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Edmond Lutrand (Traducteur)Ève Dessarre (Traducteur)
EAN : 9782841004348
316 pages
Bartillat (29/04/2008)
4/5   16 notes
Résumé :
Le héros de ce récit a onze ans quand il franchit les grilles de l'Institut du corps royal des Cadets de Karlsruhe, un jour de novembre 1913. Rêvant de la gloire de leurs aînés qui tombent dans les tranchées, ces futurs soldats poursuivent leur entraînement dans cette rude école où l'on apprend à mourir. Jusqu'à ce que les vainqueurs exigent, après l'armistice de 1918, la dissolution de leur corps. Ernst von Salomon livre son témoignage, brut et bouleversant, d'une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ernst Friedrich Karl von Salomon (1902-1972) a été membre des corps-francs après la fin de la Première Guerre Mondiale. Après le "coup de poignard dans le dos" qu'a constitué la signature de l'armistice en 1918, les corps francs - constitués de soldats volontaires, qui étaient souvent d'extrême-droite - ont été utilisés pour mater la révolte spartakiste et rétablir brutalement l'ordre dans une Allemagne affaiblie et humiliée. Von Salomon a toujours été dans la mouvance ultra-conservatrice, même si, plus tard, il s'est abstenu de soutenir publiquement le nazisme.

Ce roman autobiographique est moins connu que "Les réprouvés", mais il est fort instructif. Il commence un peu avant la Grande Guerre. Les garçons entrent dans le corps des cadets à l'âge de 11 ans ( ! ). Ils sont accueillis par cette phrase d'un officier: « Vous êtes ici pour apprendre une chose qui donne à notre vie sa plus haute signification. Vous êtes ici pour apprendre à mourir ! ». de gré ou de force, ces jeunes apprennent la discipline militaire prussienne, participant à d'innombrables exercices: gare à eux s'ils ont deux secondes de retard ! Bien entendu, une partie de leur vie quotidienne est rythmée par les habituelles sottises de soldats. La guerre ayant éclaté, ils attendent d'avoir l'âge minimum requis pour aller au combat, tout en souffrant des restrictions qui affectent tous les Allemands, civils comme militaires. A la fin de la guerre, leur corps est officiellement dissous; mais les cadets - définitivement "formatés" - refusent cette dissolution. On comprend alors comment sont nés les corps francs.

Il m'est très difficile d'éprouver de la sympathie pour les personnages. le militarisme ambiant dans ce livre a, pour moi, quelque chose d'étrange et même de repoussant, compte tenu du climat où nous vivons actuellement. Pourtant cette tradition militaire, au moins aussi vieille que le royaume de Sparte, a eu pignon sur rue en maints lieux et maintes époques. Qui sait si, dans l'avenir, on n'en reviendra pas à ces vieilles lunes ?
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Je relis ces derniers temps avec plaisir, une littérature qui avait touchée ma jeunesse. Je viens ainsi de finir « Les cadets » de Ernst von Salomon.
Ce livre autobiographique décrit la vie d'un jeune nobliau prussien qui intégra à 11 ans une académie militaire de cadets.
Il y a dans ce livre beaucoup de violence. L'apostrophe de bienvenue donne le ton : « Messieurs, vous êtes ici pour apprendre à bien mourir.». L'auteur ne connaîtra pourtant de la 1e guerre mondiale, que l'espoir déçu de faire son devoir au front.
La fin de la guerre et la dissolution du corps des cadets marquent l'écroulement d'un monde. Ce témoignage est très intéressant car il permet de comprendre ce mouvement des tripes qui conduira au nazisme de nombreux allemands. Elevés dans le désir du don de soi pour la patrie, nombreux sont ceux qui embrasseront la cause d'une Grande Allemagne, davantage nourris par un désir de laver l'affront fait à leur nation, que par sympathie politique réelle.
C'est une belle réflexion sur l'exaspération des peuples sur la valeur du sacrifice de soi et sur la fidélité à ses engagements.
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Il est paradoxal de se nommer Von Salomon et de contribuer aux corps francs, ce roman a bercé ma jeunesse, mais pas son essence.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Nous approchons. L'air s'amasse dans la poitrine. Ce qui, il y a un instant encore, n'était qu'un halétement déchiré se change en un cri épouvantable. Toutes les bouches se disloquent. Des profondeurs du sang et des os explose un hourra qui se change en un hurlement assourdissant en se heurtant contre l'air. Nous nous sommes transformés en tempête, en une puissance que rien ne peut arrêter et qui broie tout.
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« Je ne connais qu’un orgueil qui soit justifiable, dit Dolberg, c’est l’orgueil prussien.
- Ah oui, prussien ! Les choses sont justifiables, mais pas les hommes. Voici votre maudite conception prussienne ! Les hommes deviennent des choses, ils "servent" comme le spécifie le règlement. Savez-vous ce que vous faites ? Vous transformez les hommes en matériel ».
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Ernst von Salomon -- Die Geächteten (Auszüge Teil 1)
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