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EAN : 9782841726752
654 pages
L’Atalante (19/06/2014)
4.26/5   117 notes
Résumé :
On donne à un homme un coursier de Sardie pour le récompenser immensément. On lui en donne quatre ou cinq pour l'élever au-dessus de ses pairs, lui faire tutoyer l'élite - et lui valoir la jalousie, parfois mortelle, de ceux qui montent les chevaux des steppes. L'impératrice consort du Tagur venait de lui accorder deux cent cinquante chevaux célestes. À lui, Shen Tai, fils cadet du général Shen Gao, en reconnaissance de son courage, de sa dévotion et de l'honneur re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis sa réorientation vers la fantasy historique, l'auteur canadien Guy Gavriel Kay nous a livré de jolies variations de l'Italie de la Renaissance, de la Byzance de l'Empereur Justinien, de la Péninsule Ibérique de la Reconquista, des Îles Britanniques du Xe siècle ou de la Provence médiévale...


Ici, il s'attaque ici à la Chine de la Dynastie Tang : le dépaysement est d'autant plus garanti que l'ouvrage est fort bien documenté, voire référencé. Ce qui frappe de prime abord c'est le style… Oh que c'est joliment travaillé ! J'ai ressenti une métrique, une rythmique, bref une magnifique ambiance du début à la fin du récit : j'ai eu immédiatement en tête les images de Zhang Zimou et les musiques de Tan Dun en tête, du coup il n'a été difficile de m'enlever de la tête moult séquences du film "Tigre et dragon"… Force est de constater que l'auteur a longuement potassé les arts chinois en général et la poésie chinoise en particulier avant de se lancer dans son ouvrage éminent littéraire qui fait la part belle aux descriptions, à l'introspection et à la réflexion. (Sans parler du poète errant Siman Zian, qui présente une bonne tête de Tom Bombadil chinois… Tolkienisme quand tu nous tiens ! blink)

L'aspect fantasy est réduit à sa portion congrue car on est au mieux dans une uchronie mâtinée de quelques éléments fantastique (les fantômes du Kuala Nor, les femmes-renardes, les sortilèges chamaniques), au point même de s'interroger sur la pertinence de son appartenance au genre Fantasy… (Et ce n'est pas les guerriers/guerrières kanlins, inspirés des monastères Shaolin et Wudang qui vont changer la donne)
Mais de quoi ça parle ? le fils cadet du général Shen Gao, qui n'a pas su choisir entre l'armée, l'administration et les arts martiaux, a décidé de réaliser sa période de deuil en enterrant les 100000 morts laissés sans sépulture au bord du lac Kuala Nor. Cet acte de piété lui vaut la reconnaissance des souverains tagurans qui lui offre 250 chevaux sardiens, à l'inestimable prix au sein de la Chine / Khitaï…. Pour le reste, à bien des égards ce roman est un remake de "La Mosaïque de Sarance" car on retrouve le candide catapulté par un caprice du destin au sein d'une cour lieu de toutes les intrigues avec un souverain en fin de règne (ici Taizu le Fils du Ciel), une opposition entre l'administration (ici Wen Zhou le Premier Ministre) et l'armée (ici Roshan le général du Nord-Est), et une femme de pouvoir (ici Wen Jian la Précieuse Concubine). Outre les nombreuses situations similaires et une intrigue qui recourt aux mêmes ficelles, il y a quand même pas mal de scènes décalquées... Par contre le récit se concentre sur une fratrie plutôt que sur seul individu, car si le personnage de Tai se taille la part du lion, au gré des POVs on suit les heurs et les malheurs de toute la famille Shen…

J'ai trouvée symptomatique que le destin de Shen Tai soit l'objet des décisions des femmes de la première à la dernière page de ce pavé : il est extrêmement passif, subissant les événements plutôt que les anticipant, et il en le spectateur plutôt que l'acteur... Au final, ce sont définitivement les femmes qui décident et agissent à sa place :
- Wen Jian, la Précieuse concubine, archétype de l'aristocrate ambitieuse et manipulatrice, qui essaie de retarder l'inévitable affrontement entre le Premier Ministre « native » et le général immigré Roshan…
- Bruine de Printemps, archétype de la courtisane soumise réduite au rang d'objet de décoration, qui essaie de sauver son ancien amant de son nouveau maître…
- Wei Fong, censément archétype de la femme combattante mais qui entre la guerre et le mariage va vite faire son choix...
- Shen Li-Mei, archétype de la princesse rebelle mais trop quand même...
La Dynastie Tang uchronique de l'auteur passe directement du coup d'État de Gaozu à la rébellion d'An Lushan en omettant le principal : la prise de pouvoir par les femmes sous le règne de l'impératrice Wu Zetian. Pendant tout le roman j'ai attendu que cette oubli de taille soit réparé par l'un ou l'autre des personnages féminins... Oui mais non, cela reste convenu puisque parmi les archétypiques celles qui restent à leur place sont épargnées et celles qui ne le font pas sont châtiées...


Aussi joliment troussé soit-il ce pavé ne m'a pas trop parlé. Déjà je ne me suis jamais attaché aux protagonistes : malgré un paquet de scènes d'introspection, l'auteur s'acharne à mettre de la distance entre eux et les lecteurs… 650 pages pour une histoire simple, linéaire et prévisible (car ayant déjà eu lieu historiquement), c'est quand même fort de café. Les rares rebondissements sont des faux départs caractérisés, et au bout de 500 pages une fois les choses vraiment lancées c'est aussitôt commencé aussitôt terminé. Pas de suspens car quand ce n'est pas éventé c'est spoilé par l'auteur qui parfois oublie qu'il doit être romancier avant d'être historien. Bordel, il ne peut pas raconter les événements au lieu de multiplier les flashforwards consacrés aux commentaires des événements par les générations futures ! C'est déjà plus ou moins chiant, alors si en plus il se consacre à l'avenir plutôt qu'au présent la stratégie d'évitement devient insupportable… (Franchement qu'est-ce que cela apporte cet épilogue en deux temps du destin de Bruine de Printemps ? Ce n'était déjà pas assez triste comme cela ces destins croisés et ces rendez-vous manqués ??? L'auteur veut absolument en rajouter une couche alors que n'importe quel écrivain avec des couilles nous aurait conté un récit épique dans lequel la cité de Xinan aurait remplacé celle de Troie… Oui mais non, et pour la énième fois en plus, donc c'est pénible à la fin…)
Autre truc qui tire clairement l'ensemble vers le bas, les répétitions ! Combien de fois on nous explique, exactement de la même manière en plus, que les Bogü ont des coutumes funéraires singulières, que Bruine de Printemps n'aime pas son nouveau nom, mais qu'elle se moquait de celui qu'elle portait avant et que personne ne connaît son véritable nom y compris elle-même, que l'empereur est vieux et blasé et a commis des actes d'impiété, que Roshan est gros et grossier mais que ses jours sont comptés à cause de la maladie du sucre… Blablabla ivoire travaillé... Blablabla jade sculpté... Blablabla vins safranés... Blablabla soie liao... Blablabla plumes de martins-pêcheurs... Stop à la fin, on peut raconter exactement la même histoire avec moitié moins de pages !!! Marre des pavés qui tirent à la ligne, insupportable mauvaise habitude de bien des auteurs nord-américains...

Sinon, les tribulations de Li-Mei en terres nomades n'ont quasiment aucune incidence sur le récit principal. du coup, on pourrait trouver un peu nébuleuse l'histoire de Meshag et sa conclusion, mais je connais les classiques... ^^
IRL la révolte d'An Lushan a conduit après une période de troubles à la fondation de l'Empire Song, les aristocrates han prenant leur revanche sur les hommes nouveaux immigrés ou métissés qui avait assuré la prospérité de l'Empire Tang. Et celui qui va abattre cette restauration nationaliste, c'est Genghis Khan dit le Loup Bleu... Quel est le surnom du chef bogü / mongol Meshag déjà ? « Loup » ! J'espère que l'auteur ira dans cette direction dans la suite intitulée "River of Stars"...


Pour ce joli roman d'ambiance je suis impressionné par la maestria de l'auteur, mais de tous les ouvrages que j'ai lus sur la Chine de la Dynastie Tang est clairement celui qui m'a offert le moins de sensations, et celui qui me laissera le moins de souvenirs…


Challenge Pavés 2015-2016
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Il aura fallu quatre ans pour qu' « Under Heaven » de Guy Gavriel Kay soit enfin traduit et publié en France sous le titre « Les chevaux célestes ». Une longue attente qui permettra peut-être aux lecteurs d'apprécier davantage encore ce roman qui s'avère être une réussite. L'histoire se base pourtant sur un événement qui pourrait au premier abord paraître anodin : le cadeau accordé par une princesse à un humble étudiant en remerciement de son dévouement envers les morts d'une terrible bataille ayant eu lieu bien des années auparavant. Un cadeau qui, sous couvert de récompense, va au contraire bientôt prendre des allures de malédictions pour le protagoniste, désormais au centre de jeux politiques et d'intrigues dont il ignore totalement les règles.

Les fans de l'auteur le savent, Kay a pris l'habitude de s'appuyer sur une période historique spécifique pour la plupart de ses romans : l'empire romain d'Orient à la fin de l'Antiquité pour « La mosaïque de Sarrance », l'Espagne de la Reconquista pour « Les lions d'Al-rassans »... Cette fois, c'est la dynastie des Tang qui régna sur l'empire chinois entre le VIIe et le Xe siècle après JC qui fait l'objet des attentions de l'auteur. Une dynastie qui constitua un véritable âge d'or pour la Chine (malgré quelques périodes de débordements sanglants) et ici rendue à la vie l'espace de sept-cents pages grâce aux recherches abondantes et minitueuses effectuées par l'auteur ainsi qu'à son attention soutenue au moindre détail. le lecteur se retrouve ainsi transporté dans un univers exotique dont il appréhende peu à peu les étranges coutumes et croyances, les paysages grandioses, le fonctionnement administratif et la rigidité ritualisée qui en découle, mais aussi sa poésie, « la soie, le jade sculpté, les intrigues de cours, les étudiants et les courtisanes, les chevaux célestes, la musique du pipa »... Les nombreux passages consacrés aux évènements ayant lieu dans les steppes sauvages du nord de la muraille sont également criants de réalisme, au point de faire complètement oublier au lecteur tout ce qui se trouve alentours et de le transporter directement dans ce décor splendide.

Mais là-où réside le véritable génie de l'auteur, c'est en ce qui concerne les personnages. Au fil de mes multiples lectures, je n'ai jusqu'à présent que rarement rencontré d'écrivain capable de créer un lien si fort entre le lecteur et ses personnages. Qu'ils soient modestes ou puissants, hommes ou femmes, sauvages ou civilisés, tous sont bouleversants de vérité. On souffre avec eux, on espère, on se réjouit ou s'étonne des tours étranges que peut jouer le destin, bref, on vit avec chacun d'entre eux et c'est avec une profonde tristesse qu'on se résigne à leur dire au revoir : Shen Tai qui, en voulant simplement rendre hommage à la mémoire de son père, va se retrouver englué dans une toile d'intrigues inextricable ; Bruine, la belle courtisane originaire de Sardie ravageant les coeurs des puissants comme des humbles étudiants ; An Li, général ambitieux et retors ; Wei Song, guerrière kanlin dévouée ; Sima Zian, poète de génie bien plus lucide sur les évènements de son temps que ne le laisserait présager son appétit pour la bonne chair et la boisson... Et encore ne s'agit-il là que des protagonistes du roman qui comporte également son lot de personnages plus effacés, de passage l'espace de quelques pages uniquement mais auxquels l'auteur parvient à donner une véritable profondeur : « Les contes se composent de nombreux fils plus ou moins épais. Même les personnages secondaires vivent les aléas et la passion de leur vie jusqu'à leur mort ».

Avec « Les chevaux célestes », Guy Gavriel Kay renoue avec ce qu'il sait faire le mieux : mêler fiction et histoire pour offrir à ses lecteurs un portrait concis mais aussi très dense d'une époque troublée dans laquelle des personnages tous très différents tentent tant bien que mal de se frayer un chemin. Reste maintenant à espérer que le dernier roman en date de l'auteur relatant des évènements ayant lieu plusieurs siècles après ceux décrit ici (« River of stars ») fasse très bientôt l'objet d'une traduction en France.
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Je remercie Juten-doji pour cette pioche (2ème de Septembre 2017) et à Soleney pour ce livre, cela m'aura au moins permis de découvrir une nouvelle facette de cet auteur. Par contre, l'excellente découverte attendue suite à la lecture de certaines critiques n'a pas été au rendez-vous. Pourtant, de cet auteur, j'ai beaucoup aimé « La tapisserie de Fionavar » et « Ysabel », nettement plus fantastique que celui-ci.

Dès le début, le style de ce roman m'a dérouté, beaucoup trop de descriptions à mon goût. Comme je voulais savoir pourquoi certains l'avaient adoré, j'ai continué ma lecture tout en sautant la fin du 1er chapitre qui était ennuyeux au possible. Mais l'action et les interactions entre personnages sont rares, l'auteur revient constamment sur le passé de son personnage principal ou il nous explique le passé et le mode de fonctionnement de l'empire Kitan. Au bout d'un moment, ça m'a fait plus penser à du remplissage surtout quand l'histoire de base n'avance quasiment pas. le personnage principal, Shen Tai, a un parcours atypique. Il est fils de militaire et il a fait parti un temps de l'armée en tant qu'officier. Il a ensuite suivi une formation chez les Kanlin, qui m'a fait penser aux moines Shaolin, avant de se tourner vers les concours de l'administration. Il sera obligé de les abandonner suite au décès de son père et aux 2 ans et demi de deuil obligatoire loin de la vie mondaine. Il choisira de s'exiler dans une région montagneuse afin d'enterrer les ossements des victimes de la dernière guerre qui s'y est déroulée entre les Kitans et les Tagurans. En remerciement, la princesse du Tagur lui offrira 250 chevaux célestes. Elle ne pensera pas aux conséquences de ce cadeau car ces chevaux sont très recherchés chez les Kitans. Une histoire simple mais qui aurait pu être intéressante si l'auteur n'avait pas pondu un pavé de 650p. Alors certes, il s'est largement documenté sur cette période historique mais pour le coup, l'histoire m'a semblé noyer dans toutes ces informations que je finissais par en oublier les maigres détails et rebondissements. J'ai voulu m'accrocher encore un peu mais après avoir lu la critique d'Alfaric, j'ai définitivement abandonné ma lecture à seulement 150p que j'ai mis plus d'une semaine à lire... À peu de choses près et sans avoir analysé autant ma lecture, j'ai le même ressenti que lui pour ce roman et je ne veux pas passer plus longtemps que prévu sur une lecture qui ne m'inspire pas...

Comme vous l'aurez compris, une grosse déception a été au rendez-vous de ce bouquin, ce qui est fort dommage car l'histoire semblait intéressante à la lecture de la 4ème de couverture. du coup, si vous êtes amateurs de cette période historique, je vous conseille de découvrir ce roman. Sinon si vous recherchez une histoire dans la même veine que « La tapisserie de Fionavar », je vous conseille de passer votre chemin car vous trouverez peu ou prou de fantastique dans ce roman. Pour ma part, « Le dernier rayon du soleil » m'a été pioché pour Janvier et j'ai encore le 1er tome de « La mosaïque de Sarance » qui patiente dans ma PAL. À voir donc si j'y retrouve le style que j'affectionne de Guy Gavriel Kay.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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L'aspect surnaturel est léger tout en s'avérant crucial. Il n'est pas question de sorts, d'incantations spectaculaires, de manipulations d'éléments ou de pouvoirs incommensurables. La magie imprégnant l'univers de Kay reste discrète et se base sur la religion traditionnelle de la Chine (Taoïsme, Bouddhisme et Confucianisme). Ainsi le monde des esprits fait-il partie intégrante de l'environnement que ce soit au Kuala Nor, à travers les mystérieuses femmes-renards, les dieux vénérés ou bien les chamans des plaines du nord.

Légèreté de l'aspect fantasy n'est pas synonyme d'insignifiance, bien au contraire. Suite au décès de son père, Tai décide d'honorer sa mémoire lors de son deuil de deux ans. Il enterre les ossements épars au Kuala Nor, dans les montagnes au nord ouest du pays. La tâche est titanesque, pas moins de 100 000 guerriers y ont péri. C'est en ermite qu'il accompli ce labeur, infatigable fossoyeur accompagné, escorté, surveillé par les esprits des morts.

Cette partie est fondamentale pour la suite du récit : elle permet d'ancrer le récit dans cette fantasy subtile que je viens d'évoquer et d'immerger le lecteur dans la culture asiatique du Kitai. J'ai été particulièrement sensible à l'exotisme, à la beauté et aux nuances de cette ambiance. Tout un aspect historique vient charpenter Les Chevaux Célestes. Les recherches consenties offre un univers riche, envouteur et exotique à souhait. Kay nous projette dans une Kitai qui n'a rien à envier à la Chine de la dynastie des Tang. L'auteur s'en est fortement inspiré et à plus d'un titre; us et coutumes, organisation sociale et politique en sont directement issus ainsi que la révolte d'An Lushan en 755 (merci Wikipédia). Ce fut – et c'est la cas dans le roman – une période bienheureuse pour l'empire, dangereuse pour les acteurs haut placé. La Route de la Soie a permis le développement du commerce, de la richesse et du rayonnement du pays à l'extérieur. La religion (ses courants principaux) ont influencé la structure sociale et façonné une culture exotique à nos yeux d'européens. C'est aux côtés de Shen Tai que le lecteur est invité à traverser l'immense pays, à découvrir cette richesse hors du temps. C'est encore avec lui ou ses proches qu'il affrontera les dangers, les tensions, l'indécision et parfois de petites victoires.

Au-delà d'un fantasy historique, Guy Gavriel Kay nous propose une intrigue politique savamment orchestrée, dans laquelle s'imbrique avec habileté la problématique des Chevaux Célestes. Effectivement, nous sommes dans un région ou le respect de l'apparat et le comportement idoine peuvent avoir des répercussions fatales. Un verre de vin trop chaud peut conduire à la mort! Alors 250 Chevaux Célestes apparaissent comme un présent somptueux… ou un cadeau diablement empoisonné.

Critique bien plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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Il est de ces romans où la magie et le charme nous emportent dès les premières lignes. Il est de ces auteurs qui ont la plume si délicate et poétique qu'il nous enivre dès les premiers mots.

C'est une merveilleuse découverte que furent pour moi Guy Gavriel Kay et ses Cheveux célestes. le récit entremêle une fiction dans un cadre historique concret : la Chine du VIIIe siècle sous la dynastie des Tang, saupoudrée d'une discrète et délicieuse fantasy. le roman foisonne de détails sur la culture, le quotidien et les traditions de cette époque mais également dans son récit lui-même, et bien des joutes scripturales se révèlent grâce à ces touts petits rien.

Les affres de la politique et les traits d'esprit sont les principaux alliés de l'auteur qui nous propulse en même temps que ses personnages vers des événements bien plus grands qu'on ne maîtrise pas et ne comprend pas toujours, mais qui sont ô combien actuels car ce qui déchirent les Hommes est intemporel. Avec grâce, subtilité et délicatesse, comme l'est la culture orientale, nous est calligraphié une peinture des sentiments et des émotions aussi réaliste que poignante.

Une merveilleuse et profonde mélancolie imprègne l'atmosphère de cette oeuvre. Et c'est avec cette même mélancolie que je referme ce livre, rejoignant dans ma bibliothèque, cortège de mes souvenirs littéraires, ses ataviques prédécesseurs.

Merci aux éditions L'Atalante et à la Masse critique Babelio.
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critiques presse (2)
LesVagabondsduReve
29 septembre 2014
Si l’ensemble est saupoudré d’un soupçon de magie, il n’en est guère à vrai dire de plus grande que l’enchantement de ce roman. Peut-être n’atteint-il pas tout à fait à celui de Tigane ou des Lions d’Al-Rassan mais un moment de lecture parfaite qu’on ne peut que partager dans l’attente d’un prochain roman.
Lire la critique sur le site : LesVagabondsduReve
Elbakin.net
18 juin 2014
C’est donc un roman fortement empreint de poésie que nous livre ici Guy Gavriel Kay. Cette dernière, présente presque à chaque page, constitue finalement le ciment de l’œuvre : elle permet de nous faire découvrir l’histoire et la mentalité de la Kitai, mais sert aussi d’indicateur à la pensée et aux actions des personnages.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Elle se retourna sur sa selle. Aussi loin que portât son regard sous le soleil levant et le ciel inaccessible, l'herbe régnait, d'un vert foncé ou tirant sur le jaune. Haute, elle ondulait sous la brise dans un bruissement qui l'accompagnait depuis que les Bogü l'avaient emmenée. Même dans son palanquin, elle l'entendait en permanance. Le mumure de la steppe. Tournée vers le nord, elle s'emplie les yeux du panorama en se demandant jusqu'où il s'étendait. Si le monde a connu un matin, il ressemblait à celui-là, pensa-t-elle.
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La croisée des chemins. La ronde des jours, des saisons et des années. La vie offrait parfois l'amour, souvent le chagrin. Pour qui avait la chance, une amitié sincère. De temps à autre, la guerre éclatait. Chacun faisait ce qu'il pouvait pour modeler sa propre paix avant de se fondre dans la nuit et d'abandonner le monde comme tous les hommes, illustres ou oubliés, ainsi que le permettaient le temps et l'amour.
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Ni le poète ni la Kanlin ne le nieraient. Ils n'essaieraient même pas. Bonne ou mauvaise, c'était une vérité de leur monde. Elle en faisait autant partie, cette rigidité restrictive, ritualisée, inébranlable, que la poésie, la soie, le jade sculpté, les intrigues de cours, les étudiants et les courtisanes, les chevaux célestes, la musique du pipa et les cadavres gisant à ciel ouvert par dizaines de milliers sur un champ de bataille.
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La vieille, si vieille histoire de peuple kitan et de ses rivalités. De petits royaumes combattants hier, des hommes et des femmes ambitieux se jalousant à la cour impériale aujourd'hui. Gouverneurs militaires, préfets, mandarins s'élevant dans les neuf rangs, dignitaires religieux, eunuques des palais, conseillers juridiques, impératrices et concubines, et ainsi de suite... Tous luttaient pour une place éminente autour de l'empereur, qui était le soleil.
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Les chamans se divisent en deux catégories : blancs et noirs. Cela dépend de leurs rapports avec les démons du monde des ténèbres dans lequel ils pénètrent après avoir abandonné leur dépouille charnelle. Ils peuvent soit chercher à les séduire, soit engager le combat pour les forcer à coopérer. Oui, certains sont des femmes.
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