On trouvera plus facilement des histoires de la littérature grecque classique, qui a eu pendant des siècles la faveur des professeurs, des éditeurs et du public, qu'un livre d'histoire littéraire comme celui-ci, qui va de la période ptolémaïque et séleucide, après la mort d'Alexandre, jusqu'aux derniers auteurs païens à la fin de l'empire romain et à l'orée de l'époque byzantine (ça continue ensuite, bien sûr, mais on passe au Moyen-Age). On découvre des continents inexplorés, la littérature alexandrine, la florissante prose grecque des premiers siècles romains, le grand IV° siècle chrétien, celui des Pères de l'église (écrivains et philosophes grecs au même titre que les autres), et tant d'autres. Cet instrument d'exploration qu'est le livre de Sirinelli est un outil inestimable.
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Marc-Aurèle se retrouve avec lui-même, se reprend en main après ces journées passées à assumer une fonction, un rôle, la fonction d'empereur, le rôle de mari, de frère ou de père, toutes responsabilités par rapport auxquelles il se sentira constamment du recul. Marc Aurèle essaie de se débarrasser de ces défroques qui tiennent si fortement à la peau pour retrouver, le vrai, l'authentique qui est en lui. Il se soumet à ce traitement terrible qui, avant d'être une méditation, est une sorte de purification par laquelle il cherche à décaper tout ce qui est adventice. L'écriture est un outil, presque une arme dans cette démarche. C'est par elle qu'il se nettoie, qu'il se concentre, qu'il rentre en lui-même. On s'est interrogé à juste titre sur l'origine de cette technique qui s'apparente à l'examen de conscience sans en être un, car elle a plutôt pour but de faire apparaître cette conscience que de l'examiner. Ce qui est certain, c'est que c'est une arme meurtrière et qui n'épargne pas celui qui la manie.
pp. 338-339