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EAN : 9791021025417
352 pages
Tallandier (30/08/2018)
3.88/5   13 notes
Résumé :
14 juillet 1919. Un défilé militaire impressionnant consacre l’armée française. Quelques jours après la signature de la paix, le 28 juin, la cérémonie est à la fois un hommage aux 1 400 000 hommes tombés au front et une célébration du triomphe de la France.

L’armée française a joué un rôle capital dans la victoire sur l’Allemagne durant la Première Guerre mondiale. Lors des combats gigantesques de 1918, elle s’est montrée la plus grande, la plus moder... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En ce centenaire du 11 novembre 1918, le Colonel Michel GOYA rappelle « comment la France a gagné la grande guerre » dans son nouvel ouvrage « les Vainqueurs » qui est d'autant plus précieux qu'il comble une lacune dans l'édition actuelle qui publie principalement sur les victimes civiles et militaires et dédaigne « l'histoire bataille ».
La Bataille de France, du 21 mars au 11 novembre 1918, se termina par la victoire des alliés, mais ce sont les allemands qui, au printemps, prirent l'initiative en attaquant l'armée anglaise, mise en difficulté, car numériquement l'avantage était alors germanique à la suite de révolution soviétique qui avait libéré les armées allemandes du front russe.
Paris menacé, le front rompu entre anglais et français, l'heure fut suffisamment tragique pour que Foch soit enfin nommé Général en Chef et que son état major animé par Weygand coordonne l'ensemble des armées alliées … c'est à ce prix et grâce aux réserves mobiles organisées par le Général Pétain que l'offensive allemande s'essouffla.
L'arrivée massive à l'été des boys américains apporta aux alliés un avantage quantitatif au moment où nos chars et nos avions, nombreux et de bonne qualité, permirent à partir de juillet une succession de victoires locales, obligeant les armées allemandes à se replier sur leurs lignes successives de défenses fortifiées en aout et septembre.
A l'automne, dans les Balkans, la percée de l'armée d'orient guidée par le Général Franchet d'Esperey, brisa l'empire austro hongrois, et menaça les arrières allemands provoquant une crise politique dans le Reich … l'effondrement du moral de l'armée allemande, la mutinerie d'une partie de la flotte, et l'armistice.

L'auteur élève sa vision et consacre plusieurs chapitres à la mobilisation industrielle et agricole réussie par Clémenceau et son gouvernement qui permit d'apporter à nos poilus des camions, des chars, des avions, coordonnés par radio … en 1918 notre armée était la première au monde et elle était dotés d'un arsenal sans égal. Mais la France, les 20 années suivantes, galvauda cet investissement matériel et moral et laissa sa stratégie veillir inexorablement …

Illustré de nombreuses cartes, ce remarquable ouvrage est accessible à un large public, et offre une synthèse politico militaire indispensable à qui veut comprendre la victoire de 1918.

J'ai regretté l'abus d'acronymes (abus freinant la lecture pour qui n'est pas familiarisé avec le jargon du MINDEF) et le voile pudique (ou « diplomatique ») jeté sur la politique de terre brulée de l'armée allemande qui brula méthodiquement les bâtiments après les avoir pillés et coupa chaque arbre fruitier de nos départements occupés en fuyant devant nos poilus.

Mais cet ouvrage mérite largement ses cinq étoiles !
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En ce mois de célébration de l'Armistice de 1918, le colonel et docteur en histoire contemporaine Michel Goya – dont j'ai déjà apprécié « L'invention de la Guerre moderne » - analyse la contribution réelle de l'armée française à la victoire.
Dans un style fluide et clair, il décrit à l'appui de nombreuses cartes, les options stratégiques, les tactiques, la manière dont les combats sont conjugués en opérations.
Ce qui frappe en premier lieu, c'est l'immensité des pertes, l'inconcevable (aujourd'hui) tolérance collective à la tuerie de masse. En novembre 1917 cependant, au moment où Georges Clemenceau devient Président du Conseil, après la désastreuse opération Nivelle, un profond découragement s'empare des soldats. Défiance vis-à-vis du commandement, lassitude de civils, grèves, appels à la « paix blanche » … Les Russes s'effondrent mais les Américains ne seront opérationnels qu'au printemps 1918.
On découvre l'optimisme de Joffre face à la prudence de Pétain. Ordres et contre-ordres se succèdent aussi entre le généralissime Foch et Pétain jusqu'à l'été 1918. L'apport de Pétain dans la victoire finale est cependant indéniable. La mésentente chronique avec les Britanniques aussi.
Les tactiques évoluent au rythme des nouvelles technologies : les combats se développent dans la 3ème dimension (utilisation de l'aviation, rôle des transmissions avec la TSF, essor fantastique de l'industrie d'armement, progrès de la logistique : la vitesse de déplacement des divisions françaises par camions est supérieure à celle des Allemands, précision du renseignement et des techniques de décryptage…). En 1918, la logistique française est ainsi capable d'alimenter simultanément environ 70 divisions, dont chacune consomme 1000 tonnes par jour contre 150 en 1914.
Le changement de stratégie intervient au printemps 1918. On attaque désormais sans préparation massive d'artillerie (qui prive l'adversaire de tout effet de surprise), on utilise plus judicieusement des chars qui ont surtout un effet terrifiant, on bombarde les arrières allemands. Et puis il y a la grippe « espagnole » : 187000 soldats allemands meurent de maladie dans les derniers mois de la guerre. Ce sont les batailles défensives des Alliés qui préparent la victoire finale. Les soldats ont résisté et, jusqu'à la fin du conflit, le taux des réfractaires est très faible.
Le commandement allemand avait promis la victoire et la paix mais ne les a pas obtenues. La désillusion est grande, la nation allemande est à bout de forces. L'Empire s'effondre mais sauvegarde l'honneur de son armée.
Malheureusement, la France qui a gagné la guerre va bientôt se replier sur elle-même et perdre la paix. Les dettes intérieure et extérieure sont colossales alors que les besoins de la reconstruction sont immenses. Les états-majors sont encombrés de jeunes généraux victorieux peu enclins à remettre en cause leurs certitudes et à envisager la guerre moderne …Ce n'est qu'à partir de 1939 que l'on fournira un effort de réarmement significatif – jusque-là absorbé par la construction de la ligne Maginot – face au dynamisme de l'armée allemande.
Un livre accessible au non-spécialiste, une histoire passionnante de courage et de souffrances qui éclaire aussi sur les pesanteurs typiquement françaises …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque le 20 novembre 1917 Georges Clemenceau, président du Conseil et ministre de la Guerre, se présente devant les députés pour prononcer son discours d'investiture, l'heure est grave. La France est en guerre depuis plus de trois ans et aucune issue victorieuse n'est en vue. Plus d'un million d'hommes, chiffre inouï, ont disparu, tués ou prisonniers. Dix départements et deux autres millions de Français vivent sous l'occupation allemande. La dernière grande opération française, lancée en avril en Champagne par le général Nivelle, a été un désastre, à l'origine d'un profond découragement des soldats et de leur défiance vis-à-vis du commandement. Pendant des semaines, des dizaines de divisions se sont mises en grève, jusqu'à ce que le nouveau général en chef Pétain recrée une confiance qui paraît encore fragile. Les civils sont lassés eux aussi de ces souffrances qui durent. Les grèves se multiplient dans les industries. Les socialistes de la SFIO sont de
plus en plus sensibles à une paix « blanche », retour à la situation d'avant août 1914, et réticents à participer à un gouvernement. Trois ministères sont tombés entre mars et novembre.

1917 est une année noire dans une guerre sombre et 1918 ne s'annonce pas forcément mieux. Certes, les États-Unis ont déclaré la guerre aux Puissances centrales le 6 avril, mais leur armée ne comptera vraiment en France au mieux qu'au printemps 1918, plus probablement à l'été. Surtout, l'allié russe s'effondre. Le pouvoir est aux mains des bolcheviques et l'armée russe se désagrège. Le temps est proche où la Russie quittera la guerre et où toutes les forces de l'Allemagne pourront se retourner contre les Français et les Britanniques.
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Cet effort humain gigantesque, cette évolution prodigieuse, toutes les armées qui défilent ce 14 juillet 1919 les ont connus mais aucune à cette échelle. L'armée française de 1918 est la plus moderne du monde. L'industrie automobile et aéronautique qui la soutient est alors la plus performante. Non seulement les chars Renault ou les avions Breguet sont ce qui se fait de mieux, mais, et peut-être surtout, ils sont présents en quantités que personne ne peut égaler. Les fantassins français de 1918 ne marchent plus sur de longues distances comme sous le soleil d'août 1914, ils sont transportés par une flotte de camions plus importante que celles de toutes les autres armées du monde réunies.
Ils communiquent grâce à un réseau de transmissions par télégraphie sans fil, quasiment inexistant au début de la guerre mais qui irrigue désormais tout, jusqu'à l'intérieur des chars et des avions, avec des équipements qui ont techniquement des années d'avance sur tous les autres.
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le 20 novembre 1917 ... Clemenceau annonce à la tribune :
« Nous nous présentons devant vous dans l'unique pensée d'une guerre intégrale. [...]

Nous avons de grands soldats d'une grande histoire, sous des chefs trempés dans les épreuves, animés aux suprêmes dévouements qui firent le beau renom de leurs aînés. Par eux, par nous tous, l'immortelle patrie des hommes, maîtresse de l'orgueil des victoires, poursuivra dans les plus nobles ambitions de la paix le cours de ses destinées.

Ces Français que nous fûmes contraints de jeter dans la bataille, ils ont des droits sur nous. Ils veulent qu'aucune de nos pensées ne se détourne d'eux, qu'aucun de nos actes ne leur soit étranger. Nous leur devons tout, sans aucune réserve. Tout pour la France saignante dans sa gloire, tout pour l'apothéose du droit triomphant. […] Droits du front et devoirs de l'arrière, qu'aujourd'hui tout soit donc confondu. Que toute zone soit de l'armée. [...]

Un jour, de Paris au plus humble village, des rafales d'acclamations accueilleront nos étendards, vainqueurs, tordus dans le sang, dans les larmes, déchirés des obus, magnifique apparition de nos grands morts. Ce jour, le plus beau de notre race, après tant d'autres, il est en notre pouvoir de le faire. Pour les résolutions sans retour, nous vous demandons, messieurs, le sceau de votre volonté. »
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La France est le principal théâtre de la guerre et l'armée française y est l'armée majeure. De mars 1918 à l'armistice du 11 novembre, c'est cette «armée des poilus » qui a le premier rôle dans cette coalition et lorsqu’on accepte enfin un commandement unique, nul ne conteste qu'elle soit commandée par un Français, Ferdinand Foch, et que ce soient lui et les Français de son état-major qui définissent la stratégie. Après Foch, c'est Pétain, à la tête de l'armée principale, qui donne forcément le ton. Les deux sont de caractères aussi opposés que possible mais de la dialectique de l'audace de l'un et de la prudence de l'autre naît une stratégie finalement plus cohérente que celle de l'ennemi. De la même façon, sur le théâtre des Balkans, c’est un autre Français, Franchet d'Espèrey, qui conçoit et conduit la percée de Macédoine à la tête des Armées alliées d’0rient. Cette brillante manœuvre où les soldats français sont encore en tête aboutit à la capitulation de la Bulgarie et contribue à celle des Empires austro-hongrois et ottoman, laissant l'Allemagne sans aucun espoir.
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Quelques jours après la signature de la paix avec l'Allemagne, le 28 juin 1919, c'est à Paris qu'est d'abord célébrée la victoire et par le défilé militaire du 14 Juillet le plus impressionnant qui ait jamais existé.
...

Pour quiconque a vu le départ des « pioupious » de 1914 en pantalon rouge et capotes bleues, le contraste est saisissant. L'armée française de 1918 est plus sobre mais plus impressionnante en casque d'acier et accompagnée de toutes ces armes dont personne n'aurait imaginé l'emploi quatre ans plus tôt : avions, automitrailleuses, canons lourds, chars, enfin, qui ferment le défilé. Cette armée française, organisation géante de quatre millions d'hommes, s'est transformée en quelques années avec une vigueur et une vitesse qu'aucune autre institution du pays, publique ou privée, ne parviendra à égaler par la suite. Le changement a été radical.
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