« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler des Liens du sang tome 4, de
Shûzo Oshimi.
Or donc, la situation s'aggrave, mais grave.
Alors ce tome…
-Euuuuh, Déidamie ? Il manque pas quelque chose, là ?
-Non, je ne trouve pas.
-M'enfin, c'est quoi ce résumé ? Tu ne dis rien !
-J'en dis bien assez, et en plus, il fonctionne du tome deux à quatre, je ne vois pas ce qu'il te faut ! Je ne peux pas résumer davantage de toute façon : dire plus revient à divulgâcher, et j'ai horreur du gâchis.
Alors ce tome confirme ce dont je me doutais depuis le tome 2 : il ne s'agit pas seulement de la chronique d'une vie familiale malsaine, mais aussi d'un manga d'horreur.
-Ouaaaaaais ! Avec des tentacules ?
-Non.
-Avec des trucs gluants, du vomi, des maladies qui te décomposent ?
-Non plus.
-Des pustules ? Des mollusques ?
-Non. Et non.
-Des monstres ?
-Pire que ça : des gens.
Je n'ai pas lu beaucoup de mangas horrifiques, parce que je suis une froussarde, malgré tout je conserve la sensation d'en reconnaître les codes dans les Liens du sang : bouches et yeux déformés par le dégoût et/ou la terreur, présence de monstre terrifiant…
Le monstre par qui l'horreur survient est souvent représenté comme une silhouette sombre, faite de hachures, sans visage. Ledit monstre possède autant de mains qu'il veut. Et il se révèle d'autant plus terrifiant que son visage masque ses pensées, il est impossible de le déchiffrer. Ce visage est beau, d'ailleurs, il possède une beauté fascinante, et cela accentue le trouble que provoque le décalage entre les actes, les faits et ce qui se cache derrière la perfection des traits.
Seiichi se défend comme il peut, hélas, sa jeunesse et sa solitude limitent ses moyens de résistance. En théorie, un espoir se profile à l'horizon, cependant… les tomes précédents ne me portent pas vers l'optimisme. Ce tome marque également un tournant avec la présence d'une camarade de classe de Seiichi : son intervention soulève beaucoup de questions.
-Ah bon, tu trouves ? Ce n'est qu'une ado comme les autres… Quel genre de questions ?
-Le genre que je ne vais pas formuler pour ne pas influencer les lecteurs, mais elles se posent. Pas de façon explicite, certes, toutefois, vu le style adopté, il y a fort à parier que ce que tu vois dissimule quelque chose de pire.
Les liens du sang poursuit ce qu'il avait commencé : un magnifique travail sur l'ambiance, où les gestes anodins deviennent insupportables. le drame se déroule sans cris, sans fureur, dans un silence plus oppressant que n'importe quel hurlement. L'angoisse et l'horreur viennent à la fois du calme train-train quotidien et des actes complètement imprévisibles, incompréhensibles, du monstre à visage humain.
J'ai grand-hâte de lire la suite. »