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EAN : 9782746761308
160 pages
Autrement (05/04/2023)
3.83/5   55 notes
Résumé :
Quels sont les débuts qui rythment notre existence ? Qu'est-ce qu'un beau début dans la vie ?
Le commencement se présente à nous de multiples façons : un scintillement (la naissance d'un enfant), une catastrophe (la perte d'un être cher), une découverte, une peur de l'inconnu... Les débuts sont aussi l'excitation de la nouveauté, la crainte de l'incertitude, l'espoir de se découvrir et de se surprendre.

Dans un essai sensible, à la fois intim... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un essai à portée philosophique sur les débuts pose pas mal de questions. En ce qui me concerne, la manière de commencer à en parler : faut-il commencer par le début, la fin, le milieu, au hasard ? J'ai choisi un début suivant, en partant du principe qu'un début annonce souvent une fin antérieure. Mon prochain livre sera « Paradise, Nevada », dont la première phrase est : « Tout était à la fois extraordinaire et insipide ». Aucun rapport avec celui-ci, excepté qu'ici on y parle de débuts de romans, d'Italo Calvino et son « Si par une nuit d'hiver un voyageur » fait de débuts de romans justement : « On espère du début d'un roman et peut-être de n'importe quelle histoire, fictive ou non, une véritable surprise, un étonnement franc. Quelque chose qui déloge du « déjà », où même l'imagination piétine».
Mais il sera question de beaucoup d'autres, philosophes, romanciers, en vrac incomplet et de manière désordonnée, mais avec un début et une fin en lien avec ma mémoire aléatoire : Pessoa, nicolas Matthieu, Perec, Ernaux, Jankélévitch, Olivia Rosenthal, Montaigne, Merleau-Ponty, Brigitte Giraud.... Il n'y sera pas question de Franck Ribéry, qui à sa manière a appréhendé la notion de continuité dans les débuts, avec sa fameuse sentence : «J'espère que la routourne va vite tourner ».
J'ai particulièrement aimé qu'on y parle d'amour maternel avec Gary, de renouvellement et d'éternel recommencement amoureux avec Ernaux et son jeune homme. Avec ce thème transversal des débuts, on entendra parler aussi de naissance, d'adolescence, de maladie, …
J'ai parfois décroché ou en ai survolé la compréhension fine, mais me suis toujours raccroché aux branches de la fin du paragraphe, et au début du paragraphe suivant. On l'aura compris, cet essai vole plutôt haut, tutoie les références nobles de la littérature et de la philosophie. Il me paraît très réussi, m'impressionne même, presque un exploit à mes yeux avec ces 180 pages denses de diversité thématique et de références, sur un sujet qui peut paraître pas si essentiel que ça. Bravo Claire Marin une fois encore (« être à sa place » m'avait beaucoup plu aussi), dont la finesse de la réflexion nous élargit la comprenette en randonnant hors des sentiers battus de l'esprit.

Merci à Babélio et aux éditions Autrment pour l'envoi de ce livre dans le cadre de masse critique.
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Après avoir commencé par la fin « ruptures », continue par « être à sa place », claire Marin finit ce qui pourrait être une trilogie par « les débuts. »
L'écrivaine a le don de nous donner à philosopher avec facilité. En tout cas, ces 3 livres sont très accessibles. Ils reprennent des thèmes universels, sans jamais tomber dans la démonstration facile ni les poncifs et c'est un tour de force.
Les références sont parfois philosophiques mais également empruntées à d'autres disciplines de la littérature comme le roman ou la culture populaire,
La lecture de ces livres est vraiment très agréable, on en ressort charmé, revigoré et sûrement plus intelligent…
Et maintenant que l'auteur a terminé par le début, quel autre chapitre va-t-elle commencer?
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Dans ce livre, j'ai souligné une phrase sur deux, avec mon crayon. Les mots justement associés les uns aux autres m'ont apparu comme évidents voire fulgurants. Alors, je vais beaucoup citer Claire Marin ci-dessous.

Les débuts sont multiples dans une vie, ils apportent parfois de la joie, des frémissements, une émotion unique qui se trouve uniquement dans les premières fois, mais il y aussi des débuts faits de tristesse, de désespoir. Les débuts d'une relation, les débuts d'un projet, les débuts d'une vie endeuillée.

« Il y a des débuts dont on décide et ceux qui s'improvisent. » Claire Marin explore la notion de début dans le sens des commencements, des premières fois, des prémices. J'ai été particulièrement sensible à son analyse sur les débuts qui permettent « une reprise du temps » et qui bousculent nos existences, nos habitudes, pour les dévier d'une solidification.

Claire Marin exploite aussi avec brio la capacité humaine à déceler et savourer un début, lorsque l'on se dit qu'un début a démarrer, n'est-il pas trop tard pour en capter la teneur ? Quand bien même « la tension intérieure » est présente, comment véritablement saisir la substance du début ? Et finalement qu'est-ce qu'un début ? Elle imagine qu'un début peut être marquée par une action, une émotion, « un travail souterrain », qu'il scinde la temporalité en deux.

Claire Marin cite une phrase d'Italo Calvino qui se suffit à elle-même au sujet de la littérature et de ce que les débuts provoquent « Si tu lis un livre, tu posséderas cette nouveauté du premier instant sans avoir à la poursuivre, la traquer. »

Un essai superbement mené, écrit avec bienveillance, sans prise de partie, laissant à chacun le soin de s'interroger et de forger une opinion basé sur sa propre expérience. Je file découvrir « être à sa place » de l'autrice.
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Dans cet essai, Claire Marin se penche sur ce qu'est un début, comment sait-on que c'est un début, qu'est-ce qui définit un début, qu'est-ce qu'apporte un début, les débuts choisis, les débuts que l'on ne maitrise pas (en commençant par la naissance qui est un début qui nous est imposé par d'autres), le paradoxe d'un début qui ne pourra plus jamais être un début, etc.

Pour étayer son propos, elle s'appuie sur un certain nombre d'auteurs ou de philosophes, la plupart des chapitres étant d'ailleurs introduits par une citation, comme celle-ci que j'aime beaucoup : « Philosophiquement, l'idée principale est la plus obscure, c'est celle de mon commencement » (Paul Ricoeur), qui illustre bien le premier début pour chacun de nous et ce qu'il a de mystérieux.

Mon avis est assez mitigé sur cet essai. J'ai apprécié certaines des réflexions de l'auteur qui en ont amené d'autres chez moi. Et d'autres m'ont laissée indifférente parce que, à mon sens, pas assez approfondies. Mais c'est dans l'ensemble un essai très érudit et documenté. Et surtout agréable à lire avec une écriture vraiment fluide. J'ai vu que c'était le dernier d'une trilogie et je vais me pencher avec intérêt sur les précédents dont les thématiques m'intéressent.

Merci à Babelio et aux éditions Autrement pour la découverte de cette auteure et la lecture de cet essai.
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Je suis bluffée de la puissance évocatrice et de la fluidité de l'écriture de Claire Marin. Mon troisième livre en lecture... et une nouvelle quête dont je sors émerveillée et nourrie ! J'ai trouvé particulièrement foisonnante cette exploration aux confins de nos débuts, du sentiment de vivre à la fugacité et l'innocence des commencements.
J'ai été moins intéressée par le développement des débuts amoureux.
Eclaircir avec des mots simples des notions enrichies de nombreuses références parfois philosophiques, de ce qui participe de la fragilité de nos vies est d'une richesse extraordinaire pour tout lecteur curieux. Un livre qui fait du bien, qui met sur la voie, comme une caresse...
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critiques presse (9)
LesInrocks
12 décembre 2023
À la question décisive des débuts et des recommencements qui rythment nos vies hachées, Claire Marin apporte un éclairage sensible, nourri autant de la littérature et de la philosophie que de ses propres expériences intimes.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Bibliobs
06 juin 2023
La philosophe de l’intime, autrice du très remarqué « Rupture(s) », vient de faire paraître un essai sensible sur l’élan des premières fois et des recommencements qui reconfigurent la vie.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaLibreBelgique
09 mai 2023
Après le succès d’"Être à sa place", son précédent livre, la philosophe française Claire Marin nous propose une riche réflexion sur "Les débuts".
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesInrocks
17 avril 2023
Quels souvenirs gardons-nous  des débuts ? La philosophe pense dans un essai brillant ces étincelles, coups de foudre et autres révélations intérieures, et c’est poignant.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
OuestFrance
17 avril 2023
Grâce à Merleau Ponthy, Rosset, Perec ou Pessoa, la quadragénaire, professeure de philo en classe préparatoire dans deux lycées à Paris et en région parisienne invite son lecteur à réfléchir aux « débuts décidés, ceux qui s’improvisent, ceux qui s’invitent dans notre existence comme une éclaircie inespérée ou qui frappent comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Il y a aussi des débuts que l’on rate, par manque de courage, de confiance ou de lucidité, ceux qu’on attend en vain. »
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LeMonde
11 avril 2023
Les débuts, on croit que c’est simple. Première fois, instant inaugural, tentative ou révélation, ces moments esquissent, balbutient, promettent. Pas de quoi en faire toute une histoire… Et si c’était exactement l’inverse ?
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
11 avril 2023
En seulement trois ans, elle s’est imposée comme une philosophe de premier plan s’agissant des questions de l’intime. Après “Rupture(s)” et “Être à sa place”, elle s’intéresse, dans un très beau nouveau livre, à ces “Débuts” qui façonnent nos existences.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
SudOuestPresse
11 avril 2023
Le début d’une vie se réinvente chaque fois, signant la marque du romanesque dans nos existences. Qu’est-ce qui nous fait rechercher l’intensité du sentiment de vivre ? La philosophe en tire un bel essai littéraire.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Telerama
07 avril 2023
Deuils, ruptures, rencontres. Pour la philosophe, très attachée à la transmission, chaque étape de la vie est un nouveau départ. Dont elle entend saisir l’intensité, dans son nouveau livre, “Les Débuts. Par où commencer ?”.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Il y a les débuts dont on décide et ceux qui s'improvisent, ceux qui s'invitent dans notre existence comme une éclaircie inespérée ou qui frappent comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Il y a aussi des débuts que l'on rate, par manque de courage, de confiance ou de lucidité, ceux qu'on attend en vain. Comment reconnaître l'esquisse d'un début et s'en saisir ? Peut-être grâce à une forme de vigilance, face à l'instant où le neuf affleure, instant gorgé de potentialités, prêt à les essaimer au vent. […]
On éprouve très tôt dans l'existence cette nostalgie des débuts. Mais on est aussi fébrile à l'idée d'un nouveau départ. Parce qu'ils exaltent le sentiment d'exister, ils suscitent espoir ou mélancolie. C'est la raison pour laquelle nous désirons tant les retrouver, les revivre autrement. C'est aussi celle pour laquelle nous désespérons à l'idée qu'il n'y ait plus dans nos vies de débuts. Analyser leur intensité permet de comprendre ce qu'elle dit de nos attentes, de notre temporalité psychique, affective. Nous n'avons pas l'âge que le temps imprime à nos corps, tant que nous continuons à espérer d'autres commencements. Ils manifestent le sentiment intime d'une irréductible jeunesse. Les débuts qu'on imagine encore traduisent notre rapport au possible et notre désir d'accueillir l'inattendu. […]
Aller au-delà de nous-mêmes, comme l'imprévu nous y exhorte, c'est ne pas renoncer à être nous-mêmes, ne pas se laisser contraindre par le cadre, mais continuer à se définir par le devenir plutôt que par la fixité et l'identité vide, redondante. L'imprévu, par sa puissance, ravive les dynamiques intérieures. Il crée un appel d'air dans une existence qui s'assoupit (pp. 16, 25, 32).
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La joie est encore possible dans la conscience du tragique, de notre vie personnelle ou de l'époque. Elle n'est pas indécente, mais elle est d'autant plus nécessaire que les fragilités deviennent massives et que les dangers nous assaillent de toutes parts. On peut penser la légèreté dans la lucidité. C'est le pari paradoxal de la philosophie de Clément Rosset. Il est possible de connaître la « joie enivrante » de vivre, « la joie presque miraculeuse d'exister » sans doubler le réel d'un voile d'illusions rassurantes. Comment oser l'affirmer en ces temps d'orages ? Il arrive, selon Rosset, que l'allégresse soit le « résultat d'une mélancolie surmontée ». On ne peut pas penser la réelle joie sans traverser l'épreuve et parfois s'y abîmer. Nous apprenons à vivre avec la part tragique du réel. Notre capacité à l'admettre est « la pierre de touche de la santé morale et de l'allégresse ». Peut-être y a-t-il une prédisposition particulière à cette obstination dans la joie. Mais un tel entêtement se nourrit aussi d'une attention à la réalité, aiguisée par la catastrophe. Il n'y a pas de vie sans tempêtes, et on ne peut pas espérer les contempler toujours du rivage, loin du tumulte. Mais on apprécie la terre ferme lorsque les courants de l'existence nous y ramènent (pp. 177-8).
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Idée que reprend le psychanalyste François Ansermet dans son ouvrage Clinique de l'origine: " toute existence est toujours seconde [...] On ne peut pas se créer soi-même. On reste toujours en dette par rapport à ce qui précède. " de cette dette, je ne peux m'acquitter. Je suis débiteur à l'égard de celles et ceux qui me donnent la vie ou la sauvent. Mais, précisément parce que je ne peux pas m'en acquitter, j'en suis de fait libéré. Le contre-don est impossible. Être un éternel débiteur supprime la perspective même d'un devoir.
C'est sur la page manquante de son origine que le sujet peut se construire. C'est sur une origine manquante que, paradoxalement il advient. Chacun devient l'interprète de cette part inaccessible. Chacun est ainsi à l'origine de ce qu'il va devenir.
C'est donc moi qui décide du commencement de mon histoire, éminemment subjective. Mais cette puissance est aussi ma vulnérabilité. Je peux malgré moi me laisser impressionner par un évènement et instaurer inconsciemment le principe de mon existence.

Le sujet peut se piéger dans sa construction, rester fasciné par un trait de son histoire, par un événement. Ilpeut se trouver capté par un élément qui vient à la représenter complètement, comme un traumatisme par exemple, dont il fait une nouvelle naissance sans réaliser que c'est lui qui se détermine.[... ]
Ed Autrement p105
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« Ce qui est premier dans la pensée, c'est l'effraction, la violence, l'ennemi » : ce qui présente un danger, ce qui me déstabilise, me fragilise, ce qui s'impose en moi à mon corps défendant. Ce qui m'oblige à sortir des chemins habituels, ce qui déroute, me fait dévier. Le début, c'est quand le réel nous égratigne, nous provoque, nous bouscule, c'est ce moment où l'idée « naît par effraction, du fortuit du monde ». Cette rencontre contingente avec ce qui polarise de manière irrésistible mon attention est bien à l'origine d'« une passion de penser ». Cogito aberro, pourrait-on parodier. Je pense parce que je me suis égaré. La réflexion est une « aventure de l'involontaire ». C'est donc une tout autre manière d'envisager à la fois le commencement philosophique, qui n'en est jamais véritablement un, et les commencements en général que propose Deleuze. Ce qui me convoque tient de la nécessité extérieure bien plus que d'une volonté propre, le mouvement est donc en réalité involontaire, au sens où il n'est pas le fruit de la résolution d'un sujet.
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Comment reconnaître l'esquisse d'un début et sans saisir ? Peut-être grâce à une forme de vigilance, face à l'instant où le neuf affleure, instant gorgé de potentialités, prêt à les essaimer au vent. Pour capter ces occasions fugaces, poussières de possibles, il nous faudrait adopter, comme le suggère le philosophe Vladimir Jankélévitch, l'esprit du chasseur ou du poète. Imiter leur intrépidité pour s'en saisir. Célérité de l'œil et de la main.
Ed Autrement p16

Quelque part dans l'inachevé, Jankélévitch :
Telle est la vie de l'homme,partagée entre le radotage des répétitions qui la dessèchent, et ces instants bénis qui la propulsent par à-coups et fugitivement la raniment [... ] cette chance opportune ne nous sera jamais refusée. L'imprévu que chaque minute nous apporte.
p31

Aller au-delà de nous-mêmes, comme l'imprévu nous y exhorte, c'est ne pas renoncer à être nous-mêmes, ne pas se laisser contraindre par le cadre, mais continuer à se définir par le devenir plutôt que par la fixité et l'identité vide, redondante. L'imprévu, par sa puissance, ravive les dynamiques intérieures. Il crée un appel d'air dans une existence qui s'assoupit. S'agit-il d'aller au-delà de nous-même ou d'être plus intensément nous-mêmes ?
p32

Ainsi, nous guettons la nouveauté et la variation qui produisent ce « sentiments de vivre vraiment ».
p34
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Vidéo de Claire Marin
Rencontre avec Claire Marin autour de son ouvrage 'Les débuts". (Conférences ECHO organisées par Cap Sciences et la librairie Mollat, ,entretien avec Raphaël Dupin le 24 octobre 2023)
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