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EAN : 9782070407675
304 pages
Gallimard (03/03/1999)
4.07/5   61 notes
Résumé :
Ragris et Pignolle sont les derniers habitants du marais.
Alors que Pignolle, affligé d'une femme revêche et de trois enfants, cherche dans le vin rouge le souvenir de sa première femme, Ragris, secret et généreux, vit seul et voue un amour chaste et méconnu à Marie. Tarte, le conducteur du train local, Amédée, rêveur et oisif, Pépé, ancien du marais devenu un riche industriel, complètent l'équipe. Ce livre est un livre heureux. Il parle d'amitié et de libert... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Le film que Jean Becker a adapté de ce roman de Georges Montforez reste ancré dans mon esprit comme un des plus beaux moments cinématographiques. C'est lié aux qualités intrinsèques du film bien sûr, mais surtout aux circonstances dans lesquelles je l'ai vu et revu et rerere- en compagnie de ma grand-mère aujourd'hui partie. Les enfants du marais sont définitivement attachés à elle et à ces moments intimes et complices devant une cassette vidéo usée à force de visionnage.

J'ai souhaité découvrir le roman dont le film était tiré et prolonger par le biais des mots la magie de ce marais.
Tout gravite autour de ce lieu. Il y a Ragris, le célibataire besogneux et amoureux en secret de la belle Marie. Il y a Pignolle, le boulet attachant qui pleure sa Pamela partie face à sa mégère de seconde femme. Il y a Pépé la  Rainette, un ancien du marais qui a réussi et vit désormais à la ville. Et puis Amédée et le Toine.

Une vie dure pour les gagne-petit du marais pendant l'entre-deux-guerre. Il s'agit de gagner sa croûte à la sueur de son front et au rythme des saisons. On fait les fenaisons comme on vend le muguet du 1er mai ou les escargots après une bonne pluie.
Dureté des tâches mais pourtant ce qui prédomine l'histoire, ce qui en constitue l'essence-même, c'est cet esprit de liberté des enfants du marais. C'est l'amitié qui permet d'arrondir les angles de la vie.

J'ai aimé le roman après avoir aimé le film. Jean Becker signe une belle adaptation globalement fidèle au livre (peut-être une tonalité plus acide, parfois douce-amère, sous la plume de Georges Montforez). La dernière scène de son oeuvre continue de me bouleverser au fil des années.

A voir, lire, offrir et partager.
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N°552 – Février 2012

LES ENFANTS DU MARAIS– Un film de Jean Becker (1999).

Il est des films qui s'inscrivent dans notre mémoire à cause des distinctions qu'ils reçoivent, de la notoriété qu'ils obtiennent grâce à la médiatisation au moment de leur sortie en salles, de l'histoire qu'ils évoquent, des acteurs qui servent leur scénario, des paysages qu'ils offrent...Il en est d'autres, au contraire, dont nous nous souvenons avec précision sans trop savoir pourquoi, peut-être parce qu'ils nous ressemblent et évoquent une partie de notre parcours. « les enfants du marais » est de ceux-là.

Pourtant, il raconte une histoire bien banale, celle d'une rencontre de deux hommes devenus amis presque par hasard. Garris[Jacques Gamblin], un homme encore jeune, sans famille, sans attache ni fortune qui revient de cette grande boucherie de 14-18 qui l'a profondément marqué. Il croise un vieil homme[Jacques Dufilho] qui habite dans une pauvre masure près d'un étang en Bourgogne et qui l'y invite. Rapidement, il meurt en lui laissant tout ce qu'il possède, cette cabane en planches et quelques lignes pour la pêche à la grenouille. Il s'installe donc ici et rencontre Riton [Jacques Villeret] qui vit ici depuis toujours avec sa deuxième femme et ses trois enfants. Autant le premier est généreux et courageux, autant le second est paresseux, roublard et alcoolique. Garris l'entraîne pourtant à travailler pour survivre. Une véritable amitié naît entre eux et ensemble, ils se font, au rythme de l'année, chanteurs de rues, marchands d'un peu de tout, fournisseurs de grenouilles ou d'escargots pour les restaurants de la ville d'à côté. Après tout, ils ne possèdent que leur vie dans ce coin de France où l'eau et la terre se conjuguent, qui ressemble à un paradis à l'écart de la ville et où la liberté semble être la règle. Pourtant, ils ne sont pas à la charge d'une société en marge de laquelle ils vivent volontiers « On est des gagne-misère, mais on n'est pas des peigne-culs »!

Cette amitié est partagée avec Amédée [André Dussolier], sorte d'intellectuel féru de lecture et de musique, sympathique et oisif mais qui épouse parfaitement ce mode de vie tout en différence. Elle l'est aussi par un veuf illettré, Hyacinthe Richard, dit « Pépé la Rainette » [Michel Serrault] qui a jadis habité au bord de cet étang et à qui la vie a souri. de ramasseur de ferraille il est devenu un riche patron de fonderie ce qui lui a permis de devenir notable et de marier sa fille à un arriviste qui le l'aime guère. Sa famille devenue bourgeoise et méprisante lui interdit de revenir au marais, mais il brave volontiers cette défense, ce qui lui sera fatal.
Eric Cantona signe ici avec talent un rôle de boxeur à sa mesure, victime lui aussi des femmes autant que de son caractère impulsif. Il complète avec bonheur ce panel de comédiens d'exception.

Il n'y a pas que cette connivence entre eux. Riton se remet mal du départ de sa première femme, Paméla, et Garris croisera le regard clair de Marie, domestique dans une grande maison. Il apprendra à ses dépens que ses amours ancillaires seront contrariées et que celle qu'il aimait a suivi dans le sud un homme plus âgé qu'elle, plus riche aussi sans doute parce qu'il représente sa sécurité et son avenir.
La morale de ce film tient en ces quelques mots de la conteuse qui illustrent bien ce qu'est la condition humaine « Il y a des moments dans la vie où l'on voudrait que rien ne change jamais plus ».

Il est cependant un personnage qui m'interpelle, celui qu'incarne le regretté Jacques Villeret [1951-2005]. J'ai déjà eu l'occasion de dire dans cette chronique (La Feuille Volante n° 157) tout le bien que je pensais de cet acteur emblématique, à la filmographie prestigieuse, au palmarès impressionnant, notamment oscar du meilleur second rôle en 1999 pour « Le dîner de cons », dont le talent se déclinait au théâtre comme au cinéma, disparu trop tôt à près de 54 ans, à la fois discret et représentatif du « Français moyen », gentil, rondouillard, raciste, maladroit, froussard, naïf et souffre-douleur des autres. Jamais vraiment star et même plutôt discret, il était l'archétype de l'acteur populaire et son apparition sur les écrans, même dans un rôle secondaire, était toujours pour le public un gage de qualité.

Gamblin, Dussolier et Villeret forment ensemble dans ce film à la fois drôle, poétique et profondément humain, un trio amical, émouvant et complice.





© Hervé GAUTIER - Février 2012.
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Une histoire d'hommes de niveaux sociaux différents. Ce qui les unit ? Un marais ! Ce lieu abandonné de tous, où ne survivent que quelques-uns. Certains y sont nés, d'autres y vivent. le temps passe lentement dans le marais, il y a le temps du muguet, celui des rainettes... Et d'autres encore, faits de petits boulots qui assurent leur subsistance.
Une histoire d'amitié, de solidarité, où il est question d'un monde appelé à disparaître. En quelques pages l'auteur parvient à en dire beaucoup.
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Il s'agit d'une lecture vraiment très agréable, pleine de drôlerie, de poésie et de pittoresque.
Les personnages sont attendrissants.
Que de jolies scènes qui se passent au bord de l'étang, à la pêche aux grenouilles ou d'autres où nos compères vont chanter le mai sous les fenêtres.
C'est un véritable hymne à la nature.
A lire et à relire juste pour le plaisir.
A noter le film qui porte le même nom et qui vaut vraiment le détour également.
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Ragris et Pignolle sont les derniers habitants du marais, Pignolle marié à une femme bougonne cherche dans le vin le souvenir ému de sa première femme et Ragris, protecteur de sa famille, vit seul et aime en secret Marie.
Autour d'eux évolue une galerie de personnages tendres et truculents.
Ce livre est un livre du bonheur. Il parle d'amitié et de liberté, raconte les joies, les regrets et la vie quotidienne des enfants du marais.
Georges Montforez, également auteur de "l'ombre d'un chêne" et de "la glaisière" est un auteur rare mais dont tous les les livres sont des trésors de la littérature française. Jean Becker a adapté "les enfants du marais" au cinéma et à l'aide d'une distribution de qualité a rendu un bel hommage réussi à ce livre.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le marais était d’une beauté grandiose en septembre, avec son opulente verdure où se mêlaient déjà des taches rousses. La vie grouillait. C’était le temps des bonnes pêches. Tout le menu peuple des rongeurs et des oiseaux s’affairait au seuil de l’automne. Ce matin, les formes des arbres s’estompaient dans un léger rideau de brume que perçait bientôt le soleil, et les herbes du chemin, ployant sous la rosée, scintillaient comme des guirlandes de perles. La fraîcheur éveillait Ragris à l’aube. C’était la saison qu’il aimait.
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Noël au marais, c’est un Noël criblé d’étoiles – ces étoiles qu’on voit si mal dans les villes où elles sont prisonnières des toits. Au marais, les étoiles sont vivantes, amies des hommes. Elles scintillent et veillent sur la plaine endormie. On les voit toutes, même les plus timides qui n’osent pas s’éloigner de l’horizon.
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On entendait le bruit de la rivière grossie, toute proche. La nuit était calme, avec un grand souffle tiède. On devinait la vie sourdant partout. La sève remontait dans les troncs mornes, et sous la terre des milliers de bêtes se préparaient au grand réveil.
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Le marais s’étendait, qu’avril finissant parait des plus beaux verts. Les joncs chevelus frémissaient. Des pâquerettes émaillaient le bord du chemin. Plus loin, un saule trapu et voûté méditait près d’une touffe de genêts en fleur : un de ces mariages insolites auxquels se complaisait la nature en cet endroit.
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Le soleil était au zénith. Il faisait chaud comme en juillet. Le marais, au cœur du printemps, avait une vie intense. Les rongeurs s’affairaient dans leurs trous secrets. . Parfois, la terre bougeait sans qu’on sût quelle bête était dessous. Des passereaux piaillaient dans les saules. Un crapaud pustuleux contemplait la lumière. Des éphémères épuisaient leur vie d’un jour, en un vol désordonné.
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