Temps maudits ! Depuis un an, la grande tempête de feu déferlait sur l'Europe et faisait vaciller le monde. La sinistre faucheuse s'en donnait à cœur joie. De mémoire d'homme, jamais elle n'avait connu pareille fête.
Dressée contre l'envahisseur, la France combattait pied à pied et comptait ses morts. De la Somme aux Vosges, il fallait tenir coûte que coûte.
Mais qu'aurait fait Paul Girod à lui seul? Il fallait autour de lui des concepteurs, des bâtisseurs, un encadrement, du personnel spécialisé et un grand nombre d'ouvriers peu qualifiés, ces derniers seuls pouvant, sauf exception, être recrutés sur place. La population des campagnes savoyardes n'étaient guère préparées, en effet, à autre chose qu'à des travaux ne requérant pas de qualifications. Dans sa très grande majorité, elle restait d'ailleurs sourde à l'appel de la corne.