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EAN : 9782020577984
878 pages
Seuil (31/12/2099)
4.16/5   32 notes
Résumé :
La séparation des chaires de grec et de latin au sein de l'Université française perpétue le mythe d'une distinction, voire d'une opposition, entre la « Grèce » et « Rome ».

Pourtant, l'Empire dit « romain » fut en réalité gréco-romain à plus d'un titre. Et d'abord par la langue. Certes, la langue véhiculaire qu'on pratiquait dans la moitié occidentale était le latin, mais c'était le grec autour de la Méditerranée orientale et au Proche-Orient.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Chaque essai de ce volume passionnant renouvelle les perspectives, débroussaille les sujets épineux, ou dévoile sous la patine la nouveauté merveilleuse d'un fait antique. C'est la magie du regard de Paul Veyne, qui restitue et ressuscite cet empire figé dans nos mémoires en lui rendant son caractère bilingue, bi-culturel, et donc ses tensions, ses débats, ses compromis qui lui permirent de tenir dans l'histoire, comme structure, tant de siècles.
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Cet essai ambitieux a été un récent best-seller surprise. Je serais curieux de connaître l'avis de quelques uns de ces nombreux lecteurs. le mien est plus que mitigé. Autant j'avais été enthousiasmé par l'essai de Maurice Sartre (Histoires grecques, voir ma critique par ailleurs) autant celui-ci est une grande déception. D'abord, cet essai non chronologique est un mélange d'études très hétéroclites. Ensuite parce que pour certains de ces chapitres on est assez loin de la thèse d'un empire romain à la fois grec et romain (les chapitres sur Palmyre et sur le stoïcisme ont-ils leur place dans ce livre ?). Enfin parce que l'aspect historique est souvent gommé au profit de thèses sur le stoïcisme ou l'art de Palmyre notamment. Des centaines de pages m'ont semblé franchement confuses et d'une très grande complexité pour qui n'est pas spécialiste de la philosophie, de l'art ou de la théologie. Malgré tout, certaines thèses sont intéressantes : sur l'aspect sacré de l'empereur ou sur la fin des gladiateurs. Bon, il y a quand même 600 pages de trop. Pour les 250 pages restantes, pourquoi pas ?
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Ce livre m'a beaucoup appris et est riche en réflexions générales sur l'histoire, mais aussi l'art les relations internationales, l'acculturation,...
Il est dommage que la forme ne soit pas au service d'un fond aussi riche. L'ouvrage a été constitué d'un rassemblement d'articles remaniés et enrichis et l'articulation générale du discours s'en ressent. En outre, le style avec beaucoup d'incises ne facilite pas la lecture.
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Une véritable somme et une réflexion sur la nature gréco-romaine de cet immense empire...
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critiques presse (1)
Lexpress
17 avril 2012
L'historien s'interroge sur le monde de nos ancêtres. Un retour en arrière enrichissant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ce que n'offrait pas le paganisme, c'était l'amour d'un Dieu aimant. On n'avait pas de rapports sentimentaux avec ces puissants étrangers qui vivaient d'abord pour eux-mêmes. Leurs fidèles ne dialoguent pas en leur coeur avec ces grands personnages, n'ont pas avec eux la relation passionnée et mutuelle des Psaumes. Le paganisme ignore toute relation interne des consciences entre les dieux et les hommes. Le christianisme aura été une religion plus aimante, plus passionnante, il aura eu l'espèce de succès d'un best-seller qui vous prend aux tripes par sa chaleur éthique, par son Dieu redoutable mais aimant, avec lequel on peut converser intimement.
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L'idée moderne et, somme toute, démocratique de propagande suppose qu'il faut politiser les populations, que seule une action positive du pouvoir met et maintient les peuples dans le sens souhaité, et que leur obéissance est une cration continuée. C'est là une vue trop optimiste des choses ; la soumission à l'ordre établi, l'obéissance, est la chose du monde la plus répandue, sinon l'histoire universelle serait très différente de ce qu'elle est. C'est pourquoi, pendant des millénaires, la bonne recette de gouvernement a été non de politiser les populations à coups de propagande, mais de les laisser vivre dans l'incurie ; on se gardait d'exciter des esprits prompts à l'insubordination. Car quelle catastrophe serait-ce si, aux guerres entre usurpateurs du trône impérial, aux menaces barbares sur le Danube et l'Euphrate et aux progrès de l'athéisme chrétien, venait s'ajouter l'excitation incontrôlable d'une plèbe tirée de son sommeil !
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(...) la disparition de l'Empire romain en Occident n'a pas été une "chute" à la fin d'une "décadence" politique, militaire, administrative, économique, démographique ou morale. (...) l'Empire du IVème siècle, reconstruit par Dioclétien et Constantin, était aussi solide que jamais. La chute de sa moitié occidentale a été un accident imprévisible, due à une concaténation fatale de causes multiples ; elle n'a pas eu une grande cause instructive, ne donne pas une grande leçon ; ce fut un processus accidentel, fait de causes innombrables. On pourrait incriminer le manque d'argent et de troupes (et encore n'est-ce pas sûr), la rivalité des deux moitiés de l'Empire, la quasi-simultanéité des invasions sur le Danube et sur le Rhin, la xénophobie antigermanique, le souci de préserver avant tout le trône impérial et tant d'autres raisons (dont l'existence de la Méditerrannée), que cet écroulement d'une grande construction est un problème historique faussement grand. (...) la chute de l'Empire d'Occident fut un accident inattendu où un grand nombre de petites causes et de petites conditions ont fait boule de neige.
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Grecs et Juifs avaient en commun de se considérer comme un peuple différent de tous les autres, un peuple qui avait une vocation supérieure ; les Grecs possédaient la vraie civilisation et les Juifs, depuis le Deutero-Isaïe, le dieu le plus grand, le seul vrai, devant lequel toutes les nations finiraient par venir s'incliner. Aussi les uns et les autres ont-ils vécu dans la conscience de leur identité et dans le ressentiment envers leurs maîtres romains, à la différence des autres nations de l'Empire.
Dès lors, nous tenons la clé ultime de toute l'histoire que nous venons de raconter. (...) il y a (...) des civilisations qui ont le sentiment d'être porteurs d'un idéal qui vaut pour tous les hommes. (...) Auront de même, un jour, ce complexe de supériorité l'Islam, qui voudra faire régner partout sont dieu, ou encore les Américains et les Français, qui se considéreront comme porteur des même valeurs universelles.
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Dans tous les coins de son empire, Rome fournissait et assurait aux puissants et possédants de chaque lieu le plus succulent des hydrocarbures, leur pouvoir et leur richesse. Rome commandait de loin, ses gouverneurs n'étaient entourés que de quelques dizaines de subordonnés pour toute une province et ne s'occupaient guère que de défendre la frontière, de faire lever l'impôt par les notables indigènes et de rendre la justice criminelle ; les cités ou plutôt leurs notables conservaient le self-government de leur propres affaires. Toutefois, Rome n'aurait pas toléré une révolution populaire ni des attaques au droit de propriété. C'est ainsi que l'Empire romain a duré et non par de bonnes lois, encore moins par de bonnes moeurs ou parce que les Romains auraient eu un sens de l'organisation plus aigu que d'autres.
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