme et son fond pourront déplaire autant que ravir, pour ma part, c'est dans l'entre deux que je me suis senti. Un début assez laborieux, pour peu à peu comprendre les enjeux, le pourquoi. de la littérature blanche, nous passons au fantastique et à la science fiction, sans trop d'anicroches, si ce n'est pour moi un léger doute sur la partie fantastique, mais qui peut se voir aussi comme une poésie du deuil, qui louche toutefois vers la SF.

Sur un sombre sujet, Johanna Sinisalo arrive à éviter le pathos, à dédramatiser par des petites notes de gaieté, de rage et de sourires. Elle parvient admirablement à rendre réel le grand absent du roman, un des personnages qui détient la clé de l'intrigue.
Autre point fort sur la protection animale qui loin d'être un essai militant, informe, re-situe les problématiques, les avis divergents. L'animal est devenu un produit comme les autres, l'enjeu est le profit et notre bien-être, même si pour cela nous devons mettre quelques oeillères, avoir le courage de se lever pour fermer les rideaux afin de ne surtout pas voir notre cruauté.

Je suis volontairement assez flou sur le contenu de ce roman, mais si nos modes de consommation et l'environnement vous questionnent, le sang des fleurs devrait rejoindre vos prochaines lectures, si toutefois vous accepter d'être un peu bousculer.
De l'auteur, j'avais apprécié malgré une fin ratée son roman Avec joie et docilité (cause animale, cause des femmes, même combat ?) et je m'en vais donc lire son dernier roman paru sous nos latitudes le Reich de la lune (Après le suicide de Hitler, une poignée de dignitaires nazis se sont réfugiés dans une base en Antarctique. de là, ils ont embar­qué à bord de fusées pour rejoindre un complexe souterrain sur la Lune.)
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Dixit wikpédia : "Les apiculteurs trouvent de plus en plus souvent leurs ruches subitement vidées de presque toutes leurs abeilles. Aux États-Unis, près de 25 % du cheptel aurait disparu l'hiver 2006-2007. de nombreux pays européens sont touchés depuis le début des années 2000. Les pertes peuvent atteindre, localement, jusqu'à 90 % des colonies." Ce syndrome d'effondrement des colonies d'abeille, et ses conséquences, Johanna Sinisalo en fait son miel pour les prémices de son roman, le sang des fleurs, situé en 2025. le livre dépasse rapidement ce point de départ, avec une double narration, celle d'un apiculteur, traumatisé par la mort de son fils, et les extraits du blog du défunt, militant enragé de la cause des animaux. La romancière, que l'on sait écologiste, n'a pas fait pour autant un livre à thèse. Comme souvent, elle insère une touche fantastique -les abeilles sont souvent considérées comme des messagères entre le monde des vivants et celui des morts- et une belle dose d'ironie narquoise (les quelques commentaires du blog). Plus ramassé que ses ouvrages précédents, le sang des fleurs est souvent passionnant dans le fond comme dans la forme. A butiner sans modération.

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D'un côté un fou des abeilles, à l'occasion aussi entrepreneur de pompes funèbres, très en avance pour son temps compte tenu des services proposés mais il est vrai que nous sommes en 2025,
Et de l'autre un écoterroriste, blogueur condamnant les lecteurs au crâne rasé qui arborent le lion de Finlande en pendentif, écoterroriste et aussi singerien.
Si comme moi cette idée ne vous évoque rien, madame Wikipedia vient à notre secours :
"Peter Albert David Singer dit Peter Singer est un philosophe utilitariste australien. En dehors du milieu universitaire, Singer est surtout connu pour son livre"la libération animale", considéré comme le livre fondateur des mouvements modernes des droits des animaux. La base de ses réflexions est que tous les êtres sensibles doivent être considérés comme moralement égaux, en ce sens que leurs intérêts doivent être pris en compte de manière égale. Il conclut en particulier que le fait d'utiliser des animaux pour se nourrir est injustifié car cela entraîne une souffrance disproportionnée par rapport aux bienfaits que les humains tirent de cette consommation ; et qu'il est donc moralement obligatoire de s'abstenir de manger la chair des animaux (végétarisme), voire de consommer tous les produits issus de leur exploitation (véganisme)."
Cette définition étant faite, je rajouterai :
Quand je lis "La question des droits de l'animal est pourtant aussi essentielle que l'était jadis celle de l'esclavage. Nous sommes ici face à l'exploitation sans scrupule d'êtres vivants sensibles auxquels sont infligés des traitements d'une cruauté inimaginable et des conditions de vie inhumaines, au nom de la maximisation du profit."
Je suis choquée et je ne peux pas supporter la comparaison.
Une autre petite citation qui aurait tendance à me faire dresser les cheveux sur la tête :
"Nous pensons que les animaux à sang chaud (ainsi que de nombreux animaux à sang froid, tels que les céphalopodes) sont des êtres conscients d'eux mêmes, doués de sensibilité, réceptifs à la douleur, souvent capables de raisonnement abstrait et utilisant parfois un langage - ils ont, en résumé, une conscience."
Passé ce choc et en acceptant de réfléchir un minimum, sans m'énerver, j'ai trouvé de très belles pages sur le rapport à nos enfants, au respect que nous leur devons, à l'amour que nous leur portons.
Le style du roman est très moderne et utilise les nouvelles technologies de partage du savoir. du travail très sérieux, très documenté à la fois sur les abeilles et sur les défenseurs des droits des animaux, ... on partage ou pas ces valeurs !
Mais il est sûr qu'il y a forcément quelque chose à en tirer.
Nous sommes amenés à réfléchir à la fois sur la folie de notre société de consommation, de sur consommation devrait on plutôt dire et sur le mépris que nous portons envers notre environnement.
Alors on se calme et on réfléchit.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
les apiculteurs bios ne semblent pas avoir perdu d’abeilles. Ils laissent par exemple plus de miel et de pollen dans les ruches pour l’hiver, au lieu de les remplacer par du sirop de maïs, du sucre ou du soja.
[…]
Rogner sur l’espace, maximiser le profit, mégoter sur la nourriture et sur l’hygiène, entraver autant que possible le comportement naturel de l’animal, remédier à tous les symptômes ainsi provoqués par une médication chimique toujours plus violente, tricher à la moindre occasion, fermer les yeux sur les dommages collatéraux tant que le business rapporte.
Le transport des ruches d’un bout à l’autre des États-Unis engendre un stress qui affaiblit l’état de santé général et le système immunitaire des abeilles. Les contacts entre colonies provenant des quatre coins du pays multiplient les risques d’infection. Les parasites, les champignons (tels que le nosema), les acariens et les bactéries se transmettent ainsi plus facilement d’une ruche à une autre.
La sélection des abeilles et la priorité donnée à certains caractères (moindre agressivité, etc.) ont peut-être trop réduit la diversité du patrimoine génétique et créé un goulot d’étranglement qui ne permet plus les mutations nécessaires à la préservation de l’espèce.
La valeur nutritive, les oligoéléments, les enzymes et les protéines du sirop de maïs utilisé pour nourrir les abeilles en hiver sont loin d’égaler ceux du miel et du pollen qu’elles consommeraient normalement si l’homme ne les leur volait pas.
Pour obliger les abeilles à polliniser le plus activement possible, on les trompe en permanence, systématiquement et sans scrupule.
Aux États-Unis par exemple, l’hiver, on déplace les ruches vers des régions plus chaudes pour que les abeilles, au lieu de se mettre en sommeil, continuent de travailler et de se reproduire. On leur donne aussi parfois un supplément d’aliments, car plus la ruche a de provisions, plus la reine pond et, dès que la population augmente, la colonie se prépare à la nourrir en récoltant plus de nectar – et donc en pollinisant à tout va. Certains apiculteurs ont constaté que les perturbations du cycle annuel et l’exploitation à outrance des abeilles provoquaient chez les reines un véritable burn out.
L’Association californienne des cultivateurs d’amandes a été jusqu’à financer des chercheurs afin qu’ils testent dans les ruches des phéromones de synthèse faisant croire à la colonie qu’il y a dans la ruche plus de larves qu’en réalité. On parvient ainsi sans mal à faire butiner encore plus les abeilles, et donc à polliniser les vergers plus efficacement que jamais.
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« Mais, nom de Dieu, ce n’est qu’une amusette, a-t-il répliqué. Certains cultivent quelques rangs de pommes de terre pour en avoir à la Saint-Jean. D’autres bricolent des voitures. Moi j’ai deux ou trois ruches. Tu peux t’en occuper, mais ce n’est pas un métier. Qu’est-ce qu’une abeille comparée à un bouvillon ? »
Eh oui, qu’est-ce qu’une abeille comparée à un bouvillon ?
Une fois, dans mon adolescence, alors que je tentais de séduire une fille, notre relation naissante s’était brisée avant même d’avoir commencé sur son refus de jamais venir à Toivonoja. Parce qu’il y avait des abeilles. Des monstres bourdonnants aux yeux globuleux, qui piquent et compensent leur petite taille par leur terrifiante force collective. Je l’aurais sûrement plus facilement convaincue de nous rendre visite si nous avions élevé des serpents à sonnette. Il est totalement inutile d’essayer d’expliquer la beauté et le charme profond des abeilles à une adolescente détestant tout ce qui a une carapace de chitine et six pattes.
Le bouvillon, en revanche, est une créature à sang chaud, aux yeux humides, qui, bizarrement, n’inspire aucune peur, alors qu’il est nettement plus gros et plus lourd que nous et pourrait nous piétiner si d’aventure l’envie lui en prenait. Mes craintives camarades de classe auraient aussi dû être bien plus épouvantées par la présence à Toivonoja – aux côtés d’innocentes colonies d’insectes – d’un camp d’extermination d’une terrifiante efficacité. Il en sortait à la chaîne des monceaux de corps sanguinolents, écorchés et dépecés, qui finissaient en morceaux sans vie sur les étals de boucherie. À Toivonoja, tuer était u métier. On assassinait par équarrissage, jour après jour ! La mort faisait tinter le tiroir-caisse.
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Pour moi, aimer un enfant ne consiste pas à gazouiller d’insignifiants mots doux au-dessus d’un lit à barreaux ou à s’extasier devant une boucle de cheveux épousant la courbe d’une joue. Je ne sais toujours pas ce qu’est ce mystérieux parfum de bébé dont les femmes ne cessent de parler, le nez plongé dans le creux duveteux d’une nuque. Peut-être sont-elles les seules à le sentir, peut-être s’agit-il d’un phénomène biologique du même type que celui qui ramène immanquablement les abeilles à leur ruche, d’une fidélité aux phéromones de leurs congénères. Mon amour pour Eero tenait plus d’une barre de fer plantée droit dans mon cœur, avec à l’autre bout son corps sans défense. Tel un axe invisible mais solide, indestructible, ancré au plus profond de moi et nous liant indissolublement. Mon fils était une part de moi. Une métastase. Un membre fantôme dont je sentais dans mes propres cellules les douleurs et les joies. Quand il dormait blotti sur ma poitrine comme un bébé singe, je le sentais enfoncer en moi de petites racines vibratiles.
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Quand des pirates menacent des navires marchands et volent leur cargaison, au large de la corne de l’Afrique, on envoie sur place des mouilleurs de mines et des navires de combat en provenance du monde entier. Pas question de laisser commettre des crimes et des délits, même si leurs auteurs sont poussés par la faim et la misère.
Mais quand on extermine des créatures marines intelligentes, uniques en leur genre et ne menaçant personne – que rien ne pourra jamais remplacer, contrairement aux biens de consommation superflus transportés par cargo -, on ne voit au grand maximum, à l’horizon, qu’un fragile canot de Greenpeace, alors qu’il y aurait de quoi mobiliser deux ou trois gros bateaux de guerre battant pavillon des Nations unies pour crier « bas les pattes, sous peine de baignade forcée ».
Qu’y a-t-il de si simple et évident à protéger des marchandises, et de si difficile et compliqué à préserver le droit à la vie d’une autre créature ? (Blog d’Eero « La Bête » Toivonoja)
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La reine est morte.
Elle gît sur la planche d’envol, frêle et fragile, les membres recroquevillés le long du corps.
Son abdomen oblong et sa taille nettement supérieure à celle des ouvrières suffisent à la désigner comme l’abeille mère, sans compter la petite tache de couleur de son dos : je l’ai marquée de jaune l’année dernière, au moment de son arrivée.
Bien trop jeune pour mourir.
Et d’ailleurs, que faisait-elle dehors ?
Je donne quelques coups d’enfumoir dans la ruche, mais aucune abeille n’en sort. Il n’est certes pas anormal qu’elles prennent leur temps, car elles sont repues et lourdes du miel qu’elles croient devoir sauver d’un incendie de forêt, mais il n’y a pas le moindre mouvement autour du trou de vol.
Mon cœur s’affole. Je lâche l’enfumoir pour prendre mon lève-cadre et ôter le couvercle de la ruche. Je le pose par terre et j’empile dessus les cadres que je retire un à un.
Les ouvrières ont disparu.
Envolées jusqu’à la dernière.
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