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EAN : 9782859404819
192 pages
Phébus (07/05/1997)
3.43/5   15 notes
Résumé :
(mai 1987)
Présentation et postface établies par Bayon, Phil Casoar et Franck Evrard

On oublie souvent que Georges Arnaud, l'auteur du "Salaire de la peur (1950), a laissé deux autres romans tirés du même tonneau - un fût de rhum particulièrement explosif - et non moins réussis que celui que l'on vient de dire. "Les Oreilles sur le dos" (1953), longtemps introuvable, est à lui seul un condensé de l'art de cet écrivain inclassable qui fut, dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
« La seule bonne chose, c'est le vent. Presque frais, il caresse la figure, un vrai velours. Il s'engouffre dans les chemises qui claquent dur derrière eux, plaquées à leurs bréchets comme des collants d'acrobate.
- C'est bon ! dit Jackie. le bon Dieu me lèche l'âme... »

J'aime les romans noirs. Les personnages charismatiques, menteurs, tueurs, machiavéliques mais avec de la classe ! et un humour qui sort de l'ordinaire. Georges Arnaud, de son vrai nom Henri Girard manie la plume avec insolence et une drôlerie à laquelle je ne m'attendais pas.

« Au coin d'un mur, une main malveillante et anonyme avait écrit : ''Le Ploum est un enculé''.
Hélas non ! pensa Ramon. Il m'aurait compris. »

L'auteur, qui a peut-être rencontré des mercenaires, les décrit très bien. Il ne survole pas. On entre dans leur tête et il nous apostrophe et nous surprend. Des hommes gentils, mais il ne faut pas s'y fier. Ils sont toujours aux aguets, sur le qui-vive et n'hésiteront pas à buter leur frère d'armes, pour une sordide histoire d'honneur ou de parole donnée, mais surtout pour de l'argent.

Comment les décrire aussi bien, leur attribuer des réparties qui font penser à Audiard, sans avoir naviguer dans les eaux sombres sud-américaines ? Ces "héros" vont traverser le désert puis suivre le fleuve qui traverse une partie de l'Amérique Latine pour échapper aux forces armées à leurs trousses. Faut dire qu'un tel pactole, ça fait courir.

J'ai oublié de vous dire, qu'ils ne fuient pas uniquement parce qu'ils ont volé un max d'or, non non non...vous pouvez ajouter un meurtre, une trahison et même une histoire d'amour. L'amour vache mais l'amour quand même, le silencieux, celui qui ne se dit pas. Monica. En fait.. Monique, mais sous ces contrées, on s'adapte et on adapte son nom pour oublier un peu son passé -et qu'on vous oublie aussi.

L'auteur a écrit également le salaire de la peur. Si vous aimez les chevauchées incroyables à bord d'un camion en Amérique latine avec deux Tropical Tramps, n'hésitez pas. Un régal.
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"Les oreilles sur le dos" est un - court - roman d'aventures de Georges Arnaud (auteur du "Salaire de la peur").
Jackie "Crocs de jonc" et Jimmy le Menteur sont deux "tropical tramps" : des aventuriers venus de France (en passant par le bagne pour l'un au moins), tueurs, escrocs, vivant de "contrats" en Nouvelle Grenade. Plus ou moins maqués avec l'AREC, un groupe révolutionnaire sud-américain, il se retrouvent mouillés par un indic et sont forcés à fuir. Ils volent alors un camion et 500 kilos d'or et, accompagnés par une fine équipe constituée d'une femme volage éprise de Jackie, d'un jeune paumé recherché pour meurtre, d'un taré de la Navy expert en armes de guerre et de deux Indiens, ils tentent de traverser le llano et le désert pour rejoindre Guayaquil.
Le style est incisif et vif. Ça castagne, les répliques fusent, ça va a cent à l'heure. L'empathie n'étouffe pas les personnages qui sont sans foi ni loi : on dézingue à tout va, tout à l'instinct, sans remord ni regret. Un contrat ? un garde qui se dresse sur le chemin , ou un ami qu'on a décider d'éliminer ? Pan, pas de sentiment. Il ne fait pas bon se tenir face à Jackie et Jimmy. Et quand on a l'armée aux fesses, il n'y a plus qu'à filer "les oreilles sur le dos" et tenter de se refaire une vie ailleurs.

Une lecture surprenante au rythme soutenu. Tout ça sent le vécu surtout quand on sait, après avoir lu la préface, la vie rocambolesque qu'a eue l'auteur. Mais n'étant personnellement pas trop fan de roman noir, je n'ai pas accroché avec les personnages. C'est ce qui m'a empêcher de me plonger totalement dans cette histoire.
Merci à Babelio et aux éditions Libretto pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique.
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A la Nouvelle Grenade, un Français, ancien du bagne, prénommé Jackie et surnommé « Crocs de jonc », aventurier élégant et sans scrupules, tue dans un bar louche un certain Kousko dit « Mangemerde », un ukrainien sur la tête duquel il casse une bouteille un peu trop violemment. Quelques billets glissés dans les mains des bonnes personnes font qu'il n'est nullement inquiété dans un premier temps. L'ennui, c'est que dans ce coin d'Amérique latine, la CIA livre une guerre sans merci à l'AREC, une organisation communiste (ressemblant comme deux gouttes d'eau au Komintern) et que Kousko travaillait pour les Américains qui vont se montrer beaucoup plus sourcilleux sur les agissements du Français. Résultat la police locale donne douze heures à Jackie pour quitter le pays. En compagnie de la belle Monica, de George Whistway, de Jimmy le menteur et d'un couple d'Indiens, Jackie vole un camion, défonce les murs d'une banque locale, s'empare de 500 kg d'or et se lance sur des pistes défoncées, boueuses ou poudreuses dans l'espoir de gagner au plus vite la frontière. Y parviendra-t-il avant la police et l'armée lancées à ses trousses ?
« Les oreilles sur le dos » est à la fois un roman d'aventures exotiques et un roman noir fort bien mené sur fond de corruption et de lutte pour le pouvoir. L'intrigue ne manque ni de rythme ni de rebondissements. Les personnages de desperados sans scrupules arrivent à être attachants en dépit de leurs défauts ne seraient-ce que pour toutes les galères qu'ils doivent traverser. Publié il y a plus d'un demi-siècle, ce roman qui sent le vécu et le vent des grands espaces n'a pas pris une ride. le lecteur prend un réel plaisir à le découvrir et se demande même pourquoi le cinéma n'en a pas encore tiré une des adaptations dont il a le secret. Il y avait là une matière quasiment aussi forte que celle du fameux et inoubliable « Salaire de la peur ».
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Pas un mot de trop ni une phrase inutile dans ce concentré d'aventures et de caractères marginaux : ex bagnards, mercenaires, chebeb...
De la même veine que "La plus grande pente", la lecture est d'autant plus agréable que l'action avance vite et que l'écriture est fine et précise.
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Une opération Masse critique réussie!
Les Oreilles sur le dos nous raconte les aventures formidables de "tramps" français en Amérique centrale, sorte de baroudeurs sans foi ni loi vendant leurs services au plus offrant. Assassinat, braquage, racket, enlèvement, etc..., leurs compétences sont vastes. On découvre ces personnages truculents et hauts en couleur à la Nouvelle Grenade, véritable farwest, où la justice se fait à coup de dollars, regroupant ainsi un vivier de globetrotteurs plus versés dans le domaine de l'illicite que dans la rédaction de guide touristiques. le cadre et les personnages sont explosifs!
L'écriture est agréable, le rythme soutenu, les répliques pleine d'humour, l'ambiance est parfois glauque mais difficile de faire de la poésie dans un tel contexte!
J'ai beaucoup aimé ce roman d'aventure qui se lit d'une traite, une forme de "voyage" qui vous fera apprécier la sécurité de votre canapé!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En haut de l'escalier, un écriteau portait deux noms : « JACK DE SAINT-SIMON, JIMMY DUPONT, TROPICAL TRAMPS ».
Tropical Tramps. Vagabonds de la zone tropicale. Personnel de toutes les révolutions du continent. Hommes de main. Tous travaux lucratifs. Un sens de l'honneur exigeant, mais aux sinuosités déconcertantes. Brutes au coeur d'enfant. Colt 45 et blablabla. Une pensée à ma mère, ni Dieu ni maître, pas vu pas pris. Il faut tous ces mots français et encore bien d'autres pour commencer à traduire, même imparfaitement, ce titre américain qui, plus qu'une profession, désigne l'aptitude à les remplir toutes et la vocation du sublime étroitement mêlée à celle de l'ignoble.
Ainsi aurait sans aucun doute pensé Ramón si son vocabulaire le lui avait permis. Il se contenta de pousser la porte.
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- En quels termes Votre Grâce s'adressa-t-elle à cet homme, demanda le policier.
- Je ne me les rappelle pas exactement, mais je pense qu'ils ont dû être assez violents. En avez-vous conservé le souvenir, Monica ?
- Pas exactement, mon ami.
- On m'a dit - je prie madame de m'excuser - que vous l'avez appelé "enculé de merde".
- Je ne pense pas avoir été aussi modéré
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Ce qui est plus inquiétant, c'est Monica. Quand une femme aussi pleine de vie en est à se demander « si on s'en sortira, si c'est la peine de continuer, si... », ça sent la mort.
Il n'y a que les femmes pour les pressentiments. L'odeur du malheur frappe leurs narines avant de toucher celles des hommes. Cela ne s'explique pas.
(...)
Mais elle a peur. Pas spécialement pour elle, ni pour toi. Pour vous deux.
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Les garçons se retiraient vers l'office, croulant sous le poids d' armes automatiques confiées par des clients apeurés, qui les avaient accompagnées de pourboires hâtifs. Dans son encoignure, la caissière, avec un roucoulement de gorge, retirait sa main droite et son sein gauche de l'emprise du gérant, un type luisant qui lui jurait un amour éternel et la priait de croire à un désir dur comme fer.
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Des lépreux à l'apparence gaillarde répandaient les effluves de leurs plaies sanieuses et mendiaient avec une énergie où la menace était sous-entendue. Les gardes municipaux chargés de la surveillance du marché volaient aux étalages de menus objets brillants. Du reste, tout le monde était à la fois vendeur, voleur et acheteur.
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Videos de Georges Arnaud (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Arnaud
Paysage sonore : Akosh S. - Texte : Georges Arnaud
L'écrivain Georges Arnaud est connu du grand public à travers son roman à succès paru en 1950 et adapté au cinéma le salaire de la peur. Neuf ans plus tôt, il fait la une des journaux. Un triple meurtre familial, pour lequel il sera incarcéré en 1941 avant d'être innocenté. Georges Arnaud sera enfermé dix-neuf mois en maison d'arrêt, d'où il ne cessera jamais de clamer son innocence. Une captivité qui entaillera profondément l'âme impétueuse de l'auteur. Douze ans plus tard, il fera rejaillir dans Schtilibem 41 cette morsure pathogène. Un hurlement de révolte en argot, la langue des irréguliers, des irréductibles dont font partie le rappeur Vîrus et le multi-instrumentiste Akosh S., architecte du paysage sonore à cette lecture inédite.
À lire – Georges Arnaud, Schtilibem 41, Finitude, 2008. À écouter – Vîrus, « Les Soliloques du pauvre », Rayon du fond, 2017 – Akosh S., « Nakama Terek / Nakama Spaces », 2020 – Vîrus & Akosh S. « Schtilibem » (teasers), Rayon du Fond, 2020


Technique : Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez Vidéo : Camille Gateau & Bertille Chevallier
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