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EAN : 9782266268578
512 pages
Pocket (12/01/2017)
3.35/5   75 notes
Résumé :
Dans un futur lointain, les humains sont connectés via des implants à un réseau commun. Ensemble, ils forment un organisme unique, le « Vivant ». La mort n’y existe pas : dès qu’un individu est « mis sur pause », son code génétique renaît dans un nouveau corps. Le nombre d’humains est constant – trois milliards.
Le Vivant vacille sur ses bases lorsque l’impensable survient : un homme naît. Il est sans code, sans patrimoine, il n’est la réincarnation de person... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Encore une déception avec la jeune garde de l'imaginaire russe (après Verkine et son « Sakhaline » (Actes Sud), relative, et Vagner avec « Vongozero », chez le même éditeur, Mirobole, absolue !), mais qui ne m'empêchera pas de continuer à lire ce genre de littérature, avec une grosse pile sortie de cette maison d'éditons bordelaise à la très habile ligne graphique, mais en général bien salopée lors de sorties poche chez Pocket… plutôt coutumière du fait... (ils ont parfois la bonne idée de simplement reprendre l'original… mais quand ils tentent de faire de l'esthétique, ça grince…).

Donc un très joli livre déployant une dystopie oscillant entre Matrix, 1984, le Grand Secret, et autres ouvrages traitant du contrôle de la population, avec cette société entièrement connectée, au nombre d'habitants bloqués sur 3 milliards d'individus, immortels car « renaissant » sans cesse après 60 ans maxi pour chaque nouvelle existence.
Bref, un pitch classique et engageant pour l'habitué du genre, reste à voir comment il sera traité…

Niveau forme, c'est à la fois très clair et bien confus… désolé, mais c'est le genre de phrase qui ferra seulement hocher la tête à une partie des déjà-lecteurs… comme s'il y avait une volonté d'en compliquer le déroulement sans en avoir bien les « capacités », alors que l'apparente simplicité est probablement encore plus difficile… (mettons de côté la littérature jeunesse ou pire, « young adult » pour ce genre d'assertion…). Rien à signaler niveau plume (je n'ai pas noté beaucoup « d'exercices de style » contrairement à l'avis d'un sympathique mouton babéliote (si,si, littéralement) ), reposant surtout sur une pagination convoquant les menus informatique, mais sans aller bien loin dans leur potentiel graphique; sans non plus de réel pouvoir évocateur, ni grand soin apporté aux personnages… Sur ce dernier point, on pourrait faire l'hypothèse d'une volonté de souligner la prévalence apathique de cette société complètement droguée (le mot est faible) à son Socio, réseau universel et omnipotent, évident miroir, ressort habituel de ce genre de livre.

Ce qui nous renvoie vers le fond, où comme notre mouton de tantôt nous étions en droit d'attendre un « message », restant finalement dans l'ordre d'un certain nihilisme, avec très peu de réflexion sur cette nouvelle forme de Malthusianisme, doctrine longtemps vilipendée, jusqu'à en faire un adjectif dépréciatif (« malthusien ») dans la bouche des socio-économistes « orthodoxes », mais qui aujourd'hui reprend forcément du service…
Tout les éléments sont là pour y réfléchir, mais l'auteur jamais ne s'y emploie, montrant par là une forme de renoncement devant cette société du spectacle, dans la fiction comme dans la réalité, n'offrant au lecteur avide qu'un brouillon d'histoire aux indignations bien marquées, la glaciale bienveillance de notre époque donnant un peu de couleurs à l'ensemble.

Rendez-vous restent pris pour son « Refuge 3/9 » sorti chez Agullo (et encore chez Pocket…), et les livres Mirobole de Slavnikova, Hlasko, du moldave Lortchenkov, etc.
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Je ressors de cette lecture très frustrée…
J'ai adoré le démarrage brillant, où l'auteur construit une société complexe, hyper-connectée et déshumanisée. C'est intelligent et dérangeant, ce genre de textes qui vous oblige à vous poser des questions.
Malheureusement, le dernier tiers du livre m'a déroutée, puis a fini par me perdre complètement. Je ne suis même pas certaine d'avoir saisi la fin.
Frustration…
Mais trois étoiles quand même, parce que je ne regrette pas une seconde cette lecture et que la première partie m'aura vraiment bousculée.

Challenge Multi-défis 2017
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Imaginez-vous un monde nouveau au coeur duquel la communication entre les hommes n'est plus que virtuelle. Un monde composé de strates immersives dans lesquelles les êtres se plongent, s'informent ou se divertissent. Une planète sous tutelle du Vivant, organisme monstrueux et captivant tout à la fois. Les hommes ne sont que des ouvriers prêts à tout pour le servir, ils sont une partie de lui, vivent, procréent et meurent pour lui. Sur cette planète ; trois milliards d'êtres se soumettent aux lois du Code et de la réincarnation. Mais l'harmonie connait son trouble, une anomalie au sein du Système, un individu nommé Zéro et dont les gènes n'ont jamais connu d'antécédents.

Les strates sont des extensions des êtres, un prolongement de leur esprit sous forme de réseau social permanent. Relié directement à leur cerveau, la déconnexion est rare et de quarante minutes maximum, la dépendance quant à elle, est extrême. Des logiciels à la technologie hyper-avancée permettent aux hommes de se divertir, de se détourner d'eux-mêmes au profit du Vivant, de ne pas réfléchir à leur condition d'esclaves. Chaque être connait une pause lorsqu'il parvient à la trentaine, rares sont ceux qui peuvent prétendre atteindre les soixante car pour que le Vivant demeure un organisme sain, les corps faibles et vieillissants doivent être éliminés. Cet arrêt momentané de vie est une pause de quelques secondes avant que l'homme ne se réincarne en un corps jeune et vigoureux. Celui-ci effectuera la même fonction qu'il avait l'habitude d'honorer, car les strates sont aussi des castes très difficiles à contourner. La pause n'est pas douloureuse et la mort n'existe pas (leitmotiv entêtant du régime). du moins, le Vivant se donne un mal immense à le faire croire. Il y a pourtant bien quelques dissidents qui se souviennent par vagues bribes leur souffrance passée, mais ceux-ci sont cordialement invités à se rendre en zone de pause, ignominieuse celle-ci, pour avoir osé nier la suprême beauté du Vivant.

Le monde crée par Anna Starobinets est absolument terrifiant, elle y anéantit toute possibilité de liberté humaine au profit d'une dictature informatique. Un roman visionnaire, peut-être, très inspiré pour le moins d'une société toujours plus rivée sur ses écrans, lancée dans cette quête frénétique du divertissement. Des sociétés qui sont de plus en plus régies par des hastags, des « j'aime » ou du nombre de vues, créant un système nouveau. L'auteure bâtit ce monde, invente les codes et le vocabulaire qui le compose pour offrir une illusion proche de la perfection. Une immersion qui demande concentration et accroche mais qui devient très rapidement fluide. Les différents chapitres naviguent et dévoilent des intériorités diverses, individu Zéro, planétarien, membre du conseil des Huit, tous ont droit d'être connectés à nos yeux dévorateurs. La lecture est incroyablement prenante et on se laisse guider docilement par l'auteure qui nous mène sur des sentiers biaisés, impossible à prédire. Un monde qui ne vous quitte plus, même après avoir refermer le livre. Une lecture qui vous happe doucement et vous entraine dans ses plus sombres méandres. Troisième lecture Mirobole et ce n'est rien que pur délice.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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La communauté du Vivant est constituée d'exactement 3 milliards d'humains. Chaque membre du Vivant est remplacé avant que sa sénescence ne le rende trop dysfonctionnel, se réincarnant dans une enveloppe corporelle rajeunie. La vie et la reproduction humaine sont donc sous contrôle, ce qui n'interdit pas les jeux sexuels en mode « luxure ». Les rencontres sont d'ailleurs facilitées par le Socio, un vaste système sur lequel chacun peut se connecter. La naissance de « zéro » révèle cependant des dysfonctionnements du Vivant : zéro est un surnuméraire, apparu à l'insu du Vivant et par ailleurs totalement déconnecté du Socio. Zéro et le dysfonctionnement à son origine, ainsi que l'existence de dissidents ne mettent-ils pas en danger la survie même du Vivant ?

Cette dystopie m'a souvent fait penser à l'excellent roman d'Aldous Huxley 'Le meilleur des mondes'. Le propos y est encore plus original, et les techniques imaginées par l'auteur prennent en compte des évolutions technologiques récentes. Ce monde imaginaire est prétexte à des réflexions sur le savoir et sur la place de l'individu dans la société.
La première moitié du roman est captivante. Je me suis d'autant plus senti impliqué que l'identification avec le personnage zéro est facilitée par sa ressemblance avec les hommes « de l'Antiquité » - « l'Antiquité » désignant le monde d'aujourd'hui. Il est dommage que le roman traîne ensuite en longueur, à tel point que j'ai trouvé les cent dernières pages plutôt laborieuses. Quelques concepts un peu trop flous à mes yeux (les strates) ont aussi gâché le plaisir de cette lecture.

Un roman original et imaginatif.

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Ce roman russe traînait dans ma PAL depuis quelques années déjà, alors même que son histoire est très intrigante. le vivant d'Anna Starobinets nous propose un monde dans lequel tous les humains sont interconnectés, formant comme une unique conscience. Un parti pris de départ qui ne manque pas d'originalité et nous entraîne dans un univers unique en son genre.

Le début du récit est très séduisant. Anna Starobinets propose un monde qui repose sur des fondements vraiment originaux. En effet, nous sommes dans un monde où les individus sont tous interconnectés par le Socio, une sorte d'internet mais qui est implanté à un très jeune âge au sein même des individus. Cet aspect leur donne accès à différentes strates, un phénomène complexe, qui ressemble à la capacité à des individus à accéder à des niveaux de conscience. La première strate est le monde physique, la deuxième leur donne accès au Socio, où chacun peut regarder des divertissements ou communiquer avec ses amis.

On a très vite l'impression d'entrer dans une société étrangère qui obéit à ses propres, bien différentes de la nôtre. L'autrice prend le parti classique mais bien mis en place de nous y faire accéder via différents personnages. Notamment Zéro, un être né sans incode et qui donc n'appartient pas réellement au vivant. En effet, dans cette société, chaque individu est sauvegardé et à sa mort (du moins sa pause, car “la mort n'existe pas”), il se réincarne dans un nouveau-né. Zéro n'a pas de vie passée et est donc une curiosité.

Anna Starobinets construit un monde vraiment singulier sur le fond comme sur la forme. Elle utilise pour cela des métaphores très claires. le Vivant fonctionne comme des sociétés existantes parmi les insectes, qui sont très présents tout au long du récit. Ainsi, Zéro est envoyé dans une maison de correction où les résidents peuvent élever des Pupilles, des insectes. Mais il existe d'autres individus qui élèvent des pupilles. Au contraire, les animaux comme les chiens sont terrifiés par le Vivant, ce qui marque le détachement de la société des animaux pour bâtir une organisation qui tient plus du domaine des insectes. Il y a quelque chose terrifiant dans cette société d'absolu où toute liberté individuelle ne s'exprime que dans le prisme limité de ce qui est autorisé par le Tout, le Reste, le Vivant.

Cet aspect glacial se traduit du côté de la narration. Plusieurs personnages donnent de la voix à cet univers pluriel. L'autrice utilise différentes formes dans les dialogues. Par exemple, ce qui se passe dans la première strate peut être coupé de textes qui ont lieu dans d'autres strates. Les échanges sont parfois ponctués d'émojis qui rendent la conversation étrangement factice, tant les émotions et les plaisirs ne semblent être qu'un ensemble faux, comme un miroir aux alouettes. L'arrivée de Zéro vient bouleverser cet état de fait, car il pose la question de la place du singulier au sein d'un groupe. Menace ? Sauveur ? Sa naissance dévoile les enjeux de pouvoir qui sont sous-jacents.

La première partie du roman est passionnante et nous immerge immédiatement. le récit peut parfois se révéler un peu complexe, car beaucoup de voix se font entendre. Les choix de l'autrice sont cependant efficaces et convaincants. Elle parvient à mettre en place un rythme addictif qui nous donne envie d'en savoir plus sur Zéro et son destin singulier, mais aussi cette société étrange. Ce la s'installe malgré le style de l'autrice, qui se veut parfois très expérimental et peut perdre même le lecteur le plus aguerri dans des métaphores virtuelles sous acide.

Le dernier tiers du roman se révèle cependant un peu différent. dans un premier temps, la transition vers cette dernière partie est assez maladroite et déstabilise complètement la lecture. Ensuite, l'histoire de vient très floue avec une partie politique qui prend beaucoup de place, ainsi qu'une évolution peu convaincante de Zéro. La toute fin n'est malheureusement pas très compréhensible et laisse une impression de manque qui gâche un peu un récit qui autrement était plutôt agréable.

Inattendu et déconcertant, le Vivant séduit par la singularité de l'univers qu'il propose. Poussant la réflexion dur l'individualité et la nécessité de la conformité, le récit est très cru quand il parle de marginalité. L'autrice construit un monde aux fonctionnements qui servent parfaitement son discours, sur une humanité conquise par le transhumanisme au point de devenir une conscience unique, stable et interconnectée. La coercition est douloureuse autant qu'elle est subtile. le récit est cependant déstabilisant de par des choix narratifs ainsi qu'une écriture qui se veut opaque et métaphorique, nuisant à la compréhension et pouvant perdre le lecteur. L'apothéose étant une fin franchement absconse qui laisse avec plus de questions que de réponses.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
ma publicité : ce monde… mon monde en première strate… si beau, si varié, si vivant. la nature l’alimente en air frais et en lumière solaire. les architectes l’emplissent de constructions extraordinaires, les paysagistes sculptent des jardins à vous couper le souffle…
Ef : couper la publicité
REQUETE INVALIDE
IL EST IMPOSSIBLE DE « COUPER LA PUBLICITE »
ma publicité : … les architectes l’emplissent de constructions extraordinaires, les paysagistes sculptent des jardins à vous couper le souffle, les urbanistes conçoivent des rues charmantes et enchanteresses, les peintres cherchent des combinaisons chromatiques intéressantes, tout cela rien que pour moi…
Ef : interdire « ma publicité »
IL EST IMPOSSIBLE D’ « INTERDIRE MA PUBLICITE »
IL SEMBLE QUE VOUS SOYEZ EN TRAIN DE COMMETTRE UN ACTE LEGEREMENT INCORRECT
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Interlocutrice 3678 : L’enfant a été conçu pendant le festival régional d’Aide à la nature, la nuit de la dernière nouvelle lune, dans le cadre du programme de contrôle de la population, en lien avec la loi sur la plannif…
Agent du SOP : Seriez-vous en mesure d’identifier le père ?
Interlocutrice 3678 : Vous plaisantez ?
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Nous savons que , là-bas, de l'autre côté des collines bleu-gris , là où s'arrêtent les repères laissés par les animaux sur les troncs des arbres , derrière la ligne qui unit le ciel et la terre, vit le Dieu mort.
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La tête et le cul ne peuvent vivre dans les mêmes conditions.
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Présentateur à Assistant, tapa-t-il sur son clavier. Inviter l'utilisateur Guérisseur à venir me voir d'urgence à la Résidence.S'habiller en "j'aurai de la chance" : on fera des prises de vue pour l'émission
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Vidéo de Anna Starobinets
Conférence Récits de terreur... Romans d?horreur enregistrée aux Imaginales 2018 Avec Anna Starobinets, Arnaud Huftier, Rod Marty et Patrick Senécal
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