Un bon témoignage à 2 voix sur les différents stades de la création et de la créativité.
Belle synthèse entre la création musicale et la démonstration mathématique.
La création, c'est de l'énergie, du doute et de la curiosité.
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Quand deux surdoués et touche-à-tout parlent de la création ; c'est un peu surréaliste mais quelque fois passionnant. Ils se sont connus à l'école normale supérieure et continuent à se suivre l'un l'autre quand leurs activités prolifiques leur en laissent le temps.
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KB: Et s'il ne fait pas de grosses multiplications, que fait donc un mathématicien de ses journées ?
CV: D'abord, il évite les multiplications, parce que le plus souvent il est moyen, voire médiocre, en calcul. Le temps des grands mathématiciens calculateurs, comme Euler, Gauss ou Ramanujan, est révolu. Le mathématicien contemporain se concentre sur ce qui fait l'essence de son métier: le raisonnement. Il passe beaucoup de son temps à préparer des arguments, des preuves, des démonstrations, des théories, des hypothèses. On peut comparer un mathématicien à un avocat ou à un détective, qui prépare une plaidoirie ou une enquête. Il faut que tout s'enchaîne de manière parfaitement logique et fluide, pour entraîner l'adhésion. Un mathématicien est aussi un mécano des concepts. Ces concepts abstraits, il faut les manipuler comme des objets, les emboîter les uns sur les autres, les emmancher; les visser et les étirer: À la fin, cela doit démontrer ou prouver quelque chose. Le plus souvent. tout se joue dans l'articulation des concepts, qu'il s'agisse de modèles (qui font le lien entre une observation réelle et un objet mathématique), de théorèmes, ou encore d'algorithmes, qui permettent à un ordinateur de faire tel ou tel calcul.
Le mathématicien contemporain se concentre sur ce qui fait l'essence de son métier : Le raisonnement. Le savoir en mathématique ne peut être validé que par le raisonnement logique, pas par des expériences, si nombreuses soient elles.
La question qui se pose ici, c'est effectivement l'organisation de la vie et de l'environnement. Le moment et le lieu pour la création. On a besoin d'un certain cadre.
On apprend des maitres, mais on apprend aussi énormément des compagnons de route : camarade de classe, collègues.......c'est capital!
Toi, on peut mesurer l’utilité de ton travail de mathématicien, même en le quantifiant, apparemment, puisque tu disais que 16 % du PIB britannique dépend des mathématiques. Moi, l’utilité de mon travail de compositeur est difficile à quantifier.
Jacques Perry-Salkow est pianiste et auteur. Il est diplômé de la Dick Grove School of Music de Los Angeles, et il est un passionné de littérature à contraintes. Il a publié, avec Étienne Klein, Anagrammes renversantes ou le Sens caché du monde (Flammarion, 2011) ; avec Sylvain Tesson, Anagrammes à la folie (Équateurs, 2013 ; Pocket, 2015) ; avec Raphaël Enthoven, Anagrammes pour lire dans les pensées (Actes Sud, 2016) et avec Karol Beffa, Anagrammes à quatre mains (Actes Sud, 2018). Il vit en Touraine.
Conférence : L'anagramme est-elle un art de la déconstruction-reconstruction ?
1er juillet 2022, 14h30 - 15h15 — Amphi 34B
« Chaque mot porte en lui un secret, un surcroît de sens, quelque chose de plus grand que sa définition », écrit Sylvain Tesson. L'anagramme est l'art de faire apparaître ces messages insoupçonnés, enfouis dans la matrice orthographique. Elle est une reconstruction porteuse d'un sens caché.
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