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EAN : 9782378121167
Éditions Alter Real (07/06/2019)
4.22/5   9 notes
Résumé :
Concarneau, 1982. Quatre meurtres émaillent la tranquillité de la ville. La police locale, dépassée, fait appel au 36 quai des Orfèvres pour l’aider dans cette enquête. Mais le commissaire parisien ne prend pas l'affaire au sérieux et envoie son pire collaborateur : l'inspecteur divisionnaire Auguste Lambert, un homme gentil, bien qu’un peu maladroit, mais surtout, qui semble vivre dans un autre siècle. Quand la quatrième victime se révèle être la tante du préfet de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
« le tueur en ciré » est un roman de Samuel Sutra que j'ai moyennement aimé !

Voilà ! Ma chronique est terminée !

Raaaaa... mais non, je suis incapable de faire court.

Bon, j'ai bien tenté de suivre les conseils que l'auteur a déposés en commentaire de mon article sur un de ses livres précédents, c'est-à-dire de me contenter de dire « j'aime » ou « j'aime pas », mais j'en suis incapable. Désolé Samuel Sutra.

Tout d'abord, je me dois de faire une précision, l'avis qui suit ne concerne que moi, lorsque je dirais « ceci est moyen » il faut comprendre « je pense que ceci est moyen ».

Une fois cette précision faite, découvrons donc ce roman qui est plébiscité sur les sites de critiques littéraires.

Ayant apprécié le roman « Coupable(s) » de Samuel Sutra (même si l'auteur pense que je l'ai détesté), mais trouvant qu'il péchait par quelques défauts qui sont souvent inhérents aux romans policiers sérieux actuels, je m'étais promis, un jour, de tester la plume humoristique de l'auteur.

Je pensais le faire à travers la série des « Tontons », mais, finalement, je le fais via « le tueur en ciré ».

Il faut dire que les diverses critiques sur ce roman m'ont encouragé à me plonger dedans.

Concarneau abrite un tueur en série. C'est en tout cas ce que laissent entendre les meurtres par étranglement de plusieurs femmes. Débordé par l'affaire, le commissaire de police locale fait appel au 36 quai des orfèvres pour qu'on lui envoie un crack.

Mais, le premier inspecteur du 36, recevant l'appel et considérant que l'élite a autre chose à faire que de se rendre en province, dépêche en Bretagne un homme qui ne lui manquera pas, Auguste Lambert, le plus crétin des policiers à sa disposition.

Malheureusement, le tueur fait une nouvelle victime, la tante du Préfet. le haut fonctionnaire réclame rapidement des comptes au commissaire du 36. Celui-ci, ne pouvant avouer la bévue de son subordonné, décide d'assumer son choix en faisant passer Auguste Lambert pour le meilleur policier du monde. Mais pour s'assurer que l'enquête progresse, il envoie alors toute une escouade en Bretagne pour aider, incognito, et sans que ce dernier s'en rendre compte, Albert Lambert à résoudre l'affaire.

Sur une idée de base originale et fortement sympathique (un policier imbécile se croyant un génie, épaulé discrètement et à son insu par des collègues incognito pour résoudre une série de meurtres), Samuel Sutra nous propose un roman loufoque dans lequel il ne se prive d'aucun artifice pour tenter de faire rire le lecteur.

La première chose qui saute aux yeux à la lecture de « le tueur en ciré », c'est que l'auteur semble avoir pris un grand plaisir à écrire ce roman. Aussi, tout ce que je puis dire n'aura pas grand intérêt puisque je considère qu'un écrivain doit d'abord écrire pour lui et non se forcer à écrire pour les autres ; à proposer ce qu'il a envie de donner et non ce qu'il pense que les lecteurs attendent.

Pour autant, cela n'empêche pas au lecteur d'avoir un avis. Et, comme j'ai toujours un avis...

Sur cette base, donc, sympathique, Samuel Sutra en fait, à mon sens, un peu trop.

Personnage principal trop décalé ou trop stupide, qui pense qu'il y a un décalage horaire entre la Bretagne et Paris, qui s'étonnent que les Bretons qu'il rencontrent parlent français...

Personnages secondaires pas assez sérieux pour contrebalancer.

En fait, « le tueur en ciré » semble avoir été composé comme le serait un gâteau par un cuisinier gourmand qui déciderait d'intégrer tous les ingrédients qu'il aime. du sucre ! j'aime le sucre. Tiens, j'aime le miel, je rajoute du miel ! Mais j'aime aussi le chocolat, hop, du chocolat. Et miam la banane, alors, je fous de la banane. Et pis, j'adore la guimauve, pouf, de la guimauve. Et de la pâte de coing, car je raffole de la pâte de coing. Sans oublier des fraises tagada, car c'est trop bon les fraises tagada...

Au final, bien que le gâteau soit composé de tout ce que le gourmand aime, pas sûr qu'à la fin, il soit bon et, surtout, digeste.

Heureusement, ici, l'auteur ne sombre pas dans l'indigeste, mais, je dois avouer que certains partis pris ont bien failli, à mon goût, l'y faire tomber.

D'abord, le fait qu'il n'y ait pas vraiment de personnage pour contrebalancer la loufoquerie de Lambert. Car s'il est bien évidemment le plus décalé des personnages du livre, aucun n'est réellement sérieux. Et l'humour ne fonctionne jamais aussi bien que quand il est mis en opposition avec un aspect plus « normal » (cela fonctionne également pour les autres genres littéraires).

Le monde du cirque l'a bien compris dès la fin du XIXe siècle et l'émergence du duo Auguste et clown blanc ou, plus tard, au cinéma, avec Charlie Chaplin, Harold Lloyd, les Marx Brothers, Bourvil et de Funès.

L'humour n'est tant prégnant que lorsqu'il est contrebalancé. C'est le contraste qui produit le plus d'effet.

Malheureusement, ici, le contraste est trop faible.

Ensuite, et je dirais même surtout, la fausse bonne idée (mais je rassure Samuel Sutra, même Frédéric Dard l'utilisait parfois sans retenue), le jeu de mots sur les noms de famille. Un peu, pourquoi pas, mais il ne faut jamais en abuser.

Dans « le tueur en ciré », l'auteur s'amuse avec les finitions en « ec » ou autres consonances bretonisantes. On a le droit à du Leroydec, Partensec, Troymarc'h... sans compter des Grégoire Quécalor, le commissaire Boiteaulette...

À tel point que j'ai passé le roman à me demander quand l'auteur allait nous faire le coup sur le nom du préfet, Guy Ledos-Taredan, en inversant son nom pour faire Guy Taredan-Ledos (guitare dans le dos), mais il ne l'a pas fait et, du coup, j'ai attendu pour rien.

Et encore, je vous passe les contrepèteries du genre l'hôtel du Clankigoul (le gland qui coule, pour les contrepètophobes)... et autres joyeusetés du genre.

Entendons-nous bien, je n'ai rien contre l'humour, je suis même le premier à en abuser, mais la frontière est tenue entre le « juste ce qu'il faut » et le « trop ». Mais cette frontière n'est pas forcément placée au même endroit pour tout le monde.

Mais j'ai déjà expérimenté la chose avec J.M. Erre. D'un roman à l'autre, je pouvais adorer ou ne pas aimer à cause de ce franchissement de frontière.

Ceci dit, les lecteurs doivent avoir le même ressenti avec les romans de KAMASH (quoique je pense qu'ils sont plus nombreux à détester qu'à aimer, mais qu'importe, l'auteur s'amuse tellement à les écrire)...

Et c'est un peu dommage, car il faut reconnaître, même à travers une parodie délirante, que l'ensemble tient plutôt la route et que la lecture est agréable et prête à sourire.

Je dois même admettre que la fin du livre sous la forme de parodie de « Who dunit » à la Agatha Christie est très bonne et laisse une excellente impression finale, ce qui est généralement le côté par lequel le roman policier actuel pêche.

Au final, un roman à la bonne humeur communicative même si certaines facilités m'ont dérangé mais qui a l'avantage de s'achever sur une bonne impression.
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Lire et découvrir un auteur, c'est toujours un grand moment ! Mais là au-delà de la nouveauté, j'ai surtout découvert un excellent jongleur avec les mots, un magicien !
Vous souhaitez que je m'explique ? Alors, allons-y !
Du grand burlesque sans tomber dans le grotesque ! de nombreux jeux de mots ou quiproquos qui m'ont beaucoup fait rire !! Tout en ayant un profond respect pour les victimes, si si quand même.
Si un jour je vais à Concarneau, je ne pourrais m'empêcher de penser au Chili-Concarneau. Vous ignorez ce que c'est ? je ne peux que vous conseiller de découvrir ce fameux concours de cuisine qui vire aux drames.
Des femmes assassinées sont retrouvées un peu partout dans la ville, en apparence, elles n'ont rien en commun. Et pourtant… certaines cachent peut-être bien leur jeu. Sur place, l'enquête piétine, mais alors quand le Commissaire va demander de l'aide à l'Élite Parisienne le fameux 36, tout vas s'enchaîner.
Dépêché sur place Lambert n'a aucune conscience d'être toujours en France ! Et là c'est parti de bourdes en embrouilles, voir même en castagne ! Un véritable film se déroule sous nos yeux ! Une véritable comédie se déroule d'une main de maître.
Aucun moment de répit pour le lecteur, on se demande vraiment jusqu'où « cet original » va nous entraîner ! Sa façon d'enquêter peut-être affichée sur le « Panthéon de la Police », cet endroit n'existe pas ? Il faudrait le créer juste pour Lambert.
Sa hiérarchie tremble et sursaute à chaque appel téléphone craignant un nouveau drame mais consécutif à la présence ou aux actes de Lambert… Au-delà du fait que personne ne le croit à la hauteur, chacun redoute surtout qu'il empire la situation déjà bien tendue. Heureusement les sentinelles veillent !!!
Un excellent moment frais de lecture, des fous rire !! Mais pas que, j'ai beaucoup aimé découvrir cette ville à travers les yeux d'un personnage atypique ! Sans aucun doute je resterai marquée par ces descriptions de la Bretagne « hors de France » où on parle français, à sa grande surprise.
Une plume qui m'a totalement séduite au sens littéraire. J'ai adoré. A oui, j'oubliais de vous préciser que cette enquête se place aux débuts des années 80, pas de portables, de GPS, pour notre plus grand bonheur avec ce fameux limier Lambert aux méthodes surprenantes ! Je n'oublierai pas son exposé afin d'établir la vérité, totalement magistral !
Bref, j'ai hâte de me plonger dans un autre « spectacle » de l'auteur, à qui je tire mon chapeau ! A déguster sans modération.

Lien : https://leslecturesdemaud.co..
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Ce polar humoristique est très réussi. J'ai adoré le personnage de Lambert. Je l'ai vu comme un croisement entre François Perrin (dans le film La Chèvre) et Clément Michel (dans le film Inspecteur la Bavure). Cet homme est tout aussi surprenant qu'attachant. On se demande comment il a pu devenir inspecteur et mener sa carrière jusque là. le point de vue de Boitteaulette nous permet de répondre à ces questions. Lambert est maladroit, émotif et simple d'esprit. Il est en décalage constant avec les autres, ce qui lui vaut quelques anicroches. Usant et fatiguant, il fait aussi penser aux célèbres Dupont & Dupond dans Tintin. Lambert m'a beaucoup fait rire par ses réflexions et ses hypothèses saugrenues. À cause de lui, Boileau et ses hommes se retrouvent dans des situations cocasses et inattendues. Ils doivent se fondre dans le décor pour mener à bien leur enquête, sans être reconnu par Lambert. Ainsi, ils s'infiltrent dans les derniers lieux fréquentés par les victimes : une maison de retraite, le concours de Chili-Concarneau, l'hôtel l'Amiral et l'hôtel du Large, qui se trouve être un peu plus qu'un simple lieu d'hébergement... Déguisés, les policiers parisiens vont devoir faire preuve de patience et de flexibilité pour apporter des éléments probants, quitte à mettre parfois leur dignité de côté.

Au-delà de l'histoire et des personnages, j'ai aussi apprécié la narration : c'est comme une voix-off qui qui nous raconte les faits. On navigue entre Lambert et ses collègues parisiens. Cela nous permet de voir l'évolution (totalement différente) de l'enquête de chacun d'eux. le dénouement de celle-ci est satisfaisante, mais pour moi, ce n'était pas l'intrigue principale finalement. Comme dans les films cités plus haut, le personnage principal (et sa maladresse) a une place aussi centrale que l'enquête. Légère, l'ambiance de ce roman colle parfaitement au style de ces films. Si vous appréciez La Chèvre, Inspecteur la Bavure ou encore le grand blond avec une chaussure noire, vous aimerez ce livre ! Les frasques de Lambert (et leurs conséquences) m'ont beaucoup plu, tout comme les jeux de mots subtils et amusants. On trouve aussi des chapitres flash-back qui retrace les derniers instants des victimes. Prenant, on dévore rapidement le récit. La plume de l'auteur est très agréable. C'est le premier polar humoristique qui me captive autant !

(Chronique complète sur le blog)
Lien : https://leslecturesdangeliqu..
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À lire absolument pour tous ceux qui aiment un style décalé qui saute à pieds joints dans l'absurde jubilatoire. Je n'ai plus trop le personnage en tête, mais il me semble que l'inspecteur divisionnaire Auguste Lambert n'a rien à renier à un certain inspecteur Clouseau. Un seul reproche, la fin un peu abrupte, même si les crimes sont résolus. Une seule envie ? Retrouver très rapidement ce flic complètement déjanté et atypique (ainsi que tous les autres) dans d'autres aventures.
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Une série de crime à Concarneau et Lambert est envoyé un peu vite sur l'enquête. Ce policier désolant doit malgré tout réussir, il en va de l'honneur de la police Parisienne. Un renfort incognito de fin limiers le suit de près. Il n'est pas question d'échouer sur cette affaire. Hilarant, décalé et excellent. Et c'est promis, à la fin, tout est résolu malgré la volonté de Lambert à enchaîner les fausses pistes !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Inspecteur divisionnaire Lambert ?
D'un claquement de talon puis d'une main portée au front, l'arrivant confirma fièrement qu'il était bien le susdit, avant de lever à hauteur de yeux un lexique de conversation en breton :
- Dez-mat, chers keneils !
L'instant de surprise passé, les deux officiers achevèrent les présentations :
- Enchanté, monsieur le divisionnaire. Inspecteur Troymarc'h, et je vous présente l'inspecteur principal Partansec. Nous sommes ravis de vous accueillir. Et rassurez-vous, nous parlons français !
Un sourire radieux répondit à leur hospitalité. « Quel accueil ! » pensa Lambert. « Quel tact, quel savoir-vivre ! ». Le commissaire Leroydec avait pris la peine de diligenter ses rares hommes ayant des notions de français. Cela montrait à quel point il savait recevoir.
- Mes chers collègues, vous m'en voyez soulagé. Vous pourrez donc me servir d'interprètes. Je craignais de me heurter à la barrière de la langue.
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« …, elle était surtout connue pour ses approches approximatives et audacieuses des plats classiques, ce qui la hissait sans mal sur le podium pourtant très disputé des cuisinières capables de rater un radis beurre. »

« …, il attirait l’affection de tout le 36 qui avait, au fil de ses reports de départ en retraite, cumulé une cagnotte de pot de départ qui couvrirait la dette extérieure. »

« Cueilli par un chien jaune, juste à la sortie de l’hôtel de l’Amiral, en plein Concarneau, l’allusion aurait sauté aux yeux de tout lecteur bien né. Et, en fin lettré, il n’en fallut pas moins à Lambert pour qu’il songe aux Lettres persanes de Montesquieu, et particulièrement à ce célèbre passage où Usbek ne sortait pas d’un hôtel en n’y croisant aucun chien. »
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Video de Samuel Sutra (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samuel Sutra
Samuel Sutra, "Kind of black", Éditions Terriciae, 1er juin 2013.
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