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EAN : 9782915920581
120 pages
Warum (20/01/2011)
3.46/5   35 notes
Résumé :
Deux soeurs s'écrivent. L'une est en Palestine, volontaire dans des programmes d'aides, oscillant entre ses amis palestiniens et ses amis israéliens. L'autre est dessinatrice, restée au pays, à Liège, en Belgique. De leur correspondance est né LES AMANDES VERTES qui tente de restituer une réalité complexe, à travers le prisme de l'expérience d'une jeune femme qui essaie de partager avec sa soeur ses sentiments et ses aventures dans les territoires occupés.
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Les amandes vertes sont les lettres que s'échangent les réalisatrices de cette bande dessinée en 2008 lorsque Anaële part en Palestine pour huit mois. Delphine, sa soeur, restée à Liège, lui écrit régulièrement.

Volontaire dans un centre de jeunes à Nazareth, Anaële est confrontée chaque jour à la lourdeur des contrôles: " J'ai d'abord dû traverser le check point. J'avais l'impression de descendre dans les entrailles d'une bête. Après avoir montré mon passeport, traversé de nombreux couloirs, j'arrive dans un grand hangar. J'attends dans la file. A chaque fois que la lumière verte s'allume, trois personnes passent. Derrière le tourniquet il y a un détecteur de métaux...

- c'est l'un des endroits les plus ridicules au monde...

- oui, difficile d'imaginer plus absurde."

Anaële met à profit son séjour au Moyen-Orient pour s'imprégner du quotidien des habitants, elle partage certains rituels lors des repas et fêtes, apprend un peu l'arabe et gagne peu à peu la confiance des palestiniens. Elle dispose d'un réseau amical très large qui l'accueille et lui fait découvrir la réalité crue et quotidienne du conflit: armes pointées, tours de contrôle, murs, barbelés et couvre-feux interminables. Elle revient très ébranlée du camp de réfugiés de Dheisheh:

« Dheisheh ressemble à tous les camps de Cisjordanie : un labyrinthe de ruelles étroites, des maisons en béton qui s'élèvent sur plusieurs étages et empêchent la lumière de passer, des graffiti, des posters de martyrs, des gens qui passent leur vie dans un lieu conçu pour être provisoire. »

Les images éprouvantes et désolantes affectent Anaële qui contrebalance son propos avec humour et l'allège en mettant en avant la gentillesse, la chaleur et le sens de la fête des palestiniens.

Elle souffre et s'insurge devant le fatalisme de ces gens qui trouvent normal les exactions faites à leur encontre. "Tu ne pourrais pas comprendre" lui lance son ami Majdi qui exprime ainsi le fossé qui sépare nos deux histoires, nos deux cultures.

Delphine et Anaële Hermans conjuguent leurs talents - le dessin pour la première l'écriture pour la seconde- pour réaliser une BD émouvante. le trait est naïf mais révèle des dessins explicites qui portent bien les propos réalistes et troublants.

Il ne faut pas chercher dans Les amandes vertes des réponses claires ou didactiques au conflit israélo palestinien. C'est un regard sans préjugé ou parti-pris d'une jeune européenne sur un conflit complexe et interminable. Cet ouvrage est un bel hommage aux volontaires qui oeuvrent pour aider les populations victimes des luttes armées, aux quatre coins de notre planète.

Les amandes vertes Lettres de Palestine a été récompensé par le prix Médecins sans Frontières 2011 aux rendez-vous du Carnet de voyage.

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Correspondance entre deux soeurs : Delphine vit à Liège, Anaële est partie à Bethléem pour dix mois, en mission humanitaire auprès de jeunes Palestiniens. Delphine envoie des cartes tendres mais succinctes/futiles, Anaële y répond par le récit en bande dessinée de son quotidien peu ordinaire. Elle évoque les camps, les checkpoints, les emprisonnements et exécutions, la lutte pour des morceaux de territoires... Mais aussi l'accueil chaleureux des Palestiniens qu'elle rencontre, le Ramadan, les groupes de parole pacifiques entre jeunes des deux nationalités en conflit.

Tout ce que l'on peut apprendre sur le séjour d'un occidental "curieux" à Bethléem (ses découvertes, ses réactions...) se trouve dans cet album simple à appréhender.

Hélas je n'ai pas su/pu l'apprécier à sa juste valeur, ayant lu récemment 'Les tribulations d'un Breton errant' (Corinne Roche), 'Faire le Mur' (Maximilien le Roy et Simone Bitton), et 'Chroniques de Jérusalem' (Guy Delisle). Impression de redites ici (bien que l'album date de 2008), en plus "léger" - ce qui n'est pas un défaut en soi, mais il me semble n'avoir rien appris, et ne pas avoir été émue malgré la gravité des sujets abordés, même si mes connaissances sur le conflit israélo-palestinien demeurent très superficielles.
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«Les Amandes Vertes» est une bande dessinée tout en nuances, en nuances de gris. Anaële raconte ses dix mois de travail en Palestine à sa soeur Delphine restée en Belgique. Delphine dessine. Anaëlle écrit, tout en pudeur, tout en délicatesse. À la grande soeur absente de voir entre les lignes, de mettre des images, tout en douceur, tout en humanité, autour de la voix de la petite soeur expatriée. Et « Les Amandes Vertes » nous parlent alors de petits plaisirs quotidiens universels : elles se dégustent à l'apéro, entre femmes, avec des amis, lors de repas de famille.

Hélas, il y a bien une nuance de gris qui domine, une ombre qui n'existe qu'en Palestine, le gris du mur de sécurité, qui empêche de voir la mer, qui empêche de voir l'avenir. Et ces hommes qui portent des souffrances, des souvenirs de prison, des morceaux de balles dans la tempe, qui ouvrent les portes de leur maison, qui ouvrent leurs bras aux étrangers, sont soudain silencieux, épuisés comme un après-midi de ramadan, incapables de partager les doutes et les désespoirs qui les rongent, incapables d'accueillir dans leur coeur un peu d'amour inattendu. « C'est habituel ici », disent-ils. Pendant ce temps, le mur avance, Majdi déprime et Moussa restera six mois de plus en détention préventive. Pendant ce temps, leurs associations continueront d'aider et de redonner espoir aux femmes, aux jeunes de Palestine et d'accueillir des volontaires étrangers. Et Anaële n'aura plus envie de revenir en Belgique, dans ce pays en noir et blanc où la Palestine peut sembler une terre sans nuance.

«Les Amandes Vertes», de Delphine et Anaële Hermans, se lisent avec plaisir et intelligence. Elles donnent envie de rencontrer les autres, par-delà les conflits, les clichés, et de faire reculer les murs. Ces lettres de Palestine nous touchent parce qu'elles répondent à des cartes postales de Belgique. Nous devrions tous avoir une petite soeur à qui écrire :

« Salut Nan,

Tu pars bientôt… Quand j'expliquais « Ma soeur part à Bethléem », ça me paraissait si loin. Mais là, ça devient brusquement concret. Comment fait-on un sac pour 10 mois en Palestine ?

Dis-moi, tu prendras soin de toi ?

Delphine »
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Récit de voyage sous forme de correspondance. D'un côté, Delphine, restée en Belgique. de l'autre, sa soeur Anaële, partie pour 10 mois à Bethléem. Tandis que la première envoie des cartes postales, la seconde dessine ses impressions de voyage. Militante associative, la jeune femme va passer plusieurs mois rythmés par ses visites à des amis ou autres militants, israëliens ou palestiniens. Son quotidien est difficile, elle est révoltée par les situations tristement banales pour les habitants (heures d'attente et mesures drastiques aux check-points, violence "ordinaire", murs et barbelés...). Mais à l'heure du départ, Anaële se rend compte de son attachement pour ce territoire et surtout ses habitants.
Si l'esprit et le principe de ce roman graphique sont intéressants, j'ai trouvé que le récit restait plat (d'autres récits documentés, comme ceux de Guy Delisle, sont nettement plus enlevés et passionnants) et les dessins simples mais un peu fades. A lire tout de même !
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Un graphique bien sympathique, vite lu, mais (parce qu'il fallait un mais ...) avec une petite impression de déjà vu. Pourquoi? Parce qu'il y a de cela quelques mois j'ai lu les "Chroniques de Jérusalem" qui avait su plus me toucher.

Les dessins sont rafraîchissants et simples, très agréables à l'oeil. Les textes sont du même acabit. Mais pourtant, je ne fus pas 100% séduite. Trop vite expédié, pas assez en profondeur, pas assez détaillé, des "intrigues" assez vites diluées. Et pourtant, lors d'une correspondance entre deux soeurs, il doit s'en passer des histoires non ?

Là où Delisle allait plus en profondeur (et avec humour) fournissant au passage des explications sur sa vision des soucis remuant la terre sainte, les deux jeunes auteures ne font que brosser un tableau de surface des sentiments de "l'expatriée", mais vraiment de surface ...

Ce roman graphique a été primé, sans doute pour l'audace du sujet, sans doute pour cette vision de l'expatriation, sans doute aussi pour son coup de crayon. Cependant, pour moi, il ne reste qu'un agréable traitement de surface n'également pas les chroniques de Guy Delisle. En même temps me direz-vous, ça tombe bien on ne leur demandait pas de "copier". Et c'est vrai, mais je déplore le caractère trop superficiel de la bd dont les auteures avaient toutes les clés en mains pour nous faire 100 pages de plus, plus fouillées, plus dans les intrigues, plus dans le reflet du quotidien dans la bande de Gaza ...

Un bon moment cependant, mais qui laisse sur sa faim ...
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Tout semble parfait, pourtant quand je mets mes pieds dans l'eau, et que je regarde l'horizon en buvant ma bière, puis les buildings de Tel-Aviv partout autour de moi... je pense à la Palestine, à mes amis, qui n'ont pas accès à la mer. J'ai une petite boule dans la gorge. Je la ravale toute seule tranquillement.
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C’est ça aussi les voyages ; rencontrer des gens qu’on ne reverra pas mais qui nous bouleversent…
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Une tradition arabe dit qu'il y a dans chaque grenade une graine qui vient du paradis. De peur de rater l'élu, je les mange toutes et puis je ramasse le jus avec mes doigts, c'est délicieux et ça colle.
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A chaque coin de rue, une plaque égrène la liste des martyrs morts en ce lieu précis. Naplouse toute entière est une ville martyre.
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... et j'y suis arrivée, en Palestine ! Je suis super excitée ! Mais en même temps, j'ai peur... Et je suis vraiment toute seule dans cet appartement. J'ai fini cette lettre... et maintenant ?
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Videos de Delphine Hermans (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Delphine Hermans
Dans le 146e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Lucille, album que l'on doit au scénario d'Ilaria Ferramosca, au dessin de Chiara Abastanotti et aux éditions Paquet. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l'album Hayat, d'Alep à Bruxelles, un titre que l'on doit à Anaële Hermans, aidée de Manal Halil pour le scénario, de Delphine Hermans pour la partie dessin et c'est édité chez La boite à bulles - La sortie de l'album Le royal fondement que l'on doit au scénario de Philippe Charlot, au dessin d'Eric Hübsch et c'est édité chez Grand angle - La sortie de l'album Nazi killers, le nouvel album que l'on doit à Amazing Améziane et aux éditions du Rocher - La sortie de Glaise, album adapté d'un roman de Franck Bouysse par Fabrice Colin, mis en dessin par Loïc Godart et édité chez Marabulles - La sortie de l'album Psychothérapies que l'on doit au scénario conjoint de Jessica Holc et de Ghislain de Rincquesen, au dessin d'Émiliano Tanzillo et c'est édité chez Glénat dans la collection Vents d'ouest - La réédition de Ghost World, album de Daniel Clowes qui est sorti chez Delcourt dans La bibliothèque de Daniel Clowes
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