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EAN : 9782843449017
230 pages
Le Bélial' (24/03/2016)
3.72/5   18 notes
Résumé :
L'homme est en passe de conquérir l’ensemble du Système solaire. Mais en ces temps aventureux où l’horizon humain s’élargit aux proportions du cosmos, alors que les pionniers ouvrent de nouvelles voies à force de courage et d’abnégation, il en est certains pour profiter des mannes de l’espace, et de la pire des manières. L’âge de la piraterie spatiale pourrait bien s’annoncer... Face au mystérieux Basilic et sa flotte de forbans, Dick Murdock, jeune Vénusien ayant r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Le Jack Vance nouveau est arrivé !

Vous pensez que je délire, que le gars a cassé sa pipe depuis longtemps et que les fantômes n'écrivent pas de romans…
Oui et non. Ma phrase est vraie et plus compréhensible si on rajoute « en France ». En effet, les éditions le Bélial' ont eu la bonne idée de traduire en français le dernier roman de l'auteur qui ne l'était pas encore. Pour l'occasion, j'ai donné un bon coup de pied à mes résolutions de réduire ma PAL et je l'ai acheté.

Ce nouveau roman est en fait l'un des plus anciens vu qu'il date du début des années 1950. Je l'ai trouvé assez original par rapport à l'ensemble de l'oeuvre de Vance. D'abord par le thème qui est la piraterie au tout début de l'ère spatiale. L'auteur nous a habitués à des récits placés dans un futur très lointain où l'humanité a essaimé la Voie Lactée ; il se contente ici de la Lune, Vénus et Mars, les deux planètes montrant un visage très « fifties » plus vivables et colorées qu'elles ne le sont dans la réalité.
Autre aspect peu répandu chez Vance : la volonté de décrire les techniques de vol spatial lors de passages très « hard science » (suffisamment rares pour ne pas entartrer le fil de l'histoire, pour ceux que ce genre de prose barbe).
Enfin, le récit peut sans risque être qualifié de « jeunesse ». le héros est un ado plein de courage et d'intelligence qui va, à lui tout seul, mettre des troncs d'arbre dans les roues des pirates de l'espace. Dick est beaucoup plus vivant que les héros froids habituels de Vance (partie SF de son oeuvre). Il m'a fait penser à Tintin, aux héros du roman de Jules Verne « Deux ans de vacances » aussi bien qu'aux personnages du dessin animé Scoubidou (ce dernier pour la trame du récit également). En contrepartie, le récit est plutôt cousu de fil blanc et les interlocuteurs de Dick, tous adultes, sont particulièrement apathiques ou faciles à berner. Cela n'enlève rien au plaisir de lecture de ce court récit.

Curieusement, c'est peut-être l'avant-propos de Jack Vance qui m'a le plus fait d'effet. Il y décrit une vision de l'avenir proche, annonçant la conquête de la Lune pour 1965 (pas tombé loin) et l'apparition de la piraterie spatiale dès 1985. Cela m'a poussé à me demander pourquoi je lisais encore aujourd'hui des récits de science-fiction.
Quand j'ai commencé, j'avais en tête des visions proches de celle de Vance. La Lune était conquise depuis une dizaine d'années, les sondes Voyager parcouraient le Système Solaire et la Navette Spatiale prenait son envol. Je voyais le futur de l'humanité dans les étoiles et la SF m'aidait à découvrir ce futur.
Je n'avais pas intégré que toutes les aventures de l'homme, y compris les plus folles, devaient être piquées par l'aiguillon du commerce. La rentabilité de la conquête de l'espace ne semblant pas aller de soi, j'ai vu mes illusions s'effondrer. Nous sommes bloqués sur Terre pour un bout de temps.
Je crois que si je continue à lire de la SF, c'est plus par nostalgie de mes illusions que pour ses visions du futur. Ce n'est pas un hasard si je lis dans ce domaine plus d'Anciens que de Modernes, une SF au goût désormais vintage où le voyage spatial côtoie la pellicule photo et la bande magnétique. La SF est une vision du passé.
Assez pathétique comme constat.
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Ma critique complète sur mon blog :

la collection Pulp – la bien nommée – escompte nous percuter les tripes. Cette diversité de choix illustre la richesse du genre SFFF, et de la SF en particulier.

Après cette virée étoilée, revenons donc aux Vandales du vide de Vance. En préambule, le lecteur découvre une prise de position de l'auteur datée de 1953 sur l'avenir de l'Homme dans l'espace. Outre, ses premiers pas sur la Lune « prévus » en 1962, il prédit l'occupation d'une station spatiale et la création d'une Marine Spatiale pour lutter contre les pirates. Ce clin d'oeil qui introduit le roman révèle toute sa saveur au fil des pages.

Dick Murdock, un adolescent, part rejoindre son père, chef de l'observatoire permanent basé sur la Lune. Lors du trajet depuis Venus, il apprend la disparition de 2 vaisseaux de ligne, puis les voyageurs tombent sur l'épave éventrée de la dernière proie. La rumeur qui court est prompte à enflammer son imagination et ses envies d'aventure : un pirate – le Basilic serait à l'oeuvre…

En premier lieu, ce roman se lit avec une grande facilité. La trame est limpide, l'intrigue est – si ce n'est originale – aussi captivante que la vison de la Terre depuis l'espace. En fait, il est impossible de ne pas dévorer Les vandales du vide alors que l'on suit les péripéties du jeune Dick. Ce jeune homme a beaucoup de ressources et un potentiel aventureux qui ne demandait qu'un catalyseur pour prendre son plein essor. Il est sympathique, attachant et pas des plus raisonnables – un ado dans toute son impétuosité… et qui s'attire beaucoup d'ennuis.

Le style de Jack Vance est déterminant. Loin d'être simpliste ou à l'inverse d'une trop grande sophistication, il est équilibré, fluide et accroche le lecteur. Les personnages sont croqués avec assurance, la personnalité du Basilic glaciale à souhait et son identité reste mystérieuse suffisamment longtemps pour permettre quelques rebondissements rondement menés. Cette cohérence emmène de la fraîcheur et de la « pétillance » à l'ensemble.

Enfin, le roman est très différent des thématiques de la collection Une heure-lumière qui aborde la SF sous l'angle de la science et des technologies alors qu'ici nous sommes en présence d'un roman qui enjôle notre imaginaire. Je m'attendais également à un texte plus proche des écrits de Poul Anderson, tel que La patrouille du temps par exemple, ou surtout comme les aventures galactiques de Flandry - pour ne citer qu'un auteur publié au Bélial. En fait, j'ai plutôt la sensation que la comparaison doit être faite avec les romans juvéniles de Robert Heinlein dont le Vagabond de l'espace ( ou Citoyen de la Galaxie ou encore L'enfant tombé des étoiles).

Pour moi, ce premier roman, lance parfaitement la collection dans son identité visuelle, avec une accroche BD, un ton léger et un texte sans prise de tête.

Lien : https://albdoblog.wordpress...
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Quand on se lance dans la lecture d'un roman de Jack Vance, on sait que l'on peut s'attendre à des aventures et des voyages dans l'espace.

Ici on a les deux. Quand je vois qu'il choisit comme personnage principal un personnage aussi jeune, je me dis qu'il visait un lectorat plus jeune. Ça limite les perspectives en terme de violence et de sexualité. Ce qui est marquant c'est que l'apparence physique des personnages a une grande importance. Lorsque Dick rencontre une personne au physique disgracieux , il va se méfier, limite il va le considérer comme un ennemi. Mais quand c'est quelqu'un avec un physique plus avantageux, il va moins se méfier. Or comme on dit toujours les apparences sont trompeuses.

Dick est un ado, il va agir comme tel : beaucoup d'impétuosité, une petite dose d'inconscience, des connaissances scientifiques. Tout sera assez dosé pour ne pas en faire un ado que l'on veut baffer.

Ce qui est regrettable c'est que Jack Vance n'est pas constant sur les avancées technologiques. Dans son univers, on voyage dans l'espace comme si on prenait le bus. Et à la fin du roman on découvre que Dick développe des photos dans un chambre noire, à l'ancienne.

Les Vandales du vide est un roman qui correspond tout à fait ce que Vance nous a habitués, il offre un bon divertissement.
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La première livraison de la nouvelle collection « Pulps » des éditions du Bélial, dirigée par Pierre-Paul Durastanti, est une véritable gâterie pour tout amateur éclairé de science-fiction puisque vient de paraître le dernier inédit en français d'un monstre sacré de la SF, Jack Vance. Dans Les Vandales du vide, qui date de 1953, nous retrouvons déjà tout l'esprit de l'auteur, qui se fit connaître par la suite pour des cycles aussi cultes que Lyonesse ou Tschaï. Vance, explorateur et voyageur dans l'âme, nous a fait, durant sa longue carrière, découvrir des tas de mondes tous plus exotiques et étranges les uns que les autres, que ce soit sa Planète Géante ou ses domaines de Koriphon, et des personnalités atypiques comme celle de Kirth Gersen dans La Geste des Princes-Démons (qui eux aussi, ne sont pas en reste question personnalités atypiques !).
C'est ainsi qu'il est d'abord légèrement déstabilisant de se plonger dans un roman qui se déroule dans le système solaire et, pour une bonne partie, sur la Lune, nous rappelant ainsi nos meilleures heures de lecture avec notre inestimable Jules Verne. On se prend très vite au jeu de suivre ce jeune garçon brillant, à l'esprit détective, Dick, dont le père a été promu au plus grand télescope de la Lune, un poste clef et convoité. Dès les premiers chapitres, l'esprit de la piraterie vient s'amalgamer à ce contexte, car les premiers pirates de l'espace semblent sévir, sous la bannière du mystérieux Basilic, lequel a arraisonné violemment quelques vaisseaux, tels le Canopus et le Capella. Bien vite, alors que le jeune Dick, après son mouvementé voyage au départ de Vénus, rencontre sur la Lune de nouveaux personnages hauts en couleurs tel l'excellent Sam le Dingue, on comprend que le télescope géant que gère le père de Dick, va devenir un enjeu auquel viendront se mêler les fameux pirates…
II faut bien le dire : si Les vandales du vide n'est pas un grand roman de Jack Vance, quel plaisir de lecture ! On s'amuse beaucoup, à l'image de ce qu'il avait fait avec Les Cinq Rubans d'Or (ed. ActuSF), dans ce récit enlevé, bien fichu et savoureusement rétro, qui nous donnera envie de replonger dans cette merveilleuse science-fiction de L'Âge d'Or, allant des récits d'Edmond Hamilton à ceux de Jack Williamson, en passant par Robert Heinlein ou Paul French et leurs juveniles, desquels Les Vandales du vide se rapproche ostensiblement.
Lien : http://blog.librairie-critic..
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A rebours de la Hard SF, Jack Vance a toujours versé dans une science-fiction plus légère dans laquelle l'aventure prime avant tout et où le divertissement passe avant la réflexion. On retrouve cela dans « Les vandales du vide » même si on est loin des planet/space opera auxquels l'écrivain nous avait habitué. Ici, pas de grande épopée sur une planète étrangère, dépaysante avec ses autochtones étranges aux coutumes insolites. Ce roman est une sorte d'enquête policière se déroulant sur l'astre lunaire.


Si Jack Vance sort un peu de sa zone de confort, on retrouve sans problème son style et son côté « grand spectacle ». On se demande d'ailleurs pourquoi ses romans ne sont pas plus adaptés au cinéma. On prend du plaisir à suivre les péripéties de son enquêteur en herbe même si « Les vandales du vide » n'est clairement pas son meilleur roman. Je lui préfère de loin ses aventures sur des planètes exotiques.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'ingénieur conçoit son vaisseau afin qu'il fonctionne dans son milieu naturel, autrement dit l'espace, pas l'air, ni l'eau. Le profilage d'un navire spatial lui sert autant qu'un fouet à une automobile ou des plumes à un avion. Il décolle lentement, atterrit lentement. La résistance de l'air importe peu. Les caractéristiques qui comptent, ce sont la légèreté et la rigidité. Malgré l'apport de l'énergie atomique, on prend bien garde au poids; chaque kilo ajouté sans raison à la structure représente un kilo perdu de charge utile. C'est la sphère qui offre le plus de volume pour le moins de surface. Le besoin d'une base stable sur laquelle se poser et d'un entretoisement afin d'assurer la tenue des réacteurs poussera cependant toujours l'ingénieur à étirer la coque.
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l'ère des pirates spatiaux surviendra sans doute de notre vivant à tous.
Il se peut que certains d'entre vous qui lisez ces lignes vous enrôliez dans la Marine Spatiale.
J’espère qu'aucun d'entre vous ne servira aux cotés des pirates.
S'il vous en prenait la fantaisie, je parie que vous le regretterez.
Vous serez peut-être payé moins dans la Marine Spatiale, mais vous vivrez plus vieux.
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Videos de Jack Vance (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jack Vance
Extrait du livre audio « Madouc, Lyonesse, T3 » de Jack Vance, traduit par E.C.L Meistermann et Pierre-Paul Durastanti, lu par Marvin Schlick. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/madouc-9791035410391/
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