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EAN : 9791034902316
400 pages
Liana Lévi (06/02/2020)
3.53/5   53 notes
Résumé :
Londres, aujourd'hui. Hella et Molly décident de se débarrasser du cadavre d'un homme en le jetant au fond d'une cage d'ascenseur hors service. À l'étage au-dessus, une fête bat son plein. Hella, la trentaine, est doctorante en sciences politiques et militante de gauche, engagée dans la lutte contre la gentrification. La fête célèbre la sortie de son premier livre, un recueil de témoignages des derniers habitants de Castle Rise, un immeuble que les promoteurs cherch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Gentrification : Phénomène urbain par lequel des personnes plus aisées s'approprient un espace initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés, transformant ainsi le profil économique et social du quartier au profit exclusif d'une couche social supérieur.

Cela fait des années que Molly lutte. Elle a été de tous les combats et à soixante ans passés, elle livre peut-être sa bataille finale. S'il le faut elle sera la dernière habitante de son immeuble appelé à la destruction pour permettre la construction d'une résidence haut de gamme dans l'un des derniers quartiers populaire de Londres. Elle va se battre, Molly, avec l'aide de Sinclair un journaliste opiniâtre et surtout de Hella une jeune doctorante enragée qui lui rappelle sa fougueuse jeunesse. Molly et Hella vont bientôt être liées par un terrible secret, la jeune femme en état de légitime défense a tué un homme et Molly l'a aidé à se débarrasser du corps. L'histoire ne fait que commencer.

Nous avions découvert Eva Dolan avec « Les chemins de la haine » un polar de très bonne facture, l'année suivante « Haine pour haine » avait confirmé son immense talent.

Avec « Les oubliés de Londres » Eva Dolan rentre avec fracas dans la cour des grand(e)s.

Deux formidables portraits de femmes, une vraie étude sociologique et politique d'une ville dans son époque c'est déjà alléchant mais il y a aussi et surtout une construction romanesque diabolique et complètement addictive.

Eva Dolan devient une écrivaine incontournable. Pris dans une intrigue surprenante de bout en bout, le lecteur se met à imaginer la formidable mini-série que l'on pourrait réaliser avec un tel matériau.

Une idée de casting ? Mes deux Emma préférées, Thompson et Watson.

God Saves Eva Dolan, la correspondante anglaise de Virginie Despentes.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un roman sur l'embourgeoisement des centres-villes qui rejette les classes populaires à la périphérie. Il est axé sur deux femmes. Hella est jeune et issue d'une famille aisée et s'est engagée dans la défense d'un quartier où elle a fait la connaissance d'une photographe, militante de longue date. le livre commence par un corps et ces deux femmes vont le pousser dans la cage d'ascenseur de l'immeuble quasi vide et voué à la destruction imminente où vit Molly.

Deux femmes et deux temporalités, une au présent et l'autre à rebours, en chapitres courts qui s'alternent pour amener à un dénouement qui se profile très tard.

Rien à dire au niveau de l'écriture et/ou de la traduction mais que c'est lent, lent, long, dilué, les indices et informations pertinentes sont noyées ! Tellement que je suis venue lire les avis pour voir s'il fallait que je termine cette pénible lecture ou que je l'abandonne sans remords !!

J'ai terminé ce roman et la fin a mérité une étoile de plus bien que l'ayant trouvé un peu précipitée après tant de temps à dispenser quelques infos ! Je tenterais une autre lecture d'Eva Dolan dans quelque temps, histoire de me faire une opinion, sa prose étant assez plaisante.

Challenge Jeux en Foli...ttérature X
Pioche Polar avril 2022 par Rennath
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J'ai découvert Eva Dolan grâce au Grand Prix des Lectrices Elle et depuis je suis ce qu'elle écrit ; les deux premiers livres suivaient les enquêtes de deux inspecteurs dans une ville désindustrialisée- Peterborough- mais là, l'intrigue s'installe à Londres et s'intéresse à deux femmes. La première Molly, la soixantaine, est une activiste depuis des années, toujours en lutte contre les inégalités ; la deuxième une jeune femme Hella, fille de policier mais qui, depuis quelques mois, remue ciel et terre pour aider ceux que la spéculation immobilière dans Londres chasse de chez eux. Quel point commun entre ces deux femmes ? Un cadavre, celui d'un homme qui l'agressait dit Hella à Molly pour la convaincre de l'aider à se débarrasser de lui sans appeler la police ! Molly qui apprécie Hella accepte et toutes les deux balancent le corps dans la cage d'ascenseur de l'immeuble où habite Molly, un immeuble vidé de ses habitants qui, de gré ou de force, sont partis vivre ailleurs. Seules quelques personnes résistent dont Molly qui sait bien que la lutte sera vaine face à cette spéculation immobilière rampante. Une fois leur forfait accompli, les deux femmes se séparent, il ne reste plus qu'à attendre et à espérer que la disparition de cet homme ne soit pas découverte trop tôt.

Le roman suit alors une double chronologie : les jours qui passent pour Molly qui s'interroge sur l'identité du mort, sur les raisons qui ont poussé Hella à le tuer, et qui se met à douter de plus en plus sur cette jeune fille qu'elle a présentée à beaucoup de monde, activistes altermondialistes, anarchistes, contestataires de tout poil, etc… Est-ce que Hella est vraiment celle qu'elle prétend être, est-ce qu'elle saura se taire, ne va-t-elle pas craquer, faire tout retomber sur Molly ? En parallèle, on remonte la chronologie d'événements liés à Hella. Ce procédé m'a, au départ, agacée car je ne voyais pas le rapport avec l'intrigue. Mais rapidement j'ai compris que ce retour en arrière éclairait son acte qu'elle a présenté comme un accident, mettait en lumière sa personnalité trouble et ses véritables motivations. La fin est surprenante…Terrible… A lire absolument !
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Un vieil immeuble londonien résiste aux pelleteuses dans un énorme chantier de rénovation, ses derniers habitants tenant de vivre dans des conditions de délabrement et d'insécurité, avec en point d'orgue un macchabée dans la cage d'ascenseur ...

Boom immobilier, prix exorbitants, destructions de vieux logements, expropriations…
Eva Dolan centre son intrigue sur les laissés-pour-compte de l'expansion économique et sur l'activisme de mouvements militants se mobilisant aux côtés des plus vulnérables. Ses personnages féminins, issus du courant protestataire de l'ère Thatcher, sont engagés, solidaires et déterminés.

Son roman s'équilibre en temporalités imbriquées (l'une avance, l'autre recule, en appui sur deux personnages: belle trouvaille!), se détournant du crime pour se centrer sur un thriller social où se dénoncent des méthodes policières musclées. La narration est sombre, en décor urbain comme en psychologie dans l'amitié trahie et la suspicion.

Partagée entre intérêt et un vague ennui au fil de la lecture, je ressors satisfaite et convaincue par une structure narrative intelligente, ronronnant traîtreusement sur une première partie, pour mieux surprendre par une conclusion inédite.
Preuve est faite avec ce troisième livre qu'il faut décidément compter avec les petites histoires sociales bien troussées de l'auteure.
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Un bon roman noir sur fond de spéculation immobilière à Londres. le mètre carré y devient hors de prix et de portée, alors on exproprie à tours de bras armés, on spolie, on fait pression. Les quartiers populaires subissent la gentrification. C'est tout à fait l'image que j'ai de cette capitale dont l'âme semble se diluer à chaque renoncement coupable de la mairie. Business is business. Voilà le cadre. Après, il y a les deux personnages principaux, Hella et Molly, deux amies réunies par un coup de matraque. Leur amitié tient le bouquin, jusque dans ses rebondissements les plus inattendus, car la victime n'est pas celle que l'on croyait. Leur couple antagoniste résume l'affrontement de deux générations de femmes. La plus ancienne : militante, engagée, que l'argent et la reconnaissance importent autant que la garde-robe de la reine d'Angleterre. La plus jeune : pragmatique sinon cynique, narcissique, pilotant sa vie à vue, au gré des opportunités. Rien n'est gratuit dans cette histoire de complicité et de renoncement, chacune d'entre elles paye un lourd tribut à son passé tourmenté. Eva Dolan dessine finement leurs portraits psychologiques. C'est rare qu'une autrice décortique avant autant d'acuité les motivations de ses personnages. On ne pardonne pas mais on comprend, au point de laisser l'empathie nous faire perdre tout jugement devant la réalité du crime. Machiavélique. La narration, conduite à rebours (on s'enfonce dans le passé d'Hella) est exigeante mais très intéressante. C'était le livre idéal pour rester confinée sans finir confite. Vive la lecture !
Bilan : 🌹🌹
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Et depuis cette nuit, on compte un résident de plus. Au fond de la cage d’ascenseur.

Pauvre Hella. Elle doit me détester maintenant. Je ne me sens pas très fière de moi, mais la meilleure décision est rarement la plus facile à prendre. Il aurait été facile d’appeler la police et d’attendre là en regardant son corps refroidir et devenir de plus en plus raide. Les flics ne nous auraient pas crues. L’endroit était trop clean, sans aucun signe de lutte. Même si on avait fait un peu de mise en scène, si j’avais frappé Hella au visage et étalé son sang sur le poing de l’homme, ils auraient concocté une histoire pour lui faire porter le chapeau.

Parce qu’Hella Riordan est un trophée qu’aucun flic ne peux laisser passer. Et ce n’est pas par vanité que je dis ça mais je ferais moi-même un bonus non négligeable.
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Je sais qu’on peut être heureux en dehors de Londres, je ne suis pas snob à ce point. Mais je ne m’y vois pas. Me retrouver brusquement seule, devoir tout recommencer à zéro, se faire de nouveaux amis, de nouvelles connaissances, petit à petit, à partir de rien. Ça m’épuise rien que d’y penser. Quand on est jeune, c’est plus facile. L’alcool aidant, et les drogues, et le sexe. Tout ça fait un terrain d’entente commun. Mais que peut faire une femme de soixante ans, toute seule, quand elle arrive dans un endroit où elle ne connaît personne, s’inscrire dans un club de lecture, en espérant y faire des rencontres ? Une chorale ? Est-ce qu’on est supposé se mettre au bingo ?
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J'ai envie de marcher, j'ai besoin de bouger, mais la pluie m'oblige à monter dans un bus tellement bondé qu'il est impossible de s'asseoir. Quand je trouve enfin une place, on est déjà arrivé à Camden. Je sors sous la pluie et les fines gouttes s'infiltrent partout, me picotent le visage et me plaquent les cheveux contre le crâne. D'autres gens pris par surprise me passent devant, têtes baissées, et j'éprouve vis-à-vis d'eux un sentiment de fraternité. On est des aventuriers de la vie, trop désinvoltes pour penser à prendre un parapluie en sortant de chez nous le matin.
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Le système était devenu trop immense à combattre. Il n'octroyait plus aux petites gens leurs quotas de petites victoires, parce que la moindre des concessions risquait désormais de les amener à croire qu'ils méritaient mieux, et que cette croyance était bien trop dangereuse pour qu'on la laisse prospérer.
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Comme c'était triste d'être incapable d'entrevoir pour son enfant de plus grande réussite que le mariage et de penser qu'après vingt-cinq ans, c'était fichu. ( p 285 )
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Vidéo de Eva Dolan
Hommes et femmes sous emprise. Louise Mey décrit le calvaire d'une femme sous l'emprise d'un homme manipulateur et violent. Eva Dolan explore les mensonges au coeur de la relation entre deux militantes politiques. Quant à Éric Cherrière, c'est l'emprise de la guerre qu'il met en scène : comment fabrique-t-on des bourreaux ?
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