Les Eblouis

J'ai commencé l'année 2023 avec Les éblouis d'Aylin Manço, et mon avis sur cette première lecture est plutôt mitigé. Je n'avais pourtant pas beaucoup d'attentes comme je ne connaissais pas l'autrice, mais j'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, et tout ne m'a pas entièrement convaincue.

Le résumé promettait pourtant une histoire intéressante, un groupe d'amis qui se retrouve à l'internat de Jamet à la rentrée, une nouvelle arrivante au tempérament bien trempé, et du jour au lendemain, l'apparition d'un fantôme sorti de nulle part et d'étranges pouvoirs surnaturels.

J'avoue que même si ce résumé ne parait pas très original, en tant qu'amatrice de fantastique young adult, j'avais hâte d'en savoir plus sur le mystère qui planait autour de cet internat et ce groupe d'élèves, mais surtout d'avoir le fin mot sur cette histoire de fantôme et de super-pouvoirs. Et je dois avouer que même si l'histoire est prenante, et que beaucoup d'éléments sont très bien amenés et justement abordés, j'ai été plutôt déçue par sa résolution. En effet, le mystérieux fantôme s'avère être quelqu'un d'assez problématique, et bien que certains personnages s'indignent face à ça, je trouve dommage que son comportement n'ait pas plus été remis en question. D'autant plus qu'il s'agit d'un roman destiné au adolescents, insister sur ce point n'aurait pas été de trop selon moi. Malgré tout, comme je l'ai dit d'autres sujets ont été très bien abordés tout au long du roman, tels que l'amitié, les premières histoires d'amour, les premières ruptures, ou encore la sexualité chez les adolescents.

En ce qui concerne les personnages, ils ne m'ont pas plus convaincue non plus, je dois dire que je les ai trouvés assez superficiels. Et même s'ils ont tous des personnalités différentes et représentent une certaine diversité, je n'ai pas réussi à m'identifier, ni même à m'attacher à aucun d'eux. Luce, l'héroïne principale du récit, est d'ailleurs particulièrement agaçante, elle apparaît comme une jeune femme égoïste qui ne fait que ce qu'elle veut sans se soucier de ce que peuvent ressentir les autres. Et même si elle remet en question cette façon d'être à la fin du roman, elle reste très "plate" et ne suscite pas vraiment l'empathie du lecteur. Sans oublier le comportement du fantôme de l'école, que j'ai déjà mentionné plus haut. Tout cela fait qu'aucun des personnages ne m'a réellement aidée à entrer dans l'histoire.

J'ai également un avis assez mitigé sur le style de l'autrice, au début de ma lecture je le trouvais assez simple. Alors certes il montre clairement que ce sont des adolescents d'aujourd'hui qui s'expriment, mais c'est justement ce côté trop proche de l'oral qui m'a dérangée. Seulement une fois arrivée au premier flashback, la plume de l'autrice évolue, et fait preuve de plus de poésie, d'une certaine richesse dans ses mots que j'ai aimé découvrir. J'ai également noté que le rythme de ce roman est assez lent au début, que l'histoire met vraiment du temps à se mettre en place. J'ai trouvé la première moitié du roman trop introductive, il faut attendre assez longtemps avant que l'aventure se lance, et le rythme n'accélère vraiment que dans les dernières pages, c'est dommage. C'est donc également cette alternance de le styles d'écriture, et ce rythme particulier qui fait que je ne suis pas entièrement convaincue, cela dit je ne suis pas contre l'idée de découvrir un autre roman d'Aylin Manço pour en découvrir un peu plus sur sa plume, et peut-être changer d'avis...

Je conclurai donc en disant que ce roman avait beaucoup de potentiel, mais que beaucoup de ses aspects ont fait que je n'ai pas accroché à l'histoire. Ce n'est donc malheureusement pas un livre que je conseillerai, malgré tout je ne désespère pas de découvrir un autre roman de cette autrice qui me plaira davantage !

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter de très belle lectures !

Je remercie tout d'abord Babelio et les éditions Sarbacane pour m'avoir permis de découvrir cette histoire dans le cadre d'une masse critique ! J'adore les ouvrages de la collection Exprim', alors j'avais hâte de lire Les éblouis qui s'annonçait… ébouriffant !

L'histoire commence avec Luce qui intègre un nouveau pensionnat. L'occasion de repartir à zéro, de se créer de nouveaux amis, d'évoluer dans un lieu clos sans parents pour tempérer cette envie de liberté et de découverte de soi ! Luce est prête à vivre une année exceptionnelle, à ne pas faire dans la demi-mesure… et en effet, elle sera servie car avec ses camarades, des aventures aussi décapantes qu'angoissantes les attendent !

Luce n'est pas notre unique protagoniste puisqu'on a accès aux pensées et émotions d'autres personnages, en particulier celles de ses nouveaux amis. Toutefois, Luce tient une place spéciale puisque c'est autour d'elle que le groupe s'est réuni, attiré par sa lumière tels des papillons de nuit. C'est intéressant de découvrir à quel point l'arrivée d'une nouvelle personne peut bouleverser des habitudes, changer des individus. Si j'ai apprécié cette polyvalence de voix qui permet de mieux comprendre chaque personnage, j'aurais aimé que leur personnalité soit plus approfondie en étant pas seulement appréhendée en fonction de l'expérience fantastique vécue. Peut-être en explorant leur passé respectif ? Après, ils vivent une transformation de dingue, ce n'est pas illogique que leur attention soit focalisée dessus.

Mis à part Luce (pourquoi n'est-elle pas concernée ? Mystère…), ils sont sept à développer des pouvoirs (comment ? Pourquoi ? A vous de le découvrir…) dont certains plutôt originaux (faire décrépir la végétation, disjoncter la technologie ou apporter l'air polaire). Pour autant, ils ne deviennent pas des super héros, loin de là, et ne vivent pas la meilleure des expériences… Ils souhaitent finalement redevenir des êtres humains sans faculté extraordinaire ! C'est un parti pris intéressant et plutôt innovant car on rencontre en général peu de personnages voulant claquer la porte au nez de leur nouvelle aptitude ! Ici, on nous montre les dangers que des pouvoirs incontrôlés, échappant à la volonté peuvent engendrés. Cette expérience commune rapproche et éloigne à tour de rôle les membres du groupe… Ils sont plongés dans leurs problèmes individuels tout en essayant d'aider les autres ; pas simple de devoir gérer ses propres soucis, d'être submergé par ce qui nous arrive tout en s'efforçant d'apporter son aide à l'ami.e en difficulté ! Toutefois, certains sont plus solidaires que d'autres comme Timo qui tente toujours de faire de son mieux.

Entre lieu hanté, fantôme et pouvoirs spéciaux qui éclosent, les personnages nous entrainent dans des mystères et une enquête remplie de suspense ! L'alternance avec le passé d'un autre personnage intrigue et c'est sans chichis que je tournais les pages, totalement prise dans l'histoire (même si j'avais ma petite idée sur certaines choses, je lisais avec grand plaisir) ! L'écriture fluide et captivante saisit avec brio les sentiments et émotions des différents personnages, ce qui permet de mieux saisir leur comportement et leurs réactions.

Désir, amour, amitié, sexualité… La magie vient saupoudrer ces thèmes d'une saveur exquise qui donne des frissons ! le groupe d'adolescents vit des scènes fébriles et électriques, leur amitié est mise à rude épreuve aussi bien par l'altération qu'ils subissent que par leurs propres réflexions, envies et comportements ! Je n'ai maintenant qu'une hâte : découvrir d'autres histoires d'Aylin Manço !

Pour un écrivain jeunesse devant sa page blanche, le choix d'un lieu et d'un temps pour faire évoluer ses personnages est crucial. Et quel endroit et quel moment plus emblématiques que l'internat d'un lycée le jour de la rentrée ? Des garçons et des filles soudainement libérés de la tutelle parentale vont devoir former bon gré mal gré une communauté de vie pendant une année scolaire, livrés à eux-mêmes au milieu des inévitables sujétions de la scolarité, du règlement intérieur et des professeurs et cadres de l'établissement. Joies et désirs, peurs et attentes se mêlent dans les têtes et les coeurs. Car la rentrée est bien ce temps du commencement où tout semble possible, manière de page blanche elle aussi. C'est particulièrement vrai pour la figure du nouveau ou de la nouvelle qui va devoir prendre sa place parmi celles et ceux qui se connaissent déjà, et qui va faire l'objet de toutes les curiosités de la part des autres élèves jusqu'à en bouleverser parfois les jeux établis. « Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189… » : vous souvenez-vous de ce célèbre incipit ?

L'internat du collège-lycée de Jamet, qu'a imaginé l'autrice belge Aylin Manço pour son troisième roman Les Éblouis, obéit à ces spécifications. Mais quand Luce, la nouvelle, débarque à Jamet, elle semble, elle, n'avoir aucune appréhension. Elle a déjà décidé que ses « futurs amis y habitent » et que cet établissement qui n'a en apparence rien de merveilleux sera son « royaume ». Son prénom ne la prédestine-t-elle pas à illuminer ses camarades ? Aucun d'eux pourtant ne se doute encore qu'ils vont être tous éblouis par Luce, dont l'arrivée va réveiller aussi un jeune fantôme tourmenté, tandis que des pouvoirs surnaturels bien partagés investiront progressivement le cercle de ses condisciples. À quoi doivent servir ces pouvoirs ? Guidés par Luce, Alex, Élise, Justin, Nolan, Nour, Sara et Timo sauront-ils le découvrir et les maîtriser sans se détruire mutuellement ?

L'autrice nous entraîne dans son récit telle une magicienne qui nous plongerait dans une malle à double fond. Celui-ci s'entrouvre peu à peu, d'où s'échappe par bribes l'histoire du lycée : la mort ancienne et tragique d'un élève, les mystères qui entourent la vie de la « Fondatrice » qui meurt à son tour la veille de cette rentrée. Un intertexte noue au présent les fils de ce passé qui s'y glisse lentement mais irrésistiblement, comme s'il voulait se répéter. Son onomastique nous en livre la trame secrète quand apparaissent les noms de François Sorel, d'Augustin alias Gus, de Frantz, d'Yvonne, au coeur d'une fête enchantée pour grands enfants, qui, pour Augustin, va faire rimer à jamais Jamet avec plus jamais.


Pendant que les coeurs adolescents s'enflamment et que les corps des filles et des garçons se cherchent avec la force indécise des premiers émois, recherche et sentiments que l'autrice raconte dans un beau mélange de pudeur et de crudité, une magie parallèle puissante se déploie dans le lycée jusqu'à l'explosion finale et libératrice.

Aylin Manço a écrit une fanfiction du Grand Meaulnes aussi subtile qu'étonnante, qu'elle conduit jusqu'à son paroxysme avec une grande maîtrise. Par ce troisième roman, qui succède au déjà remarqué Ogresse, elle s'affirme sans aucun doute comme l'une des jeunes autrices qui va compter désormais, au sein d'une littérature jeunesse francophone déjà si riche.


Lien : https://littejeune.blogspot...

Luce entre à l'internat de Jamet et s'intègre avec confiance dans une bande de copains. Ça aurait pu être une histoire totalement ordinaire si la Fondatrice de cette école ne venait pas de mourir, si les lieux n'étaient pas hantés, et si les élèves ne se découvraient pas des capacités étonnantes...

J'ai trouvé cette lecture bien curieuse dès les premières pages, au point où je n'étais pas vraiment sûre de l'apprécier. En vérité, je n'ai pas aimé le début du récit, tout du moins la mise en place de l'intrigue. Je ne voyais pas trop où l'autrice voulait en venir et je ne savais pas non plus à quel personnage m'accrocher pour poursuivre la lecture.

On fait ici la rencontre de plusieurs élèves internes de l'année en cours, mais aussi d'anciens élèves. On découvre l'histoire de cette école, dans laquelle il se passe des choses étranges et on sent qu'un mystère pourrait nous éclater au visage à tout moment. Pourtant, l'autrice s'applique davantage à livrer les émotions de ces ados en pleine découverte d'eux mêmes ET de leurs pouvoirs.

C'est en fait un roman qui parle de l'adolescence, de l'amour qui consume, de la découverte maladroite de soi et de l'autre, de sexualité. Tout en offrant sur ce même plateau des éléments fantastiques. Un mélange assez inattendu et déroutant qui m'ont fait me questionner sur les intentions de l'auteure jusqu'aux trois quarts du récit. Récit que je n'ai plus réussi à lâcher ensuite, puisque tout s'imbriquait enfin. Départ un peu difficile pour cette lecture donc, mais une conclusion qui a su me convaincre !

Luce entame une nouvelle année scolaire en pensionnaire du lycée de Jamet. Elle rêve de grandes amitiés, de cavalcades, de mystères à résoudre et de perdre sa virginité (donc oui pour le côté "ma petite-fille a 9, elle adore le club des 5" vous pouvez repasser) . Sa personnalité solaire (mais un brin casse-pied pour les adultes) pourrait bien lui permettre de réaliser tout cela dans cette école plutôt calme où pourtant on aurait déjà aperçu un fantôme. Mais, cette année, Luce ne sera pas la seule nouveauté dans la vie bien rodée des internes, d'étranges pouvoirs chamboulent progressivement leur quotidien...
Avec ce titre entre le récit initiatique fantastique et la school story qui ici n'a rien de britannique (malgré un soixante-dix, on entend plutôt la Belgique avec des cours de néerlandais), Aylin Manço nous embarque au coeur des émotions, des émois, des questionnements,... des adolescents d'aujourd'hui. "Les éblouis" est un roman surprenant et interpellant qui au départ m'a fait un peu peur, je me demandais vraiment où l'intrigue me porterait mais très vite l'écriture vive et actuelle m'a rassurée et je ne peux donc que vous le recommander!