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EAN : 9782080711809
185 pages
Flammarion (21/04/2015)
3.54/5   12 notes
Résumé :
Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé Avec Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé, Théophile de Viau, poète à la réputation sulfureuse, signe l'une des plus admirables tragédies composées en France au début du XVIIe siècle. Cette version nationale de Roméo et Juliette, qui connut en son temps un immense succès, n'est pas seulement un jalon majeur de l'histoire du théâtre : marquée par une écriture lyrique d'une inventivité saisissante, cette pièce qui met en sc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une étrange pièce de théâtre un peu bancale dans sa construction qui met en scène une adaptation des Métamorphoses d'Ovide. Les scènes se suivent mais ne s'articulent pas vraiment les unes aux autres. La pièce eut pourtant un énorme succès en 1623 et resta dans les mémoires tout au long du siècle. On y retrouve le même thème que dans Roméo et Juliette de Shakespeare : deux jeunes qui s'aiment en dépit du conflit opposant leur famille - et cela finit mal puisque chacun meurt de croire/voir l'autre mort.
Paradoxalement, c'est une pièce que j'ai plus appréciée pour son lyrisme que pour l'action dramatique réduite à la portion congrue ici.
C'est à peine dramatisé, avec de longs monologues souvent élégiaques (la passion amoureuse empêchée de se réaliser est une vrai souffrance). Ces monologues sont uniquement confiés aux deux héros et mettent en avant l'expression lyrique par rapport à l'action dramatique.
Vient se rajouter au canevas ovidien la passion que le roi éprouve lui aussi pour Thisbé, ce qui donnera l'occasion de réflexions politiques assez machiavéliennes. La tentative d'assassinat de Pyrame est la seule action véritable avant la mort des amants.
Tout entiers tendus vers la réalisation de leur amour, Pyrame et Thisbé écartent tous les obstacles mais cela ne les conduit que plus directement à la mort, comme si l'excès de leur amour ne pouvait mener qu'à cette fin tragique.
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Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbe de Théophile de Viau est une petite pépite injustement oubliée, sorte de Romeo et Juliette à la française.
Il s'agit d'une pièce de théâtre très courte et un peu atypique, à tel point qu'il n'est pas certain que l'auteur ait voulu en faire une pièce de théâtre au départ. En témoignent les longs monologues , notamment de l'acte V, et l'absence de liaisons entre les scènes.
Mais ce qui fait tout le charme de cet ouvrage, à l'intrigue relativement ténue, c'est la beauté des vers de Théophile de Viau, dont on sent tout le talent de poète lyrique.
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Du théâtre du XVIIème siècle, mais avant que le théâtre classique ne soit codifié, que ses trois règles d'unité soient fixées. Cela donne donc une pièce originale, baroque même.
Pas d'unité de lieu, puisqu'on passe du mur entre les maisons des deux amants à une chambre du palais royal ou à un espace découvert dans la nature. D'ailleurs, il n'y a pas d'indication, ni même de didascalie : on a bien la liste des personnages au début, mais sans avoir leur identité. Les personnages parlent, sans qu'on sache sur quel ton.
Pas d'unité de temps vraiment, on a l'impression que plusieurs jours s'écoulent. Une unité d'action en revanche, autour de l'amour que se portent Pyrame et Thisbé. Pas de respect de la bienséance comme dans les pièces classiques, puisqu'il y a une tentative de meurtre et deux duels sur scène.
Théophile de Viau écrit dans la première partie du XVII ème siècle, ce qui a des conséquences sur sa vision du pouvoir royale et de la personne du roi. Les auteurs du Grand Siècle écrivent sous Louis XIV qui incarne la monarchie absolue. Or, si Corneille et Racine représentent bien des figures de rois monstrueux - Rodogune, Cléopâtre, Néron... , ils les décrivent comme des monstres qui s'écartent de la norme. La norme, c'est Auguste dans Cinna, qui fait passer les intérêts de l'Etat avant les siens propres. Un roi absolu - comme Louis XIV - n'est pas un roi au pouvoir arbitraire : ici, le roi babylonien - qui n'a pas de nom - est prêt à faire assassiner ses sujets, il donne l'ordre de faire tuer Pyrame, au nom du désir qu'il porte à Thisbé. Il est présenté comme une figure violente, capricieuse même, gouverné par ses instincts et ses désirs.
Il m'a en revanche fallu un peu de temps pour m'habituer à l'écriture. Certes, ce sont bien des alexandrins, mais sans la puissance de ceux de Corneille ou la pureté poétique de ceux de Racine. J'ai préféré la fin, lorsque la tragédie se noue, d'abord avec le rêve prophétique de la mère très évocateur, avec la description ensuite de la nature, et avec la douleur des amants qui entre en harmonie avec les tourments du paysage - alors que, jusque là, je les trouvais assez fades. L'occasion aussi d'apprendre un mythe, la couleur rouge des mûres qui vient du sang des amants.
En revanche, là où
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ton esprit tient encore un peu de la saison
Qui ne voit point mûrir les fruits de la raison.
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Ah ! voici le poignard qui du sang de son maître
S'est souillé lâchement. Il en rougit, le traître !
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Mais je me sens jaloux de tout ce qui te touche,
De l’air qui si souvent entre et sort par ta bouche.
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Le plus sanglant dépit que la Fortune livre
A des désespérés, c'est les forcer de vivre.
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Acte I, scène 3.
SYLLAR.
L'aimez-vous jusqu'au point de violer la loi ?

LE ROI.
Tu sais que la justice est au-dessous du Roi.
La raison défaillant, la violence est bonne
À qui sait bien user des droits d'une couronne.

SYLLAR.
Mais toujours vous savez que l'équité vaut mieux.

LE ROI.
Les grands Rois doivent vivre à l'exemple des Dieux.

SYLLAR.
Aussi vous ont-ils faits leurs lieutenants en terre.

LE ROI.
Leur colère à son gré fait tomber le tonnerre,
Et quoiqu'ils soient portés, ce semble, à nous chérir,
Pour montrer leur puissance ils nous font tous mourir ;
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Vidéo de Théophile de Viau
Théophile de VIAU – Un poète face à ses juges (ENS, 2011) Conférence prononcée par Michèle Rosellini, à l'ENS de la rue d'Ulm, le 9 juin 2011.
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