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Les Berges du Marais tome 2 sur 3
EAN : 9782342053180
242 pages
Publibook (06/07/2016)
4.5/5   8 notes
Résumé :
« Cette nuit du mois de mai était claire ; la pleine lune brillait de sa plus belle parure or pâle et scintillait pour ses visiteurs. Ils étaient au rendez-vous d'ailleurs, silhouettes fantomatiques se confondant avec les arbres, les arbustes et les haies : ils avançaient dispersés à travers la forêt, silencieux et sur leurs gardes. Parfois, les branches moins entrelacées et enserrées laissaient filtrer un rayon de l'astre nocturne et on pouvait apercevoir en une fr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Laetitia est de retour. Pas seulement parce qu'il s'agit d'un tome 2, de la suite d'une histoire qui assurément ne s'arrêtera pas en si bon chemin.
Laetitia revient vers le pays de son enfance, le cher pays d'autrefois, dans l'espoir d'y retrouver ses parents. Mais les oiseaux ne sont pas au nid. Et c'est ainsi que l'absente découvre tout ce qui a changé après son départ et la migration de ses parents vers la ville - et la plus proche ici est Angoulême.
Si la jeune fille pense à des retrouvailles heureuses, elle ne va pas tarder à déchanter. Ses parents n'ont pas l'air d'être réjouis de la revoir, et si le père sort assez vite de son mutisme, la mère elle s'enferme dans un silence obstiné, ne parlant que pour dire les choses les plus incontournables. Laetitia sent une ombre planer sur les lieux et les gens qu'elle aime : celle d'Aurore, que la jeune fille croit être une cousine, et qui a dit d'elle pis que pendre aux Montou, ses parents, d'où leur comportement étrange avec Laetitia. La mère de cette dernière vit de son travail de lavandière pour le compte de la frange la plus riche de la population angoumoise. Et il ne déplaît pas à Laetitia d'accompagner sa mère au l'avoir.
Mais un jour, que prend-il à cette dernière, son regard soudain change et se fait menaçant et la voici prise d'une folle envie de tuer sa fille pour l'empêcher de nuire, car Aurore lui a fait une réputation de tueuse prête à s'en prendre aux membres de sa famille et réduite à vivre du commerce de ses charmes. Et Madame Montou de tenter de précipiter sa fille par-dessus les remparts de la ville. Je n'irai pas plus loin que le combat entre les deux femmes, pour laisser le lecteur découvrir la suite de ces péripéties.
Talou - Laetitia a bien du talent et sait imaginer de vraies aventures, avec un art descriptif qui plante rapidement les décors naturels, sociaux et politiques d'une France en remous et en plein chantier Révolutionnaire, où le débat est : doit-on faire avec le Roi, pensent les plus conformistes et les plus frileux, ou sans lui, pensent les plus audacieux et les plus enflammés. Pas étonnant que les couleurs dominantes du livre virent de l'orange au rouge, les soleils couchants donnant le ton.

François Sarindar
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Sortir des marécages, tel est le défi qui s'impose constamment à Laetitia Montou. Chaque instant de bonheur ne dure pas. Il est immédiatement suivi par une phase difficile, compliquée.

Entre Paris, la Charente, Angoulême, Paris à nouveau et la campagne toulousaine, j'ai suivi passionnément la vie de cette jeune fille qui défend les idées de justice et d'égalité mais qui se laisse séduire aussi par le luxe et la vie facile.
Pourtant, elle n'épargne pas sa peine, affronte moult dangers, déploie des efforts fantastiques pour retrouver les siens mais aussi Maurice, son ami d'enfance, et pour échapper à la haine de cette horrible cousine, Aurore.
Dans ce second tome des Berges du Marais, toujours avec pour pseudonyme le prénom et le nom de son héroïne, Laetitia Montou, l'auteure se livre à des analyses psychologiques fouillées et une recherche des sentiments soignée. Tout cela donne de belles pages, bien écrites et documentées, au vocabulaire recherché.
Ce souci constant d'une belle écriture n'a pas empêché mon coeur de palpiter souvent en vivant les aventures de Laetitia qui se mêle aux paysans de sa région, des brigands, commandés par Maurice, pour aller piller les châteaux abandonnés par les aristocrates. Son frère, Matthieu, est là aussi et partage avec elle des moments intenses, comme son fidèle Yann qui l'a accompagné depuis Paris.
Si, en province, les répercussions de cette Révolution arrivent avec un peu de retard, c'est à Paris que tout se joue autour de cette Constituante dont fait partie le duc d'Orsanti, un homme qui joue un rôle important dans la vie de Laetitia.
Elle participe à la préparation de la Fête de la Fédération, le 14 Juillet 1790, moment intense de communion patriotique autour du roi qui, quelques mois plus tard est arrêté à Varennes et voit son sort basculer, l'opinion publique lui devenant défavorable.
J'ai trouvé sympa de croiser un certain Maximilien Robespierre en témoin de mariage de Lucile qui fraternise avec Laetitia. Cette Lucile épouse un autre jeune homme qui deviendra célèbre : Camille Desmoulins. Même Joachim Murat, jeune garde national, tape dans l'oeil de Laetitia ! Olympe de Gouges est toujours présente avec Pierre et Rosita ainsi que Paul et Jeanne Mailloret, les plus précieux amis de Laetitia.
L'auteure est passionnée d'Histoire, plus particulièrement par la Révolution française. Avec Les Berges du Marais, elle me plonge au plus près d'événements fondamentaux pour notre pays tout en me faisant vivre au plus près du peuple, paysans, artisans, lavandières… peuple qui se bat pour ne pas mourir de faim alors que, comme c'est bien démontré, la haute bourgeoisie et la noblesse ne se privent de rien.

L'histoire n'est pas finie et le tome 3 (La révolutionnaire) m'attend. Je m'y plonge aussitôt !


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C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Laetitia, la "Révoltée". Comment ne pas l'être, lorsque l'on a vingt ans, que l'on est issu du monde paysan qui a souffert de la pauvreté, que l'on vit la Révolution française au plus près, entre Paris et Angoulême, sa terre natale, et que l'adolescence et la jeunesse ne font que rajouter des sujets de révolte ?

Avec un style plus affirmé, comme son héroïne, et plus fluide que dans le tome 1, l'auteure nous entraine dans les tourments de la jeunesse, sur fond historique.
Chaque info est habilement distillée, au décours de la narration de la vie de notre fougueuse héroïne.
Je suggère aux jeunes dont la Révolution est au programme de lire ces livres pour un petit rappel sans douleur, pour que se mêlent soucis de jeunesse et noms à inscrire dans leur mémoire. Je ne ferai pas la liste de tous ces noms, mais j'ai bien révisé !!! Je suis donc moins ignare que lors du tome 1!!! Mais pas d'interro SVP !

Je ne me suis jamais impliquée autant qu'elle dans la vie politique, mais je me suis retrouvée emportée par son histoire. J'ai ressenti le même besoin de retour aux sources que durant ma jeunesse, la même soif d'émancipation, la même envie d'amour, puis j'ai subi ses revirements de situations.
En lisant, j 'ai été déstabilisée autant qu'elle par les comportements des uns et des autres.
Je n'en dirai pas plus afin de ne pas dévoiler l'histoire.


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On retrouve ici la famille de Laetitia, on découvre le danger engendrée par la haine d'une femme malheureuse ; il lui faudra beaucoup de courage et beaucoup de souffrance pour y faire face ; il y a aussi l'amour qui, comme dans la vie, parfois se cache derrière le masque de la colère. Et il y a toujours les personnages de la Révolution française qui nous fascinent. C'est une intrigue passionnante, bien dévoilée et bien écrite. Bien sûr, on attend la suite…
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Laetitia s'est enfuie de Paris afin d'aller retrouver les siens en Angoumois mais les retrouvailles ne vont pas ses passer comme elle l'espérait. de retour à Paris où elle retrouve tous ses amis, elle va devoir déjouer un complot qui vise ses proches et c'est sous la contrainte qu'elle accepte d'épouser un aristocrate Guillaume D'Oransti. le bonheur semble alors s'éloigner.
Et cette nuit du 20 au 21 juin 1791, ne va rien arranger. La fuite à Varennes, manquée, du roi et de sa famille va remettre le feu aux poudres et renforcer la révolte dans le coeur de la jeune femme.
Trouvera-t-elle enfin le bonheur ? ➡️Affaire à suivre dans le tome 3

Vous l'aurez compris, beaucoup d'aventures, de tourments et de péripéties dans ce roman. Cette période trouble et intense qu'est la Révolution française favorise ce climat. On adore ! Laetitia a beau être jeune, c'est une femme au caractère bien trempé, déterminée et forte.

Une histoire captivante, des personnages attachants et une période historiquement passionnante, tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
La nuit était venue maintenant. La lune d'argent, tel un joyau pâle, brillait de mille feux dans son écrin bleu marine d'une profondeur insondable et se mirait dans l'eau soudain calme de la rivière.

Il semblait que la nature marchât à pas de loup, tellement le silence était profond. Le ciel, vaste toile tendue au-dessus de leurs têtes, les protégeait des pressions et du chaos ; la rivière émettait un très léger bruissement, un chuintement seulement, comme si les rochers qui en garnissaient le lit disparaissaient dans le sable afin d'atténuer tout bruit.
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Dans les rues de la ville, ce fut un long et précis cheminement. Les ruelles sales, sombres où s'écoulaient tous les détritus étaient étroites et tristes, comme les visages des pauvres gens qui y habitaient. L'air était humide, froid et lourd. Au fil des minutes, les rues s'élargissaient, les maisons s'élevaient moins haut vers le ciel gris et les personnages étaient plus souriants et même ne se promenaient pas encore. Les autres étaient étendus dans leurs grands lits sous de chaudes couvertures.
Bientôt dans les rues, Lætitia remarqué des gens de maison qui, portant col de dentelle et habits noirs stricts, courraient et pressaient le pas. Les rues étaient larges, le faible soleil de février en profitait pour se glisser à l'intérieur et frotter doucement les pavés gelés. Les maisons comportaient deux à trois étages maintenant, et étaient largement décorées par des enluminures, du fer travaillé, des balcons en bois massif.
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Elles prirent le chemin du lavoir alors que la ville s'éveillait de sa léthargie. Déjà des femmes travaillaient. Elles trempaient le linge dans l'eau glacée de la rivière en accompagnant cette opération de grandes gerbes d'eau. La rivière, protégée des remparts et des maisons, n'était pas gelée. Installées contre une manchette, elles commençaient par savonner énergiquement les morceaux s'étoffe sur le morceau de bois. Elles frottaient ensuite le linge de leurs mains, rongées sous l'effet de la morsure du froid et de l'eau. Puis venait le rinçage : les lavandières n'étaient littéralement le linge dans le courant, le ramenaient comme le pécheur une prise, le plaçaient sur la manchette, et à l'aide d'un abattoir, elles le fouettaient afin de l'espère. Cette opération était longue et exigeait une force certaine.
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En début d'après-midi, après avoir traversé un bois, ils la virent : la ville d'Angoulême qui les attendait. Belle et précieuse, telle une perle dans son écrin formé d'épais remparts. Ils la mettaient en valeur tout en la protégeant. Lætitia la voyait majestueuse surplombant les falaises aux pentes abruptes et nues ; auréolée de forêts endormies, de ruines sinistres et d'un ciel gris ; elle resplendissait et remplit d'allégresse Lætitia.
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D'immenses chênes regardaient, amusés et attendris, ces voyageurs qui se laissaient guider par le destin. Le soleil perçait de ses rayons faibles et tremblants les pieds de ces centenaires ainsi que le sol couvert de feuilles agglomérées. Il leur donnait vie, les chauffait et les illuminait [...].
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