Quand l'école est fermée, l'enfant rêve d'aventure... Quand on vit sur la rive Sud de la Méditerranée, c'est la plage, c'est la mer qui sont propices à cette aventure. Dans l'insouciance de l'enfance, les pêcheurs sont des héros et les barques tirées au soir sur la plage, les vaisseaux d'extraordinaires conquêtes à venir. La force d'un homme se mesure à sa capacité à ramer et les terres à explorer sont celles des îlots qu'on aperçoit au large.
Mais quand on vit sur la rive Sud de la Méditerranée, parfois, l'école est fermée car le pouvoir fait face à une révolution. Et dans les yeux d'un enfant, c'est tout simplement de ne plus voir ses poubelles ramassées, brûlées par son père. C'est ne plus pouvoir monter jusqu'à la capitale dans le voiture de son oncle. C'est déchiffrer les nouveaux bruits de la nuit, enfoncé dans son lit. Quand les hélicoptères remplacent les cigales...
Quand les révolutions arabes sont retranscrites par de grandes planches de couleur. Que ces a-plats laissent la trace du support sur lesquels ils ont été fait, ils laissent encore une question : écorce d'arbre, pierre nue, brique ? On ne voit simplement plus le monde tout en bouleversements dans les yeux d'un enfant, on s'imagine que c'est lui qui conte son histoire par ses dessins naïfs...
Dans une révolution, on parle des victimes et des bourreaux, des régimes et des idées, des hommes et des femmes. Mais quand parle-t-on de liberté ? de la liberté de ces enfants qui ne vont plus à l'école...
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La révolution au quotidien.
Entre mer et montagne, le village où vit le jeune héros résonne des échos d'une révolution dont il ne comprend pas tout mais dont il observe, curieux, les implications : il y a d'abord l'école qui est fermée mais aussi l'absence de ramassage des ordures, les hommes en armes, les barrages, le couvre-feu...
Pour l'enfant, révolution rime avec ennui alors il va jouer sur la plage avec les copains. Quand il part avec son oncle pour vendre des légumes à la ville proche, la voiture est fouillée par des étudiants qui surveillent s'il n'y a pas d'armes et il est jugé trop jeune pour se rendre en ville. Il doit repartir chez lui ; il passe par la plage où il retrouve ses cousins et ils jouent à pêcher. Les cousins finissent par rentrer chez eux et lui, il remonte dans la barque et le voilà parti vers l'île dont il rêve de voir l'autre rive.
Si l'histoire n'est pas située, le lecteur peut facilement imaginer qu'elle se déroule en Tunisie, pays cher à l'auteur qui nous propose une vision du printemps arabe à hauteur des yeux d'un enfant d'une dizaine d'années.
Les magnifiques gravures sur bois de l'auteure sont en harmonie avec les ambiances pleines de vie ; elles alternent entre ombre et lumière, entre événements graves et douceur de vivre. Elles sont également le reflet des sentiments et des émotions de l'enfant et de ceux qui l'entourent. Un bel album dont l'approche nécessite, pour les plus jeunes, l'accompagnement d'un adulte.
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La révolution est vue du point de vue d'un garçon qui ne sait pas vraiment ce qui se passe, hormis que son école est fermée et qu'il y a des barrages sur les routes. On n'a aucune sorte d'explication, ni sur a façon dont la dictature s'exprime si sur la révolution elle-même. La fin de l'histoire paraît incongrue, puisqu'une deuxième intrigue s'était nouée avec l'escapade du héros sur l'île.
Le trop peu d'explications sur le contexte et les tenants et aboutissants laissent sur notre faim. Les illustrations ne m'ont pas plu.
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Un album au pastel, avec de belles illustrations très simples, épurées.
Plusieurs sujets intéressants et graves sont effleurés et mériteront une exploitation en classe pour les comprendre et les assimiler.
Il n'y a pas assez d'informations sur les lieus, les problèmes, le pourquoi de cette révolution et cela laisse le lecteur de côté.
Il n'y a pas vraiment d'histoire non plus, c'est plus un survol sur un enfant dans un pays en tourment.
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On dit que ce sont des hommes jeunes qui ont quitté le pays en profitant de la révolution.
- Pour aller où ?
- Voir ailleurs, les poches vides, si le monde est plus libre, plus juste et plus beau.
- Et notre président, il est bien parti aussi avec sa famille !
- Oui, le dictateur, avec des sacs remplis de l'argent du peuple !
Les barques jouent à cache-cache autour d[e l'île] et les ferrys comme les cargos semblent s'en approcher, puis disparaissent.
{Conférence de Clarisse Gadala} le Centre national de la littérature pour la jeunesse, service du département Littérature et art de la BnF, propose chaque année une dizaine de conférences qui donnent la parole à des historiens du livre ou des spécialistes de l'enfance et de la jeunesse venus présenter leurs travaux. Cette séance accueille Clarisse Gadala, commissaire de l'exposition May Angeli, les couleurs de l'enfance, qui présente l'oeuvre et le travail de l'artiste, illustratrice et autrice d'albums pour la jeunesse. Conférence organisée par le CNLJ et enregistrée le 17 décembre 2021 à la BnF I François-Mitterrand
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