L'éléphant, n°3

Victimes de l'information immédiate, la culture gé, la réflexion et l'analyse ne sont plus vraiment représentées dans la presse actuelle ou alors uniquement dans la presse spécialisée. Les quotidiens et les hebdos peinent à survivre face à l'Internet et les mensuels sont soumis à une telle concurrence qu'ils préfèrent trop souvent l'inexactitude ou l'approximation vendeuses à la qualité et la fiabilité qui demandent plus de temps...
Véritable ovni, revue hors du temps, l'Éléphant se veut une publication de culture générale. Son but : faire découvrir aux lecteurs des thématiques diverses, les présenter de façon claire mais sans négliger la qualité et la rigueur du fond, puis les aider à travers des quizz à retenir les éléments les plus importants.
Car s'il est vrai que l'on ne peut tout savoir, essayer d'en apprendre le plus possible est un challenge qui en vaut la peine !
Un noble but que celui qui vise à rendre le lecteur plus libre !
Dans ce troisième numéro, j'ai été particulièrement sensible aux articles consacrés à Jules Verne et à Wagner. L'éclairage donné à leurs oeuvres offre de nouvelles perspectives et sujets de réflexion.

A priori, je ne courre pas après ce genre de magazines. Pour le même prix, je préfère acheter un livre fouillé sur un sujet donné. Mais L'éléphant m'a réservé de bonne surprises.

Un format proche du carré permet une bonne lisibilité et d'agréables illustrations. Les grands caractères ne découragent pas de se lancer dans la lecture de longs articles. Pas besoin de forcer sur les yeux, ouf ! Format et papier ajoutent un plaisir sensuel au feuilletage.

Les sujets sont variés en même temps que ciblés, précis et fouillés. Complétant les articles de fond, les interviews allègent le côté encyclopédique et rendent l'ensemble vivant et actuel. J'ai particulièrement apprécié le sujet sur l'expérience de Stanley Milgram, je le garderai en référence. le festival de photographie d'Arles m'a fait de l'oeil, dommage que ce soit si loin... J'ai par contre regretté que la partie science ne soit consacrée qu'à l'histoire des sciences.

Même en sautant un bon tiers d'articles dont le sujet ne m'intéressait pas, le magazine m'a offert plusieurs heures de lecture.

Un pari réussi entre divertissement ludique et acquisition de savoir, avec une forte intention de clarté.

Dans ce numéro, deux dossiers auront retenu mon attention : le focus sur le roman de Jules Verne « Vingt mille lieues sous les mers », qui patiente dans ma PAL et l'histoire du Louvre, lieu aux facettes multiples.

Dans le premier, Christophe Hardy rappelle que ce roman de Verne doit en partie son inspiration à la lettre d'une admiratrice : George Sand ! Autre anecdote, cette fois sur Nemo dont la personnalité aurait pu être toute autre sans la persévérance de son créateur.

Dans le second, Valérie Denarnaud-Mayer, retrace la biographie d'un lieu réputé dans le monde entier. Avant d'être le musée que l'on connaît aujourd'hui, le Louvre connut moult fonctions et métamorphoses.

En marge des dossiers, certains articles auront suscité mon intérêt. Tout d'abord du côté de la psychologie avec un retour sur la fameuse expérience de Milgram et ensuite du côté de la légende avec un portrait de Brocéliande.

Bien d'autres sujets sont abordés, comme toujours dans cette riche revue, mais non lus pour ma part, préférant me limiter à mes intérêts pour le moment.