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EAN : 9782842630041
206 pages
Le Dilettante (30/11/-1)
4.27/5   41 notes
Résumé :
"Je fume. Je rêvoche à la vie des autres. Je bats et rebats des souvenirs comme les cartes d'une réussite. Et quand j'en ai assez de ma rêvacherie, je prends du papier et je me mets à tracer des mots. Une manie d'homme solitaire. S'asseoir devant du papier et tracer des mots. Il y en a qui découpent des journaux illustrés. Il y en a qui regardent des prospectus d'agences ou des cartes de géographie. Chacun ses plaisirs. Moi, c'est les mots. J'essaye, avec des mots, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Au début des années 50, dans la grisaille provinciale, un homme tente d'écrire le roman de sa vie, mais il est découragé par sa propre médiocrité: "0n n'écrit pas des livres avec ça. Je ne sais que regarder ma vie, et c'est un spectacle sans agrément. Ma vie ou les vies niaises, affairées et peureuses qui côtoient ma vie....."
" Même servitude, même décomposition dans la vacherie quotidienne.
Mêmes joies aussi, des joies courtes, des joies furtives humiliées et mutilées."
Le ton est donné, "le wagon à vaches" est une dénonciation..... de toutes les suffisances et les imbécillités....,il peut se définir comme le journal de l'après guerre,un homme quelconque, enfermé dans son petit métier, dans des fréquentations médiocres....
Il décrit Bourdalou, son voisin, triste comme un prédicateur,conformiste dans son petit confort vaseux, son bonheur fleuri, dans sa vie ronde, morale et grasse d'entrepreneur en maçonnerie, avec gourmandise,une ironie féroce et un grand talent de portraitiste....
Il jette un regard désenchanté, sans concession, très dur, révolté sur la littérature de l'époque:
"La littérature française, Dieu merci, peut se passer de mes services, elle ne manque pas de bras, la littérature française, ça fait plaisir...."
"On a des anxieux, des maux du siècle, des durs et des mous, des bien fringués, des chefs de rayon.....
"Et les psychologues, et les pédérastes, et les humanistes, et les attendris, et les enfants du peuple à qui ça fait mal au coeur de posséder tant de culture à eux tout seuls, et les moralistes nietzschéens qui ont été élevés dans une institution de Neuilly....."
"On a de tout , on n'en finit pas. On a ceux qui giflent les morts et qui conchient l'armée française,et puis se rangent, qui ne plaisantent pas avec la consigne..."
"Les travailleurs de choc qui vous édifient des trente volumes de roman, et toute l'époque est dedans, il y a des tables et des index méthodiques pour qu'on s'y retrouve...."

"Et les petits jeunes gens qui parlent tout le temps de leur génération.
"Et s'ils racontent en deux cent vingt pages qu'ils ont fait un enfant à leur bonne, cela devient le drame d'une génération......"
Georges Hyvernaud jette un regard méprisant et ulcéré sur le monde des lettres....qui le lui rendit bien....
C'est un récit de révolte où il cultive à dessein, une certaine aversion envers ses semblables, ces petits marquis, une chronique de l'absurde, de ce même absurde vécu au niveau de la misère quotidienne par les individus les plus ordinaires.
Mais c'est bien plus que cela, le regard d'un véritable anti- héros, un narrateur à l'humour très noir,un portrait acéré des miséres et des désillusions de l'aprés guerre, la petitesse de son entourage, son désespoir suite à l'enfer vécu au stalag: voir " La Peau et lesOs" du même auteur.....
L'ancien prisonnier de Poméranie croque les hypocrisies, les faux semblants en forme de plaidoyer amer.....
Quelle épopée construire à partir de tant d'existences détruites, de morts vivants,un gardien de square, une bouchère,un ex- collabo,un chanoine, un collègue, un voisin,tant de solitaires, de pauvres, d'oubliés.....?
Le titre de cet opus vachard et enlevé, "Le Wagon à Vaches,"un symbole" est à l'image de ce train de prisonniers qui l'emportait autrefois, il n'y a pas si longtemps, en Allemagne,ce troupeau humain en route vers le Néant , dont beaucoup ne revinrent pas ou abîmés dans leur chair et dans leur âme.....
Cette dénonciation amère, poignante et désenchantée nous rappelle qu'un monument ne suffit pas aux morts si la mémoire fait défaut aux vivants.....
Mais ce n'est que mon avis.




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Dans "La peau et les os", récit d'années de captivité dans un camp de prisonniers allemand de la seconde guerre mondiale, Georges Hyvernaud décrivait avec une amère lucidité la médiocrité de la condition humaine. Avec "Le wagon à vaches", le ton n'a pas changé...

Le narrateur, modeste employé vivant dans une chambre meublée qu'il loue à un couple de "vieux", porte sur le monde qui l'entoure un regard à la fois désenchanté et résigné. La période est celle de l'après-guerre, l'heure des opportunismes en quête de gloire, des revanches iniques, et celle aussi de reprendre le cours d'une existence morne et pitoyable.

Et le héros du "Wagon à vaches" revêt cette existence d'une image si morose, si désabusée, qu'il donne le sentiment d'être enfermé dans une autre prison, plus insidieuse car non reconnue, et de laquelle il est impossible de s'échapper. C'est comme s'il lui en voulait, à la vie, qui, "avec son petit bruit obstiné", le soumet à sa routine médiocre. Comme s'il ne suffisait pas d'être déjà prisonnier d'un corps qui, avec ses odeurs, ses démangeaisons, lui rappelle sans cesse sa vulgaire condition d'homme sans destin et sans gloire.

Non pas qu'il se considère comme un individu exceptionnellement mal loti. En effet, même la misère est finalement banale, dénuée de tout romanesque, "faite de peines communes, (de la) même décomposition de la vacherie quotidienne", les grands destins restant l'apanage des riches. le reste de la population n'est qu'une masse indistincte, constituée d'individus ayant les mêmes préoccupations triviales et matérielles, les mêmes quotidiens sans joie, enferrés dans une suite infinie de jours semblables. Et peu importe l'instruction, la culture, le savoir-vivre : il suffit de faire l'expérience de la captivité, de la promiscuité, pour se rendre compte que face à l'angoisse et au désespoir, tous les êtres se ressemblent dans leur insignifiance et leur petitesse. Tout comme il importe peu que l'on soit victime ou bourreau : l'homme est laid, qu'il soit dominé par la peur ou par la haine...

Ce qui frappe également dans ce récit, c'est l'absolue solitude dont semble entouré le narrateur. Il n'entretient que peu de rapports avec ses semblables, qualifie d'ailleurs l'amitié de "souvent hypocrite, aigre", pour ne rien dire de l'amour, dont à aucun moment il n'est question. Ceci dit, son analyse de l'existence ne donne pas l'impression d'être la conséquence de sa condition individuelle d'homme seul et modeste, mais plutôt d'être issue d'une vision globale de la condition humaine dans son ensemble, qui de par son caractère vain et banal, condamnerait chacun de nous à la médiocrité et à la morosité.

En deux mots, "Le wagon à vaches" est une non-ode à la vie...
Un roman à déconseiller aux personnes déprimées et/ou suicidaires ?...
Peut-être... mais il serait tout de même dommage de passer à côté. En effet, au-delà de l'atmosphère désespérante de ce roman, on ne peut que saluer le talent -j'ai même envie de dire le génie- de son auteur, dont je me suis demandée, à chaque page de ma lecture, pourquoi il était si méconnu. Sa plume, d'une extraordinaire justesse, vous happe, vous prend aux tripes, et vous fait finalement regretter que ce roman ne soit pas plus long.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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C'est une découverte pour moi (merci internet et ses hasards calculés !)
L'auteur, GEORGES HYVERNAUD, ancien prisonnier de guerre (1940-1945) a sans doute hérité de cette expérience, une vision pessimiste de la condition humaine et de ses contemporains.
L'auteur (le narrateur) raconte en fait son livre en train de se faire : le retour à la vie ordinaire et quotidienne après ses années de captivités. L'oeil est redoutable, amer et cruel sur tous les personnages qui l'entourent ; nulle place à la tendresse ou à l'amour. Comment ne pas songer à Céline : cette amertume, ce regard sur la médiocrité qui leur sont communs.
Mais ici tout est sauvé par le rythme, les sonorités et l'humour.
En cela, à mes yeux, il lui est infiniment supérieur, s'échappe du pessimisme et se sauve du désespoir.
Un très grand livre !
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Le narrateur, revenu de la guerre rapporte quelques souvenirs de ses premiers jours de mobilisation, avant l'assaut, et de sa captivité où il a été emmené dans des Wagons à vaches. Il en garde "cette amertume sommaire, cette passivité ".

Il parle surtout de sa vie terne d'employé de bureau, pour laquelle ses parents, des gens ternes et convenus, l'ont fait étudier afin qu'il dépasse leur condition. Il essaie d'écrire le soir chez lui, il raconte le quotidien nauséeux de cet après-guerre , et s'attache à portraiturer un petit monde étriqué et vaniteux. Pas un pour rattraper l'autre. Les personnages sont des médiocres, des petits bourgeois compassés dont il fustige la capacité à s'habituer, à faire comme si, alors que la guerre colle encore à la peau de chacun. Il y met une ironie mordante, qu'il épice d'un peu de scatologie sarcastique.

Un projet de monument aux morts se dessine et révèle les petites mesquineries, les grandes récupérations, les jalousies et les ambitions sordides, avant de sombrer devant la faiblesse des contributions.

L'auteur-narrateur a une plume talentueuse et croque ce petit monde provincial et ordinaire avec une certaine vivacité , mais trop est peut-être trop: que fait-il de mieux, pour s'autoriser cette causticité morne, cette supériorité fustigeante? La guerre, il n'est pas le seul à l'avoir traversée. Chacun s'en remet et s'en défend comme il peut, et un soupçon d'indulgence n'aurait pas forcément gâché la sauce.
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Hyvernaud est le fils de G.Feydeau.
Comme lui il fustige les Messieurs.
Ceux qui se haussent du col , qui brandissent leurs médailles pour être aux premières places.
Il dénonce tous les imbéciles, gavés de leurs mesquineries et de leur suffisance.
Sous sa plume , ils sont pitoyables.
On pense à la chanson de J.Brel : "ces gens là."
Sublime !
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Page 30

Tant pis. La littérature française, Dieu merci, peut se passer de mes services. Elle ne manque pas de bras, la littérature française, ça fait plaisir. Elle ne manque pas de mains. On en a pour tous les goûts, pour toutes les besognes. On a des anxieux, des maux du siècle, des durs et des mous, des bien fringués, des chefs de rayon. On a les officiels en jaquette, pour centenaires et inaugurations de bustes. On a les anarchistes qui portent un pull-over jonquille et qui sont saouls à onze heures du matin. Ceux qui sont au courant de l’imparfait du subjonctif, ceux qui écrivent merde, ceux qui ont un message à délivrer et ceux qui sont les gardiens de la tradition nationale. Les facteurs, les gendarmes. Ceux qui me font penser à mon cousin Virgile qui n’était bon à rien : alors il s’est engagé et puis il est devenu sous-officier — voilà où ça mène de s’engager. Les littérateurs engagés, les littérateurs encagés. Il y a ceux à qui le noir va bien, et ceux qui préfèrent le rose, et ceux qui aiment mieux le tricolore. Ceux qui ont le cœur sur la plume. Et les psychologues, et les pédérastes, et les humanistes, et les attendris, et les enfants du peuple à qui ça fait mal au cœur de posséder tant de culture à eux tout seuls, et les moralistes nietzschéens qui ont été élevés dans une institution de Neuilly. On a de tout, on n’en finit pas. On a ceux qui giflent les morts et qui conchient l’armée française, et puis qui se rangent, qui ne plaisantent pas avec la consigne. Les travailleurs de choc qui vous édifient des trente volumes de roman, et toute l’époque est dedans, il y a des tables et des index méthodiques pour qu’on s’y retrouve. Ceux qui font des conférences dans les provinces, avec trois anecdotes et un couplet moral planté dessus comme une mariée en plâtre sur un gâteau de mariage. Et les petits jeunes gens qui parlent tout le temps de leur génération. Et s’ils racontent en deux cent vingt pages qu’ils ont fait un enfant à la bonne de leur mère, cela devient le drame d’une génération.

D’abord, quand on parle de l’esprit d’une génération, je rigole. Voyez-les se tortiller dans leur pull-over, les petits gars. Écoutez-moi ça. On n’est pas comme nos vieux, nous autres. Nous, on est une génération désarmée, désaxée, etc. J’ai lu cela cent fois. Ou le contraire : nous, qui sommes épris de santé, d’énergie, de simplicité, etc. À présent, ils citent Kafka, ou Sartre. De mon temps, c’était plutôt Freud, ou Gide, ou Rimbaud. Les générations ont besoin de noms propres.

Moi aussi, j’aurais des noms propres à citer. Ceux de Barche, de Craquelou, de Ravenel ou de Pignochet. Des hommes de mon âge, des hommes de ma génération. Eux, ils ne faisaient pas de livres, et on ne parle d’eux dans les livres. C’était des remueurs de terre ou de ciment. Nous avons été mobilisés ensemble : bonne occasion d’éprouver ce qu’est au vrai une génération. La guerre se charge de les rassembler et de les séparer, les générations. Les bureaux de recrutement vous disposent les hommes en couches aussi distinctes que des stratifications géologiques. Untel classe tant. Au moins, c’était clair. Chacun à sa place, dans une couche d’hommes nés à peu près en même temps que lui. La voilà, sa génération. Présente, pesante, concrète. Pendant des mois, j’ai pu l’observer, dans ces mous villages du Nord, ma génération.
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Gardiens, gardés, tous pareils. Tous pris dans la même inconcevable mécanique. Nous, on était au plus bas, voilà tout. Au fond. Au-dessous de tout. Là où il n'y a plus de problèmes – enfin rien que d'infimes problèmes d'esclave, comme de trouver un peu d'eau ou de voler des patates, ou de rafistoler ses souliers à l'aide d'un bout de ficelle. Oui, au-dessous de tout...
C'est cela que je traîne avec moi. Rien que des souvenirs de peur, d'humiliation, de dépossession de soi. Expérience d'où naissent des certitudes rugueuses. On en vient à ne plus concevoir l'homme que soumis, aplati, écrasé. Et on essaye même plus de comprendre. On se tasse dans un coin. Sagesse de pauvre, banal et vieille comme la peur et la mort. Je ne suis pas un philosophe, moi. Un de ses penseurs à grosse tête. Les philosophes, il leur suffit de presser doucement sur un mot – sur le mot /existence/ par exemple (j'existe : qu'est-ce que cela signifie : j'existe?), et voilà, ça y est, la méditation se met à sortir et à s'étaler comme un pâte dentifrice. Égale, onctueuse, inépuisable. Je n'ai jamais été fort à ces jeux. Pas compliquées, mes idées sur l'existence ; et l'existence s'est chargé de les simplifier encore. Des circonstance comme la guerre, la captivité, ça ronge les mots et les fables dont on voudrait se masquer les réalités de sa condition. A la fin, il ne reste pas grand chose – cette amertume sommaire, cette passivité.
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Pendant des mois, j'ai pu l'observer, dans ces mous villages du Nord, ma génération.
Ce qui est sur, c'est que tout ce qu'on a écrit à propos de son inquiétude, de son désarroi et des ses aventures spirituelles, ça ne concernait pas Barche ni Pignochet, ça ne concernait ni Ravenel ni Craquelou. Et qu'ils s'en foutaient. Ils avaient eu leur jeunesse eux aussi, et leur misère. Mais pas de la misère originale. L'apprentissage à treize ans, les coups de pied au cul, le litre de rouge, les années de services, les jours d'hôpital, les mois de chômage, on ne peut pas regarder cela comme très neuf.
Tout leur passé, à mes compagnons, était fait de peines communes. On avait beau fouiller : rien d'autre à atteindre que le plus commun des peines communes. Une expérience vieille comme les pierres, dure comme les pierres, sans date. La même qu'avaient traversée avant eux leurs pères et les pères de leurs pères. Chacun son tour, et ça ne change jamais. même servitude, même décomposition dans la vacherie quotidienne.
Mêmes joies aussi, des joies courtes, des joies furtives, humiliées et mutilées.
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C'est depuis le Monument aux Morts que je sais que je chante faux. On ne s'en était pas aperçu, parce que je ne chante jamais. Ou alors quand je suis seul.
Mais il y avait ce monument aux morts à inaugurer.
Tout le monde avait son rôle. Les conseillers municipaux, les agents de police.
Les sociétés savantes.
Les fils des morts, les femmes des morts, les pères et mères des morts.
Il n'y avait que les morts qui n'eussent pas de rôle, comme leur nom l'implique .
Il était d'ailleurs superflu de penser aux morts: le monument était Là Pour Ça!
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-Comme à l'heure de notre mort , répète docilement Madeleine.
A l'heure de notre mort....Qui viendra après toutes ces heures de notre vie qu'on aura passées à récurer les casseroles, à copier des factures, à élever des enfants pour les casseroles et les factures....Ces heures de notre vie dont nous n'avons pas fait grand-chose, et voilà qu'elle se râpe, notre vie, et s'use, qu'elle s'effiloche comme une veste de bureaucrate.On s'est frotté à tant de gens.On a été mouillé par tant de pluies.Il en tombe, de la pluie, sur une vie d'homme.Sur nos vies à nous autres, le petit monde, monde des petits maux et de vie vivotante.
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