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Michèle Garène (Traducteur)
EAN : 9782709623414
350 pages
J.-C. Lattès (04/02/2004)
3.95/5   275 notes
Résumé :
"Nous vivions pour le miel. Nous en avalions une cuillerée le matin pour nous réveiller et une autre le soir pour nous aider à dormir. Nous en prenions à chaque repas pour apaiser notre esprit, nous donner du tonus et prévenir les maladies mortelles."
En 1964, Lily a quatorze ans et vit en Caroline du Sud avec son père, un homme brutal, et Rosaleen, sa nourrice noire. Le décès de sa mère dans d'obscures conditions la hante. Lorsque Rosaleen se fait molester p... >Voir plus
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Le secret des abeilles est une claque comme on en prend peu, une mandale qui met au tapis avec violence et qui met du temps à nous empêcher de nous relever de ce grand moment de lecture !

Lily Melissa Owens est une adolescente singulière, marquée par le décès de sa mère lorsqu'elle avait quatre ans, dans des circonstances tragiques dont elle ne garde plus que des souvenirs fragmentaires: l'image de sa mère qui entasse précipitamment des vêtements dans une valise, les pas du père dans l'escalier, leurs voix frémissantes de colère, un revolver sorti de sa cachette dans le placard, un bruit assourdissant… et des blancs. Un secret lourd à porter pour une adolescente solitaire – elle est celle qu'on n'invite pas aux goûters d'anniversaire -, dont son père ne semble se soucier qu'au moment de la punir pour l'une ou l'autre vétille, le plus souvent en la forçant à passer des heures agenouillée sur un tas de gruau de maïs. Lily a reporté toute son affection sur sa gouvernante noire, Rosaleen. Mais nous sommes en Caroline du Sud, à l'été 1964: les mouvements pour les droits civiques des noirs enregistrent leurs premières victoires, le racisme des blancs du Sud se déchaîne en proportions et Rosaleen en fera les frais.

Tel est le tableau qui attend le lecteur au début de ce “Le secret des abeilles”. Mais si vous vous croyez embarqués dans un mélo bien noir, misérabiliste et larmoyant, vous comptez sans l'imagination débordante de Lily, sans les nuées d'abeilles qui lui rendent visite le soir dans sa chambre et surtout sans cette image d'une Vierge Noire qui avait appartenu à sa mère… Et il ne faudra pas plus qu'une image et l'indication qu'elle porte au dos –“Tiburon, South Carolina” – pour lancer Lily et Rosaleen sur les routes à la recherche du secret des abeilles, des secrets du passé et d'une vie plus douce.

Pour ce qui est de l'authentique et triomphante héroïne, curieux mélange de ruse et d'ingénuité, j'aime croire que c'est la colère qui l'a fait s'affirmer et régénérer son propre moi. Cette révolte lui a permis une réconciliation avec soi-même: "pour la première fois depuis que je savais la vérité au sujet de ma mère, j'étais heureuse."
"Assez étrangement, je devais aimer ma petite collection de souffrances et de blessures. Elles me valaient une vraie sympathie, me donnait l'impression d'être exceptionnelle. »

Le secret des abeilles : une histoire hors du commun avec un contexte historique particulier et un cadre spatial atypique. Une joie de vivre que les protagonistes communiquent aux lecteurs. Des rebondissements bien répartis. le tout donne un excellent roman. Malgré quelques petites longueurs, ce roman s'avère être beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. En effet on y retrouve deux mondes qui s'imbriquent et parfois s'opposent : un cocon doré ampli d'espoir et d'humanité et le monde extérieur accaparé par la lutte des droits civiques.
C'est ainsi par l'exploitation de ces différents thèmes (la mort, l'adaptation d'un enfant handicapé, la famille, l'espoir, l'amour, la haine) que l'histoire nous touche au-delà de sa forme.

Le secret des abeilles” se révèle en fin de compte un livre débordant d'optimisme, imprégné d'un bout à l'autre par la douceur parfumée du miel, bien plus sucré que ce que son commencement ne laissait supposer.

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Ça suinte le miel … et l'amour. L'amour comme seules les femmes peuvent en donner. D'une manière désintéressée, sans aucun calcul de retour ou de vaines espérances : l'agapè.
C'est une histoire d'Abeilles et de Femmes qui sont organisées en communautés ou chacune à sa place, son fonctionnement, son importance, son indispensabilité.
Les règles sont simples mais la vie est rude, n'épargne personne.
Dans les années soixante Rosaleen est emprisonnée pour avoir cracher sa chique sur des souliers bien blanc blanc, alors qu'elle était partie retirer sa carte d'électeur. Lily, quatorze ans, que son père persécute, ira la délivrer, puis elles s'enfuiront, direction Tiburon en Caroline du sud. Tout ça car sa mère avait gardé une étiquette d'un pot de miel ou figurait une Vierge noire. Lily n'a plus que des souvenirs partiels de sa mère, l'a dernière fois ou elle la vue elle avait quatre ans. Elle se souvient d'une valise, de cris ... d'un coup de feu ... elle n'est plus très sûre.
C'est une écriture simple pour décrire des gens simples au service d'une histoire d'amour et de racisme. La mise en place de ce roman dure une bonne moitié du livre. Puis l'intensité de lecture arrive, ou l'on ne peut s'arrêter de tourner les pages. Même si la fin est prévisible, c'est une lecture agréable et intense que seule une femme est capable d'écrire. Capable de nous décrire tous les sentiments du quotidien qui font que la maison ou elles vivent est un havre de paix.
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Une magnifique histoire de femmes.
En lisant ce livre, je me suis bien imaginée dans le Sud des Etats-Unis, assise dans un rocking-chair, sur la terrasse d'une maison en bois, en train de regarder ces femmes vivre cet été 64.
Il y a d'abord Lily (ado de 14 ans) et Rosaleen (sa nounou noire). Nous sommes dans les années 60, en pleine périodes d'émeutes raciales. Peu à peu les noirs acquièrent des droits que les blancs refusent d'accepter...
Lily et Rosaleen se retrouvent à fuir et se voient reccueillies par 3 soeurs noires et apicultrices. C'est le début d'un été où la vie de chacune va changer, où des révélations seront faites (il n'y a pas de hasard, mais des destinées !).
Dans ce livre, il y a de l'amour, aussi sucré et bon qu'un pot de miel.
Je me suis laissée embarquée par cette belle histoire. Une histoire de chaleur, de travail, d'amitiés, de sentiments, et un monde de femmes aimantes dont on a envie de faire partie.
Une belle découverte.
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C'est l'histoire d'une jeune fille blanche qui fuit son père et se retrouve hébergée par une famille de soeurs noires, apicultrices dans le contexte de la lutte pour les droits civiques dans les  états unis des années 60. Elle est en quête de l'histoire de sa mère. L'histoire se déroule sur quelques semaines et nous embarque très vite. Les personnages sont extrêmement attachants, tout en nuances et en humanité.
Sue Monk Kidd nous offre une écriture très agréable, les personnages ont une véritable profondeur et on les voient évoluer progressivement dans toute la palette des émotions et celles du lecteur sont aussi beaucoup sollicitées . Un très beau livre, dont on sort optimiste sur la nature humaine.

Lien : http://allectures.blogspot.f..
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J'avais découvert Sue Monk Kidd avec « L'invention des ailes » et j'avais aimé sa plume fluide et sa manière de nous faire aimer ses personnages. J'ai donc naturellement eu envie de lire un autre ouvrage de cette auteure avec « le secret des abeilles ».

Je connaissais l'histoire pour avoir vu le film « le secret de Lily Owens ». En tant que telle, l'histoire ne diffère pas beaucoup du livre au film, mais ce que le film ne nous retranscrit pas c'est l'humour … le mot n'est peut- être pas juste. Il ne s'agit pas d'une comédie. Au contraire, Lily est orpheline de mère, élevée par un père irascible qui ne lui témoigne aucun amour, et sa gouvernante noire Rosaleen. Nous sommes en Caroline du Sud en 1964, et le racisme bat encore son plein, malgré l'adoption récente de lois pour les droits civiques au profit des Noirs. Rosaleen, se dirigeant pour la première fois au bureau de vote, se fait incarcérer et battre suite à l'intimidation de Blancs. Lily, jeune fille futée et douée pour le mensonge trouve à la faire s'échapper et ensemble, elles improvisent une fuite. S'en suit un voyage humain d'une grande douceur à la maison du miel… Quand je parlais d'humour, c'est que certains personnages sont hauts en couleurs, telle l'insortable Rosaleen avec ses mauvaises manières et sa détermination à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Lily est elle aussi attachante avec son franc-parler et ses réflexions tantôt naïves tantôt amenant une réflexion notamment sur les préjugés qui lui ont été inculqués. Quant aux soeurs Boatwright, les apicultrices noires chez qui elles seront recueillies, chacune d'elles incarne un sentiment : la colère, la compassion, la tristesse… tous ces sentiments qui se retrouvent aussi dans le coeur de Lily qui cherchera à comprendre son histoire.

Alors, même si vous avez comme moi vu le film, ne renoncez pas à lire le livre car il est d'une profondeur de sentiments – sans niaiserie - , d'une tristesse et d'un réconfort à la fois qui vous porteront tout au long des pages que j'ai personnellement dévorées. le genre de livre que l'on est triste de quitter à la fin. Tout autant qu'on l'est de quitter les personnages qui nous paraissent avoir réellement pris vie. Vraiment une petite perle de lecture que je vous recommande chaleureusement.
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Nous vivions pour le miel. Nous en avalions une cuillerée le matin pour nous réveiller et une autre le soir pour nous aider à dormir. Nous en prenions à chaque repas pour apaiser notre esprit, nous donner du tonus et prévenir les maladies mortelles. Nous nous en badigeonnions pour désinfecter des coupures ou soigner des lèvres gercées. Il entrait dans nos bains, notre crème pour la peau, notre thé à la framboise et nos biscuits. Rien ne lui échappait. En une semaine mes jambes et mes bras maigres se sont arrondis et les frisottis dans mes cheveux se sont transformés en mèches soyeuses. August prétendait que le miel était l'ambroisie des dieux et le shampooing des déesses.
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Tu savais que dans la langue esquimau, il y a trente-deux mots pour le verbe aimer, tandis que nous n'avons qu'un seul. Nous sommes tellement limités qu'il faut utiliser le même mot pour le fait d'aimer Rosaleen et le Coca avec des cacahuètes. N'est-ce pas dommage que nous n'ayons pas davantage de moyen de l'exprimer ?
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(...)
- Oh c'est une longue histoire. Je suppose que tu as remarqué... May est spéciale.
- C'est sûr qu'un rien la bouleverse.
- Parce que May ne prend pas les choses comme le reste d'entre nous. (August a posé une main sur mon bras.) Tu vois, Lily, quand toi et moi entendons parler de malheurs, cela nous rend tristes un moment, mais cela ne détruit pas tout notre univers. C'est comme si nous avions une protection intégrée autour de notre coeur qui empêche le chagrin de nous submerger. May, elle, n'a pas ça. Tout la pénètre - toutes les souffrances -, elle a l'impression que cela lui arrive à elle. Elle ne voit pas la différence.

Cela signifierait-il que, si je parlais à May des tas de gruau de T. Ray, de ses multiples petites cruautés, du fait que j'avais tué ma mère... elle ressentirait tout ce que je ressentais ? J'aurais bien aimé savoir ce qui se passait quand on était deux à ressentir la même chose. Est-ce que cela divisait la souffrance en deux, la rendait plus légère à supporter ? Comme le fait de ressentir la joie de quelqu'un donne l'impression de la multiplier par deux...
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Ta mère était adolescente à l'époque. May l'a surprise en train de tuer un cafard avec une tapette. Elle lui a dit : " Deborah Fontanel, chacune des créatures vivantes au monde est spéciale. Tu tiens à être celle qui met fin à l'une d'elle ?"
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Je le regardais, emplie de tendresse et de douleur, me demandant ce qui nous liait. Les gens se reconnaissaient-ils grâce aux blessures profondes qu'ils portaient en eux ? Cela faisait-il naître une sorte d'amour entre eux ?
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Video de Sue Monk Kidd (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sue Monk Kidd
Film "Le secret des abeilles" bande-annonce 2008
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