D’une nature foncièrement pragmatique et rationnelle, elle avait toujours gardé les pieds sur terre et ne cultivait aucun talent la prédisposant à la reconnaissance de visages inconnus s’extirpant de nuages de fumée chuchoteurs. Elle s’était toujours crue capable de faire face à toute éventualité. Bon sang, n’avait-elle pas enterré huit maris ? Avec un tel record à son actif, elle aurait pu combattre le diable en personne.
Jamais au cours de sa vie elle ne s’était abaissée à ce point pour avoir le droit de visiter un bien. En quoi cela faisait-il une différence qu’il ait appartenu à l’ex-magnat de la télévision, Aaron Spelling ? Pour elle, une maison n’était qu’une maison – enfin, dans ce cas précis, un véritable palais. On pouvait tout s’acheter en y mettant le prix.
Elle était reconnaissante à Toots de l’avoir forcée à s’ancrer derechef dans la réalité ; elle trouvait cette soudaine vitalité si rafraîchissante et si nouvelle qu’elle avait envie de le crier au monde entier. La bienséance et la maturité, toutefois, lui imposèrent de demeurer calme et pondérée afin de préserver l’image qu’elle donnait d’elle.
Elle ne pouvait réellement pas se passer d’un homme dans sa vie. Ce n’était pas si grave : elle aurait pu être alcoolique ou cleptomane, ou même pire, une tueuse en série.
Une séance, ce n’est qu’une tentative d’entrer en contact avec un fantôme, un esprit ou une personne décédée. On peut utiliser une planchette de Ouija, mais j’ai entendu dire que c’était dangereux. Certains prétendent que ça ouvre les portes sur l’inconnu et permet aux mauvais esprits de passer. Nous n’allons pas procéder comme ça.