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EAN : 9782807001688
172 pages
M.E.O Editions (03/08/2018)
4.29/5   7 notes
Résumé :
Entre 1985 et 1994, dans la Cité Villène, des enfants ont été abusés par un pédophile. Devenus adultes, pour se libérer du silence qui les étouffe, ils portent plainte. La narratrice, compagne de l'un d'eux, rapporte heure après heure les détails du procès. Elle démonte le mécanisme qui conduit les jeunes victimes à se sentir coupables et leurs proches à s'aveugler. Un témoignage d'autant plus éprouvant qu'il fait remonter une souffrance enfouie, elle-même ayant été... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
En connaissant le thème, on comprend facilement le jeu de mots sur le nom de la cité. Un mot bien faible par ailleurs face à la gravité de la situation, mais un mot d'enfant qui prend alors tout son sens.

Marine, la narratrice, est en couple avec Tom depuis peu de temps lorsqu'elle apprend que ce dernier, ainsi que ses copains, ont été victimes d'un pédophile dans leur enfance. le dénommé Serge était un voisin d'un gamin de la bande. Tom a attendu sept ans un procès qu'il n'espérait plus. Il va devoir entendre les réfutations de son bourreau, y faire face.

Ce qui est intéressant dans ce roman basé sur une histoire vraie, c'est le fait de relater les faits par un personnage extérieur. Cela permet de se rendre compte de la souffrance des victimes mais aussi de l'angoisse de leur entourage. le langage est cru et n'épargne rien, mais ne faut-il pas cela pour retranscrire la violence des actes ?

Un grand merci à Babelio qui, grâce à l'opération Masse Critique, m'a permis de découvrir ce livre.
Lien : https://promenadesculturelle..
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De quoi ça parle ?
Marine rencontre Tom un soir, ils se plaisent et entament une relation. Un jour, il lui confie qu'il a été abusé étant enfant par un voisin de son meilleur ami, Serge, et ce, pendant plusieurs années. Après des années passées à vivre avec ce secret, et en accord avec des amis victimes eux aussi du pédophile, ils décident de porter plainte. Vient enfin le procès tant attendu mais Serge nie tout. La justice va-t-elle prendre la bonne décision ? le bourreau va-t-il payer pour ses crimes ?

Mon avis :
J'ai gagné ce livre dans le cadre d'une masse critique sur le site Babelio et je tiens à les en remercier. le but ? Recevoir gratuitement un livre en échange d'une critique, positive ou non.
Celui-ci traite d'une histoire vraie : un pédophile ayant abusé de plusieurs enfants doit répondre de ses actes devant la justice. C'est à une biographe, Elodie Wilbaux, qu'a été confiée la tâche de raconter cette sordide affaire.
Le sujet est grave et ce n'est bien sûr pas de la légèreté que l'on va trouver ici mais l'horreur que l'on va partager avec les personnages le temps d'une centaine de pages. le récit est narré à la première personne sous les traits de la compagne d'un de ces enfants devenus adulte. le style est précis, direct, sans filtre mais pas trash. Les mots sont cependant crus, tranchants de vérité : appelons un chat, un chat, une fellation, une fellation...
Le lecteur ne peut qu'être touché par ces vies détruites, par cette ambiance lourde et malsaine. L'auteure nous expose les faits en dénonçant l'aveuglement des proches, l'indifférence et la honte, autant que la souffrance des victimes, le doute et la culpabilité.
L'idée de retranscrire le procès qui se déroule sur trois jours, est intéressante. Elle atténue le sentiment de voyeurisme que peut engendrer ce genre de lecture, en ne faisant pas que décrire les actes sexuels subis par les enfants. Elle permet de traiter ce sujet plusieurs fois traité sous un angle nouveau. L'auteure parvient à nous faire vivre réellement ce procès et nous donne envie de connaître le verdict de manière forte.
Le fait que cette histoire soit racontée par la conjointe de l'un d'eux est également un point positif. Il permet de découvrir l'envers du décor, la vie amoureuse et intime forcément influencée par les traumatismes vécus et nous rappelle que ce ne sont pas que des victimes mais aussi des jeunes hommes qui tentent de construire leur vie malgré tout.
C'est un livre difficile à chroniquer car c'est très complexe de juger une histoire vécue, d'autant plus quand elle traite de pédophilie. On ne ressort pas serein d'une telle lecture, nous balançant en pleine face la part sombre de l'être humain. Elle nous choque et nous remet à notre place quand on imagine ce que ces gens ont vécu et que malheureusement ça existe encore.
Pour conclure je dirai que c'est un livre intéressant à découvrir autant pour le côté instructif de la description du procès, mais surtout pour dénoncer ces actes horribles bien plus courants qu'on ne le pense et aider les potentielles victimes à parler...
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Je ne vous cache pas qu'avant de débuter ce livre, il a fallu que je m'apprête psychologiquement, je savais que ce serait difficile. Je cache une énorme partie de ma vie, et ce n'est pas pour rien, mais certains récits que je lis font parfois remonter énormément de choses… Il faut savoir que ce livre n'est pas seulement un roman, une fiction. C'est une histoire bien réelle, certes romancée, mais les faits font bien partie de la réalité.

Néanmoins, ce livre devrait être lu par le plus grand nombre de personnes, il est peut-être difficile émotionnelement, mais je pense qu'il pourrait aider pas mal de personnes.

Durant ma lecture, comme je le dis plus haut, pas mal de choses sont revenues sur le devant de la scène, mais c'est le côté très personnel que je n'aborderai pas ici. Ce que j'ai principalement ressenti, c'est de la colère, et de la haine, pas pour le récit, mais bien sur le fait que de telles personnes puissent la plupart du temps vivre sans être inquiétées des conséquences de leurs actes. Ces individus détruisent des vies, pas uniquement sur le moment des faits, leurs actes laissent des traces indélébiles qui ne pourront jamais s'éffacer, à peine peuvent-elles s'estomper avec le temps qui passe.

Ce que j'ai le plus apprécié c'est que rien ne nous est caché, nous ressentons ce qu'ils ressentent, nous pensons ce qu'il pensent. Ce livre n'est pas trash, je dirais plutôt qu'il est cash, il ne nous ménage pas, et nous serons au coeur et autour de cette horreur. Des adolescents devenus adultes, trente ans plus tard, c'est comme si les faits dataient de la veille. D'un côté cet individu accusé, de l'autre celles qui accusent. Si lui va nier en bloc, pour les victimes, c'est un morceau de leurs vies qui est mi en avant, un morceau de vie sous la lumière.

Je n'en dis pas plus, mais honnêtement, lisez ce livre, parlez-en autour de vous, peut-être connaissez-vous d'ailleurs des personnes concernées sans même le savoir.
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Je remercie Babelio et les éditions MEO pour l'envois de ce livre.

La narratrice raconte un procès ou son compagnon as etait harceler
sexuellement.

C'est un livre poignant où on perçois les douleurs des victimes et
La narratrice
fait un transfert sur ce qu'elle as vécu, un homme qui l'as pris littéralement pour
Un objet.

C'est un livre bouleversant ou la narratrice explique les difficultés d'une vie
Avec un homme qui as était harceler sexuellement, le besoin de se reposer
Sur elle, ne pas exister par elle même.

Ce livre est édifiant par la multitude de sentiments d'emotions qu'on éprouve
pour elle qui as le courage de le soutenir, pour eux bien sûr les victimes

J'ai adorée ce livre, à la fin l'auteur dit que ça serves à d'autres, ça peut car on
ne peut pas rester insensible à une telle plume, à un tel récit
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Suffit-il d'une mention sur la couverture et d'un avertissement pour faire d'un témoignage un roman ?

« Cette histoire est basée sur des faits réels. Par souci de confidentialité, les noms des personnes, lieux et dates ont été changés. »

L'écriture attentive d'Élodie Wilbaux, entre reportage et procès-verbal, fait nettement pencher la balance vers le témoignage. À la fois celui des victimes, une bande de garçons de sept-huit ans pris dans la sordide confusion des sentiments orchestrés par un adulescent pédophile, et sa propre expérience :

— Tu as déjà couché avec un homme ?
— Oui, mais c'était contre ma volonté.

Compagne d'un des plaignants, la narratrice raconte avec sobriété les trois jours de procès d'un récidiviste, un épouvantable manipulateur qui s'est assuré pendant plusieurs décennies un train continu de victimes soumises à ses charmes, à ses cadeaux, à ses désirs, à ses jeux et à ses règles. Un être si terrible que les enfants reviennent chercher auprès de lui l'amour pervers qu'il leur a appris aux moments-clés de leur développement physique et mental. Un type d'une emprise si grande que certains d'entre eux, devenus jeunes adultes, viennent témoigner en sa faveur.

La narratrice vit chaque étape de la procédure en se posant des questions droites, honnêtes, raisonnables et en acceptant les débordements d'émotions surgissant tant à la barre qu'en elle-même. le combat intérieur est immense et comme toute victime, elle trouve le moyen de minimiser ce qui lui est arrivé tout en sortant du déni.

« Je reviens petit à petit dans le présent. Une pensée claire émerge du chaos. Moi aussi, j'ai été abusée. de façon différente, de moindre ampleur. J'en prends conscience. »

Le dénouement, le jugement est minuscule, pas même médiocre en regard des vies ruinées. le pervers qui guette perd si peu par rapport à son incommensurable appétit de nuisance et son insatiable plaisir à détruire.

— D'abord des caresses, puis des attouchements sur le sexe… Ça s'est poursuivi petit à petit par des fellations sur moi… Moi, je devais lui en faire… quand je perdais aux jeux vidéo. Ensuite, il est passé à la sodomie. Parfois il filmait.

La narratrice tente vers la fin de retrouver le bonheur d'être en vie et de bons sentiments. Mais l'innocence est bafouée, perdue. Elle veut se convaincre du contraire, qu'il est à nouveau possible d'aimer, de vivre et d'aimer vivre. La morale de l'histoire l'impose. Survivre l'exige.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
– Tu as déjà couché avec un homme ?
La question murmurée reste un moment sans réponse. À travers la pénombre, dans la moiteur de la chambre, je devine son visage. J'en perçois les contours pâles, délimités par sa chevelure sombre.
– Oui, mais c'était contre ma volonté.
Aucune émotion sur ses traits fins ne transperce l'obscurité. Je me redresse de surprise. L’odeur de sexe, de préservatif et de tabac froid devient soudain étouffante, déplacée. Je scrute sa silhouette allongée sur les draps à la recherche d’un indice. La gêne m’étrangle.
– J’ai été abusé… Quand j’étais petit.
Son ton est léger. Il a évacué cette parole dans un souffle presque las. Je me fige. Pourquoi ai-je posé cette question ? La réponse inattendue tombe sur ma conscience, anéantissant d’un coup la légèreté de notre échange.
Je me rends compte de mon indiscrétion. J’étais curieuse de connaître ses expériences, comme je le suis avec tout le monde. J’aime parler de sexe, étant moi-même en pleine recherche de mon identité sexuelle. Il y a quelques semaines à peine, j’ai goûté pour la première fois la saveur de l’abricot. J’ai envie que la terre entière soit bisexuelle comme moi.
Je m’assieds pour prendre la mesure de la bourde que je viens de commettre. Je n’ai jamais rien entendu d’aussi grave. Je n’ai aucune idée de ce que je suis censée dire. Son corps est silencieux.
– On se fume une clope ?
Je n’ai pas trouvé mieux.
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D’abord des caresses, puis des attouchements sur le sexe… Ça s’est poursuivi petit à petit par des fellations sur moi… Moi, je devais lui en faire… quand je perdais aux jeux vidéo. Ensuite, il est passé à la sodomie. Parfois il filmait.
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