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Les aventures de Myrtille Jones tome 1 sur 2

Maud Ortalda (Traducteur)
EAN : 9791036332081
432 pages
Bayard Jeunesse (26/10/2022)
4.41/5   70 notes
Résumé :
Depuis que son père a disparu, la vie de Myrtille est bien morose... Jusqu'au jour où elle retrouve dans ses affaires un incroyable crayon qui donne vie aux dessins. Après avoir esquissé une porte, voilà Myrtille plongée dans le monde extraordinaire de Chroma ! Mais face à des poissons mécaniques volants, une grêle d'encre et, surtout, au mystérieux M. White, l'aventure s'annonce plus compliquée que prévu.
Que lire après Les Aventures de Myrtille Jones, tome 1 : La Ville en dangerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais oublié combien la littérature jeunesse peut rendre heureux. Combien, nostalgique de ces moments magiques à lire avec mon enfant, le royaume des livres jeunesse est riche pour l'imaginaire et la pensée refuge.

Ça doit faire dix ans que je n'ai plus ouvert un livre jeune public, une éternité il me semble. Quand Babelio m'a proposé ce livre lors d'une opération masse critique privilégiée, je n'ai pas hésité, quelque peu pourtant fébrile à l'idée d'avoir perdu mon coeur d'enfant.

Et bien non, j'ai adoré ce livre ! J'ai passé un formidable moment hors du temps auprès de cette jeune Myrtille Jones, de son binôme Rockwell, sa petite soeur Tite bête et du chien Gribouille. Un quatuor qui marche du tonnerre !

L'histoire de la petite Myrtille est touchante, son père adoré a disparu depuis un an, sa nouvelle école ne lui plaît vraiment pas. Perdue dans sa boîte à souvenirs, elle trouve un crayon très magique. Un crayon qui a le pouvoir de rendre réel ce qu'on dessine. Un peu à l'image de Narnia, elle va ainsi découvrir un portail magique qui l'amène dans le pays de Chroma, un pays où l'imaginaire et la créativité sont rois.

Contrairement à la couverture aux couleurs chatoyantes, l'intérieur du livre est parsemé de dessins plus sombres, dans des tons orangés, à l'image de l'histoire (ou de la tignasse de Myrtille) qui est plus grave qu'il n'y parait. Ou ne fut-ce que très spéciale. C'est un livre qui s'adresse à des enfants à partir de huit ans, avant je pense que l'histoire et les dessins peuvent un peu effrayer les tous petits.

Ce qu'il y a de formidable ici, c'est déjà le côté fantastique qui nous en met pleins les yeux, les valeurs que cet album véhicule à travers les couleurs, la créativité, l'espoir d'un monde plus joyeux, plus heureux. C'est un album qui donne à rêver passionnément. Je m'y suis pris au jeu alors j'imagine facilement combien un enfant peut être pleinement emballé et entraîné par cette folle histoire.

Les personnages sont tous attachants avec leur caractère qui les distingue. Myrtille, l'intrépide qui s'accroche aux souvenirs de son père, Rockwell le garçon peureux accro à la physique, Tite-bête du haut de son jeune âge n'a peur de rien et puis Gribouille, ce petit chien attachant.

Je lirai avec plaisir la suite des aventures de Myrtille Jones, c'est certain et puis j'ai envie de lire plus d'albums jeunesse, pour nourrir mon coeur d'enfant.

Merci à Babelio et aux éditions Bayard jeunesse de m'avoir adressé ce livre lors d'une masse critique privilégiée. Vous avez tout juste ! Bravo.
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Je remercie du fond du coeur les éditions Bayard de m'avoir adressé cette pépite, ce petit joyau, ce rayon de soleil.

Etant enseignante, je lis beaucoup de romans pour la jeunesse dans l'espoir de dégoter des perles à transmettre à mes élèves afin qu'ils puissent en faire de précieux colliers, et j'avoue qu'en ce moment, j'étais un peu lasse de la littérature pour la jeunesse.

Quelle surprise de découvrir cette magnifique couverture pétillante, aux couleurs vives, à l'image de son héroïne, Myrtille, une adolescente de 12 ans. En effet, cette jeune fille au chignon orange et au caractère bien trempé, vit depuis un an une existence saumâtre depuis que son papa (un artiste qui aime la peinture) est parti en laissant un mot, laissant derrière lui une femme et trois enfants. Myrtille est persuadée que jamais il n'aurait pu faire une chose pareille, et c'est avec effarement qu'elle voit sa maman se résoudre à ce qui semble être une évidence, et se rapprocher d'un homme fourbe avec lequel elle travaille.

Après une dispute avec sa maman, Myrtille monte dans sa chambre et ouvre une boite que lui avait offerte son papa, remplie de post it et de photos. Elle trainasse sur son lit, en colère et dépitée, les objets éparpillés sur sa couverture. Quand tout à coup, elle découvre dans le double fond un crayon... Un crayon qui a le pouvoir de lui ouvrir la porte sur un autre monde... Un endroit rempli de magie, de dessin, d'arts et de personnages attachants.

J'ai peur de trop en dévoiler en continuant à raconter l'histoire, je pense donc m'arrêter là pour la critique, cependant je tiens à dire à quel point je suis enthousiasmée par ma lecture. L'écriture est fluide et agréable, très bien construite et sans faire passer les enfants/ adolescents qui le liraient pour des imbéciles. Les dessins qui agrémentent et parsèment l'histoire sont magnifiques, capturant les moments clés à la perfection. Les couleurs dominantes (orange et gris) me rappellent un peu l'univers de Tim Burton, mais sans tomber dans ses côtés sombres.

Les personnages sont hyper attachants, Myrtille et sa petite soeur Tite-Bête, son "non-ami" Rockwell, à la jolie tignasse également, le chien Gribouille, sans oublier Jonathan Loncroupion, et j'en passe.

La quête des personnages dans Chroma est captivante, les actions s'enchaînent de façon fluide, et on se prend au jeu, on veut retrouver les personnages, et on en vient à redouter les méchants et les faceurs.

Je recommande donc sincèrement et vivement ce roman aux enfants et adolescents, ainsi qu'aux adultes qui ont gardé une âme d'enfant et souhaitent la préserver à coup de crayon, à coup de lacs arc-en-ciel, de panda Kawai méchants et de monsieurs aux chapeaux particuliers...

Vous l'aurez compris à cette critique élogieuse, je suis ravie et enchantée par cette lecture enchanteresse. La seule petite précision que j'apporterais, c'est le public auquel il est destiné. Il est mentionné "à partir de 8 ans", mais à mon avis, il serait davantage adapté à un public plus âgé, notamment au vu du nombre de pages qui reste impressionnant.
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Appréciant beaucoup la ligne éditoriale de la maison d'édition, je me suis lancée confiante dans ma lecture, et j'ai bien fait ayant passé un excellent moment de divertissement auprès de personnages attachants et courageux, qui vont vivre une aventure digne d'un film d'animation ! Il faut dire que le roman porte déjà en lui-même une belle portée visuelle, que ce soit grâce aux descriptions concises mais parfaitement immersives de l'auteur, ou les illustrations aux teintes noires et orangées qui parsèment le livre, s'insérant à merveille et naturellement à la narration. Il devient d'ailleurs difficile de différencier ce que l'on lit de ce que l'on voit tellement la forme devient indissociable du fond, ce qui devrait faciliter grandement l'expérience de lecture des jeunes lecteurs.

Si les illustrations m'ont séduite et m'ont permis de vivre les événements intensément, le fond m'a, quant à lui, enchanter, Rob Biddulph nous offrant une véritable ode à la créativité sous fond de quête de liberté ! Dans cette aventure menée d'une main de maître, nous suivons trois jeunes protagonistes dans leur découverte d'un monde parallèle, accessible grâce à un crayon extraordinaire permettant de donner vie aux dessins… Un monde hélas menacé par un homme dangereux et mystérieux, M. White, parti en croisade contre l'imagination et tout ce qui fait le sel de la vie. Mais c'était sans compter sur Myrtille, sa petite soeur et Rockwell bien décidés à sauver Chroma et lui rendre ses couleurs ! Cette mission est d'autant plus importante qu'elle semble liée à la disparition du père de Myrtille. Une disparition auréolée de mystère, Myrtille n'ayant jamais cru à la thèse officielle selon laquelle son père les aurait abandonnés sciemment, elle, sa soeur, son grand frère et sa mère… Cela ne correspond pas à l'image qu'elle a de son père, un homme aimant avec lequel elle partage depuis toujours l'amour de l'art et du dessin, un amour qui lui sera d'ailleurs fort utile à Chroma…  

Dès les premières pages, j'ai été saisie par le ton du récit, simple et captivant à la fois, Rob Biddulph arrivant à créer une réelle proximité, voire une intimité certaine avec ses personnages pour lesquels on se prend tout de suite d'affection. J'ai apprécié de suivre Myrtille, une jeune adolescente courageuse qui, tout au long du livre, m'a impressionnée par ses prises de risque, sa débrouillardise, sa créativité, son altruisme, sa pugnacité, son intelligence des situations, sa capacité à prendre rapidement des décisions et à se lancer sans tergiverser dans l'action… Des traits de caractère à l'opposé de ceux de Rockwell, un camarade de classe de Myrtille qui va faire partie de l'aventure contre toutes ses propres règles de prudence. Bien moins téméraire que notre héroïne, il se révèlera néanmoins indispensable, ce garçon étant un vrai puits de science qui permettra à l'équipe de se sortir de situations difficiles. Je me suis beaucoup amusée du décalage de personnalité entre ces deux personnages, mais aussi émue de la manière dont, petit à petit, Myrtille va baisser sa garde pour laisser à Rockwell une place qu'il semble convoiter, celle d'ami.

En plus de ce duo, d'autres protagonistes font partie de l'aventure : Gribouille, un adorable chien en fusain, et la petite soeur de Myrtille qui a réussi à imposer sa présence. Si j'ai apprécié Mrytille, j'ai adoré ce petit génie de 5 ans dont l'intelligence peut rivaliser sans peine avec celle de Rockwell. Amusante, courageuse et très en avance sur son âge, elle apporte cette touche de mignonnerie qui fait toute la différence, et qui se marie à merveille au côté très original de l'aventure. Je lis beaucoup de romans jeunesse, mais je n'ai rien lu de similaire aux aventures de Myrtille Jones, l'auteur ayant su imposer son propre style et proposer une histoire originale pleine d'amitié, de péripéties étonnantes et fracassantes, et de personnages hauts en couleur. Je pense notamment à un crocodile très touchant du nom de Jonathan Longcroupion qui déplore les préjugés dont il est victime, ceux-ci l'empêchant d'embrasser le métier dont il rêve.

C'est le genre de loufoquerie que j'adore et qui représente assez bien cet univers fascinant, où les dessins prennent vie, les robots peuvent entrer en résistance, et la créativité devient un enjeu de liberté. On parle ainsi d'oppression, de résistance, et du pouvoir de l'art pour vaincre le totalitarisme et permettre à chacun de retrouver le goût à la vie. La bataille sera longue, mais Myrtille, sa soeur et Rockwell sont bien décidés à la mener jusqu'au bout, aidés des membres de la résistance prêts à tous les risques pour redonner à Chroma ses couleurs. À ces enjeux d'importance, s'ajoutent ceux plus personnels autour de la disparition du père de Myrtille… J'aurais aimé, à la fin de ce premier tome, avoir toutes les réponses à mes questions, mais j'ai trouvé intéressant de lier les deux aspects de l'histoire, d'autant que cela joute une bonne dose de suspense à l'intrigue ! 

Une intrigue menée tambour battant, l'auteur réussissant à enchaîner les péripéties sans jamais donner le sentiment de les précipiter. Entre les découvertes, les interrogations multiples, les révélations, les dangers à surmonter et les dessins à croquer, nos personnages n'ont pas le temps de s'ennuyer, seulement celui de réunir leurs forces pour affronter un homme dangereux à l'influence tentaculaire. À cet égard, la fin a le don de nous laisser sur une image marquante et l'envie de se jeter sur une suite qui, je l'espère, ne se fera pas trop attendre. Après tout, il y a un monde à sauver et un père à retrouver !

À noter en fin d'ouvrage un petit point sur les personnes ayant réellement existé citées tout au long du roman. Un petit bonus que j'ai apprécié et qui permet de lier aventure, art, science, lecture et culture.

En conclusion, ce premier tome des aventures de Myrtille Jones m'a complètement emportée grâce à la plume aussi fluide qu'imagée de Rob Biddulph et les nombreuses illustrations présentes dans le récit, qui permettent de vivre l'aventure en totale immersion. Mais c'est probablement l'originalité de l'histoire et la magnifique ode à l'imagination et à la créativité qu'elle nous offre qui me permettent de classer cette lecture parmi mes meilleures de l'année. Rythmé, non dénué d'humour et d'émotions, imaginatif, et porté par des protagonistes attachants et courageux, un roman bien plus intelligent qu'on pourrait le penser. Un roman qui offre une jolie réflexion autour de l'art et du pouvoir de la créativité et de l'imagination, mais aussi de la peur que ceux-ci peuvent susciter. À lire et partager !
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Un grand merci à Nathan de Babelio ainsi qu'aux éditions Bayard Jeunesse pour l'envoi de ce roman jeunesse que j'ai beaucoup aimé !

La ville en danger, premier tome des aventures de Myrtille Jones, est tout à la fois un roman d'aventures, une enquête et une histoire fantastique.

Myrtille est triste depuis la mystérieuse disparition de son père. Un jour, elle trouve dans ses affaires un incroyable crayon qui donne vie aux dessins. Accompagnée de sa petite soeur, d'un camarade de classe et d'un chien, la jeune adolescente va se lancer dans une cascade d'aventures dans le double objectif de retrouver son père et de sauver Chroma, une ville tombée entre les mains d'un dictateur, le mystérieux Mr White.

Ponctuée de messages codés, d'énigmes, d'obstacles et de rebondissements, la quête place les enfants au-devant de dangers qu'ils affrontent avec inventivité et vivacité.

Si le thème principal du roman est la liberté d'expression conférée par l'art, d'autres thèmes sont abordés en filigrane, permettant une lecture à plusieurs niveaux.

Il est en effet question d'abus de pouvoir, d'oppresseurs, de résistants et de dissidents. Mais aussi de l'intégration difficile de certains jeunes en milieu scolaire, de confiance et d'amitié, des difficultés à concilier une vie de famille à une activité professionnelle exigeante.

Le texte est intelligent, le suspense, la qualité des illustrations et la mise en page fantaisiste donnent envie de tourner les pages de ce (gros) roman (420 pages quand même !) et je lirai avec plaisir le deuxième tome de la trilogie, dont la version originale intitulée ‘Peanut Jones and the twelve portals' est déjà un best-seller.

Âge recommandé : 8-12 ans.
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"Les Aventures de Myrtille Jones" fait parti d'un groupe d'oeuvres que j'appelle affectueusement les "Hybrides", quand ils sont à la fois roman, roman graphique, Bd et/ou album. Je me prend à les aime ces hybrides, car ils permettent deux choses. Premièrement, ils permettent d'aller chercher les lecteurs et lectrices moins à l'aide à avec la formule "paragraphe" des romans, surtout ceux et celles qui ont des défis en lecture ) et croyez-moi, ils/elles sont nombreu.x.ses. Deuxièmement, ces oeuvres conviennent bien aux lecteurs et lectrices qui sont davantage "visuels" ou amateurs d'illustrations, ce qui passe encore trop souvent comme un faiblesse, alors que bien souvent, c'est une préférence. Avis donc aux profs qui souhaitent aller chercher ces lectorats, c'est le genre de livre qui peut grandement aider à faire lire plus.


Je suis mitigée sur la question des représentations, car certaines sont rafraichissantes et d'autres beaucoup plus prévisibles. Dans celles que j'ai aimées, il y a les "personnages alliés", ceux dans le cas des "gentils". On a un alligator qui veut devenir éducateur à la petite enfance, un robot du camp ennemi qui articule sa pensée autrement et choisi l'autre camp, une héroïne qui a une façon différente d'être "féminine", une jolie petite blonde au Qi de génie et amatrice d'énigmes, un "binôme" masculin d'ethnie noir, friand amateur de sciences pures ( surtout la physique), élégant, jovial et sans lunettes ( enfin un Intello sans lunettes et bien habillé, bon sang!), une maman qui est une femme de carrière cartésienne et un papa rempli de créativité qui a plus en commun avec le papa de foyer que de l'artiste loufoque. Nous avons un rare trio composé de deux filles et un garçon, où chacun.e a de la ressource. Il y a assurément de la bonne volonté sur les représentations de ce côté. Hélas , le mat blesse du côté des 'méchants".


L'idée de la tyrannie contre-artistique est vue et revue, parce que c'est un constat que l'on peut aussi faire dans L Histoire. On aime généralement peu les arts en dictature, parce "L'art est subversif", et les artistes sont par définition des acteurs de changement qui défient les limites et refusent qu'on leur impose une façon d'être. Et si la tyrannie ne tolère pas une chose , c'est bien l'impossibilité d'avoir le contrôle. Une vieille rivalité entre arts et pouvoir politique, en somme. Ce qui est un peu redondant dans ce genre de conflit, c'est que nous avons donc un "méchant" totalement "méchant" sans nuances. Il impose, il contraint, il est amateur de ruse et de propagande, mais au fond, ce "Méchant" n'a rien d'humain ou de nuancé. C'est juste un être qui aime avoir le contrôle, peu importe comment. Ce qui est un peu conflictuel par rapport à l'histoire, est que tout est blanc ou noir. D'un côté les sciences pures, l'ordre, le blanc et homogénéité ( voir la productivité), contre la liberté, les couleurs, la créativité et les arts. Or, on le sait, le monde a besoin des deux. Nous avons autant besoin d'un certain cadre scientifique que de création culturelle, on ne peut vivre ni dans une dictature totalement rigide ni dans un chaos totalement dénué de règles. Aussi, ce "Méchant" n'a aucune vision: Un monde sans culture est un monde sans avenir, sans saveurs et sans joie. Un monde sans créativité élémentaire, c'est un monde condamnée à se répéter inlassablement. C'est le suicide collectif assuré. Ça m'étonne toujours de voir encore ce genre d'antagoniste sans âme et sans perceptive d'avenir. C'est d'autant plus questionnable que le méchant de cette histoire est aussi mégalomane dans le monde de Chroma que dans le nôtre. Ses intérêts restent donc nébuleux, mais semblent profiler un énième cas d'homme égo-maniaque avide de pouvoir ou étouffé de jalousie. J'attendais plus de cet antagoniste qui a prit le contrôle du "centre créatif" du monde, mais il me rappelle le papa dans le film "Lego", un homme qui empêchait son fils de sortir des cadres imposés par les dépliant de construction de Lego, parce que c'est chaotique, justement. Dans un contexte d'un adulte face à un enfant, ça fait sens, car les adultes ont tendance à oublier l'imaginaire qui a été le leur en devenant des "citoyens de la population active", mais dans un contexte ou nous sommes à la source même de la créativité du monde, c'est beaucoup plus invraisemblable. Bref, de ce côté là, je suis perplexe.


Je remarque aussi que nous avons encore des jeunes géniaux avec des adultes d'intelligence moyenne. Curieux cette façon de ne jamais pouvoir concilier les deux groupes d'âge sur cette question.

Enfin, même les écoles sont opposée. Melody High est l'école des arts, elle est joyeuse et Myrtille l'adore. Au contraire, l'école Saint-Hubert ressemble à une prison, avec un professeur qui a mauvaise haleine, mauvais caractère et fait copier des lignes 500 fois. Cette punition est déjà débile dans la vraie vie, je la trouve pire dans la littérature. Mais ce qui m'enchante moins est d'encore une fois diviser en blanc et noir: art = joie, science = froid. Cela renforce les stéréotypes et donne une image vraiment peu agréable des sciences naturelles ( chimie-science physique, maths et biologie).


Cette dualité est aussi renforcée par l'attitude de la maman et de son patron, pour qui les arts sont des hobbies pour enfant et un signe de contre-productivité fabulatrice chez les adultes. Pas le meilleure message à envoyer, parce que pour certains esprits obtus adultes, c'est une vérité. Heureusement que le personnage de Rockwell fait contre-poids, mais même lui semble être outrancièrement pointilleux et rigide a bien des égards, parce que c'est un esprit scientifique. Tous les artistes ne sont pas frivoles et insouciants, tous les scientifiques ne sont pas froids et exagérément rigides.


Côté illustration, on fait fort, c'est assurément créatif et visuellement intéressant. Il y a des jeux de perceptive, des doubles pages dessinées, des détails amusants, bref, visuellement, on s'en sort bien. Nombre de romans anglais ont d'ailleurs cette versatilité entre images et texte, comme les romans de Chris Riddle ou les "Kate mène l'enquête", plus récemment. Les illustrations sont dans une palette de gris de toutes nuances, avec du noir et divers nuances d'orange.


Le thème des arts est central, nous avons autant de diversité de ces divers formes dans le monde de Chroma que nous avons de références aux artistes eux-même. Certains décors sont même des oeuvres connues, notamment le peintre Monet et Van Gogh. L'idée de faire coexister le thème des beaux arts avec les lois de la Physique est amusant et se côtoient bien. Il y a des sciences dans les arts et vice versa, ça n'a rien de nouveau, mais on voit généralement peu ce rapprochement dans la littérature jeunesse de manière générale.

Côté écriture, c'est peu poétique et peu psychologique. J'ai remarqué deux ou trois répliques pas franchement sympa entre les personnages, surtout entre adultes et enfants, mais je reconnais là un trait très britannique.


Des bons côtés et des moins bons, mais reste que c'est intéressant comme roman. Il y a des choses intéressantes à en tirer, mais il aura gagné à être moins manichéen, tant sur la questions des personnages que sur la question des domaines artistiques vs scientifiques. Çà ne donne rien de glorifier l'un au détriment de l'autre, quand on sait que ces deux domaines doivent apprendre à coexister parce qu'ils sont tout deux essentiels. J'espère que le tome suivant suivra cette tangente. Aussi, cela reste une ode à la créativité et propose des modèles masculins et féminins modernes. Je sais déjà quels lecteurs et lectrices apprécieront ce genre de roman d'aventure aux inclinaisons magiques et colorées, et c'est là l'important.


Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quand une fleur s’épanouit, l’espoir renaît aussi. Même la plus minuscule des plantes peut avoir les racines les plus solides.
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Depuis qu'elle allait à Saint-Hubert, Myrtille s'était habituée à entendre des phrases qui n'avaient aucun sens, mais celle-ci était d'un niveau encore supérieur. 𝑆𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒 𝑀𝑎𝑟𝑦 𝑃𝑜𝑝𝑝𝑖𝑛𝑠, songea-t-elle, 𝑞𝑢𝑒 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑟𝑎𝑢𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑟𝑟𝑜𝑢𝑠𝑒𝑙 ? Quelqu'un essayait d'arnaquer les clients de fêtes foraines en faisant passer des ronds-points pour des manèges ?
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Myrtille avait du mal à trouver les mots pour exprimer à quel point son père lui manquait. Il avait disparu un an plus tôt, et depuis, pas une minute ne s'écoulait sans qu'elle souhaite de toutes ses forces le voir entrer dans la pièce, la prendre dans ses bras et l'étreindre dans l'un de ses fameux câlins monstres.
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Plus petite, Myrtille était très angoissée à l'idée de quitter la garderie pour faire sa rentrée à l'école. Cette idée la terrifiait. Elle raterait les super après-midis passées avec son père. Elle avait pleuré pendant une semaine avant la rentrée, provoquant l'inquiétude de ses parents. J'ai une idée, avait annoncé maman la veille de la rentrée. Et si, chaque jour, papa te faisait un dessin sur un post-it qu'on mettrait dans ta boîte à déjeuner ? comme ça tu auras une surprise chaque midi, et tu le garderas avec toi tout l'après-midi. Ainsi débuta la collection de post-it du déjeuner de Myrtille.

Recroquevillée sur le lit, Myrtille respira profondément le temps que son cœur retrouve un rythme normal. Au bout de quelques minutes, elle roula sur la couette pour attraper la boîte de post-it posée sur la table de chevet. Elle caressa doucement les lettres gravées dans le couvercle, puis le souleva. Les images dessinées par son père durant toutes ces années la réconfortaient toujours. Elle avait l'impression qu'il était tout près d'elle. Il avait écrit les mots " je t'aime pour toujours" plus de 2000 fois, cependant elle ne se lassait jamais de les relire. Je t'aime aussi, papa, murmura-t-elle. Je vais te retrouver. Promis juré.
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Une existence ? Vous êtes au courant qu'il y a une différence entre se contenter d'exister et vivre pour de vrai?
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Video de Rob Biddulph (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rob Biddulph
------------------------------------------ Lorsque son père disparait, Myrtille Jones part à sa recherche dans l'univers parallèle nommé Chroma. Premier tome d'une trilogie fantastique d'aventures dans un monde illustré où le pouvoir veut anéantir la créativité. Par l'auteur illustrateur anglais de talent Rob Biddulph.
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