Ce n'est que dans la seconde moitié du 19éme siècle qu'on découvrit, en défrichant la jungle, l'une des têtes colossales, au visage adipeux, caractéristique du style Olmèque, un peuple qui créa la première grande civilisation de Mésoamérique – à partir du second millénaire avant J.C. – et qui semble avoir disparu brutalement quelques siècles plus tard. Si
les Olmèques ont eu un rudiment d'écriture, c'est seulement par les objets qui ont résisté au temps que nous les connaissons, bien imparfaitement, aujourd'hui, grâce donc au travail des archéologues.
Les Olmèques modelaient l'argile, travaillait la pierre : le basalte, le jade, la serpentine, l'obsidienne… Sur le site de la Venta, une île entourée de marécages, un site cérémoniel a été exhumé avec la plus ancienne pyramide du Mexique, à côté d'autels, de tombes, d'offrandes multiples. Certains motifs sont récurrents : des figures humaines avec des gueules de jaguar, les lèvres retroussées et les sourcils en flammes, ou de serpent ou bien encore avec des masques d'oiseau. Ces figures renvoyaient sûrement à des divinités.
Jacques Soustelle nous fait donc découvrir, avec autant de rigueur que de passion, un peuple encore énigmatique, lequel eut une influence très forte sur les civilisations postérieures, telles que
les Mayas, avec lesquels on les avait d'abord confondus.