très beau livre qui se passe en Afrique du sud
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Avec l’arrivée des squatters, la ville s’était muée en microcosme, en réplique miniature de l’Afrique du Sud entière, avec ses peuples et ses religions tentant de coexister en s’ignorant mutuellement. Les Blancs se raccrochaient à leurs terres, à leurs biens, les métis à leurs emplois, à leur humour et à leurs familles, et les Noirs à la survie, avec les moyens pitoyables dont ils disposaient. Musulmans, chrétiens et juifs avaient à peine conscience de la religion observée par leurs voisins. Ici, c’était vivre et laisser vivre, mais sans la moindre cohésion sociale. On ne vivait pas vraiment ensemble ; il n’y avait pas d’âme collective.
À chacune de ces questions il existait une réponse, elle le savait. Les disparitions d’enfants étaient monnaie courante ; on les enlevait par mesure de représailles, pour exiger une rançon, pour se livrer sur eux à des rituels sataniques, les faire participer au muti ou les soumettre aux perversions sexuelles des adultes, quand ce n’était pas par pure malveillance.
Dire qu’on peut vendre et acheter des animaux aussi facilement ! souffla-t-elle. Je veux dire… On a l’impression que ces territoires leur appartiennent, mais non, c’est l’homme qui possède tout cela. Si je pouvais, je rendrais la réserve aux animaux.
Quand il s’agit de politique, on dispose de tout le temps et de tout l’argent qu’on veut. Il va y avoir des élections ici, au cas où vous ne le sauriez pas. Et les deux partis en présence veulent prouver qu’ils ne sont pas indifférents.
À t’entendre, on croirait que les humains ne sont pas des animaux... Alors que la nature a simplement créé un animal mieux armé pour la survie, le primate agressif et doué de raison : nous !