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EAN : 9782253194668
360 pages
Le Livre de Poche (08/04/2015)
3.61/5   84 notes
Résumé :
Portrait de trois générations de gens qui sont liés par le sang ou par les événements sur une période allant de 1983 à 2011 : Neda, née en prison et arrachée à sa mère, Omid qui assiste à l'arrestation de ses parents ou encore Sheida dont le père a été exécuté. Premier roman.
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Dans les années 80, en Iran, certains pensaient avoir fait le plus difficile. Avoir chassé le tyran par une révolution populaire guidée par la soif de liberté d'un peuple trop longtemps opprimé. Ils ont vite déchanté. Récupérée par les extrémistes religieux, la révolution est devenue plus terrifiante que la situation précédente. Après les brimades d'un régime totalitaire, les iraniens ont vu s'abattre sur eux le carcan de religieux fanatiques...

C'est à cette époque, post révolutionnaire que se situe l'histoire contée par Sahar Delijani et fortement inspirée de sa propre vie. Une période où les opposants politiques se retrouvaient en prison pour de simples idées, où ceux qui avaient mené avec espoir et ferveur le renversement du Shah se voyaient désormais taxés d'antirévolutionnaire pour avoir osé exprimer des doutes sur le nouveau pouvoir. Une période où il n'était pas rare pour un enfant de naître en prison ou d'être confié à des membres de la famille ou des amis proches, en attendant la libération éventuelle de ses parents. Où il n'était pas rare non plus de devenir rapidement orphelin, surtout au moment de la grande purge de 1988.

C'est ce qui unit Les enfants du Jacaranda, une enfance passée ensemble, réunis par les circonstances dans la même maison à l'ombre des branches violettes, une enfance ponctuée par les bombardements irakiens et les tickets de rationnement. Neda, née en prison, Omid qui a vu ses parents emmenés sous ses yeux à l'âge de trois ans, Sheida qui ne verra jamais son père et encore Dante et Forugh. Tous ont été entourés de la tendresse de Leïla, cette jeune fille qui a vu son grand amour quitter le pays tandis qu'elle-même ne pouvait s'y résoudre. Tous ont fini par récupérer leurs parents, la plupart ont émigré vers l'Allemagne, les États Unis ou l'Italie. Tous ressentent le mal du pays, obsédant.

Par des allers et retours entre les époques, on suit les protagonistes sur une trentaine d'années, d'une révolution à l'autre. Les révolutionnaires des années 80 regardent avec curiosité et nostalgie la jeunesse de 2009 tout habillée de vert qui tente de faire évoluer la République d'Iran. Leurs enfants assistent avec envie et crainte aux bouleversements annoncés de la société iranienne, encouragés et favorisés par Internet et les réseaux sociaux. Tous sont définitivement marqués par ces années de répression terrible mais tous ont le même espoir de parvenir enfin à faire changer les choses.

Un roman plein de délicatesse, qui montre le poids de la folie des hommes sur les destins de populations entière. Un hommage à la résistance, à tous ceux qui se battent pour la liberté. Et surtout, de la part de l'auteure, une formidable déclaration d'amour à son pays dont la culture, les richesses et la beauté ne sauraient être occultées par la barbarie et l'obscurantisme. Difficile d'oublier la fierté d'Amir, le courage d'Azar, la colère de Maryam ou le dévouement de Leïla, merveilleux ambassadeurs de ce message pour la paix et la liberté.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Difficile. Voici le mot avec lequel j'ai envie de débuter ma critique. Je viens à peine de refermer ce livre. J'avoue que je n'avais pas envie de le terminer, alors j'ai fait durer les dernières pages le plus possible. Ce livre fut pour moi un véritable coup de coeur, une vraie merveille. Je ne sais d'ailleurs pas comment remercier mon amie, celle qui me connait depuis quasiment ma naissance, de me l'avoir offert. Je n'en avais jamais entendu parler, mais quand elle me l'a tendu, rien qu'en voyant la phrase écrite sur la couverture « Un vibrant hommage à la liberté. » de Khaled Hosseini (un de mes auteurs préférés), j'ai su que ce livre ne me laisserais pas indemne.

L'histoire, d'ailleurs inspirée de la véritable vie de l'auteur, Sahar Delijani se passe en Iran entre 1983 et 2011, dans ce pays aux multiples révolutions, ce pays dont on a l'impression que le sang ne cessera jamais de couler, cet Iran qui prive son peuple de toute liberté, emprisonnant tout ceux qui ne respectait pas le régime, et faisant des massacres de masse par pendaison. C'est d'ailleurs dans la prison d'Evin que commence l'histoire, par la naissance de Neda. Oui, une naissance dans une prison… J'ai pu comprendre au fils des pages que cet évènement n'était pas rare à cette époque là en Iran. Parce que les Gardes emprisonnaient les gens pour un oui ou pour un non, sans ménagement. Puis nous avons aussi fait la connaissance d'Omid qui, à seulement trois ans, a vu ses parents se faire embarquer avec pour seule destination, la prison. Ou encore Ferough, qui a subi le même sort. Mais aussi Sheida qui n'aura pas la chance de grandir avec son père, elle ne l'aura vu que deux fois ; Dante, Sara et surement tant d'autres encore… Ce sont eux, les Enfant du jacaranda, vivant tous plus ou moins sous le même toi avec Leila, Maman Zinat et Aghajaan… Ce sont eux, ces écorchés vifs, ces victimes de ce pays totalitaire, que nous allons suivre sur trois générations toute l'histoire durant. Eux qui ne désiraient qu'une seule et unique chose : la LIBERTE.

Je ne sais pas comment décrire ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. L'horreur était telle parfois que je me disais qu'il fallait que je termine vite, que je retrouve la paix, oui, parce que moi aujourd'hui, j'ai la chance de vivre en « paix ». Mais à la fois, je n'avais pas envie de quitter ces personnages, auxquels je m'étais attachée. Parce que je voulais savoir, parce que je pense qu'il est important de connaitre ce pan d'Histoire.

J'ai eu l'impression de vivre avec les personnages. Effectivement, j'ai eu peur, j'ai eu des doutes, j'ai pleuré, j'ai espéré avec eux. Je n'avais pas le choix. L'écriture de Sahar Delijani m'a transporté en Iran. Ce livre est un vrai hommage à ceux qui se sont battus pour leurs idées, pour leur liberté, tout simplement, au péril de leur vie. Cette façon qu'elle a eu de passer d'une génération à une autre m'a aussi fait penser a mon sujet de BAC de philosophie : Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ? Parce qu'en fait, je pense sincèrement, et encore plus après avoir lu ce livre, que le passé fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui.

Tout simplement, parce que je suis touchée en plein coeur avec ce premier livre de Sahar Delijani, je ne peux en dire plus. C'est une histoire qui mêle atrocité, liberté, horreur, mais aussi, liberté, espoir et pardon. Parce que cet Iran, malgré tout, Sahar Delijani lui démontre tout son amour dans ce livre, que je ne suis pas prête d'oublier, ce coup de coeur malgré les horreurs que j'ai pu lire, ces Enfants du jacaranda…
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Ce roman, c'est l'histoire d'hommes et de femmes qui se sont vus confisquer « leur » révolution par une bande d'illuminés fanatiques, lesquels ont mis en place un régime de terreur conduisant à l'emprisonnement, ou pire, à l'élimination, de ceux considérés comme opposants. C'est aussi l'histoire des enfants de ces hommes et femmes, victimes innocentes de ce même régime totalitaire.

« Les enfants du Jacaranda » est une histoire à la fois simple et forte, peuplée de personnages qui n'aspiraient finalement qu'à vivre en paix, dans la liberté et le respect d'autrui, aspiration bafouée par un Etat intolérant, lequel ne laisse en définitive pas beaucoup de choix : se soumettre… ou, si cela est possible, fuir, s'exiler.

Son auteur, Sahar Delijani, est elle-même née en prison en Iran en 1983, avant de grandir aux Etats-Unis, puis de s'installer en Italie. Elle peut ainsi, en toute connaissance de cause, et avec beaucoup d'authenticité et de force, dénoncer ce que le genre humain est capable de produire de pire au nom d'une idéologie, qu'elle soit politique ou religieuse.
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Un livre qu'il faut lire!
Nous sommes à Téhéran peu après la révolution.
Tout commence dans la prison, d'Evin, une jeune femme est "trimbalée" d'hôpital en hôpital sur le point d'accoucher. La première partie du texte raconte l'arrivée de sa petite fille et sa vie avec elle en prison, jusqu'à ce que la porte de sa cellule s'ouvre et qu'une main réclame la petite!
Puis l'histoire continue avec les enfants de l'une de ses co-détenues et ainsi de suite.
Ces récits assez courts, toujours liés par la parenté ou l'amitié, nous offrent un tableau assez précis de ce que pouvait et peut être la vie en Iran pour les femmes, grand-mère, mère ou fille.
Le texte commence dans l'horreur et s'achève sur une note d'espoir! du grand art! Ce premier roman sera je l'espère suivi de nombreux autres. Sahar Delijani, une auteure à suivre!
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Les enfants du Jacaranda, acclamé par la critique, porte sur un aspect que l'histoire de l'Iran a laissé voilé : le nombre impressionnant de jeunes adultes qui ont été arrêtés lors de la Révolution islamique, et surtout leurs jeunes enfants qu'ils ont laissé derrière eux, chez leurs parents, leurs frères et leurs soeurs, mais aussi ceux qui ont été mis au monde en prison, qui ont passé leurs premiers mois en prison avant d'être arrachés à leurs parents pour rejoindre le peu de famille qu'il leur restait.

Ce roman poignant et attristant tisse la vie de nombreux jeunes iraniens, puis de leurs enfants ; le poids des années passées en prison, le retour de parents inconnus jusque là, l'amour entre adolescents dont les parents étaient les tortionnaires de l'autre ; tous ces thèmes s'enchevêtrent dans le récit, et, tout en touchant profondément le lecteur, ils appellent à une réflexion approfondie sur les rapports qu'entretenaient prisonniers et tortionnaires, et sur la manière dont il est possible -dont on doit même, peut-être - ne pas oublier le passé mais parvenir à le laisser en arrière pour construire à nouveau.

Les pages défilent les unes après les autres, les tableaux décrits sont si tristes qu'ils en viennent à faire pleurer, et l'histoire se poursuit crescendo jusqu'à la fin, qui vient clôturer ce roman sur l'espoir, et le pardon.
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Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
Elle se demande si elle se serait assise à la même table que lui, leurs mondes parallèles et pourtant lointains se rencontrant, s'ils avaient été en Iran. Elle n'en est pas sûre. Elle n'est pas sûre non plus que l'occasion se serait présentée. Elle sait qu'en d'autres lieux, dans une autre vie, il aurait pu être son ennemi.

Il aurait été là-bas aussi loin d'elle qu'il est proche d'elle en Italie aujourd'hui, car ici, à des milliers de kilomètres l'Histoire cesse d'être aussi atrocement personnelle. Elle devient quelque chose que l'on voit au journal télévisé. Les mots sont plus faciles à prononcer, plus légers. Les gestes sont moins inhibés, les regards moins instinctivement prudents, les sentiments moins éreintants, ils sont moins mêlés de la honte, des reproche, du désir de vengeance et de rédemption d'une nation entière.
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Dans la nouvelle prison, la prière faisait partie intégrante de leur éducation. On les avait transférés ici pour en faire des hommes très pieux, craignant Dieu. Mais dans cet univers de violence et de folie, Dieu n'était pas celui qu'Amir redoutait le plus.
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- Voilà ton enfant, dit-il.
Jamais, de toute sa vie, Amir n'avait été aussi conscient des battements de son cœur et du sang qui se précipitait dans ses veines que lorsqu'il écarta la couverture et vit deux grands yeux marron qui le regardaient, ainsi que le duvet doux et brun sur le front de sa fille. Quelques gouttes de pluie tombèrent sur son visage et elle cligna des yeux, ouvrant la bouche. Amir la contempla, sidéré. Il la tenait sans faire le moindre mouvement, comme brusquement paralysé.
Trois minutes plus tard, le gardien revient et lui arracha l'enfant. Et Amir fut reconduit dans sa cellule, tremblant.
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Elle avait cru qu'emmener sa fille si loin serait l'étape suprême pour la protéger du passé, de la mort et du sang. Si loin de l'Iran, elles pourraient vivre en paix, le bonheur de Sheida serait garanti, et tout, d'une manière ou d'une autre, serait plus facile.
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La vie, ce peut être de décider de se rendre ou non à l'opéra, de mettre de l'argent de côté. La vie peut être amusante, dénuée de peur et d'horreur. Une existence où l'on n'est pas forcé de toujours se battre, de résister, de se débattre, où l'on n'est pas perpétuellement obligé de tester les limites de son courage, de sa lâcheté.
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Vidéo de Sahar Delijani
Sahar Delijani - Les enfants du Jacaranda .Sahar Delijani vous présente son ouvrage "Les enfants du Jacaranda". Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pauline Miller-Fleuret aux éditions le Livre de poche. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/delijani-sahar-les-jacarandas-teheran-roman-9782253194668.html Note de Musique : ?Sub Rosa? (by Remote). Free Music archive. Retrouvez nous sur nos réseaux sociaux : https://www.facebook.com/Librairie.mollat/ https://twitter.com/LibrairieMollat http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/ https://vimeo.com/mollat https://instagram.com/librairie_mollat/ https://www.pinterest.com/librairiemollat/ http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ https://soundcloud.com/librairie-mollat http://blogs.mollat.com/
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