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EAN : 9782359841213
112 pages
Esperluète éditions (17/01/2020)
3/5   5 notes
Résumé :
Il suffirait que je fasse rouler par terre les petits cailloux de ma poche pour qu’ils se rendent compte que je suis là. C’est grisant de penser que ma tranquillité ne tient qu’à un fil, et que ce fil, je le tiens entre mes mains. Quand je réfléchis trop longtemps, c’est comme lorsque je me regarde trop longtemps dans la glace, à un moment donné je ne me vois plus, je ne me reconnais pas, je perds peu à peu le sentiment d’être moi.


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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Aérien, cerf-volant en plein ciel des années 60, « Les dessous » est un récit kaléidoscope d'une époque. Chevelure d'une jeune adolescente de 14 ans, Elisabeth, (Eli) mais pas que. A tiroirs, la trame affirme l'intériorité, linge plié au carré, émois, secrets enfouis. Elisabeth se recroqueville. Son amie Thérèse est décédée. Son double, gémellaire, confidente-soeur. « Pour aller au cimetière, il faut mettre un joli petit bout de robe pour que tu ressembles à quelque chose. Et pas de fleurs. Les fleurs, c'est pour les morts, pas pour toi. » Sa mère est aride, dure, implacable et belle. Rivée sur les monts des existences difficiles, sentiments noyés par un trop plein d'exigences et de labeur. Dans le Café-Tabac le Central, les paroles s'échappent, vides de retenues. Verres brisés, larmes cachées, l'amertume bue. Qu'est-il arrivé à Thérèse ? « Quand je dis qu'on pouvait s'y attendre. Je dis simplement qu'avoir grandi dans cette maison aura fini par lui donner des idées, se justifie Marie. » « Tel père, telle fille, l'hérédité je vous dis, tranche Victor. » le temps s'arrête. L'évènement implacable aimante les jours. Plus rien ne peut advenir que le silence d'une pendule arrêtée à l'ultime. Béatrice Kahn conte la gravité, les ressentis, d'un village perturbé par cette disparition. Elisabeth cherche ce qui ne se nomme pas, ne se perçoit pas. « Thérèse dessine sur mon front des figures avec des mots. Je dois deviner… Qu'y a-t-il derrière ce front ? Eli, ma soeur ou une partie de mon coeur ? » Enfant achevée dans les embruns des rappels. Elisabeth est dans la chambre de Thérèse. Pas de pathos. La dignité est là, c'est juste ce moment de passation des vêtements, symboles de vie à retenir. Mais dans ce temps difficile Elisabeth tient en main le cahier de Henriette Nogatz, arraché des silences, confidences à apprendre pour renaître à la lumière. Dans cette transmission des existences, des meurtrissures, se joue l'avenir d'Elisabeth. Lire à voix haute ce journal donné par Marie, ce qui fût et reste sur les rives, les conséquences et l'entrelac salvateur des rencontres adolescentes. Henriette, Thérèse, Elisabeth. Plus que cela, ce journal intime détient la clef. Et là, lorsque vous saurez, tout changera pour vous lecteur. L'écriture de Béatrice Kahn est puissante, réèlle, douce et si affirmée de justesse que nous sommes en transmutation dans ce dire vrai. Ce récit est émouvant, tremblant. On retient les habitus, les troubles, l'innocence des premiers instants, la gravité des gestes qui osent se surpasser. L'entrechoc des enfants qui s'élèvent dans la pureté brève des émois. Ce qui advient en page finale. Ce qui rejoint les espaces plausibles. Les raisons assassines et les regards farandoles, la beauté d'une contemporanéité dans son expression la plus affûtée. « Les dessous » est un livre nécessaire, un avènement. Un point dans le cercle générationnel. le tracé des vies qui s'enlacent. Ce qu'il faut cacher. Journal délivrance. La parole qui assigne à l'envol. le choc des identités, murailles gorgées de lierres qu'on ne retire qu'au summum des sincérités. Publié par les Editions Esperluète « Les dessous » de Béatrice Kahn est en lice pour le Prix Hors Concours et c'est une grande chance.
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Sous la table, je me cache, recroquevillée tel un petit animal apeuré, je ne suis qu'une petit boule posée sur le parquet, mes bras autour de mes jambes et je les écoute.

Je m'appelle Elisabeth mais tout le monde m'appelle Eli. J'ai quatorze ans et aujourd'hui, on a enterré mon amie Thérèse. Thérèse était ma seule amie, et malgré les sept années qui nous séparaient, je l'aimais, et je crois qu'elle aussi.

Au-dessus de moi j'entends maman qui parle, elle s'appelle Jeanne, elle est très belle, et Victor met de temps en temps sa main sur sa cuisse, et maman ne la retire pas. Tout le monde est réuni ici après l'enterrement, et les conversations vont bon train. On se demande bien ce qui est arrivé à Thérèse, mais moi je le sais, elle m'a donné un carnet qu'elle avait trouvé, il appartenait à Henriette, je l'ai lu, et j'ai tout compris. Mais eux là-haut, à table , ils n'y comprennent rien de rien. Je suis certaine que ça va changer, Mado est là et elle sait beaucoup de choses ...

Dans un roman qui mêle héritages et filiation, conscience et inné, amitiés et traîtrises, exemplarité et déshonneur, Béatrice Kahn brosse le portrait de trois jeunes filles ayant vécu à trois époques différentes, et dont les destins se mêlent et s'emmêlent pour faire rejaillir la vérité enfouie sous les planches du passé, sous la terre meuble, enfermée dans les murs trop étroits de chambres où les secrets s'accumulent et s'évadent...

Comment se construire, comment vivre avec son passé et s'en faire un avenir ? L'accepter ou le renier, tel est le dilemme que chacun des personnages tente de percer, quitte à chambouler le présent ...
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L'histoire entremêle le récit de trois jeunes filles juste avant et juste après la 2eme guerre mondiale. En ces temps troublés, le destin de Henriette, Thérèse et Élisabeth nous est révélé par des récits entrecoupés par des conversations et un journal intime. Il faut s'accrocher, c'est compliqué à suivre et l'intrigue n'est pas limpide mais au fil de la lecture on se laisse prendre. Les personnages sont en même temps bien développés et pourtant ils gardent une part de mystère appréciable. Lorsqu'on referme ce roman, qui n'a pas vraiment de fin d'ailleurs, on peut rester dans un flottement étrange mais qui n'est pas désagréable et de plus j'ai beaucoup aimé une des révélations finales, je vous laisse la découvrir ...
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Ce n'est pas faute de bonne volonté mais ce livre ne m'a nullement plu.Il est confus,brouillon,truffé de personnages mal plantés,le tout dans un style plat.Aucun plaisir et une question :est-il si facile de trouver un éditeur?
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