J'ai toujours aimé les nouvelles ; une bien, une moins bien, le livre ne s'abandonne pas par manque d'intérêt.
12 courtes histoires qui tournent encore dans ma tête. Certaines m'ont dérangée, d'autres m'ont agacée, mais
Tatiana de Rosnay a les mots qu'ils faut pour retenir la fan que je suis de ses publications.
Tout tourne autour des mots dans ces nouvelles, beaucoup de sous-entendus également, de non dits.
La première : L'ENVERS DU DECOR
Une actrice célèbre qui semble complètement centrée sur elle-même
rien de l'intéresse ; ses fans la couvrent de cadeaux, « elle les examine tous, un par un, en silence, puis elle les range, et les oublie »
c'est son agent Lydia qui gère sa vie.
Et puis un jour un admirateur va lui faire parvenir un roman « l'envers du décor »
Par curiosité elle va parcourir quelques pages et se rendre compte que la vie de l'héroïne ressemble beaucoup à la sienne (dont elle n'a jamais parlé à personne)
Déstabilisée, elle va poursuivre cette plongée dans une vie anonyme mais qu'elle ne connaît que trop bien, et n'en sortira pas indemne…
Dans L'ETAGERE DU HAUT, c'est Louise, onze ans, petite fille trop sage et trop souvent plongée dans ses livres qui enfreint les règles établies par ses parents - mais elle est tellement mystérieuse et tentante cette étagère interdite tout en haut de la bibliothèque de son grand père…
Souvenirs personnels de l'auteure ? et première allusion à Manderley le célèbre manoir du roman
Rebecca.
LE PARFAIT nous fait partager une journée importante dans la vie de Monique (le mariage de sa fille) journée qui ne se passera pas comme prévu sa tyranique belle-mère ayant décidé de prendre les choses en main.
Je ne vais pas toutes les détailler, mais au fil des pages j'ai aimé les références chères à
Tatiana de Rosnay glissées dans certaines d'entre elles :
Daphnée du Maurier dans CONVERSATION IMPOSSIBLE, et dans MON ZOUAVE j'ai trouvé amusant que certains passages m'évoquent le roman «
Sentinelle de la pluie » qui ne sera publié qu'un an plus tard !
Ma préférée,
LADY LANDIFER - la plus longue, la plus mystérieuse, elle se termine d'une façon tellement inattendue…
Et puis cette souffrance qui est tellement palpable dans les deux dernières, surtout dans LES MOTS QUI SONT MA PRISON
Me revoilà au point de départ « les mots »
Merci
Tatiana DE ROSNAY pour ce recueil de nouvelles ! l'ascenseur émotionnel a fonctionné jusqu'à la dernière page.