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Chantal Philippe (Traducteur)
EAN : 9782878582888
258 pages
Viviane Hamy (23/02/2009)
3.33/5   15 notes
Résumé :
Magda Szabô nous offre une clé pour la suivre au pays de son enfance émerveillée : Le Vieux Puits se trouvait dans le jardin de la petite fille, l'adulte qu'elle est devenue s'y laisse glisser, telle Alice, pour retrouver, intacts et vivants, sa ville natale, ses amis, ses parents... Les pierres ont conservé les voix, les rires, les joies, et restituent les êtres...
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Magda Szabo est une auteure que j'ai appris à apprécier, tranquillement, à travers chacun de ses romans. Pas de grands drames, ni de gestes héroïques. Ceci dit, les petits gestes du quotidien qui font souvent autant de bien méritent leur pleine reconnaissance et c'est à ceux-là que l'autrice s'est «attaqueé» dans son oeuvre. Je suppose que sa vie est à l'image de ses romans. En effet, dans le vieux puits, elle plonge dans ses souvenirs d'enfance qui l'auront forgée : Szabo est née vers la fin de la Frande Guerre, dans une Hongrie libérée du joug des Habsbourg, une vie calme, (généralement) paisible, dans une famille cultivée ù on aime lire les poèmes d'Arany et de Petofi qui font la louange des héros de l'indépendance.

J'ai beaucoup aimé le début du roman. L'histoire du vieux puits dans la cour, que la petite Magda n'avait pas le droit d'approcher, qui ouvre le roman, laisse planer une aura de mystère. Puis, les chapitres suivants, même s'il ne s'y passe pas grand chose, permettent de se faire une tête de l'univers de l'enfant. La rue Szent-Anna, les différentes boutiques et les commerçants qui les tiennent, les membres de a famille, les animaux domestiques, etc. C'était découvrir l'Entre-deux-guerres, une existence agréable, rassurante.

Toutefois, à partir de la moitié du roman, cette succession de souvenirs, de tableaux sans beaucoup de liens entre eux – autres qu'une vague chronologie – commençait à me perdre un peu. Je suppose que c'est le genre de livre qu'il ne faut pas essayer de lire d'une traite. C'est que l'écriture est si fluide, simple (je ne dis pas ça négativement) que ça se lit très bien. Trop bien. Et ces portraits que l'autrice insiste à partager me semblaient d'une importance inégale que l'envie me prenait de passer rapidement sur certains d'entre eux.

Heureusement, la petite fille de vient une adolescente, elle s'intéresse sérieusement aux livres à son tour, parle de ceux qu'il y a à la maison, les grands poètes hongrois du XIXe siècle. Ça m'a intéressé, leurs noms m'étaient familliers (pour les avoir vus dans d'autres oeuvres) et ça m'a donné envie de me tourner prochainement vers eux. L'histoire de la famille Szabo se complexifie un peu, les relations de famille étrange puis les divergences religieuses prennent beaucoup de place (trop, à mon goût) mais, plus on approche de la fin, l'intérêt de Szabo pour l'écriture se précise et on assiste à ses débuts, au processus derrière sa création.

Donc, dans l'ensemble, j'ai apprécié le vieux puits. Ce roman donne un aperçu d'une grande autrice, de sa jeunesse et de ses influences. Cela permet, dans une certaine mesure, de jeter un regard plus aigu sur son oeuvre. Magda Sazbo n'est pas encore suffisamment connue, tout comme la littérature hongroise en général, et ce genre de livres, même s'il ne révolutionne rien, est plaisant et enrichissant.
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Dans le vieux puits, Magda Szabo nous invite à partager ses souvenirs d'enfance, une enfance dans la ville de Debrecen en Hongrie, avec ses parents, lettrés, écrivains qui n'ont jamais publié mais qui écrivent à toute heure de la journée, des poèmes, des romans, des pièces de théâtre.
Issus des deux côtés, de grandes lignées d'intellectuels et de dignitaires religieux, ils parlent plusieurs langues, l'emmènent régulièrement au spectacle, et lui lisent tous les soirs des histoires qu'ils se plaisent à inventer, ou à modifier au gré de leur fantaisie. Ce sont des personnes fantasques, enjouées, qui entourent la petite fille d'amour et d'attention.
Au travers des réminiscences de son passé, l'autrice nous relate de manière détaillée et poétique sur quelles bases s'est construite sa vocation d'écrivain.
Au contact de ses parents bien sûr qui l'immergent au quotidien dans un bain de culture et d'érudition, dans une ambiance festive, mais aussi grâce à une sensibilité qui lui donne accès, très tôt, aux mondes de la mythologie et de l'enchantement. Elle nourrit un goût exacerbé pour les contes, les images, le théâtre, les mots et la composition de poèmes.
Le vieux puits est aussi une plongée, à hauteur d'enfant, dans la Hongrie du début du XXème siècle, quand elle faisait encore partie de l'empire austro-hongrois et qu'elle subissait les vacarmes de la guerre 14-18, une Hongrie marquée par d'anciens conflits entre les religions et par des traditions ancestrales, mais où des parents ouverts et instruits faisaient preuve de sollicitude et de pédagogie.
Le livre est plaisant à lire. Il a notamment le mérite de nous éclairer sur les mécanismes littéraires à l'oeuvre dans les magnifiques romans de Magda Szabo, que sont le faon ou La porte, où, parfois, le merveilleux et la magie font subrepticement leur apparition.
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Magda Szabo nous livre avec "Le Vieux Puits" une autobiographie de son enfance sous forme de moments de vie
Le livre est chapitré en thèmes (ex : sa vision enfantine du théâtre, le rapport de sa famille avec les animaux, l'expérience qu'elle a eu de l'école etc. ...), dans lesquels elle nous fait part d'anecdotes représentatives de l'éducation qu'elle a reçue et qui vont influencer sa vie d'adulte, notamment son métier d'écrivain.
Ce livre est un vrai moment de tendresse dans lequel j'ai ressenti tout l'amour dont elle a été l'objet.
En tant que maman, je ne peux que souhaiter être en mesure de donner à mon enfant les mêmes principes d'éducation et qu'un jour mon fils ait d'aussi beaux souvenirs à raconter.
On sent cependant que le contexte historique et économique était particulièrement difficile (1ère guerre mondiale) à cette époque.
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Je souhaitais en savoir plus sur cet auteur dont “la ballade d'Iza” m'avait laissé un très bon souvenir quoiqu'un peu doux amer. Je me suis donc laissée tenter par cet ouvrage qui, je l'espérais, m'ouvrirait les portes de l'univers de cette grande dame des lettres hongroises.

Et j'ai été enchantée.

Ce récit nous emmène dans les souvenirs de Magda Szabo, jeune hongroise débordante de vitalité et de créativité, grandissant au sein d'une famille d'artistes aux dons multiples.

Chaque chose a une âme et vit, souffre et rêve : les bonshommes de neige reçoivent des cadeaux pour noël, les poissons rentrent chez eux via le trou de la baignoire, et les oranges (ha ! la découverte des oranges !!) se mangent avec la peau.

Sont donc relatés quelques épisodes significatifs de cette période que l'on devine heureuse – en dépit de ressources financières limitées : rencontre avec les lettres, avec les arts, éducation religieuse, cours de danse et de musique qu'elle détestait, premiers écrits, souvenirs de vacances, amitiés naissantes, etc. le tout sur une vingtaine de chapitres.

Le passé nous est offert au travers des yeux d'enfants de Magda Szabo, ce qui n'empêche pas bien sûr un certain recul. C'est drôle, vif et tendre, tellement tendre que c'en est parfois émouvant.
Bref, à lire sans hésiter !!
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On pourrait se demander quel est l'intérêt de lire encore des souvenirs d'enfance. Au départ, j'ai pris ce livre parce que j'ai aimé certains romans de Magda szabó. En le lisant, j'ai pu constater que son récit était différent des classiques.

Pour moi, ce qui domine dans cet ouvrage, c'est l'incommensurable amour que les parents de Magda lui portaient.
[...]
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans la cour de notre maison d'autrefois, tout près du porche, il y avait un coin plein de gravier. Quand il pleuvait, l'eau déferlant de la gouttière lavait et agitait les petits galets brillants. Je n'avais pas le droit de jouer avec, ce que j'avais peine à supporter, parce que j'aimais les cailloux et les flaques d'eau. Ronds, de toutes les couleurs, à mes yeux d'enfant ils semblaient des pierres précieuses, et la flaque semblait l'infini même ; le ciel, mais un ciel d'eau, les nuages, ou plutôt leur image, la maison et même moi , tout y était vrai et ne l'était pas tout à la fois.
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(...) le temps qui tenait tout dans ses mains, le passé indestructible avec le présent et je compris enfin qu'il n'était pas divisé, il n'y avait rien d'autre que l'instant présent, immobile sur son axe éternel, enraciné dans la conscience humaine indépendamment du moindre signe extérieur, objet, chanson, maison, et que le passé, comme l'avenir sur son front tourné vers l'avant, ne pouvait disparaitre qu'en même temps que nous
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En huit décennies de vie, mon père n’a jamais eu la moindre idée pratique, il ne pensait qu’à des choses délicieusement absurdes, merveilleuses et irréalisables
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