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EAN : 9782351780497
334 pages
Gallmeister (05/01/2012)
4.03/5   306 notes
Résumé :
Texas, 1895. Un propriétaire terrien voit la seule femme qu'il a jamais aimée mourir en mettant au monde leur quatrième fils, Karel. Vaincu par la douleur, l'homme entraîne ses enfants dans une vie austère et brutale. Pour lui, seuls comptent désormais ses chevaux de course montés par Karel, et les paris qu'il lance contre ses voisins pour gagner toujours plus de terres. Mais l'enjeu est tout autre lorsqu'un propriétaire espagnol lui propose un pari insolite qui eng... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (97) Voir plus Ajouter une critique
4,03

sur 306 notes
Très beau roman, esthétique par la qualité poétique de l'écriture de Bruce Machart, savamment structuré autour de quatre périodes de la vie de ses protagonistes, avec des longueurs que l'on regrette quand on approche du terme de la lecture, une fin qui résume en deux pages tous les mystères, douleurs, frustrations individuelles et familiales déroulés au long de cette épopée qui voyage dans le temps entre 1895, 1898, 1910 et 1924.

Karel, le plus jeune de quatre frères qui ont subi l'autorité plus que dure de leur père, veuf prématurément, la mère morte lors de l'accouchement par sa négligence, voit sa vie marquée par la perte de cette mère que lui reprochent frères et père. Il sera le seul à rester auprès de lui et à endurer le plus longtemps son pouvoir, les autres n'étant guère mieux lotis, pris dans les griffes du même beau-père dont ils ont épousé les trois filles.

Toute l'action se déroule dans l'ambiance des chevaux, ceux de course, magnifiques, voués à devenir bêtes de trait lorsque l'inconscience ou la mauvaise humeur de leur propriétaire leur inflige une castration prématurée. Les récits de ces courses où se jouent l'avenir des quatre sont développés avec des mots qui portent, font espérer, blessent, tuent, sans doute pas des vies, mais anéantissent toute possibilité de libre arbitre pour ceux qui les entendent.

L'humour n'est pas absent et de nombreuses répliques suggèrent, même dans les plus grands malheurs, une dérision des maux de l'existence. Chacun y va de ses petites phrases qui peuvent prêter à un certain sourire malgré la dureté des situations.

C'est un roman d'hommes, du moins tels que le croient ses acteurs, mais c'est aussi un roman de femmes, d'amantes, de mères dont les seins abreuvent l'enfance de ces malheureux guerriers de la vie, sans pour autant les rassasier. La mère absente y tient une place déterminante et apparaît dans différentes scènes marquantes comme la perte définitive de l'unique photographie dont le père et ses fils disposaient.

La nature est omniprésente aussi bien à travers les labours des futurs champs de coton, que les récoltes espérées et obtenues à la sueur des fronts des hommes, engendrant leur soif, trop souvent satisfaite par l'alcool qui atteint leurs sens et les écartent de temps essentiels de la vie, comme pour Karel la naissance de son fils.

La religion a également son importance et, si tous jurent le nom de Dieu, ils le prient et l'implorent à leur manière, sans lui imputer leurs malheurs, conscients qu'ils sont de leurs propres fautes qui les ont causés et anéanti pour eux l'amour qu'il soit filial ou conjugal.

Bruce Machart se donne du temps tout au long de son écriture, il insuffle peu à peu toute la dimension de ses personnages, même pour ceux dont les apparitions non déterminantes revêtent néanmoins une importance.

Et puis, c'est un roman avec une belle fin, une fin et non un dénouement, une fin hommage à toutes ces femmes qui ont offert leurs seins à ces hommes, comme les sources intarissables de vie qu'elles ont dispensées, sans qu'il importe qu'elles soient des mères ou pas.

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Février 1895, Lavaca County, Texas. Klara Skala meurt en mettant au monde son quatrième fils, Karel, laissant son mari, Vaclav, inconsolable et amer. C'est dans le travail acharné, à la dure, que ce dernier élève ses quatre garçons, dépourvus de tendresse et d'affection. Seuls ses chevaux comptent désormais à ses yeux, notamment ses deux magnifiques quarter horse rouans. Deux bêtes qui remportent de nombreuses courses lors de paris organisés entre Skala et un certain Dalton. À la clé, des terres et des exploitations. Seul Karel, cavalier émérite alors jeune adolescent, est autorisé à les monter. Guillermo Villaseñor, un riche propriétaire Mexicain, propose alors un pari à Skala. Une course entre Karel et sa plus jeune fille. Si cette dernière gagne, les trois jeunes femmes seront mariées aux aînés Vaclav. Sinon, de nouvelles terres lui seront offertes. Karel, sous le charme de la jeune femme, ne sait quelle attitude adopter : gagner pour satisfaire son père ou perdre pour éviter de la voir épouser son aîné. Une course aux enjeux aussi importants que décisifs...

Un Texas rugueux, des hommes durs et violents qui se déchirent, des odeurs de labour et de crottin, des relents de whiskey, de sueur, de sang et de sexe, des vies laborieuses sous un soleil cuisant. Aux allures de western, ce premier roman de Bruce Machart nous entraine au coeur d'une saga familiale aussi hypnotique que saisissante. Élevés sous les coups de fouet, les bottes ancrées dans la glèbe, les quatre fils Skala grandiront sans affection de la part de leur père. C'est à travers les yeux de Karel, au cours des années 1895, 1910 et 1924, trois années charnières, que l'on suit le destin de cet enfant mal-aimé, tenu responsable de la mort de sa maman, devenu un adolescent embarqué dans un pari fou puis un homme marié et père de famille. Bruce Machart dépeint avec force et rugosité cette fratrie aujourd'hui éclatée, les rivalités entre les hommes, les sentiments troubles qui les habitent, la vie laborieuse. Ce roman âpre, sauvage, d'une puissance et d'une intensité rares, fait montre d'une grande maîtrise et d'un souffle narratif vertigineux et dense.
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Le sillage de l'oubli de Bruce Machart est un livre qui m'est tombé dessus le jour de Noël…
Je ne crois plus au Père Noël mais là j'ai été soufflée !

Quelques semaines après sa lecture (je voulais qu'elle décante), je m'adonne à un petit remue-méninges pour un roman qui m'a remué les tripes et découvrir ce qu'il m'en restait :
cri, sang, labeur, sueur,
soumission, rébellion, chevaux, courses
odeurs, poussière,
haine, père
amour,mère,
femmes, frères …

Texas, années 1870, sur les pas de Karel, le tout dernier de la famille Skala (une famille d'immigrés tchèques qui trime dur sur les terres à coton).
L'avenir de ce fils, arraché à la matrice originelle dans un bain de sang, débute dans un cri.
A l'adolescence, il est pris en tenaille entre la folie de son père et les extravagances d'un étranger, nouveau venu en ces terres, Gillermo Villasenor.
Karel devra réunir toute son énergie et concentrer sa force vitale pour tracer son chemin...

Géant, fort et puissant.
J'ai adoré.
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Depuis la mort de la seule femme qu'il a aimé Vaclav Skala n'a plus qu'une obsession : son domaine et qu'une seule faiblesse : ses deux magnifiques chevaux. Avec eux, Karel, le plus jeune de ses fils, est chargé de gagner les courses qui étendent les terres de ce père rendu brutal et impitoyable par le chagrin. Des terres labourées par les frères attelés à la charrue en lieu et place des chevaux. Pourtant cet odieux ordre des choses qui semble immuable prend fin à l'arrivée dans ce coin du Texas d'un riche Espagnol et de ses filles.

Une vraie réussite pour le fils de fermier Bruce Machard qui met en scène une région et un milieu qu'il possède bien, et signe un premier roman d'une force exceptionnelle. De ses personnages et ses paysages inoubliables émanent la puissance romanesque des plus grands auteurs.
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1895, au Texas. Klara Skala meurt en mettant au monde son quatrième fils, Karel. Inconsolable veuf, Vaclav Skala enferme sa peine dans le travail et fait de ses fils des bêtes de somme. « À compter de ce jour, les gens du coin diraient que la mort de Klara avait transformé cet homme d'un naturel gentil en une personne amère et dure, mais en vérité, Vaclav le savait, l'absence de sa femme avait seulement fait ressurgir celui qu'il était avant de la connaître, celui que seule cette compagnie féminine avait su adoucir. » (p. 17) La seule marque d'attention que Vaclav accorde à son dernier-né, c'est de lui laisser monter ses chevaux de course. Devenu adolescent, Karel court pour son père : les enjeux sont toujours des terres et l'appétit de Vaclav le pousse à en vouloir toujours plus.
Jusqu'au jour où Gillermo Villasenor traverse la frontière mexicaine et offre ses trois filles en mariage aux aînés de la famille Skala. Cela doit encore se conclure par une course : que Karel gagne et le domaine de son père s'étendra. Qu'il perde et ses frères auront de jeunes et belles épouses. Mais Karel ne sait s'il doit gagner la course pour satisfaire son père ou la gagner pour ne pas que la belle Graciela n'épouse son frère aîné. Et puisque les désirs ne sont pas toujours satisfaits ou qu'ils ne le sont que partiellement, le seul recours possible est l'imagination. « Karel allait désormais adopter cette façon de déformer la réalité pour instiller un peu de merveilleux dans le quotidien, en particulier dans les histoires qu'il raconterait à sa progéniture. » (p. 68) le cou rendu difforme par des années sous le double joug paternel, Karel tord la réalité à son goût, l'adapte à sa vue et à sa vision du monde.
Une quinzaine d'années plus tard, Sophie, l'épouse de Karel, est sur le point d'accoucher et c'est toute une vie de souvenirs, réels ou fantasmés qui fait surface et s'empare du jeune fils d'émigrés tchèques. Karel est aujourd'hui un homme séparé de ses frères par une querelle qui sourd et perce quand le ciel gronde. Et quand les jumeaux Knedlik entreprennent de le rouler et de rouler les autres frères Skala, il est temps de savoir ce qui définit une famille et ce qu'il est bon de laisser au passé.
Un personnage est omniprésent dans ce roman alors qu'il n'apparaît qu'au début, Klara Skala, la mère de Karel. Conscient de l'avoir entraînée dans la tombe en poussant son premier cri, Karel manque de sa mère, même à l'âge adulte. Il ne cesse de la rêver et de l'imaginer, superbe cavalière blonde. À cette image surgie du néant se superpose celle de Graciela : cavalière émérite et belle à se damner, elle hante les rêves du jeune Karel et reste son fruit défendu. Cette obsession de la femme inaccessible est nourrie de ressentiment et de frustration. « Quelle sorte de femme, se demande-t-il, se donnerait à un homme pour ensuite le renvoyer et épouser son frère le jour suivant après une bonne nuit de sommeil ? Quel genre de femme met un garçon au monde pour l'y abandonner sans la chaleur de sa poitrine, sans le doux tourbillon de ses jupes ni la caresse apaisante de ses mains et de ses lèvres, et surtout sans les mots qui pourraient dissiper les peurs qui le réveillent au milieu de la nuit et le laissent seul, les yeux écarquillés dans l'obscurité ? » (p. 249) Chez les Skala, on ne met pas de mots sur les sentiments mais, comme est immuable la chasse du hibou grand duc, jamais Karel ne cessera de chercher la tendresse originelle.
Le récit se compose d'allers et retours entre les années 1895, 1910 et 1924, soit celle de la naissance de Karel, celle de la mort de son père et celle de la naissance de troisième enfant. Ces trois éléments fondateurs s'enchevêtrent dans le présent. L'intrigue se tisse lentement et inexorablement : la navette du temps ne revient en arrière que pour mieux dessiner le motif à venir.
Pour un premier roman, Bruce Machart entre d'un bond dans la cour des grands. Son texte a l'âpreté et la rugosité des romans de Steinbeck et la superbe des romans de Faulkner. Ouvrir le sillage de l'oubli, c'est fouler le sol sec et poussiéreux d'un comté texan oublié du monde, c'est remonter le temps pour rejoindre l'époque où la vie se jouait à pile ou face sur le comptoir d'un débit de boisson. Si vous voulez savoir qui, de l'enfant ou du cheval, a le plus de valeur, lisez ce roman. Si vous pensez que les liens du sang parlent plus fort que les liens du coeur, lisez ce roman. Si vous êtes prêt à tout parier sur la course d'un cheval, lisez ce roman. Mais ne regardez pas de quel côté tombe la pièce : vous risquez d'être déçu dans les deux cas. Mais par le roman de Bruce Machart, non, vous ne serez pas déçu.
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critiques presse (5)
Actualitte
09 février 2012
C'est un livre à ressentir, un livre où la puissance des mots éveille tous nos sens. En lisant, Bruce Machart, vous sentez vos pieds s'enfoncer dans la boue et devenir lourds, l'humidité désagréable pénétrer peu à peu dans vos chaussures. Vous entendez les corneilles se disputer à grands cris, les rasades de whiskey et d'alcool de maïs, âprement avalées.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
06 février 2012
Un roman superbe, avec une prose sensuelle, presque hypnotique, attentive aux moindres détails, comme si Richard Ford débarquait dans ce Texas rempli de funestes présages.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LePoint
01 février 2012
C'est un premier roman hypnotique, un drame familial symbolique et lyrique sur le lien sacré entre des fils et leur mère, signé Bruce Machart, jeune comète de cette littérature américaine dite "du grand dehors".
Lire la critique sur le site : LePoint
LaLibreBelgique
31 janvier 2012
Dans ce premier roman au souffle épique, Bruce Machart dépeint des êtres écartelés par la vie et les désirs jamais réalisés, la rancune et le poids du passé.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Telerama
11 janvier 2012
Le Sillage de l'oubli met en scène l'éclatement de la fratrie, les rivalités fratricides, les obstacles quotidiens au rêve, l'ancrage des hommes sur une terre et dans une existence laborieuse qui les lestent et les broient. L'instinct du récit de Bruce Machart, la confiance en la narration dont il témoigne extraient le roman des clichés où il aurait pu demeurer englué. Il y a là un tour de force - la marque d'un écrivain déjà en pleine possession de ses moyens.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (143) Voir plus Ajouter une citation
Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas travaillé aux côtés d' un homme, tellement longtemps qu'il ressentait maintenant une espèce de nostalgie pour ces heures et ces jours passés harnaché à la charrue avec ses frères, leurs bottes dérapant et s'enfonçant dans la bonne terre noire, le soleil leur brûlant la nuque à l'endroit que ne pouvaient couvrir les bords trop étroits de leurs chapeaux. C'était un vrai bagne, un travail inutile qui les rendait fous de rage, mais au moins, liés par ces courroies de cuir, ils partageaient le même ressentiment au même instant à l'égard du même homme, une sorte de rancoeur que la peur les empêchait d'exprimer. A tout le moins, voilà ce que Karel regrettait de la compagnie de ses frères - leur dureté et leur mépris avaient renforcé le sien, l'avaient autorisé à ressentir la même haine. Mais il y avait autre chose: ses aînés avaient aussi admiré leur père - son opiniâtreté et sa langue de vipère, la façon dont il refusait de mendier l'aide de quiconque - et Karel également; et c'était précisément cette admiration qu'il ne pouvait pas comprendre, le respect qu'il éprouvait pour un homme haï, cette lourde couche de vénération qu'aucune colère ne parvenait à lui arracher du coeur. Cela aussi, il l'avait partagé avec ses frères, et la bile de l'indigestion commune que faisaient naître en eux deux courants de sentiments si opposés avait été plus facile à digérer lorsque se trouvaient autour de lui d'autres êtres qui avaient autant de mal que lui à l'avaler.
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En direction de la rivière, un peu plus loin à l'est, une buse à queue rousse décrit des cercles et plane, décrit des cercles et plane encore, et quand elle replie ses ailes pour plonger en piqué vers la terre, une compagnie de cailles jaillit des buissons et toutes parviennent à s'échapper, sauf une.
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Comme toujours depuis qu'il était en âge de porter une moustache, celle-ci était soigneusement gominée et semblait s'enrouler aux coins de sa bouche, comme un serpent qui aurait traversé une flaque d'huile figée avant de se retrouver sur le visage d'un simple quidam. Karel ne se donna même pas la peine de dissimuler son amusement. Un homme qui prend la peine d'accrocher un truc aussi imposant à ses lèvres ne doit pas avoir grand-chose de suspendu entre les jambes, pensa-t-il.
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Au dehors, la nuit tombait, et elle ferma les yeux quand le bébé leva la main, ses tout petits doigts se pliant avant de se relâcher contre la courbure de son sein. C'est alors qu'elle sentit son lait descendre, cette cascade fraîche qui tombait à l'intérieur d'elle-même et se réchauffait immédiatement, comme sous l'effet d'un mouvement propre ou grâce à la soudaine proximité de son coeur. Le flot lui semblait si puissant qu'elle eut l'impression de l'entendre, qu'elle s'imagina cette houle brûlante envahir tous les chenaux de son corps, et l'espace d'un instant, alors qu'elle changeait le bébé de sein, elle choisit de croire que cette paix et ce soulagement étaient les siens.
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« Quelle sorte de femme, se demande-t-il, se donnerait à un homme pour ensuite le renvoyer et épouser son frère le jour suivant après une bonne nuit de sommeil ? Quel genre de femme met un garçon au monde pour l’y abandonner sans la chaleur de sa poitrine, sans le doux tourbillon de ses jupes ni la caresse apaisante de ses mains et de ses lèvres, et surtout sans les mots qui pourraient dissiper les peurs qui le réveillent au milieu de la nuit et le laissent seul, les yeux écarquillés dans l’obscurité ? » (p. 249)
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Teaser Des hommes en devenir , adapté et mis en scène par Emmanuel Merieu
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