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EAN : 9782072617812
416 pages
Gallimard (07/01/2016)
4.08/5   102 notes
Résumé :
"Chaque fois que j’ai repensé à cet après-midi, j’ai eu l’impression qu’elle avait déjà pris sa décision quand elle avait commencé à Attendre devant la porte de mon immeuble. Je n’avais jamais aimé de cette façon depuis plus de vingt ans, comme si je crevais de faim."

Jens Christian Grøndahl brosse le portrait d’un homme à trois âges : jeune romantique et plein d’idéaux, enseignant et père en alternance et enfin grand-père. Les femmes sont omniprésent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Les Portes de Fer, c'est le nom du long passage dans les Carpates entre la Serbie et la Roumanie.
Et pourtant, cette histoire ne se passe pas là-bas. Elle y fait référence à un moment, par l'intermédiaire d'une femme, très importante aux yeux du narrateur.
Cette histoire se passe à Copenhague, à Berlin, à Rome.

Le narrateur nous raconte sa vie, sa philosophie de la vie.
Né dans une famille danoise peu aisée, il aspire à se dépasser, c'est-à-dire à ses yeux se sentir réel.
Oui, la grande question et le seul but dans la vie, c'est atteindre la réalité. Etre réel. Authentique. Même au prix de la solitude, ce qui n'est d'ailleurs pas facile pour l'entourage, en particulier pour les femmes qu'il aime. Et elles sont nombreuses, elles qui ont rythmé les périodes de sa vie.
Même si l'amour est une chose difficile, car il y a cristallisation, comme le dit Stendhal : nous voyons l'autre avec nos propres yeux et pas tel qu'il est en lui-même.
Seuls les enfants trouvent grâce à ses yeux car « ils n'ont pas encore commencé à nier la réalité avec des périphrases et des silences ». « Il n'y a pas d'amour authentique. Sauf celui que les enfants nous témoignent, et auquel on répond avec ce sentiment étonnant que la vie peut nous surprendre comme une cadeau inattendu. Presque une grâce ».

Toute la vie de cet homme a donc été une quête vers le réel, à travers la nature, les lieux traversés (que de mentions de rues !), l'environnement immédiat.
A travers l'Art, surtout, la peinture, la littérature, la musique. Et le prof qu'il est se veut initiateur à l'Art pour permettre aux enfants, aux jeunes, de se dépasser.

« Parfois je me dis que c'est nous qui sommes réveillés. Les réalistes...Nous sommes ceux qui voient la réalité telle qu'elle est, tandis que les autres agissent sur celle-ci à partir de leurs préjugés. Ils sont tellement pressés...Nous sommes ceux qui abordent les choses de biais, contrairement à ceux qui ne connaissaient que les angles droits »

Ce roman à la fois psychologique et philosophique m'a permis de m'approcher un peu plus près de la réalité des choses, de l'humanité des choses. J'ai senti que chaque phrase entamait un long chemin en moi (j'ai d'ailleurs noté une foule d'extraits dans mon petit carnet spécial...). Oui, je peux dire que Grondahl, que je ne connaissais pas du tout, m'a conquise, dans le sens où j'adore réfléchir, analyser, même si parfois je n'étais pas toujours d'accord avec lui.

Et je termine par un ultime extrait auquel j'adhère entièrement : « Je n'ai pas peur de vieillir. Pour moi, les ans sont comme une lente arrivée vers moi-même ».
Je déteste les livres de développement personnel, celui-ci en est aux antipodes, et il m'a fait du bien.
Les Portes de Fer ? C'est un accès à l'introspection et au sens de la vie.
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Un cinq étoiles pour un livre lu avec grand plaisir...comme tous les autres livres de Groendhal, lus jusqu'à maintenant.
Un récit construit en trois parties,correspondant à trois âges de la vie d'un homme ,le narrateur.
Il débute ses souvenirs avec une enfance et adolescence liées à l'histoire de ses parents ,une histoire qui déteindra sur sa vie d'adulte...de là , un bond dans la quarantaine ,et sa rencontre ,en tant qu'enseignant avec un ado ,réfugié serbe,une rencontre qui va le secouer, lui faire passer "les portes de fer" ....et un autre bond,dix ans plus tard, à ses soixante ans.....
Il va et vient entre passé et présent ,se remémorant les femmes (piliers de son existence,bien qu'il prétend préfèrer la solitude...) et les moments cruciaux de sa vie, sans jamais perdre le fil de sa pensée initiale,et sans jamais nous la faire perdre aussi.
Amours, famille, vie solitaire.....bref la Vie,qui débouche sur nos illusions perdus, l'éphémèrité de nos sentiments, notre recherche du bonheur et du sens de la vie qui change avec l'âge, tout en restant une notion ,une idée vague ,jamais définie,notre course d'obstacles de la vie matérielle avec ses activités pratiques qui nous fait perdre de vue les valeurs qui comptent, la recherche de l'idée d'un amour qu'on aimerait libre et vrai, et le passé récurrent ,constituent le fond de cette histoire.
Mélancolie,spleen,solitude donne le ton, une morosité que le narrateur vit étonnement bien,qui dirait-on, lui fait plus de bien que du mal.Une plongée tout en douceur dans l'intimité de cet homme , dans les moindres petits détails de son quotidien, de ses pensées ...sans jamais en devenir voyeur.
La fin très belle, est une ode au passage du temps.
Qui connait Groendhal , sait que sa quête d'introspection de l'âme humaine avec la fluidité de sa prose et sa forme impeccable ,d'un romanesque propre à lui, nous donne toujours un récit passionnant à lire, ce dernier opus ne manquant pas à la règle.
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C'est un grand coup de coeur ! Merci à toi Bookycooky car sans tes conseils il y a de fortes probabilités que je sois passée à côté de de ce roman. Je n'avais jamais entendu parlé de cet auteur ni fais attention à ses romans dans les rayons de ma librairie.
Bien, il faut que je fasse une critique un peu plus constructive que : j'adore ! même si c'est ce mot qui me vient spontanément en pensant à cette lecture que je viens de terminer.
On suit le narrateur à trois âges de sa vie, lorsqu'il a une vingtaine d'années puis à 40 et enfin à ses 60 ans. On va faire connaissance des femmes qu'il va rencontrer durant sa vie et on va à notre tour l'aimer car ce narrateur a une belle âme, une âme tourmentée qui séduit , une sensibilité touchante, une façon de voir et vivre la vie qui me plait beaucoup, un regard sur le temps qui s'écoule émouvant.
Le fait de fuir à Rome pour « fêter » ses soixante ans, a un goût de nostalgie. C'est donc à Rome, ville éternelle, qu'il va se souvenir des femmes aimées, l'image est belle ! quel beau symbole !
Beaucoup de tendresse, d'amour mais aussi d'illusions, de désillusions jalonnent la vie du narrateur et c'est avec un pincement au coeur qu'à mon tour, je le quitte en fermant ce livre. Encore merci à toi Bookycooky :-))

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Trois âges de la vie d'un homme :adolescence, âge adulte et seuil de la vieillesse :
Un récit élégant et profond lu avec grand plaisir comme tous les ouvrages de ce grand écrivain danois: la jeunesse d'abord, à dix- huit ans , passion pour Marx , découverte de la littérature et de la langue allemande , engagement politique, révélation de la sensualité, perte de la mère, disparue bien trop tôt , premières désillusions, l'âge de raison , le mariage , la naissance de sa fille Julie ,la passion pour son métier , l'école : ——un formidable lieu de vie et de développement ——-, professeur de collège à Copenhague , enfin l'omniprésence des femmes , ses amours : Lisbeth, Erika , Maria, Viviane ...
Un superbe roman à la fois psychologique et philosophique, pétri de tendresse, de douceur, serein et désenchanté .
Il éclaire à merveille les moments forts d'une vie: déboires, hésitations , relations entre désir, amour, humour , reculs , repli , solitude, changements minimes et évolutions ....
Magnifique introspection de l'âme , touchante , nostalgique , qui revisite de belle manière la façon dont l'on vit et les répercutions au soir de sa vie.


L'écriture est remarquable : fine, sensible , à la fois intime et universelle .
Quel plaisir de lire cet écrivain !
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Alors que je commence ce billet j'en suis toujours à me demander pourquoi ce titre… ? Certes à un moment du récit le narrateur est en croisière sur le Danube et navigue entre les gorges qui portent ce nom, mais pourquoi donner ce titre à son roman ? Est-ce que la vie serait une succession de Portes de fer qu'on doit apprendre à franchir, en menant notre barque comme on peut, pour éviter les écueils ?
L'histoire de ce roman est déjà en substance dans la photo qu'on peut admirer sur la première de couverture. On y voit un homme de dos, pas tout à fait au centre de l'image, il est seul. le photographe est certainement à plat ventre pour prendre ce cliché, notre regard rase le ponton de bois avant d'arriver sur l'homme assis dessus, qui tranquillement, les mains dans les poches, observe le fleuve… nous l'accompagnons mais nous sommes en retrait derrière, tout passera par son regard à lui…
Lui… que nous rencontrons à ce moment particulier de la vie où on quitte définitivement l'enfance pour se jeter dans le grand bain. Il a 18 ans, c'est l'âge des premiers amours, et c'est aussi le moment tragique où il va perdre sa mère. On le retrouve ensuite alors qu'il a divorcé et qu'il voit sa fille Julie en alternance, il a 40 ans et il est professeur de littérature en collège. Puis on fait de nouveau un saut dans le temps pour le retrouver quelques jours avant son soixantième anniversaire, il voyage seul en Italie.
Il se raconte sur ces trois temps forts, se questionne, analyse ses choix, tout en faisant des retours en arrière. L'amour, ses relations avec les femmes sont au coeur de ses réflexions, il a choisi de vivre seul parce qu'il a des doutes sur le fait qu'aimer de manière authentique empêche de respecter la liberté individuelle. C'est son choix, mais les femmes font néanmoins partie de son univers, même lorsqu'elles disparaissent, englouties par les aléas de la vie, elles continuent de vivre en lui. Et j'ai été surprise de réaliser que celle qui revient dans ses pensées, le plus souvent, c'est sa mère disparue. Il s'en sert comme appui de comparaison, il glisse de l'image d'une femme qu'il rencontre, vers celle de la jeune femme qu'a dû être sa mère, avant sa naissance, avant même qu'il ne la connaisse… il se souvient, revoit des moments figés…
La littérature, la musique, les arts, la culture sont omniprésents, aussi essentiels pour lui que l'eau et l'air… mais est-ce si étonnant ?
J'avoue que je suis complètement tombée sous le charme de l'écriture de GRØNDAHL, sa capacité à observer l'âme humaine, la finesse de ses analyses psychologiques, sa culture, sa patience et sa délicatesse… complètement charmée !
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critiques presse (2)
Telerama
04 mai 2016
Au seuil de ses 60 ans, un homme se tourne vers son passé et convoque les femmes qui l'ont aimé. Le portrait d'une génération désillusionnée.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
12 janvier 2016
Le roman de Jens Christian Grondahl est drôle, piquant, nostalgique, subtilement proustien.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
De même que la Terre avait une atmosphère d’oxygène qui conditionnait toute la vie, la vie humaine possédait également une atmosphère. Celle-ci s’appelait imagination ou faculté de conception et, comme l’oxygène, elle était une condition de notre respiration, dans son acception intellectuelle. Les sceptiques avaient raison quand ils disaient que l’amour était le produit de l’imagination, puisqu’il n’avait pas d’existence en lui-même, en dehors de notre conscience, mais ils se trompaient quand ils en concluaient qu’il pouvait être mis au rebut comme illusion. Parce que tout ce qui était important pour l’homme au-delà de la simple survie, tout ce qui nous distinguait des animaux, tout cela n’existait que grâce à nos représentations.
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J’ai réfléchi à ce qu’elle avait dit alors que je revenais de l’Île aux Musées en direction de Checkpoint Charlie. Je n’arrivais pas à saisir ce que je ne comprenais pas. J’ai jeté des coups d’œil aux différents éléments de socialisme réel que je croisais en chemin. Les nuances toujours grises des voitures, comme si un éclat de couleur était l’expression de la décadence bourgeoise tardive. Les piétons qui ne se distinguaient pas immédiatement des piétons de l’autre côté du Mur, sauf que leurs vêtements n’étaient pas aussi chic. Étaient-ils plus ou moins heureux ? Je ne savais qu’en penser. Que m’aurait-il fallu savoir pour le découvrir ? Y avait-il un homme pour le savoir ?
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"C'est vrai que tu n'as pas peur?"
"Oui, c'est vrai. Je ne sais pas pourquoi. Je devrais bien avoir peur. Et ce n'est même pas parce que je serais devenue croyante. Non, je ne sais pas. J'ai toujours eu le sentiment d'être regardée, si tu comprends ce que je veux dire.
- Comment ça?
- C'est comme si tout ça me renvoyait un regard, n'est-ce pas? Comme s'il y avait une grande présence. Je ne sais pas si c'est quelque chose de religieux.
(...)
Oui, cela me fait de la peine. Cela me fait de la peine de vous faire de la peine, mais tout cela durera ce que ça durera. C'est peut-être lié au fait de ne pas être trop envieux. C'était bien comme ça."
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Se souvenir, c’est raconter ce qui a été. Dans la langue, c’est toujours là. C’est présent en tant que ce qui a été, ce qui peut être raconté. J’ai découvert cela quand Julie était petite, quand je lui parlais de la grand-mère qu’elle ne connaîtrait jamais. Je lui ai montré les rares photos que j’avais de mon enfance et du temps avant ma naissance. À l’époque où ma mère n’était pas une mère mais juste une jeune femme, une jeune fille. J’ai senti que cela avait lieu pendant que nous regardions les photos. Les photos n’étaient que des empreintes mortes mais, par mon récit, la grand-mère de Julie redevenait réelle. Elle avait été et, donc, d’une certaine manière, elle l’était encore. Comme une personne dont on peut raconter l’histoire.
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Une âme vieille comme le monde ?
J'aurais dû être vacciné contre ce genre de bêtises, mais ses envolées enthousiastes étaient un doux poison dont je m'étais rendu dépendant de mon plein gré. Cela me flattait peut-être aussi, parce que l'âme vieille comme le monde était un moyen de verser de la poussière de rêve dans le gouffre entre nous, cette différence précaire entre une personne de dix-huit ans et une autre de vingt et un, entre un lycéen qui habitait chez ses parents et l'oiseau noir qui volait de ses propres ailes dans le Berlin divisé. Moi, je voulais tant être une âme vieille comme le monde qui, comme elle, pouvait revêtir l'habit de plumes des grandes symphonies et voler dans la profonde nuit au-dessus de Kreusberg et de Vestegnen pour se retrouver à l'unisson intellectuel.
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Vidéo de Jens Christian Grondahl
David Murgia - Nathalie Dessay - Laurent Stocker - Edouard Baer - Didier Besace - Lucas Belvaux - Anne-Cécile van Dalem - Robert Mcliam Wilson - Peter Heller - Vinciane Despret - Benoit Peeters - Lise Charles - Jens Christian Grondahl - Jean Luc Outers - Brice Matthieussent - Boris Lehman - Marietta Ren - Fabrice Drouelle - Hubert Antoine - Emma Jane Kirby - Manuel Rocheman - Johann Hari - Catherine Graindorge
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