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EAN : 9782384820092
320 pages
Philippe Rey (06/04/2023)
3.75/5   34 notes
Résumé :
Sébastien, documentariste en mal de projets et loser attachant, réussit à convaincre son producteur de l'envoyer à Nice en repérage pour un film sur les orques, ces prodigieux et fascinants cétacés. Mais le spectacle auquel il assiste à Océland tourne au désastre lorsqu'une vieille orque entraîne son dresseur Ludo au fond de la piscine. Ce dernier en réchappe grâce au seul courage de sa collègue May – à vrai dire aussi envoûtante aux yeux de Sébastien que les orques... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Moi, depuis les pubs pour du Galak avec Oum, je préfère les dauphins. Mais, bon, ok, sauvons Willy !
Ancien journaliste, Sébastien est réalisateur de documentaires. En résumé, il occupe les nuits des insomniaques. Soucieux de dépasser le simple récit des faits, il veut revendiquer un point de vue et sa subjectivité.
Il part en repérage à Antibes dans un parc aquatique pour assister à un spectacle d'orques avec l'idée d'alimenter son projet de dénoncer ceux qui emprisonnent le vivant. Dans le genre, il n'y a pas pire qu'un delphinarium, arène où des taulards innocents à nageoire sont obligés de marchander leur pitance contre des pirouettes ridicules pour divertir des touristes en caquettes et tongs.
C'est assez et le cétacé s'en prend à son dresseur en pleine représentation. Une sirène en combinaison n'hésite pas à plonger pour sauver son collègue. Sébastien tombe sous le charme de la naïade en goretex et enquête autour de cet accident qui se révèle plus complexe que le simple pétage de plomb d'une orque de plusieurs tonnes emprisonnée dans son bassin depuis sa capture.
Le couple avide qui gère le parc aquatique cache beaucoup de choses, un journaliste meurt dans d'étranges circonstances, des parties pas très fines sont organisées sur des yachts avec des footeux du coin et des hommes d'affaires douteux du Moyen Orient, des défenseurs de la cause animale qui ne rechignent pas aux actions clandestines, tout est réuni dans ce roman aussi drôle qu'original pour intéresser le lecteur sur son transat ou sur sa licorne gonflable (je ne juge pas).
L'auteur se moque de tout son monde avec délectation tout en décrivant l'extrême intelligence des orques qui vivent en tribus familiales menées par une femelle dominante. D'ailleurs, dans une langue soignée et râpeuse, nous devons dire « une » orque, même quand il s'agit d'un Monsieur, même contre l'avis de mon correcteur d'orthographe et de mes oreilles d'ailleurs, preuve que c'est maman qui organise les sardinades et les séances d'auto-tampons avec les voiliers de Gibraltar.
J'insiste, mais au-delà du message qui n'a rien de subliminal sur le dressage contre nature des cétacés qui donne envie d'emprisonner certains exploitants dans des pédiluves à mycose, le ton du roman est vraiment très drôle avec une belle collection de citations irrésistibles et de l'auto-dérision qui évite le piège de la condescendance.
Un roman qui est passé un peu à tort sous les sonars à sa sortie en début d'année que j'invite le plus grand nombre à parcourir pour s'aérer les branchies et notamment ceux qui sont tentés d'amener leurs innocentes descendances dans ces parcs pour aller voir Flipper ou Orca plonger dans des eaux troubles.
C'est aussi peut-être l'occase de rappeler que les seules attaques meurtrières d'orques répertoriées contre l'homme sont celles d'épaulards (alias des orques pour les puristes) en captivité.
J'ai été un peu déçu par le dénouement du roman qui sort un peu trop du bassin à mes yeux et j'ai eu l'impression que l'auteur avait un peu ramé pour donner une dimension politique inutile à son intrigue. le "tous pourri" fatigue un peu par son manichéisme.
Une tablette de Galak ?
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Un roman policier ? Une histoire d'amour ? Un roadtrip ? Une critique de la société ? Un roman naturaliste sur les orques ?
« le smoking des orques » c'est un peu tout ça passé au shaker de cette tonalité douce-amère un brin barrée, bien connue des lecteurs de Vincent Maillard.
On y fait connaissance avec Sébastien Llado, ancien journaliste et pseudo-documentaliste en préparation d'un documentaire sur les orques, c'est-à-dire en négociation avec son producteur John-Luc pour aller faire des repérages sur la Côte d'Azur , à Nice, où se trouve l'Océland, dans lequel s'ébattent dans leur aquarium géant, trois orques, un mâle, une femme et leur petit. Bulko, Paula et Haka. Pendant le show entre les deux animateurs- soigneurs, un incident va venir émailler l'exhibition aquatique : Ludo, l'un des deux animateurs va rester très -trop- longtemps sous l'eau comme si l'un des orques - en l'occurrence Bulko- l'y maintenait ou souhaitait en faire son quatre-heure. L'intervention d'urgence d'une assistante va permettre de libérer Ludo au grand soulagement du public et de ses collègues. Mais pour Sébastien, l'héroïne du jour , qui s'était jetée à l'eau pour secourir son collègue, une certaine May, franco-américaine, allait devenir son obsession quitte à franchir les océans pour la retrouver. D'autant que quelques jours plus tard on allait apprendre le décès de Ludo alors qu'il semblait s'être remis de ses blessures à l'hôpital avant que le petit copain de May, journaliste à la Provence y passe à son tour. Comme si cette belle sirène n'apportait que la mort autour d'elle à moins que ce ne soit des requins beaucoup plus dangereux nageant en eau trouble qui la sèment pour de secrètes raisons.

Certains s'agaceront du ton quelque peu caustique et cynique de l'auteur. Moi j'en demande encore. C'est justement avec cet état d'esprit critique permanent mâtiné d'un zeste d'humour que je me suis laissé prendre par cette histoire aux facettes multiples dont les fils rouges sont des orques, ces cétacés qui n'ont aucune place dans un bassin d'eau de mer à faire les acrobates mais bien dans l'océan en toute liberté.
Car ce documentaire animalier va en effet progressivement se transformer pour Sébastien
- le anti-héros du livre, trentenaire et intermittent du spectacle - par une (en)quête existentielle : celle de retrouver May dont il est tombé fou amoureux. Notre narrateur -Sylvain donc- va ainsi se retrouver mêlé par hasard à une affaire qui le dépasse car on va vite comprendre que les deux morts sont suspectes et peuvent cacher de graves secrets pouvant mettre en péril les plus hautes autorités de l'Etat.
C'est bien l'intérêt de ce faux polar - comme d'ailleurs « L'os de Lebowski » que de nous proposer des romans différents en dehors des étiquettes habituelles. Un livre inclassable donc mais tout autant savoureux que bien des productions actuelles et qui m'a réservé un beau plaisir de lecture. N'est-ce pas l'essentiel ?

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Je dois bien avouer avoir tout d'abord eu très envie de lire ce récit avec le beauté de cette couverture et du titre, le smoking des orques que je trouve vraiment très beau et très bien trouvé

De plus ce récit fait échos aux multiples attaques d'orques qui se déroulent actuellement, c'est un sujet qui m'intéresse ayant d'ailleurs également vu le documentaire Blackfish avec l'Orque Tilikum et les prises de conscience actuellement sur ce type de "parcs", je viens d'ailleurs de lire un article annonçant que les orques de Marineland à Antibes seront prochainement transférer au Japon suit eà l'interdiction en France de faire participer ses animaux à des spectacles en 2026, tout comme l'arrêté concernant les animaux sauvage dans les cirques.

Dans ce récit on reconnait aisément le parc d'attraction visé même s'il porte un autre nom et les problèmes rencontrés par les "dresseurs" avec les orques.

J'ai aimé la plume de l'auteur, le livre est assez court, je n'ai cependant pas appris de choses nouvelles mais cependant j'ai passé un agréable moment de lecture.
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Que j'ai aimé ce livre! L'humour cynique comme j'aime, une petite enquête comme j'aime, un beau phrasé. Vincent Maillard écrit bien et c'est un réel plaisir de le lire.
Le Smoking des Orques, dont je salue la magnifique couverture, est une délicieuse satire de la société, vraiment drôle, qui nous amène à des réflexions sérieuses malgré tout, sur un fond d'enquête tout à fait plaisant.
J'ai adoré le personnage principal Sébastien, pas si looser que ça finalement puisqu'il peut simplement être chacun d'entre nous (ah moins que je n'ose pas avouer que je suis moi aussi une "looser"! mais ça c'est une autre histoire ;-) ): c'est tout simplement un gars lambda, comme nous, ce n'est pas un héro avec des super-pouvoirs, pas un héro torturé ou avec une vie de fou qui mériterait une autobiographie. Non, c'est juste lui, juste nous, avec une autodérision défrisante, et un oeil acerbe sur ce qui l'entoure. Je me suis sentie très proche de ce personnage, et qu'est-ce que j'ai rit!
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Sébastien, la petite trentaine est documentariste. En repérage pour un film sur les orques au parc aquatique d'Océland de Nice, il assiste à un spectacle de cétacés pendant lequel une vielle orque s'en prend au dresseur. Ce dernier décède quelques jours plus tard à l'hôpital de manière mystérieuse alors qu'il était pratiquement rétabli de ses blessures. Puis la mort d'un journaliste de la Provence va amener Sébastien à enquêter sur ce parc aquatique du Sud de la France à Vancouver en passant par la Norvège où rapidement il se rend compte que dernière l'enfermement d'animaux dans des conditions loin d'être « humaines » se cache pas loin magouilles financières et politiques sous couvert de bling-bling footballistique à la sauce mafieuse.
Entre roman naturaliste sur les orques et satire sociétale sur fond d'histoire d'amour, le smoking des orques se lit comme un thriller porté par l'écriture coup de poing de Vincent Maillard.
Beaucoup d'humour, de bonnes doses de cynisme, richement documenté sur les orques, un regard acéré sur notre société, Vincent Maillard fait mouche en pointant du doigt là où ça fait mal sous le regard de son personnage principal looser à l'humanité sincère ne se retrouvant plus dans ce monde où l'argent (sale) gouverne sans retenue.
Comme un plaidoyer contre la maltraitance animale et ode à la liberté du vivant, un roman captivant et hilarant !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il est vrai que la politique pouvait facilement se comparer au réglage d'un mitigeur de douche: un peu trop à droite, oups, trop froid, un peu trop à gauche, ouille, ça brûle; finalement ça se terminait toujours par un jet parfaitement tiède.
(page 77)
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Pourtant ils ne sont pas idiots, et ils savent bien, eux aussi, que mettre une orque dans une piscine, c'est comme mettre une tortue de Floride dans une cuvette de WC, c'est pas très cool. Et encore, dans une piscine, il n'y a pas de chasse d'eau, c'est sans espoir, même pas celui de l'issue vers le tout-à-l'égout. Mais c'est comme le reste, comme pour la flèche du temps, le déficit public, le réchauffement climatique et la QRcodisation des cerveaux humains: qu'est-ce qu'on y peut? On va pas délivrer une orque! Comment faire? On va pas la mettre dans la bagnole! On est déjà cinq, tarif spécial famille nombreuse.
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Il est vrai que la politique pouvait facilement se comparer au réglage d’un mitigeur de douche : un peu trop à droite, oups, trop froid , un peu trop à gauche, ouille, ça brûle ; finalement ça se terminait toujours par un jet parfaitement tiède .
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A une table prêt de la fenêtre, une famille Ricoré engloutissait en silence des céréales sursucrées en ignorant l'actualité ressassée. Les deux enfants eux-mêmes paraissaient s'ennuyer comme des représentants de commerce à deux ans de la retraite. Aux profils bas des parents, j'ai été persuadé qu'ils détenaient en loucedé des tickets pour l'Océland (soit imprimés et soigneusement pliés dans leurs bananes, soit électroniques et soigneusement enregistrés dans leurs téléphones.) C'est sûr que, pour eux, c'était pas de veine. Les visiteurs d'aujourd'hui n'auraient non seulement droit ni au spectacle ni à la visite du bassin des orques (que la direction avait interdit au public), mais en plus, l'ambiance barbe à papa-qui-sait-faire-des-prout-avec-le-bras risquait d'être un poil déplacée.
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C’est ça, grandir. On ne pense plus tout seul, on a appris des choses au contact des autres, des livres, on a intégré une culture, on s’est frotté aux contingences. Plus ou moins.
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