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EAN : 9782070148035
176 pages
Verticales (05/02/2015)
3.8/5   15 notes
Résumé :
Réfugiée chez sa vieille mère, Martine regarde des séries dans son lit sans rien faire. S’installe alors une régression en miroir, conflictuelle et fusionnelle, traversée d’autres épreuves : tentatives de suicide puis camisole chimique. À l’hôpital, Martine refuse de passer aux aveux pour guérir et se lance dans une archéologie de l’enfance politique : et si le trauma ne tenait pas à quelque secret de famille mais résultait des barbaries du XXe siècle? La violence q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Martine est retournée vivre chez sa mère et passe ses journées au lit à fumer et regarder des séries. Elle a visiblement subi un traumatisme, qu'elle cherche à oublier et dont on ne connait vraiment la nature qu'à la fin, et qui l'a poussée à abandonner sa vie d'avant, son travail et ses enfants pour se réfugier chez sa mère. Commence alors une longue introspection où Martine livre des morceaux d'elle-même et raconte son séjour chez sa mère et à l'hôpital psychiatrique où elle est internée après une tentative de suicide.

"Parfois je me disais allez c'est l'heure mais je ne savais pas quelle heure il pouvait être alors c'était trop tard et je me rerendormais et ça recommençait, je me reréveillais et je me redisais allez debout mais je restais au lit dans l'ambiance d'une série, ça m'évitait de penser à ce que je ne pouvais pas et je ne pensais pas à ce qui s'est passé, dont je ne me souviens pas."

L'enfance politique se présente sous la forme d'un long monologue, constitué de courts paragraphes qui s'enchainent rapidement et où Noémie Lefebvre exerce tout son talent en jeux de mots et associations d'idées : "J'y pensais, parfois, au sens de servir mais je ne me servais pas de cette pensée pour y penser et ça ne servait à rien d'y penser comme ça, sans que ma pensée serve." Si j'ai trouvé au début que l'exercice d'écriture était intéressant, le style est quand même devenu rapidement assez lassant et creux, et je n'ai pu terminer ma lecture qu'à petites doses, en lisant quelques paragraphes par-ci, par-là.

L'idée du roman était pourtant intéressante : Martine s'interroge sur sa relation complexe avec sa mère. Les dialogues retranscrits par Martine entre sa mère et elle sont d'ailleurs parfois drôles et émouvants. Martine cherche les raisons de son malaise actuel. Est-ce lié à son histoire familiale, son père qui a fait la guerre d'Algérie sans jamais en parler, ou sa mère qui a passé son enfance dans un orphelinat de bonnes soeurs sous Pétain ? Peu à peu, Martine va plus loin dans ses réflexions : et si son traumatisme venait de la société elle-même, une société dite politique, de guerres, violences et barbaries ?

"Je me demande si l'histoire de ma mère dans la guerre de son enfance ne m'aurait pas conditionnée à subir quelque petite violence de dessous les fagots.
Je me demande si les abus politiques sont transmis par la mère ou transmis par la guerre.
Si ce legs de souvenirs dont ma mère ne se souvient pas ne serait pas mon héritages indivis.
Je me demande si la nation n'y est pas pour quelque chose."

Mais, toutes ces considérations pseudo-psychologiques sur la violence d'une société dite civilisée m'ont perdue en route, et j'avoue avoir eu du mal à finir ce roman avec son style répétitif et vain. Quel dommage !
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Martine a des tendances suicidaires.
A travers les yeux d'une dépressive, appelé Martine, nous vivons son quotidien, son passé, celui de ses parents, notamment les souvenirs de son père partit en guerre d'Algérie, son hospitalisation ainsi que ses interrogations sur la vie. Martine, ayant la quarantaine, face à sa dépression, se réfugie chez sa mère et les séries télévisées.
L'enfance politique est une lecture très étrange et originale. Je n'ai pas aimé le livre car les personnages ne m'ont pas captivé, leur relation est assez étrange, tout comme l'histoire. le sujet est très original mais intéressant. Je n'ai pas non plus aimé le fait que l'on soit dans la tête du personnage principal car, très souvent, on ne comprend pas ou elle veut en venir, elle se mélange dans ses pensées et la compréhension du texte est donc compliquée (notamment par le fait de la narration) .De plus, il y a beaucoup de répétitions, c'est à dire que Martine répète à tous les paragraphes ce qu'elle a dit juste dans le précédent. L'histoire n'avance pas assez vite selon mon goût car, par exemple, pendant au moins cinq chapitres, Martine reste couché dans son lit en attendant que sa mère vienne lui porter à manger. Cette lenteur est, en partie, à cause des nombreux flash-back sur son enfance et sa vie avant sa dépression. Cela m'a beaucoup déplu et donc compliqué la poursuite de cette lecture. Je n'ai pas trouvé de but pertinent, voir aucun but, à la fin de l'histoire. C'est une lecture très décevante, néanmoins, à tester.
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Quelle lecture étrange! J'ai eu, au début, beaucoup de mal à entrer dans ce livre.

"L'enfance politique" est un long monologue, composé de brefs paragraphes qui s'enchaînent les uns à la suite des autres. Martine, quadragénaire en pleine dépression réfugiée chez sa mère, nous livre sans répit, tels qu'ils viennent, ses pensées et ses questionnements.

Allongée sans rien faire devant la télévision, elle analyse, en boucle, sa relation avec sa mère, la manière d'être de celle ci, leur passé et leur présent.

Puis internée en hôpital psychiatrique, elle refuse de parler afin de se libérer du traumatisme l'ayant plongée dans cet état dont elle dit ne pas se souvenir. Ses réflexions sur sa relation avec sa mère se transforment alors en réflexion sur la société. Et si ce n'était pas son histoire familiale mais la société en générale qui l'avait traumatisée?

Jusqu'à la fin du livre, nous n'avons que très peu de piste sur ce traumatisme. le lecteur ne comprend pas comment Martine en est arrivée là, elle qui avait visiblement une famille et une bonne situation. elle ne parle que très peu de sa famille, de ses enfants, ce qui intrigue et met mal à l'aise. Qu'à t il bien pu se passer pour que ses propres enfants ne soient pas au centre de ses préoccupations et qu'elle les oublie à ce point?

Les réflexions de Martine sont intéressantes et mettent bien en avant les absurdités de la société. En quelques phrases sur une situation apparemment banale, elle met le doigt sur une vérité qu'elle semble aussitôt oublier avant de passer à une autre.

Sa relation avec sa mère est étrange, complexe. Mère et fille ne sont pas tendre l'une avec l'autre et pourtant, sont inexorablement liées. Ce lien, finalement si fort, est celui qui sauvera Martine.

J'ai eu du mal à entrer dans ce livre au départ, puis me suis laisser prendre au jeu des pensées de Martine, de ses réflexions si brèves mais si juste au fond. Confusion mentale ou extra-lucidité nous questionne le résumé de l'éditeur? Je dirais davantage extra-lucidité!

Une lecture que je qualifierais donc d'intéressante et de particulièrement réfléchie mais avec laquelle je ne suis pas parvenue à me sentir vraiment à l'aise, ce qui, probablement, était le but de l'auteur. Une lecture qui interpelle.

Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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A travers les yeux d'une dépressive, appelé Martine, nous vivons son quotidien, son passé, celui de ses parents, notamment les souvenirs de son père partit en guerre d'Algérie, son hospitalisation ainsi que ses interrogations sur la vie. Martine, ayant la quarantaine, face à sa dépression, se réfugie chez sa mère et les séries télévisées.

L'originalité du roman réside dans sa narration, car le point vue est celui du personnage principal. Ainsi le lecteur est plongé dans la tête de l'héroïne. Martine est aussi un élément clef de l'originalité de ce roman car grâce à ses nombreuses interrogations, elle permet de soulever divers sujets.

Par sa narration et son point de vue, ce livre fut assez complexe à lire pour moi, je pense notamment aux nombreux flash-back entre son enfance et sa vie avant sa dépression. Néanmoins, j'ai beaucoup aimé les personnages car ils étaient originaux ainsi que la relation entre ces deux personnages, qui les rendaient attachants. Je recommande donc ce livre pour son côté original car l'auteur laisse à l'imagination du lecteur, le choix d'imaginer ce qui est arrivé à l'héroïne dans son passé.
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Ouh la la, mais ce texte!!!!
La folie,les normes,la société,sauver sa peau.
Les non dits,la violence des violences qu'on reçoit en pleine face à la télévision.
Peut on y faire face?
Qui pourrait sinon en se déshumanisant?
En se perdant soi même ?
Et puis la mère...qui discute avec dieu,la sainte vierge et tout le saint frusquin en fumant... Et qui est l'ancrage à la vie pour sa fille.
Sacré duo,et du costaud.
C'est beau, c'est très particulier,ce qui se passe dans
la tête de Martine, c'est desservi par des mots,on dirait du Devos par moment,on est pile sur la frontière entre poésie et folie,on n'est pas loin de basculer aussi.

Puissant!

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critiques presse (1)
Chro
24 février 2015
Nous voici bien déçus par L’Enfance politique. Non que le roman soit complètement médiocre ; mais il nous semble tout à fait raté, les qualités véritables de l’écriture de Noémi Lefebvre étant ici gâchées, muées en tics ; quant à l’introspection, elle se fait férocement caricaturale.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La confusion mentale est difficile à penser .
ma mère n'y pense pas, on dirait qu'elle veut rester dans l'ignorance, elle a peur de perdre la santé mentale en pensant à cette pensée. Elle préfère croire à une croyance
que penser à une pensée .quand elle doit penser à la
pensée elle se met à croire à sa
croyance, ma mère préfère
croire, c'est un trouble mental
de la pensée de ma mère à
cause des bonnes sœurs de son
éducation, elle pense que la
pensée menace la croyance à
laquelle elle croit par crainte de
la folie. Elle croit que la folie et
la pensée mentale sont un seul
et même trouble.
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J'avais eu une famille et une habitation que j'appelais chez moi .
j'avais beaucoup de choses dans mon habitation, c'était des choses de valeur qui me symbolisaient, faisant que je me sentais tout à fait chez moi chez moi, étant si bien incorporées que réellement devenues mon intérieur. J'étais habitée par
mon habitation avec mon habitus. Incorporant mes choses, j'étais intérieurement dans mon corps collectif, j'avais tout ce qu'il faut et même davantage. J'avais tout en étant
et j'étais ce que j'avais. Mes
choses et moi c'était tout un .
les gens étaient contents, ils
me reconnaissaient en voyant
mes avoirs, nous avions, les
gens et moi, beaucoup de choses en commun, tout se
passait normalement au milieu
de mes choses et nous étions
heureux, d'un point de vue
social, c'était la vie heureuse
(...)
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Ma mère est sans corps. Le corps n'est pas dans la tête de ma mère. Ma mère a une absence de corps en tête. Le corps de ma mère ne pèse rien du tout. Il est presque vide. Ma mère n'a pas d'organe, ma mère a une âme, c'est tout ce
qu'il y a dedans, elle vit sans reins ni foie ni cœur ni rate ni estomac ni poumons ni viscères . ma mère n'a pas à s'occuper de tout ça, elle n'a besoin de rien. Elle a une âme qui produit l'énergie. Ma mère fait la gym
avec son âme. La gym est une discipline de l'âme à laquelle ma mère se plie tous les matins en faisant des moulins. La discipline de l'âme de ma mère est une direction morale orientée par la prière. Elle mouline en priant et prie en
moulinant .
après elle fait le café.
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Je me demande si les abus politiques sont transmis par la mère ou transmis par la guerre.

Si ce leg de souvenirs dont ma mère ne se souvient pas ne serait pas mon héritage indivis.

Je me demande si la nation n'y est pas pour quelque chose.

La nation entretient un rapport avec l'état des gens, par exemple un rat.

Si on prend un rat, on le fait appartenir à une nation de rats et on le met en contact avec une guerre ou un viol. Le rat est énervé, il s'affole, il tourne en rond sous l'oeil de la nation. Il est traumatisé. Mais le rat dans la violence appartient à la nation. Le rat n'est pas tout seul. Il y a la nation qui s'occupe de son cas.
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Il paraît que les rats de laboratoire qu'on a traumatisés par des petites violences à leur niveau de rat, quand on les met sur un petit lit de rat ils ont des tics nerveux, ils tremblent des pieds à la tête de rat, ils tournent et ils se rongent, ils sont trop agités pour se reposer.
Les traumatisés sont comme des rats, ils doivent se reposer mais leur chimie du cerveau commence à dérailler parce qu'ils n'ont pas de calme alors ils tournent et ils se rongent, ils deviennent fous à cause du manque de calme.
Un traumatisé peut devenir fou à cause du manque de calme qui empêche le repos.
Un traumatisé veut du calme, il passe des jours et des nuits à chercher le repos parce qu'il a besoin de calme.
Il veut trouver le repos mais depuis ce qui s'est passé et qu'il a oublié, il a le cerveau qui continue sa haine, une terreur des sirènes, des images en rafales, n'importe quand il y a des images dans le cerveau qui tirent sur tout ce qui bouge, qui détruisent les voies de communication, font sauter les édifices, déglinguent les barricades, traquent les rebelles comme des chiens, le cerveau est aux abois, c'est une bataille dans le crâne, le traumatisé a une guerre chimique dans son crâne plein de cerveau. Il lui faut de la benzodiazépine. (...)
De nombreux essais ont réussi sur le rat, ça marche aussi sur les autres animaux car nous sommes faits comme eux.
J'avais donc un problème de rat issu du manuel diagnostique et statique des troubles mentaux de la société américaine de psychiatrie des autres animaux qui sont faits comme un rat.
Rat, you must understand. You have a Post Traumatic Stress Disorder.
Don't worry, Rat.
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Vidéo de Noémi Lefebvre
Vidéo de Lucie Clayssen sur le livre de Noémi Lefebvre, "létat des sentiments à l'âge adulte".
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