« Bruxelles, le 25 juillet 2041.
Mon frère jumeau Viktor, et moi, Masha Pravik, avons décidé de raconter les événements qui se sont déroulés depuis 1986 et auxquels nos grands-parents et notre mère, Alina Maria Pravik ont pris part, souvent malgré eux.
Tout commence le 26 avril 1986 à Prypiat en Ukraine, faisant alors partie de l'URSS. Prypiat ! Ce nom ne vous dit peut-être rien ? Et si à la place, je vous disais Tchernobyl ? Ah, je vois à votre air stupéfait que ce nom évoque quelque chose pour vous cinquante-cinq ans plus tard…
Notre mère, Alina Pravik dut s'embarquer avec sa maman, Yulia, dans un bus pour fuir la ville maudite soumise aux radiations mortelles, pendant que notre grand-père, avec des milliers d'autres allait se sacrifier pour tenter de limiter les dégâts causés par le premier accident classé au niveau 7 sur l'échelle internationale des événements nucléaires. le pire à ce jour.
Notre grand-mère, désespérant de voir sa fille grandir sans avenir, la poussa à quitter l'Ukraine vers un Occident, symbole de richesse et de possibilités d'épanouissement personnel. Elle ne pouvait imaginer toutes les difficultés que sa fille allait trouver sur sa route.
A sa plus grande surprise, en Belgique, Alina, notre maman, alors jeune et sans famille, allait décrocher un travail auquel elle n'aurait jamais pensé pouvoir accéder, elle, petite Ukrainienne fauchée et sans études… Quand elle se présenta chez ProjexLight, société à la pointe de la technologie de projection, elle était loin de se douter qu'on lui confierait rapidement un poste important et que très vite, elle fonderait sa propre entreprise… Avant de sombrer…
La recherche de notre père, un illustre inconnu, allait nous entraîner, mon frère et moi, dans une ronde mortelle et nous faire découvrir une mère que nous croyions connaître… »
Critique :
Quelle plume extraordinaire que celle de
Jean-Sébastien Poncelet ! Quelle imagination ! Quel raffinement dans la manière de décrire les décors et les personnages : « Ses briques jaunes donnent la réplique à des encadrements de fenêtre d'un brun douteux. » ; « La langue jaune, l'oeil aussi frais qu'un maquereau mort, les cheveux en délire, une barbe estampillée « rasoir en grève », le tableau était désastreux. Putain, on dirait que j'ai passé la nuit dans un vide-ordures… » ; « - C'est quoi cette caverne d'Ali Baba ? s'exclama Masha. Un centre de distribution pour matos tombé du camion ? »
Le lecteur risque d'être un peu perdu par le système narratif mis en place par l'auteur qui passe d'une époque, de personnages et de pays à d'autres. Il place les pièces d'un gigantesque puzzle qui, une fois achevé, donne une image nette et précise du récit. Cette manière de procéder risque de perdre certains lecteurs en cours de route. Quant à ceux qui vivront l'aventure jusqu'au bout, ils ne pourront que s'en réjouir.
Très bien documenté,
Jean-Sébastien Poncelet donne vie à une histoire parfaitement crédible. En particulier pour le Bruxellois que je suis car je connais la plupart des lieux décrits dans l'histoire se déroulant dans la capitale, ce qui me permet de visualiser très clairement les scènes. Mais même si vous ne connaissez pas la région de Bruxelles-Capitale, ce livre a de quoi vous séduire. Laissez-vous emporter par «
L'Envol de l'amazone ».