Si l'on accepte de reconnaître que les récits mimétiques ont un pouvoir de façonnement, il faut admettre qu'ils peuvent aussi bien servir à éduquer le citoyen qu'à l'asservir, à le conditionner ou à le manipuler. Christian Salmon a joué un rôle de lanceur d'alerte en soulignant les dangers inhérents aux usages rhétoriques, notamment commerciaux ou politiques, du storytelling. Ainsi qu'il l'affirme, fabriquer des histoires peut servir à formater des esprits, à tracer des conduites et à orienter des « flux d'émotions ». Yves Citton s'est également posé la question des enjeux politiques des formes narratives, qu'il considère comme une sorte de soft power.
Partie 1 : DÉFINIR L'INTRIGUE ET SES FONCTIONS, Chapitre 2 : Réhabiliter la lecture pour l'intrigue.
Le récit [est] une forme de simulation mentale, qui plonge le lecteur au cœur d'expériences qu'il n'a pas vécues lui-même, mais vis-à-vis desquelles il peut adopter une perspective cognitive et affective similaire à celle des personnages.
Partie 1 : DÉFINIR L'INTRIGUE ET SES FONCTIONS, Chapitre 2 : Réhabiliter la lecture pour l'intrigue.