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Histoire dessinée de la France tome 2 sur 10
EAN : 9791092530414
128 pages
La Revue Dessinée (08/11/2017)
3.71/5   70 notes
Résumé :
Les Gaulois comme on ne les a jamais vus : par les yeux des deux auteurs mais aussi de César, de Cicéron, du philosophe grec Poseidonios d’Apamée et du druide Diviciac, convoqués pour nous parler de la Gaule qu’ils ont connue. Un voyage dans le temps et dans l’espace, parfois mouvementé, parfois bucolique. Ce livre explique et corrige nos idées reçues sur les Gaulois. César et Poseidonios, représentants respectifs de la Grèce et de Rome s’affrontent sur l’influence ... >Voir plus
Que lire après Histoire dessinée de la France, tome 2 : L'enquête gauloise, de Massilia à Jules CésarVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Voici une BD qui remet en cause tout ce qu'on avait appris de nos ancêtres les gaulois à commencer par Astérix qu'elle pointe du doigt pour ses nombreuses fautes qui sont véhiculés.

Ainsi, on apprend dans cette enquête gauloise que les menhirs, ce n'est pas eux car ils appartiennent plutôt à la préhistoire. Par ailleurs, ils ne vivaient pas dans des forêts abondantes qu'ils avaient plutôt massivement défrichées. En ce temps-là, les forêts occupaient moins d'espace que de nos jours, c'est dire ! On ne mangeait pas du sanglier car ils étaient considérés comme des êtres appartenant aux dieux. Bref, les gaulois n'ont pas échappé à la caricature.

Cette ouvrage est très intéressant car il déconstruit tout ce qu'on sait. Il offre une vision de l'histoire plutôt décapante assez loin des tentatives de récupération politique nationale ce qui n'est pas une mauvaise chose.

Jules César n'a pas conquis la Gaule mais il a été aidé par les Gaulois du sud favorable à la civilisation gréco-romaine et au commerce contre ceux du nord plutôt soucieux de leur indépendance. Bref, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît au premier abord.

Par ailleurs, il ne faut pas croire que les gaulois sont nos ancêtres car ils ne sont pas les seuls car les romains et les germains sont également de la partie. Bref, il y a eu différent apport dans l'immigration. Oui, ce qui est intéressant, c'est l'idée de véhiculer une image différente du Gaulois !

J'ai franchement bien aimé car j'ai appris des tas de choses intéressantes que j'ignorais. Et surtout, j'ai désormais une autre idée de ce que fut la Gaule.
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NOS (PAS TROP) ANCÊTRES LES GAULOIS.

Et voilà donc le second volet de l'Histoire de France en bande dessinée qui sort tout juste des forges où il a été patiemment martelé, formé, ciselé ! Magnifique projet, il faut bien l'admettre, que de remettre au gout du jour, et surtout en prenant en compte les connaissances, les réflexions, les hypothèses les plus avancées du moment, une version plus en phase avec notre monde "post-moderne" de l'histoire de notre pays. Projet audacieux s'il en est que les éditions de la Découverte entreprennent conjointement avec "La revue dessinée", une revue trimestrielle d'actualité en bande dessinée, la seule dans ce domaine à notre connaissance.

Ainsi, sous la forme d'une véritable enquête entremêlant textes de référence grecs ou latins et connaissances les plus récentes en matière d'archéologie, le Directeur de recherche au CNRS Jean-Louis Brunaux nous emmène-t-il à la découverte de ceux que l'historiographie antérieure nous longtemps présenté - et de manière absolument erronée - comme "nos ancêtres". Mais aussi comme de purs barbares sans véritable culture, lesquels auraient finalement tout appris du colonisateur romain. Il est accompagné, tout au long de ce périple tant géographique qu'historique, guerrier, intellectuel et social, d'un petit personnage sympathique, jouant les candides, qui n'est autre que le dessinateur Nicoby, aisément reconnaissable à un énorme nez arrondi et des traits relevant de l'auto-caricature.

Ces deux enquêteurs nous présenteront quelques uns des personnages par lesquels nous est - encore assez mal - connue l'histoire, la vie, la société de ces fameux gaulois : Jules César, bien entendu, auteur de la célèbre Guerre des Gaules. Mais aussi son illustre prédécesseur, moins connu du grand public et pourtant essentiel, le grec Poséidonios d'Apamée que le premier recopia d'ailleurs pour bonne part. Nous retrouverons aussi l'orateur et homme politique romain Cicéron de même qu'un certain Diviciac, qui n'est autre que le seul druide gaulois dont la littérature gréco-latine a jamais retenu le nom et avec lequel le romain s'entretient ! Notons que ces deux-là sont immédiatement contemporains de Jules César.

En sept chapitres relativement équilibrés entre planches de bande-dessinées permettant de contextualiser ces fameux gaulois dans leur milieu, leurs habitations, leur religion (ou, pour le moins, l'une des hypothèses de ce que l'on en sait, qui est assez mince), leurs traditions, leurs habitudes politiques et leurs vertus guerrières et mini-dossiers permettant d'aller un peu en profondeur dans l'analyse, Jean-Louis Brunaux s'attache en particulier à sortir ce peuple des incohérences, invraisemblances, absurdités même sur lesquelles flotte, parfois dangereusement, notre héritage culturel et historique les concernant. Ce légendaire souvent bâti de toute pièce au gré des intérêts politiques de chaque époque et qui ont fini par constituer ce fameux "roman national".

Ainsi, pas de druide faisant construire le moindre mégalithe (Dolmen et menhir sont de mille ans antérieurs aux gaulois et ces derniers n'en savaient probablement pas plus à leur égard que nous aujourd'hui). Pas de sanglier au menu mais des céréales, abondantes, des fruits, du cochon domestique, du bétail : car ce peuple était remarquablement doué en matière d'agriculture, exportant fort probablement ses surplus en direction de la Grèce puis de l'Italie romaine en échange d'huile et, surtout, de vin. Dans le même ordre d'idées, bien peu de ces forêts touffues comme on les voit dans Astérix. Au contraire, la Gaule avait été largement déboisée par cette population essentiellement rurale (peu de cités et de taille médiocre, relativement aux voisins romains ou aux grecs) et les forêts étaient intelligemment et raisonnablement exploitées pour les importants besoins (construction, véhicules, chauffage) qu'ils en avaient. Que, certes, il n'écrivaient pas - ce qui est source de toutes les hypothèses, jusqu'aux plus farfelues, les concernant, n'ayant laissé aucune trace écrite d'eux-mêmes - mais cela n'en fait pas une civilisation de barbares pour autant, l'écriture leur étant parfaitement connue mais seulement interdite par les druides pour des raisons tout à la fois religieuses et politiques. Ainsi en va-t-il d'un grand nombre de lieux communs, de contre-vérités, d'à peu près et autres images d'Épinal qui émaillent généralement, y compris dans ce que l'on a pu nous enseigner, le peu que nous gardons en mémoire de ces sacrés gaulois ! L'ouvrage est, sous cet angle, parfaitement salvateur. D'autant plus qu'il est très abordable.

Par ailleurs, dans la continuité du premier volume de cette série intelligente, les auteurs évitent de céder aux facilités de la personnification d'une époque autour de quelques personnages supposés clés. Ainsi en est-il en particulier de notre "cher" Vercingétorix, dont la destinée est remise totalement en perspective dans les quelques ultimes pages de l'ultime chapitre de l'ouvrage. Et de le remettre à sa juste place, éloignée, très éloignée de ce que la volonté politique d'un Napoléon III puis de notre IIIème République s'acharnèrent à en faire. Loin, très loin de ce parangon antique de la résistance française à l'envahisseur, allemand de préférence ! Comme le suggère l'historien, la fameuse Guerre des Gaules n'a pas eu lieu (!). Ce fut en réalité une «conquête où les gaulois ont bien plus donnés à César que lui-même ne les a pris.» Voilà pour les inévitables va-t'en guerre toujours prompts à trouver dans une histoire fantasmée les raisons futures de leurs rêves de bataille...

Permettons-nous cependant un rapide aparté, mais indispensable, avant que de conclure : le soucis de toute entreprise de ce type est qu'elle en passe par des personnalités scientifiques précises (un album = un dessinateur de Bande-Dessinée + un chercheur). Lesquelles peuvent être tenantes de telle ou telle "chapelle", de telle ou telle doxa. Ainsi en va-t-il de Jean-Luc Brunaux dont l'une des thèses les plus hardies est de contester l'existence même d'une civilisation "celte", dont il est admis par d'autres que les gaulois ne seraient qu'une des composantes (Ainsi son personnage manque-t-il de s'étouffer lorsque Nicoby/Candide évoque devant lui les celtes que seraient les gaulois. Et d'ajouter explicitement : «Ne confonds pas les celtes et les gaulois, ça n'a rien à voir.»). Il s'en explique longuement dans un ouvrage récent : Les Celtes. Histoire d'un mythe. *** En cela, il s'oppose à une assez importante tradition historique apparue principalement à partir des années 70, allant jusqu'à réfuter une langue originelle commune, une culture, des habitudes, des artisanats, etc, communs, etc. Refusant, par ailleurs, toute historicité celtique aux régions où, selon d'autres, cette culture se serait bon an mal an maintenue malgré la romanisation de l'Europe de l'ouest : Irlande, Pays de Galles, Cornouailles, Bretagne. Et de refuser tout apport de quelque sorte que ce soit de ces sources éventuelles.
Ceci est sa thèse, ici n'est pas le lieu d'en discuter en profondeur, cet ouvrage de Bande-Dessinée documentaire destiné à un public large tachant de demeurer aussi généraliste que possible et éloigné, autant que faire ce peu, de tel affrontements intellectuels. Mais ils ne peuvent être totalement neutres ni annihilés dans un ouvrage rédigé par un seul de ses tenants.

Nicoby est-il au courant de ces dissensions féroces (tempêtes dans des verres d'eau...) entre spécialistes ? J-L Brunaux souhaitait-il faire preuve d'humour face à certains de ses plus virulents détracteurs ? Quoi qu'il en soit une petite réflexion décalée de Nicoby laisse supposer que la question s'est posée puisqu'une case y fait référence dans l'album : le dessinateur tenant à fond son rôle de candide, et tandis que César et Poséidonios ont fini par en venir aux mains à force d'invectives et de désaccords, il demande à son Pangloss/Brunaux : "Il y a ce genre de dispute chez les historiens aussi ?"... Attitude gênée du personnage représentant Brunaux, transpirant à la manière d'un smiley, se contentant de répondre un fort peu convainquant : "heu..."

Mais laissons-là ces luttes picrocholines aux spécialistes de la spécialité : l'ouvrage proposé n'en demeure pas moins une bonne entrée en matière à ce monde méconnu - qui risque de le rester pour une large part et pour longtemps en raison même de la faiblesse et de l'origine des sources écrites directes (les grecs et les romains, les deux prenant les gaulois pour de vulgaires barbares, les seconds les traitant en ennemis...) - de nos "pas si" ancêtres les Gaulois mais qui furent, pour le moins, la première civilisation ayant vécu sur notre actuel territoire national et dont il nous subsiste, malgré tout, des témoignages directs avérés et encore compréhensible aujourd'hui.

*** Ci-après, un entretient de France Culture avec J-L Brunaux dans lequel il explique en quelques mots sa théorie. https://www.franceculture.fr/emissions/le-salon-noir/les-gaulois-sont-ils-des-celtes-les-celtes-sont-ils-des-gaulois
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Histoire dessinée de la France me paraît plus juste que BD pour ce livre. La partie texte est très volumineuse – au moins autant que la BD – et d'un niveau de livre d'Histoire pur et dur.

J'ai trouvé dans ce livre des choses vraiment intéressantes, et d'autres qui m'ont fait tiquer. La faible qualité de la BD y est pour beaucoup. le dessin assez grossier, centré sur la caricature humoristique et faisant le grand écart avec le texte très sérieux, m'a déplu. Les mises en image de lieux et vêtements typiquement gaulois auraient mérité un peu plus de précision. le dessinateur s'essaie en permanence à des saillies d'humour mais ça ne colle pas avec le propos de vulgarisation historique. de plus, les premières mini BD mettent au début souvent en scène des antagonistes qui s'engueulent : Jules César et Poseidonios d'Apamée, Cicéron et Diviciac. Leurs positions partisanes troublent la clarté de l'information que l'historien veut faire passer. Les dernières mini BD, plus centrées sur des présentations historiques ou archéologiques, plus sobres, rattrapent cependant un peu. Et le duo d'auteurs Brunaux-Nicoby qui participent est agréable.

Le texte de Jean-Louis Brunaux est en revanche de haute tenue, probablement du niveau de ses autres ouvrages consacrés à la Gaule (je ne les ai pas lus). On sent l'historien engagé dans un combat : supprimer les fausses idées – en partie portées par Astérix – que l'on peut avoir sur la Gaule et les Gaulois. Par exemple : ce ne sont pas eux qui ont bâti les menhirs ; ces derniers sont plus anciens.
L'auteur insiste aussi beaucoup sur la différence existante entre les Celtes et les Gaulois. Son explication – une de celles troublées par la partie BD – n'est pas très claire à mon sens. J'en ai saisi que les Celtes étaient les peuples de la Gaule dite Celtique, sous entendu que la Gaule abrite d'autres peuples gaulois comme les Helvètes ou les Belges. Si je comprends bien, il s'agit d'une explication du terme Celtes employée par les antiques. Mais Brunaux n'aborde pas l'autre emploi de ce mot, à ma connaissance, qui regroupe l'ensemble des peuples indo-européens qui parlaient des langues celtiques (dont sont issus les Irlandais, les Écossais, les Galiciens, etc.). Cette définition résulte de recherches linguistiques bien plus contemporaines. J'aurais espéré une mention de ce sujet.

L'une des principales informations est l'explication de l'absence de sources écrites gauloises : pour des raisons religieuses, les druides ont simplement interdit l'utilisation de l'écriture. Ce manque de sources écrites est patent et les historiens sont obligés de se baser sur les textes grecs ou latins pour connaître les Gaulois. de ce fait, les faits présentés dans le livre sont peu nombreux et reviennent incessamment : la fondation de Massilia, les migrations gauloises (Bellovèse), le sac de Rome (Brennus) puis de Delphes, les guerriers gaulois dans l'armée de Carthage et la guerre des Gaules de César. L'archéologie a beaucoup progressé et cet aspect est bien mis en avant, mais elle ne remplace pas l'écrit malheureusement.

Pour terminer, je recommanderais au lecteur intéressé de se diriger plutôt vers l'un des nombreux livres de Jean-Louis Brunaux que vers cette BD qui n'en est pas vraiment une. Et pour me contredire, je crois que j'essaierai quand même le volume sur Les Temps Barbares car l'historien qui y sévit est le très réputé Bruno Dumézil que j'ai bien envie de découvrir enfin.
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Défi non fiction 2024

Un livre de vulgarisation sur la civilisation gauloise abordant de nombreux thèmes : les différents peuples, les relations extérieures, la culture, la guerre, l'artisanat, et l'agriculture, mi-graphique, mi-textuel, avec un peu d'humour et beaucoup de sérieux.

Il se présente sous forme de nombreux dialogues, et cette forme dialoguée permet de revenir sur des aprioris et idées reçues apportés par les sources. Par exemple, la surface boisée est similaire à celle de notre époque, et les gaulois pratiquaient une agriculture intensive.

D'un point de vue historiographique, le livre s'attache à présenter les sources, à commencer par la Guerre des Gaules de César, précieux et qu'il serait excessif de rejeter en bloc (en dépit d'évidentes malhonnêtetés). Mais surtout, l'auteur est archéologue, les sources archéologiques. Car au fond, nous ne connaissons pas vraiment les Gaulois. L'enquête du titre (étymologie d'histoire) s'attache à un grand nombre d'aspect, comme la politique et les assemblées, le chêne sacré ou l'art gaulois. Les druides ayant interdit l'usage de l'écriture, la civilisation gauloise est orale.

Les influences mutuelles exercées par la Gaule et Rome transparaissent dans le livre. On y apprend aussi le vrai rôle de Vercingétorix, prince captif élevé à la Romaine.

En somme, là où les sources sont les plus lacunaires, c'est pour parler des moeurs. Des histoires de guerre, on en a, mais quelle pouvait être la vie d'un gaulois, surtout des basses classes ? On en sait un peu, et le livre en parle, mais un peu seulement.

D'un point de vue de l'image des Gaulois, la couverture montre ces bagarreurs indisciplinés, et est justement aux antipodes des Gaulois de l'intérieur du livre, bien plus raffinés et à la civilisation bien plus complexe qu'on ne l'imagine. En fait, en s'attaquant aux idées reçues, la BD se montre assez élogieuse envers les Gaulois, ce qui peut tomber dans l'excès inverse.

La fin, on la connaît : les Gaulois se "fondent" dans la Romanité. J'ai d'ailleurs trouvé (pas de spoil en non-fiction !:) ) qu'elle nous tombe un peu dessus comme un ciel tombant sur notre tête, pas de grande conclusion - mais beaucoup de réflexions dans les textes- pas de banquet final. Moi qui ne suis pas férue d'Histoire et qui me sens vite perdue dans les récits historiques, je l'ai trouvée très accessible et très intéressante, au plus près de l'enquête historique. A la fin, une bibliographie comptant entre autres deux titres sur la langue gauloise - étant formée en linguistique, cela attise ma curiosité.
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Le deuxième volume de la collection Histoire dessinée de la France, qui associe comme le premier BD et texte rédigé, s'intéresse à "nos ancêtres" les Gaulois et met à mal bon nombre de clichés que les gens d'un certain âge ont pourtant appris à l'école primaire. Il faut dire que l'essentiel de nos connaissances sur les peuples qui ont occupé le territoire de la France actuelle entre la fondation de Massilia par des Grecs d'Asie mineure aux environs de – 600 et la "conquête" opérée par César au milieu du premier siècle avant notre ère provient de César lui-même et (peu) avant lui du philosophe voyageur grec Poséidonios d'Apamée. Et si les Gaulois n'ont laissé aucune trace écrite, c'est que les druides, pour préserver leur pouvoir, privilégiaient la transmission orale de leur savoir et en interdisaient même toute transcription.
Outre l'auteur et le dessinateur, les "chapitres BD" font intervenir César, Poséidonios, Cicéron, le druide Diviciac qui tout en déambulant dans le monde actuel ou antique échangent leurs visions de la nation gauloise et nous permettent de visualiser le propos savant des "chapitres texte". Au total, ce volume nous en apprend beaucoup sur ces populations que l'archéologie, aujourd'hui, contribue grandement à mieux connaître, quitte à reconsidérer certains points de la vulgate historique. C'est ainsi que j'ai découvert, par exemple, que Vercingérorix, avant Alésia, bénéficiait de la bienveillance de César en tant que futur gouverneur (aux ordres de Rome) de la province arverne, charge qu'il a désespéré d'attendre, César ayant décidé de prolonger de cinq ans son mandat de proconsul des Gaules.
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critiques presse (2)
ActuaBD
11 juin 2018
Un album passionnant et extrêmement complet tout en étant très didactique, qu’on savoure à petites gorgées.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Bedeo
18 avril 2018
Les mythes et idées préconçues sur les Gaulois sont passés à la moulinette dans ce deuxième tome de L’Histoire dessinée de la France.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
'Nos ancêtres les Gaulois' n'est pas seulement le refrain de la célèbre chanson de Boris Vian, c'est un lieu commun, aujourd'hui repris et popularisé par les nationalistes de tout poil. A les croire, cette affirmation s'inscrirait dans une longue tradition : les Français savent depuis toujours qu'ils descendent des Gaulois. Rien de plus faux, si l'on considère l'histoire dans son long terme. C'est seulement à la fin du XIXe siècle que cette idée s'est généralisée et s'est imposée, avec l'aide de manuels scolaires, répétant la formule jusqu'à satiété. On le sait, le nationalisme et surtout l'anti-germanisme ont motivé cette revendication de l'ascendance gauloise. Il fallait répondre aux Allemands qui se réclamaient des Germains et de leur héros Arminius, vainqueur du général Varus en 6 de notre ère, et statufié en grande pompe en 1841 dans la forêt de Teutoburg. Par chance, la Gaule et ses guerriers célèbres, les Brennus et Vercingétorix, donnaient à la nation française un acte de naissance encore plus ancien que celui de leurs ennemis. Cette antériorité des Gaulois sur les Germains fut mise à profit. Une statue monumentale de Vercingétorix fut donc, à son tour, érigée à Alésia en 1865.
[...]
Les Gaulois, s'ils sont nos lointains aïeux, ne sont absolument pas les seuls : les Romains se sont ajoutés à eux, puis toutes les populations dites 'germaines' et, plus tard, les envahisseurs nordiques, enfin tous les apports fort divers de l'immigration.
(p. 28-29)
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-- rattrapage de rentrée en Histoire pour EM (citation déjà publiée le 10/02/18) --

'Nos ancêtres les Gaulois' n'est pas seulement le refrain de la célèbre chanson de Boris Vian, c'est un lieu commun, aujourd'hui repris et popularisé par les nationalistes de tout poil. A les croire, cette affirmation s'inscrirait dans une longue tradition : les Français savent depuis toujours qu'ils descendent des Gaulois. Rien de plus faux, si l'on considère l'histoire dans son long terme. C'est seulement à la fin du XIXe siècle que cette idée s'est généralisée et s'est imposée, avec l'aide de manuels scolaires, répétant la formule jusqu'à satiété. On le sait, le nationalisme et surtout l'anti-germanisme ont motivé cette revendication de l'ascendance gauloise. Il fallait répondre aux Allemands qui se réclamaient des Germains et de leur héros Arminius, vainqueur du général Varus en 6 de notre ère, et statufié en grande pompe en 1841 dans la forêt de Teutoburg. Par chance, la Gaule et ses guerriers célèbres, les Brennus et Vercingétorix, donnaient à la nation française un acte de naissance encore plus ancien que celui de leurs ennemis. Cette antériorité des Gaulois sur les Germains fut mise à profit. Une statue monumentale de Vercingétorix fut donc, à son tour, érigée à Alésia en 1865.
[...]
Les Gaulois, s'ils sont nos lointains aïeux, ne sont absolument pas les seuls : les Romains se sont ajoutés à eux, puis toutes les populations dites 'germaines' et, plus tard, les envahisseurs nordiques, enfin tous les apports fort divers de l'immigration.

(p. 28-29)
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— Les gens du peuple habitent dans des maisons plus petites dont souvent la moitié abrite aussi l'étable. Le charme de la chaleur animale...
— C'est vrai qu'il fait plutôt frais ici...
— Mais c'est voulu ! La fraîcheur l'été et la chaleur l'hiver grâce aux murs de torchis et à la couverture de roseaux, c'est l'idéal sous nos climats.
Mais ces derniers temps, on voit beaucoup de gaulois qui veulent vivre à la romaine, dans de grandes villas de plusieurs pièces, parfois avec une petite cour intérieure, des mosaïques au sol, des peintures au mur, mais avec tout de même nos matériaux habituels : bois et torchis.
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L'histoire des Gaulois ne nous est connue que par ce qu'en ont écrit leurs voisins grecs et latins. L'interdiction de l'écriture, professée par les druides, a empêché toute réalisation d'archives, d'annales ou même de généalogie. De ce fait, les Gaulois n'apparaissent dans l'histoire qu'au moment où des voyageurs puis des commerçants s'aventurèrent sur leur territoire. Cette chronique écrite par les autres est évidemment partiale et partielle, biaisée aussi. Le travail des archéologues permet, dans une certaine mesure, d'enrichir leur histoire lacunaire.
(p. 45)
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UNE CERTAINE IDÉE DE LA GAULE

Le récit fait par César de sa conquête, de 58 à 50 avant notre ère, a occulté certains aspects de l'histoire des Gaulois et notamment leurs propres exploits militaires. Même s'il s'en est vanté à maintes reprises, le Romain n'a ni fait ni sauvé la Gaule. Elle existait avant lui, formée de petits Etats possédant leur propre système de gouvernement, et la guerre a surtout servi ses propres intérêts politiques. Il est temps de rendre aux Gaulois ce que César s'est approprié.
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Vidéo de Jean-Louis Brunaux
Storia Voce - 28 février 2019 La conquête romaine: l'exemple gaulois avec J. L. Brunaux
Dans le cadre de son partenariat avec l'Académie du Professorat, Storiavoce met exceptionnellement en ligne l'intervention du professeur Jean-Louis Brunaux. L'Académie du professorat a pour vocation de créer un lien entre l'université et le monde du secondaire. Chaque intervention recoupe donc les programmes du Collège et du Lycée. Rejoignez la prochaine session de l'Académie qui aura lieu à Saint-Jean-de-Passy le 23 mars prochain et qui aura pour thème l'Histoire médiévale.
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