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EAN : 9782494231085
400 pages
Terres de l'Ouest (01/12/2022)
4.33/5   55 notes
Résumé :
Au XIXe siècle, la société est faite par les hommes, pour les hommes. Dans ce contexte, les femmes se retrouvent souvent à exercer des travaux pénibles, ceux dont personne ne veut. Souvent au détriment de leur santé. Ce régime patriarcal étend sa domination à tous les niveaux, et c’est en toute logique que les femmes sont privées de tout droit à l'éducation. Marie, l’héroïne de ce roman, abandonnée dès sa naissance, ne se résigne pourtant pas à ce sort tout tracé. E... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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Le roman commence au début du XIXe siècle, à La Teste-de-Buch, au coeur des Landes de Gascogne. La pêche à la sardine fait vivre cette petite bourgade. Si la vie est dure pour les sardiniers, ces marins-pêcheurs, dont le cauchemar est le franchissement de la passe où chaque année des hommes perdent la vie par gros temps, les femmes quant à elles connaissent le pire, se tuant à la tâche dans les conserveries. Corvéables à merci, elles sont obligées de travailler quinze heures par jour avec pour seul jour de repos, le dimanche.
C'est principalement la condition des femmes que Olivier Bonnet s'attache à nous faire découvrir au fil de son roman.
En ce début des années 1800, nous suivons deux enfants. Une petite fille vient d'être abandonnée, confiée aux bons soins d'une congrégation. La soeur qui la recueille et deviendra sa marraine la prénomme Marie. Elle est adoptée par Jeanne et Eugène Lartigue. Antoine Auriol, né la même année, va tisser avec Marie des liens d'amitié très forts. Lorsque Antoine entame sa scolarisation en 1807, il devient ami avec Arnaud Seguin, le fils du maire. Marie apprendra à lire grâce à Antoine et à Arnaud devenu également son ami, les femmes étant privées d'éducation.
Les garçons partent à Bordeaux à 12 ans, au lycée impérial Michel Montaigne, où ils feront connaissance avec celui qui deviendra leur ami, Émile Péreire. Marie, quant à elle, n'a d'autre choix que de devoir travailler à la conserverie. Privilégiée dans un premier temps, car, sachant lire et compter, elle est embauchée comme assistante du contremaître. Antoine et Arnaud tiennent leur promesse de tout raconter à Marie par courrier.
Un an plus tard, en 1813, le drame, Marie subit les pires outrages de la part de son patron…
Avec Les Dames de Gascogne, j'ai vécu une immersion fabuleuse dans ce XIXe siècle.
Entre Bordeaux et les Landes de Gascogne, en passant par La Teste-de-Buch et Arcachon, puis le Périgord, par le biais de cinq générations de Gascons, Olivier Bonnet invite le lecteur à une réflexion générale sur la condition féminine et sur la société en général.
Ce roman est une véritable mine de renseignements sur cette société patriarcale qui refuse l'accès à l'éducation pour les femmes, qui les exploite sans vergogne dès l'enfance, n'hésitant pas à abuser d'elles sexuellement, leur parole n'ayant aucune valeur.
J'ai été abasourdie et scandalisée de voir comment ces enfants ont pu être exploités et impressionnée par leur précoce maturité.
Si actuellement la parité hommes femmes n'a pas encore été obtenue, un grand chemin a tout de même été parcouru… Il faut cependant continuer le combat !
J'ai été fascinée par cette saga et ai beaucoup appris sur les habitudes et coutumes de cette région. Les traditions culinaires et festives ou encore le mode de vie des gens du cru sont particulièrement bien décrites et de nombreux proverbes régionaux (peut-être un peu trop) confèrent à ce roman un aspect de reportage ethnographique.
Ce que j'ai aimé par-dessus tout c'est l'inscription de ce roman dans l'histoire de la région et dans l'histoire tout court. En effet, par le biais des trois garçons, on assiste à l'amorce de la révolution industrielle et ce, de façon on ne peut plus vivante et rythmée.
de plus, Olivier Bonnet a eu l'excellente initiative d'intégrer dans sa fiction un personnage d'une intelligence exceptionnelle, Émile Péreire (1800-1875), personnage qui a réellement existé, et qui a eu avec son frère Isaac, un destin hors du commun.
J'ai pu affiner mes connaissances sur ce mouvement de pensée réformateur influent du XIXe siècle qu'était le saint-simonisme qui proposait une réorganisation et une méthode de transformation totale de la société en jetant les bases d'une utopie industrielle conçue en opposition à l'ordre social issu de l'Ancien Régime.
Roman de terroir, roman féministe, roman de société, Les Dames de Gascogne, cette saga à l'écriture fluide, aux chapitres courts, aux nombreux rebondissements, extrêmement bien documentée, m'a captivée, me faisant pénétrer dans des domaines aussi variés que la médecine , le droit, la justice ou la banque, tout en découvrant une région que je connais peu.
Je remercie sincèrement Olivier Bonnet pour m'avoir proposée cette lecture en SP.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Aujourd'hui, nous allons faire un saut arrière dans le temps. Nous sommes le 7 mars 1800, un bébé est déposé dans la « tour d'abandon » d'un couvent ; la soeur qui le recueille, va le nommer Marie, comme elle.

Le maire du village, propose à Jeanne et Eugène Lartigue, mariés depuis un mois, d'adopter le nourrisson. Voyez comme elle est adorable la petite Marie, aimée par ses parents adoptifs, bien entourée, avec le maire du village, son parrain, Mère Marie, sa marraine, Antoine, son ami ; elle s'épanouit sous nos yeux. Puis sa maman attend un enfant, elle est heureuse Marie, mais elle commence à se poser quelques questions, l'enfant ressemble beaucoup à son père ; elle, ne ressemble à aucun de ses parents… Vous voyez, la vie n'est pas toujours facile, mais le bonheur est au rendez-vous et n'est-ce pas là l'essentiel ?

Mais chaque chose a une fin, et le bonheur aussi… Les ennuis vont s'enchaîner pour la pauvre Marie, qui parce qu'elle est une fille ne pourra pas aller à l'école, qu'à cela ne tienne, elle va apprendre à lire et à écrire quand même grâce à Antoine, qui en classe va devenir l'ami d'Arnaud ; pas de jalousie, juste le cercle des amis qui s'agrandit… Puis, le sort s'acharne, son père part un jour à la pèche et n'en revient pas ; elle sera donc obligée de faire des tâches ménagère à huit ans pour seconder sa mère qui a repris le travail à la conserverie de sardines, puis à 12 ans, elle apprend qu'elle a été adoptée, que sa mère ne reçoit plus d'aide de l'État et elle se voit contrainte de travailler à la conserverie, par bonheur, comme elle sait lire et écrire, au lieu de s'échiner à préparer les sardines pour la mise en boîte, elle sera embauchée comme secrétaire. Regardez là, la courageuse Marie comme elle met du coeur à l'ouvrage, elle est fatiguée mais elle ne se plaint pas…

Antoine et Arnaud partent faire leurs études à Bordeaux, une séparation difficile, mais Antoine et Marie se promettent l'un à l'autre… Profitez de ces instants joyeux, ça ne va pas durer, Marie va encore traverser de dures épreuves ; s'en remettra-t-elle ?

Olivier BONNET dépeint avec brio un monde où la misère fait partie du quotidien ; dans ce petit village des Landes, les hommes sont souvent soit bergers, soit pêcheurs, des métiers difficiles et qui rapportent peu. Quid des femmes ? En plus d'élever leurs enfants et de s'occuper des tâches ménagères, elle doivent travailler pour compléter la paie du mari ; souvent des travaux pénibles et mal rémunérés, dans des conditions qui feraient frémir les syndicats d'ouvriers !

Cette saga va vous emporter à travers la France, pour suivre l'histoire trépidante de Marie et de sa descendance, de ses amis. Marie et sa famille réussiront-ils à s'extraire de leur pauvreté pour construire un avenir plus facile ?

L'auteur, de sa plume fluide et agréable, ne se contente pas de raconter l'histoire d'une famille, ce roman est un condensé d'Histoire, presque un livre ethnographique où même des croyances et légendes sont contées.

Bref, un roman mouvementé ; une famille que nous allons suivre sur plusieurs générations, avec des revers de fortune, des situations difficiles, des rebondissements…

À lire installé(e) dans un fauteuil confortable en écoutant de la musique gasconne, en mangeant des sardines grillées au feu de bois et du gâteau aux noix et en buvant de l'eau de source bien fraîche.

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Bonjour amis lecteurs,
Je remercie chaleureusement Olivier Bonnet pour l'envoi de son livre : « Les Dames de Gascogne »format numérique. J'ai beaucoup aimé ce roman passionnant et engagé qui nous fait voyager entre Bordeaux, les Landes de Gascogne, La Teste-de-Buch, Arcachon et le Périgord. Nous suivons la vie de cinq générations de Gascons à la fin du 18ème siècle. L'auteur dénonce le caractère dramatique de la condition féminine à cette époque. Des thèmes forts y sont abordés, la place de la femme dans la société bien sûr mais aussi le travail des mineurs, la misère sociale, l'éducation, les secrets de famille, la corruption, le harcèlement sexuel et l'exploitation de la main d'oeuvre dans le monde du travail, le viol, le regard des autres, la médecine. Les personnages sont très attachants pour certains, détestables, corrompus et manipulateurs pour d'autres. On suit la vie passionnante, émouvante et bouleversante de ces familles au travers d'un récit parfaitement documenté et riche en détails. J'ai apprécié la belle écriture de l'auteur. Une excellente et captivante saga familiale sur fond historique !
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Le roman s'ouvre au début du 19ème siècle. Les personnages principaux, issus des familles Auriol et Lartigue, vivent dans les Landes, tout près de la dune du Pilat, dans le village de la Teste-de-Buch.
Martin Auriol et Eugène Lartigue sont tous les deux sardiniers. Un métier difficile, pour lequel ils mettent leurs vies en danger. Leurs enfants, Antoine et Marie, deviennent très vite meilleurs amis. Plus tard, un troisième enfant se joint à leur duo : Arnaud Seguin, le fils du maire.
C'est toute leur vie que nous suivons là, depuis leur naissance.
Le travail de documentation qui a été fait en amont de cet ouvrage est assez impressionnant. C'est un roman de terroir qui suit l'évolution sociale au travers de trois familles.
Les deux garçons, Antoine et Arnaud, vont rejoindre à 12 ans une école à Bordeaux tandis que Marie devra commencer à travailler au même âge, et subir de la part de son patron, une agression d'une violence inouïe.
Le tableau dépeint ici est celui de la misère sociale et humaine qui concerne à cette époque-là, les femmes, les enfants, et les hommes, et l'inégalité de traitement entre garçons et filles : la scolarité, leurs destins scellés d'avance.
C'est une belle fresque historique qui regorge de faits documentés sur l'évolution de la société au 19ème siècle : les inventions, les progrès techniques, les avancées de la médecine, de l'hygiène et aussi les différences entre les ruraux et les citadins.
On y retrouve également une description de la ville de Bordeaux à l'époque, comme si on y était.
Les personnages du socle du roman donnent naissance à une multitude de nouveaux protagonistes, comme un symbole de l'ouverture sur le monde.
Le livre n'est pas si sombre cependant car le début est décrit à hauteur d'enfant. Même si à 12 ans, ils semblent déjà adultes, ils gardent entre eux une bienveillance et certains des adultes qui les entourent sont porteurs d'espoir.
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Je voulais en premier lieu remercier Olivier Bonnet pour l'envoi de son roman et de sa confiance.

Cette lecture a été pour moi une très belle découverte. J'ai aimé lire cette saga familiale ou on va suivre la vie de Marie petite fille abandonnée et qui va grandir à une époque ou il n'est pas facile d'être une femme mais aussi celle de sa famille sur plusieurs générations.

Un récit passionnant et une histoire poignante et émouvante font qu'on est captivé par ce roman.

On sent que l'auteur c'est bien documenté et grâce à lui j'ai pu découvrir les légendes ainsi que les us et coutumes de nos régions.

Je me suis beaucoup attachée à certains personnages mais il y en d'autre que j'ai détesté.

Une écriture fluide et un récit bien écrit ainsi que des chapitres courts font que les pages défilent sans qu'on s'en rende compte.

Pour moi ce roman est une très belle découverte.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Il expliqua à l’attention des membres du clan : « Dans le Périgord, on qualifie depuis le Moyen Âge l’ombre du noyer de salon des dames aux sorcières ! Elle a en effet mauvaise réputation, car séjourner sous cet arbre provoque, à la longue, des nausées ainsi que des maux de tête. Selon une légende périgourdine, l’ombre du noyer serait visitée par le diable. Mais on sait aujourd’hui que ces troubles de santé sont occasionnés par une toxine appelée juglon ou juglone. Celle-ci est fabriquée par les feuilles et les racines de l’arbre. Elle fait fonction de désherbant, et présente pour le noyer l’avantage d’éloigner de lui les insectes indésirables .»
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- Tu te rends compte que la mère se prostitue pour que son mari puisse fumer la pipe et boire du pinard ! Quant au père, il traite ses deux filles comme de la marchandise, s’indigna Arnaud, ulcéré par de telles pratiques dépassant l’imaginable en ignominies.
Le jugement d’Antoine était plus mitigé. Bien sûr, il ne pouvait adouber ce dont il avait été le témoin, mais il pensait que la faute en revenait à la société, laquelle obligeait les pauvres, pour survivre, à abandonner toute dignité humaine. Pouvait-on encore parler de vices si les conditions de vie empêchaient tout libre arbitre ?
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Arnaud et Émile obtinrent respectivement les mentions « bien » et « très bien ». Pour célébrer l’événement, la maman de ce dernier avait préparé des cannelés, une spécialité bordelaise dont ils raffolaient tous. Ce petit gâteau présentait la particularité d’être directement lié à l’activité portuaire de la ville. En effet, entraient dans sa composition la vanille et le sucre de canne, produits que les bateaux ramenaient des îles antillaises avant le blocus maritime.
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Claude voulait s’assurer qu’il était à présent non plus seulement un garçon, mais un homme. Il lui fallait pour cela mettre sa virilité à l’épreuve. Les petites paysannes avaient été mises en garde par leurs parents de prendre leurs distances avec lui. Les plus sages étaient obéissantes, mais il y en avait toujours une nouvelle à se montrer plus audacieuse. Elle se retrouvait immanquablement culbutée sur la paille d’une étable, et sa main baladeuse ne tardait à se mettre à l’œuvre. Au début, les paysans en avaient ri. On est précoce à la campagne ! Que le fils du maître du domaine fût un chaud lapin, et non de la jaquette, les paysans l’avaient vu d’un bon oeil. Leur complaisance était même allée jusqu’à prendre ouvertement son parti, en disant par exemple : « Elle l’a bien cherché la Paulette ! », ou bien encore « Germaine avait la cuisse légère, cela devait bien arriver. » Mais Claude ne se contentait plus de parfaire sa technique de séduction par de chastes baisers. Il avait pris de jour en jour davantage d’assurance, et insatiable repoussait chaque fois les limites permises. Le jour où Germaine se retrouva enceinte, la ligne rouge fut franchie. À la campagne, une fille engrossée devait être mariée, sans quoi elle était montrée du doigt. Une fille mère et son rejeton n’étaient que des bouches supplémentaires à nourrir, cela ne pouvait être toléré dans le monde paysan !
Informé de cette funeste nouvelle, l’infortuné père estima être en droit de demander réparation au maître du domaine. Charles Francourtois réalisa tout de suite la gravité de la situation. Il ne douta pas un seul instant de la véracité de la version des faits exposés par le paysan. Il avait eu vent de rumeurs en ce sens, et se devait d’y mettre un terme sur-le-champ. On observa bientôt de grands changements au domaine. En effet, l’indemnisation allouée au paysan lui permit d’acheter une nouvelle charrue, deux chevaux de labour, trois vaches, cinq cochons, et il put par-dessus le marché financer la réfection de la toiture de son étable ainsi que sa modernisation.
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Les deux Landais retinrent des explications du professeur que coexistaient « l’éloquence démonstrative » se proposant de charmer un auditoire par la grâce, le piquant des idées ainsi que par la pompe du style, « l’éloquence judiciaire » cherchant non à plaire, mais à instruire et à convaincre, et enfin « l’éloquence délibérative », soit le plus haut degré de l’éloquence.
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