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Isabelle Gugnon (Traducteur)
EAN : 9782757899816
456 pages
Points (12/01/2024)
3.8/5   28 notes
Résumé :
“Comme s’il y avait quelque chose au-delà d’un baiser. Il n’y a rien.”

Le baiser qui scelle l’histoire d’amour aussi brûlante qu’inattendue entre Salvador et Montserrat surgit en pleine pandémie, dans une cabane au milieu des bois où s’est réfugié Salvador, un professeur de 58 ans. Il a rencontré la belle et sauvage Montserrat au village voisin, où elle tient la seule épicerie du coin. Nous sommes en mars 2020, Salvador relit Don Quichotte à l’aune de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A la façon d'un journal de bord, Manuel Vilas raconte la rencontre d'un homme au crépuscule de sa vie et d'une femme à la croisée des chemins dans un petit village espagnol, alors que le monde est paralysé par une pandémie.
« Les baisers » est une promenade poétique au milieu de cette relation amoureuse et sans concession. C'est aussi l'autopsie d'une relation qui donne son sens à la vie.
L'auteur intellectualise parfois les rapports amoureux en dévoilant les secrets de cette illusion qui transcende les relations charnelles. le roman de Manuel Vilas est plus proche de l'étude scientifique du phénomène amoureux que d'une bluette.
Traduction d'Isabelle Gugnon.
Editions du sous-sol, Points, 454 pages.
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Un roman intime, existentiel et romantique sur l'amour toujours possible entre deux adultes d'âge mûr, témoignant et confirmant tout à la fois que de l'Obscurité peut surgir la Lumière.
En mars 2020, Salvador, un enseignant de 58 ans en retraite anticipée à la suite d'un burn-out, quitte Madrid avant le début du confinement. Il se réfugie dans une petite maison perdue dans les montagnes en emportant dans sa valise "La Bible" et "Don Quichotte", deux livres « parfaits pour affronter la fin du monde ». Lors d'un passage à l'épicerie du village, seule sortie alors autorisée, il fait la connaissance de Montserrat, femme d'une dizaine d'années sa cadette. Entre eux naît un grand amour qu'ils vont construire au fil de leurs rencontres successives. Conscients que leur jeunesse est derrière eux, leurs tête-à-tête sont lumineux, intimes et passionnants, construisant une relation romantique, mûre, idéalisée, mais aussi sensuelle et charnelle.
La lecture de "Don Quichotte" stimule Salvador, lui qui admire la quête de liberté, d'amour et de beauté du « chevalier à la Triste Figure ». Salvador le considère comme un modèle de vie et il s'identifie tellement à son mentor qu'il rebaptise Montserrat en Altisidore, du nom d'un personnage du roman. J'ai aimé comment Manuel Vilas sublime l'amour en le parant d'une aura de beauté, de transcendance et de rêve. Montserrat est la femme du quotidien, celle qui tient l'épicerie. Quand elle quitte cette condition ordinaire pour devenir amante, elle est Altisidore, une créature merveilleuse.
On a peut-être tendance à oublier que "Don Quichotte" est un roman d'amour. Sans fantasmes érotiques, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Sans état amoureux, la vie ne vaut rien. C'est le sujet du roman de Cervantès. La religion de Don Quichotte est l'amour. Et Salvador, qui fuit la laideur et recherche en permanence la beauté, veut vivre cet amour pur, total, entier et absolu avec sa Dulcinée.
La lecture de "Don Quichotte" pousse également Salvador à méditer sur le cours fantasque des événements où la nature prend désormais « les armes contre les humains ». le texte regorge de réflexions très intéressantes sur des thèmes universels. Il contient également de nombreuses critiques très acides envers les politiciens qui gèrent la pandémie, la monarchie, l'ordre établi, etc. J'ai vraiment apprécié les réflexions et l'esprit original, voire rebelle que l'on rencontre tout au long de la lecture. C'est très inspirant. La quantité de sujets de réflexion est impressionnante.
L'érotisme est par exemple un thème central du livre, un lieu de refuge pour nos deux amants au milieu de la crise épidémique mondiale qui les dépasse, un lieu mystérieux où ils trouvent le sens le plus profond de la vie. Salvador et Montserrat redécouvrent le sens du toucher, l'indispensable sensualité. C'est beau à lire. Ils s'interrogent sur la nature des baisers qui sont décrits dans le détail, jamais les mêmes et au goût changeant. « Et dire qu'on s'échine à trouver des sens à la vie qui ne sont pas liés aux transports de l'amour, du baiser, de l'érotisme. Comme s'il y avait quelque chose au-delà d'un baiser. Il n'y a rien. le virus l'a dit : il n'y a rien. »
Manuel Vilas utilise le pouvoir d'observation du regard, décrit chaque sensation comme si ses yeux filmaient le corps de l'autre. « Pourquoi son soutien-gorge est-il aussi incompréhensible à mes yeux ? Ça m'échappe. Je l'examine à plusieurs reprises, comme s'il s'agissait d'un dinosaure, d'une espèce animale inconnue. »
J'ai trouvé que l'auteur décrivait merveilleusement bien l'amour total, intégral, absolu et pur que les deux amants se vouent l'un à l'autre dans un équilibre parfait entre érotisme et tendresse. Il m'a conquis avec sa plume déchaînée et sa façon de raconter les choses comme s'il s'agissait de la dernière fois, du dernier baiser et même du dernier jour.
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C'est le premier roman de l'auteur espagnol que je lis. J'avoue avoir été attirée par la thématique proposée....un amour au temps du Covid et du confinement. Cependant, je ne m'attendais pas à un tel récit !. Tout d'abord, c'est la magnifique et même majestueuse évocation d'une relation amoureuse intense, passionnée et très sensuelle sublimée par la référence à l'oeuvre de Cervantes et à un constant idéalisme de l'amour. Ce roman, ancré dans le confinement de 2020, et de la sidération de la vie quotidienne à cette période, va aussi être celui d'un recul dans le passé et de souvenirs du narrateur de ses années d'étudiant en 1981 et de son amitié avec un personnage singulier. Ces deux alternances narratives dans le récit débouchent sur de multiples questionnements existentiels et métaphysiques. En cela, le roman devient plus complexe, plus dense, parfois redondant, à l'image de la pensée vagabonde du narrateur. Dans l'ensemble, je dirais que l'oeuvre est très singulière, la plume souvent lyrique, les personnages lumineux... et donc à découvrir !


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Une rencontre atypique:
elle à l'épicerie, lui a la lisière de la forêt..
C'est l'histoire d'un amour en plein Covid, d'une réflexion qui se dépose en vous par vagues successives et ronge vos certitudes
Le propos est parfois désabusé sans jamais être cynique….
On sort du livre un peu groggy, un peu plus humain sans doute, avec le coeur en nostalgie et définitivement amoureux…



J'ai aimé
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" L'amour est toujours possible et Salvador va en faire la foudroyante expérience " Ainsi débute l'article de Gilles Heuré dans Télérama Merci à lui qui m'a donné tellement envie de ce livre que je me suis précipitée dans ma librairie préférée et j'ai acheté le dernier exemplaire Je me suis jetée dans la lecture de ce livre qui dès les premières pages promet d'être un pur bonheur de lecture de ceux qui donne envie de vivre d'aimer encore et toujours
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critiques presse (2)
Bibliobs
04 novembre 2022
Son nouveau roman est une enthousiasmante déclaration d’amour global à Montserrat et à toutes les femmes, aux poêles de Salvador et au miracle inexpliqué de leur cuisson-baiser.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
15 septembre 2022
Une déclaration enflammée au temps du coronavirus. Il fallait le faire.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Je pense que la chute de l'érotisme se fait graduellement et qu'il faut avoir vécu toutes ses étapes, tous les degrés de la descente jusqu'à atteindre le degré zéro, stade de l'adieu profond.
Notre amour a duré le temps d'un flacon de Chanel N° 5. On se croirait dans un boléro.
Je pourrais me battre pour elle, c'est ce que je me dis: bats-toi pour elle, tu n'as rien tenté.
Je pourrais lui téléphoner un millier de fois.
Je ne le ferai pas. (...)
J'ai choisi de l'exalter à travers ma mémoire.
Je préfère le souvenir d'un amour.
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Des silences s'installent toujours entre nous, dans lesquels s'aventurent la densité de la vie et les horribles questions, comme de se demander jusqu'où nous pourrons aller, si nous sommes susceptibles de nous meurtrir avec indifférence, si nous nous aiderons l'un l'autre en cas de besoin, autant d'interrogations contenues dans ces silences, elle et moi en avons conscience car nous sommes des adultes, nous savons que le temps de l'ignorance de ces questions est celui de la jeunesse, l'époque dorée de l'amour puisque ces doutes en sont absents.
Maudit soit l'âge mûr, celui des précautions incessantes qui effraient l'amour.
L'âge d'un million de garde-fous.
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Qu'en serait-il de moi sans le roman de Cervantès, car ce livre et tous les autres sont des abris contre les loups de l'abattement et de la dépression. Un livre est une promesse d'avenir, de même qu'un amour. Un livre te dit: "Tu ne m'as pas lu, tu ne me connais pas, alors si jamais tu comptes te suicider, sache que tu mourras sans savoir qui je suis." La promesse d'avenir contenue dans un livre est en vérité une raison perverse de rester en vie.
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On dit aussi “témoigner du respect” et c’est parfait. C’est une belle invention, elle nous permet de vivre en société et nous aide à nous tolérer les uns les autres. Le respect est moderne. Je crois qu’il est apparu après la Seconde Guerre mondiale.
Mais le respect n’est pas l’amour.
Le respect est l’ennui politique, la soumission, une autre terreur qui vient s’ajouter à celle de la mort. Ce respect-là recèle quelque chose de terrifiant.
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Si seulement les coups de foudre pouvaient être aussi réels que les arbres, les montagnes ou les fleuves. Si seulement personne ne doutait de leur existence. Parce que les coups de foudre sont probablement la preuve de l'existence de forces surnaturelles, magiques, des pouvoirs étonnants destinés à élever la vie humaine, la métamorphoser beauté, en amour sauvage, en passion.
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Videos de Manuel Vilas (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Manuel Vilas
Rencontre animée par Sophie Joubert Interprète : Manuela Corigliano
Quand Marcelo disparaît, Irene rassemble ses économies, quitte Madrid et embarque pour un voyage autour de la Méditerranée à bord d'un cabriolet. de restaurants en hôtels de luxe, de la Cinecittà à Sète, des décors de Ben-Hur aux cimetières marins, chaque escale a son lot de solitude et de rencontres. Telle une sorcière de l'amour invoquant le fantôme de Marcelo, elle ressuscite l'homme de sa vie dans le corps consommé des amants qu'elle collectionne, jusqu'à ce que le roman d'amour prenne des allures de thriller dramatique…
En partenariat avec l'Institut Cervantes.
À lire – Manuel Vilas, Irene, trad. de l'espagnol par Isabelle Gugnon, éditions du sous-sol, 2024.
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