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EAN : 9782916952772
64 pages
Le Passager Clandestin (17/01/2013)
2.78/5   25 notes
Résumé :
En 1978, Philippe Curval imagine le regard d un nouveau-né sur un monde sans avenir. XXIe siècle. Un mal mystérieux et incurable frappe les nouveaux-nés du monde entier : après quelques mois d'une maturation psychologique accélérée, l'enfant dépérit et meurt immanquablement. Après la mise au point d'un enregistreur-décodeur, l'humanité est enfin capable d'entrer dans l'esprit de ces enfants et d'en saisir les ressorts suicidaires. Trop tard, sans doute. Bienvenue da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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En cette nouvelle année découvrons aux Editions le Passager Clandestin, la collection Dyschroniques, collection de science- fiction à paraître début 2013.
« le testament d'un enfant mort » ( nouvelle écrite en 1978) de Philippe Curval , est re- publiée cette année par les Editions Dyschroniques. Et c'est une très belle initiative.
Je ne doute pas que cette collection rencontrera tout le succès qu'elle mérite. Mais n'anticipons pas.
La nouvelle de Curval si elle s'inscrit dans le registre de la science fiction, s'inscrit également dans celui des sciences humaines. Puisqu'ici il s'agit de l'humain, de ce qu'il a de plus intime, de sa plus grande conquête, c'est à dire : lui-même.

Notre « héros », notre « Ulysse 1978 » est un petit d'homme, atteint d'un syndrome de sénescence, conséquence de son « hypermaturité ». Cet enfant est « normal », rien de le prédestine biologiquement à une fin volontairement accélérée.
La nature ne supportant le vide, un chercheur va tenter de décrypter l'intelligence qui pousse cet enfant au refus de vivre. Il tentera de comprendre ce processus psychologique afin de l'enrayer, puisque l'avenir l'humanité en dépend.
Notre « Ulysse » est lancé dans la grande aventure, et cela sans savoir qu'elle main le pousse vers ce grand large, sans savoir ce qu'il rencontrera, ignorant sa destinée. Cet enfant, écoute, regarde, sent, ressent, absorbe l'océan de perceptions et d'émotions qui l'entoure. Son intelligence lui permet de construite mentalement le monde dans lequel il baigne et dans lequel il se sent projeté, incarcéré.

Alors ne recevant rien mais percevant tout, son intelligence, qualité majeure de l'humain, va devenir la main du crime : il s'auto détruira. Et puisqu'il faut le dire : ce nouveau né se suicidera.
Privé de l'amour qui aurait pu lui laisser entrevoir une possible éternité, privé de la reconnaissance de son unicité qui aurait pu lui permettre de comprendre sa place parmi l'ensemble des autres, il en déduit l'absurdité de son voyage parmi le vivant.
C'est un texte bouleversant. Cela relève t il de la science fiction ? Bien des auteurs de ce genre se sont révélés prophètes du futur. Est que l'avenir de l'humanité dépend davantage du développement de notre amour que du développement de nos intelligences ? Oui, Philippe Curval signe là une nouvelle extraordinaire : l'amour est l'avenir de l'homme.
Dyschroniques, aux Editions le passager Clandestins, nous promet des voyages surprenants.

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Le testament d'un enfant mort. Voilà un titre fort, un titre qui ne laisse pas indifférent. J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse Critique de Babelio. Plutôt occupée la semaine de sa réception, il a passé quelques temps à trainer sur ma table basse, il y aura attiré pas mal de regard et pas mal de questions ! Ici pas de tromperie, il s'agit bien d'un testament, il s'agit bien d'un enfant mort, de son dernier témoignage.

Dans un futur proche, un mal mystérieux tue les très jeunes enfants. Un chercheur fait des expériences sur des enfants afin de trouver d'où vient ce mal. Enfin il conçoit un décodeur qui lui permet de capter ce qu'un nouveau né pense, dès son état embryonnaire. Son sujet d'étude, Camille Félix Trezel, va donc lui livrer, sans le savoir, ses pensées, jusqu'à la fin.

Le texte est divisé en deux grandes parties. Au début nous lisons les comptes-rendus du chercheur, dans lesquels il annonce avoir trouvé la réponse à ses recherches. Ensuite, nous plongeons dans la mémoire transcrite de Camille. le texte peut sembler froid, surtout les premiers chapitres consacrés au chercheur. Mais l'immersion dans l'esprit de Camille m'a transportée. Je salue l'imagination et la rigueur de l'auteur dans la construction imaginaire de cet intellect. Au fil de la croissance du nouveau né, son esprit devient plus clair et avec la lucidité vient le mal-être, le dégoût pour le monde extérieur… le portrait dressé est sans équivoque, impressionnant d'exactitude. Mais il y a aussi de beaux moments de poésie dans la manière dont Camille perçoit ce qui l'entoure.

Je ne connaissais pas Philippe Curval, après la lecture de cette nouvelle je pense que je vais essayer de le lire de nouveau. le testament d'un enfant mort est un texte fort, dur mais vraiment approfondi pour un si petit volume. Une véritable immersion dans un esprit torturé.
Lien : http://calokilit.wordpress.c..
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Dans ce petit récit de science-fiction de 70 pages, Philippe Curval dénonce le désir perpétuel d'expansion et de domination des humains oubliant les acteurs mêmes de ce qui fait l'humanité. Il s'inquiète quant au devenir de l'espèce humaine dans un monde qui prône l'individualisme, l'égoïsme et qui ne s'attarde pas sur les désirs de chacun, leur besoin d'écoute, d'affection, de partage et d'unicité.

Cette nouvelle est constituée de deux blocs. le premier est la narration à la première personne d'un chercheur, d'un scientifique ou d'un professeur, on ne sait pas très bien, ce que l'on sait c'est qu'il travaille dans son laboratoire, qui explique ses travaux et sa conclusion. le second est la narration à la première personne d'un foetus puis nouveau-né, retranscription faite par le chercheur d'après le résultat de son expérience.

Dans cette dystopie les nouveaux-nés décèdent prématurément en ayant vieilli très vite, quelques semaines voir quelques mois. La baisse du nombre d'humain est devenue irréversible et pourrait faire disparaître l'humanité entière si rien n'est fait. C'est pourquoi le narrateur nous explique dans la première partie, découpée en chapitres nommés Mémoires, qu'il décide d'étudier les foetus et nouveaux-nés en élaborant une machine qui enregistre toute la mémoire utra-utérine du foetus et celle de ses premiers jours. Il appelle ses victimes de décès précoces les « hypermaturés ». Avec son instrument il peut enregistrer toute l'activité cérébrale du sujet et décrypter toute sa conscience (auditive, affective, tactile, visuelle, olfactive et gustative). Il peut donc analyser l'éveil de l'intelligence, la formation de l'ego et l'acquisition des connaissances. Les hypermaturés ont des pouvoirs de télépathie ce qui leur permette de lire dans les autres le monde et donc d'en souffrir précocement dans le cas présent. Ce qui ressort de son expérience c'est que l'hypermaturé est dans un état de psychose d'échec qui l'amène à se suicider peu de temps après sa naissance. Cela pourrait être un suicide collectif émanant de l'inconscient collectif face à la réalité du monde et de la vie. Il est donc urgent de lutter contre « l'hypermaturation » qui touche les enfants.

Dans la seconde partie, réalisée en chapitres appelés Stock, le sujet étudié se nomme Camille Félix Trezel. C'est lui qui raconte sa petite existence à partir du ventre de sa mère puis de ses premiers jours, traduction faite par le chercheur d'après ses enregistrements. Il nous décrit ses ressentis dans le ventre de sa mère puis à sa naissance. Ayant été livré au chercheur pour ses études il le voit comme étant sa mère et très vite il va souffrir de son manque d'attention et d'affection, il sent qu'il n'est qu'un cobaye de laboratoire « dès qu'elle est partie, je replonge dans les rêves et je chie sur moi pour les tenir au chaud ». Il est convaincu qu'elle veut l'éliminer. Il est en colère de cet absence total de sympathie et d'amour. Il va donc se suicider en utilisant son capital vital très rapidement.

A travers cette nouvelle il nous parle de la détresse de la solitude, de l'individualisme, du manque d'empathie et de sympathie. Les thèmes de la naissance et de l'existence sont abordés d'une manière pessimiste au vu du monde qui se profile (nous sommes en 1978). Quel est le devenir de l'humanité dans de telles circonstances ? Ici les êtres décident d'accélérer leur vie donc leur mort, un désir de ne plus être, de disparaître d'un monde où l'on est transparent, inutile.

C'est un ouvrage qui est intéressant, effrayant mais qui a vocation de s'interroger sur nos réelles motivations de vie et sur ce qui est d'importance vitale ou non. Que doit-on rechercher ? Comment devons-nous agir pour protéger cette humanité ? Attachons-nous nous à l'essentiel ?

Réelle science-fiction ou anticipation ?
Lien : http://madansedumonde.wordpr..
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Nouvelle assez réputée de Philippe Curval, originellement publiée en 1978, ce récit imagine le regard que porte un enfant encore à naitre sur le XXIème siècle. Or celui-ci n'est pas joyeux. Résultat, les foetus ne veulent plus naitre. Ils vivent une maturation accélérée avant de mourir d'une sorte de « suicide ». Un chercheur veut découvrir les causes de ces morts mystérieuses afin de remédier au problème. Il entre dans les pensées d'un de ces bébés, surnommés hypermaturés, et la nouvelle nous donne ainsi à voir le point de vue du foetus.
Fin des années '70, Curval succède à Pierre Pelot (et à son roman FOeTUS PARTY) pour livrer sa propre version du « bébé qui refuse de naitre ». L'enfant n'est plus roi, le bébé n'est plus sacré. le cinéma nous avait déjà donné « Rosemary's Baby » et « le monstre est vivant », la littérature nous le confirme.
On entre ainsi dans les pensées du petit être en devenir pour explorer son rapport au monde. le texte, court, convoque les sciences sociales et humaines tout autant que la science-fiction spéculative, pour un pamphlet assez déstabilisant.
Le tout donne une nouvelle marquante par son thème (qui pousse forcément à la réflexion) mais pas toujours passionnante à lire. En réalité, le tout est assez rébarbatif (à mon sens) et surtout entièrement dédié à « l'idée » (au contenu), bref c'est davantage un texte socio-politique qu'une intrigue vraiment développée. Un défaut assez récurent dans la SF française « engagée » des années 60 / 70.
Néanmoins, par sa brièveté, le tout se lit sans déplaisir et, comme d'habitude, la collection adjoint à la nouvelle proprement dite des informations contextuelles pertinentes. Autrement dit, un beau petit objet pour les amateurs de curiosités littéraires.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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1er trimestre 1977 : 1e édition de "Foetus Party" de Pierre Pelot

Avril 1977 : article de Philippe Curval (à propos de "Foetus Party") ; "Petite chronique de nuit #25" du magazine "Galaxie", n°154, pp 146-150.
( source : http://www.ecrivosges.com/auteurs/pelotp/romans/067_foetus.php#Editions )

1er trimestre 1978 : "Le testament d'un enfant mort" de Philippe Curval, nouvelle paru dans l'anthologie "Pardonnez-nous vos enfances", dans laquelle Pierre Pelot a aussi participé ("Bulle de savon")


"[... ] Il faut bien dire qu'il y a, de ma part si vous voulez qui connais bien l'art moderne et l'art contemporain, un effet de réduplication considérable. J'ai même vu des auteurs qui repeignaient les oeuvres des autres et qui les présentaient comme leurs oeuvres personnelles donc, pour moi c'est quand même quelque chose qui évidemment peut être intéressant de la part de celui qui le fait, mais pour le regardeur c'est pas tellement passionnant..."
Extrait tiré de la présentation filmée de "Black Bottom" aux Utopiales 2018 de Nantes.
( source : https://youtu.be/pRJKo0lXJgU?t=295 )

Vous en tirez la conclusion que vous voudrez mais j'ai personnellement des doutes au niveau de la créativité et crédibilité de cet écrivain...
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
« J'ai néanmoins la certitude d'occuper une place singulière et tout à fait à part dans l'échelle des êtres, et d'y jouer un rôle essentiel. Tant pis si les autres n'en veulent pas ! Mon pouce a été le premier a m'initier à cette réalité indiscutable. D'axe statique entouré de segments mobiles, il m'a transformé en spirale ; j'explore l'infini depuis l'instant où il s'est emparé de ma bouche. Je n'étais qu'un simple organe d'absorption, il m'a changé en missile de reconnaissance de l'univers, soumis à ses euphories digestives et à ses coliques. Il a fait de moi la tête chercheuse du plaisir. Il m'a appris à devenir moi. Pourquoi la mère s'est-elle refusée à m'aider ? Pourquoi n'a-t-elle opposé qu'une morne indifférence à ma folle volonté d'être ? J'avais besoin d'une aide pour surmonter ma débilité originelle, mais j'avais aussi besoin d'un soutien pour réaliser mes désirs. Elle ne m'a offert aucun appui, sans même m'opposer sa volonté. Je n'étais à ses yeux qu'un tas de chair molle. Que se serait-il passé si j'avais rencontré la sympathie, l'affection qui m'étaient nécessaires au moment où j'ai découvert mon identité ? Désormais, pour m'opposer à cette indifférence, à cette absence, pour protester contre cette interprétation toute biologique de l'existence, pour lutter contre l'incohérence de l'univers et prouver mon individualité face à la masse grouillante de l'humanité, je vais mourir. En vivant vingt fois plus vite, en chiant vingt fois plus qu'il ne le faut, j'userai mon organisme jusqu'à ce qu'il cède. Je brûlerai mon corps jusqu'à la dernière molécule. Enfin, je mordrai mon pouce jusqu'au sang afin qu'il meure avec moi dans une orgie de sympathie avec ma bouche. Je démontrerai au monde que je peux le nier. Ce qu'en revanche, il ne peut pas faire à mon égard. (12e Stock) »
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Contrairement à ce qu’avancent certains mystiques de tous bords, professionnels de l’apocalypse, les hasards de l’évolution ne constituent pas fatalement une nécessité, les voies qu’empruntent la Nature ne sont pas forcément les bonnes ; les erreurs de parcours sont innombrables ; et la disparition de certaines espèces n’est jamais voulue par les espèces elles-mêmes, mais provoquée à la suite de perturbations de l’environnement, de catastrophes écologiques qui ne sont pas toujours imputables à l’homme. C’est pourquoi je crois qu’il est indispensable de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires dont nous disposons pour enrayer cette redoutable maladie de l’évolution, « l’hypermaturation » qui frappe nos enfants. Il serait criminel de la considérer comme inéluctable et d’y voir le juste châtiment de notre orgueil racial. L’humanité a acquis les moyens d’échapper aux grands cycles naturels, elle doit enfreindre les lois biologiques.
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En livrant au public la transcription intégrale de l’itinéraire qui a conduit un hypermaturé à la mort, je désire sensibiliser la race humaine à ce message de détresse. Ce chant désespéré de l’impuissance à vivre puise ses sources dans l’atonie mentale qui caractérise les hommes de notre temps, en attente d’un perpétuel devenir, d’une métamorphose, d’une mutation qui tarde à se manifester. Placé dans une situation où il ne peut exprimer ni son identité ni son originalité, réduit au sort horrible qui lui confère l’anonymat, en raison de la surpopulation mondiale, l’être humain se replie dans une position d’attente insupportable et retourne son agressivité contre lui-même. C’est la rencontre avec cet état psychotique qui conduit les nouveaux-nés les plus sensibles à devenir hypermaturés.
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Les garçons et les filles ont peur de la mort parce que, ensuite, on les cloue entre quatre planches et qu’on leur met une tombe. Là, dans la terre, ils grossissent ; c’est pourquoi on les change de cercueil de temps en temps, car ils n’ont pas de racine pour grimper au-dehors.
Moi, je n’ai pas peur de la mort car je diminue si vie qu’il ne restera rien de moi à la fin.
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Malgré le soin que j'ai apporté à la rédaction de ces "stocks de souvenirs", tant de passages restent confus, tant de notations demeurent obscures. Cela est dû aux interférences entre le vécu et l'imaginé, entre l'intemporel et le discontinu, entre l'affectif et l'instinctif qui se sont produites tant au niveau du subjectif vécu par le sujet qu'à celui de mon travail sur l'enregistrement.
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Vidéo de Philippe Curval
Invité de l'émission Apostrophes, le romancier Philippe Curval répondait à cette terrible question, posée le 30 juin 1978 : quel est l'état de la SF en France ? Une archive de l'INA à redécouvrir de toute urgence. https://actualitte.com/article/111746/auteurs/philippe-curval-la-tronche-de-la-sf-a-la-francaise
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