Les 47 Rônins - BILAN MI-PARCOURS.
Après quasi 500.p, je peux dire qu'on est face à un très grand livre.
Les 47 Rônins ce n'est pas une histoire banale, d'un point de vue du folklore du pays, c'est un livre qui semble indispensable. On y côtoie toute la société japonaise, mêlant les intrigues politiques aux conflits sociaux (transposables bien sûr, très facilement à notre époque), on croise tout le gratin de la noblesse à la paysannerie. Une multitude de personnages qui marqueront leur passage parfois d'une simple phrase, à des apparitions plus longues voire constantes.
Introduire 47 personnages ce n'est pas une mince affaire et les mêler à une trentaine d'autres totalement indifférent à l'univers des Rônins, c'est un coup de maître. Ce genre de lecture demande à ce qu'elle soit suivie avec un rythme quasi journalier. On ne peut pas se permettre de mettre en pause le livre une semaine et revenir, autant recommencer au vu de la multitude de personnages qui s'entrecroisent. Il existe quand même un socle de protagonistes récurrents qui semble tenir l'histoire et avancer avec elle. Ce qui définit un fil rouge bien solide.
La lecture est très facile, on n'est jamais emporté dans des descriptions à rallonge, l'auteur nous perd plus dans des contemplations ou de longues réflexions politiques. Chacun des personnages incarnent une certaine spiritualité plus ou moins liée à un idéal auquel ils se raccrochent, les faisant ainsi flirter avec de la poésie et perdant le lecteur dans de douces phrases, utiles à un rythme très soutenu.
Ce qui pourrait rebuter, c'est peut être le nombre incalculable de noms, prénoms, et titres de noblesses qui défilent. Cependant, toute cette population, même si on oublie leur nom, contribue à faire avancer une cause, elle sert un tout et individuellement n'est pas très riche. Même si l'auteur nous offre des backgrounds et/ou des histoires uniques pour chacun des personnages.
Les 47 Rônins FIN.
C'est une lecture qui demande de la discipline. On ne peut pas s'arrêter durant une semaine et reprendre, c'est une des raisons qui a fait que je l'ai fini très rapidement. La discipline que s'impose les Rônins a fini par transparaître dans mon rythme de lecture.
D'ailleurs, le rythme dans la seconde moitié est très lent, une fois les décisions maîtresses prises, décidées en haut lieu, l'auteur nous emmène à travers les 47 vies (et plus...), et nous voilà embarqués dans des histoires de famille, d'honneur ou encore de politique. Tous les rouages du Japon de ces années sont enclenchés et c'est pour notre plus grand plaisir.
À certains moments le temps s'arrête et les chapitres nous entraînent dans des réflexions philosophiques si poussées, qu'un petit livre sur le sujet traité peut en être sorti. On s'attache à certains personnages et on en déteste d'autres, malgré la multitude de protagonistes présents dans le roman.
Puis, à un certain chapitre, le roman s'emballe et clôt le tout. le récit se veut rapide et précis. En l'espace de deux chapitres ce qu'on attendait le plus est réglé en une seule phrase. Pourquoi ? On pourra se sentir mal, voire même trahi tellement l'exercice de style sera fulgurant, mais le plus beau ce n'est pas comment ça été fait, mais tout ce qui a engendré, ce geste si honnorable effectué en même temps par tous.
1096.p de beauté d'écriture desquelles on sort vidé, apaisé et serein. On se dit qu'on a accompagné une petit bout d'époque et qu'on a été témoin d'un moment de l'Histoire. Tout ne disparaît pas évidement et c'est sur des réflexions poétiques et des actions vengeresses que se terminera cet ouvrage.
Les 47 Rônins, fait partie de ces lectures où le lecteur doit s'intéresser un minimum à la culture du pays, sous peine de perdre tout l'intérêt premier du livre, à savoir le récit d'une légende historique.